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Chronique
littéraire
Février 2003
Au sommaire
Le Retour…
Les livres que je vous présente se regroupent
sous un seul et même thème: le retour. Retour aux
sources, retour aux souvenirs d'enfances, retour aux blessures
du passé, retour aux origines, retour à la nature,
retour à la nature humaine…
Récit
« Du
fond de ma cabane, Éloge de la forêt et du sacré »,
Jean Désy, éd. XYZ, 2002, 165 pages.
Par ces temps troublés que nous traversons,
Jean Désy nous fournit mille et une raisons de tout vendre
et de tout abandonner pour nous retrouver en plein bois, loin
de la « civilisation ». C'est volontairement
que Désy a décidé de quitter un emploi
payant, le confort et les contraintes du mode de vie occidentale
pour se terrer dans sa cabane qu'il a construite en forêt,
trouvant ainsi la paix et la tranquillité qu'il chérit
tant. Son récit nous transporte dans un univers bucolique
où règne l'harmonie et la joie de vivre. Beaucoup
d'entre nous souhaiteraient avoir le courage de Désy
qui s'est permis une radicale rupture avec notre société
de consommation, de performance et de production afin de pouvoir
vivre en toute liberté dans la nature.
L'auteur ne se contente pas de nous raconter
ses moments tendres et charmants avec les animaux, les arbres
et les lacs, il nous amène à réfléchir
sur nos gestes et nos attitudes, notre façon de voir
la vie. Notre rapport avec l'environnement est ici remise en
question et ce n'est pas un scientifique qui nous lance un message
mais un homme des bois, un être humain qui évolue
chaque jour au cœur de la nature. Même s'il doit
chasser pour survivre, il avoue que cette activité lui
est pénible: « Mais quelle difficulté
de chasser les bêtes en les aimant ! »
(p.125) Désy a un grand respect de tous les êtres
vivants et il cherche à comprendre cette hiérarchie
des valeurs que nous avons échafaudé probablement
pour nous déculpabiliser: une mouche est-elle moins importante
qu'un caribou ? Il croit donc qu'un jour le végétarisme
constituera « peut-être une étape évolutive
plus harmonieuse dans l'échelle des valeurs que les humains
du monde entier devront un jour adopter. » (p.126)
Il mentionne que dans la forêt près
de chez lui, on a abattu une épinette noire pour construire
un sentier pour les motoneiges. Cet arbre avait 150 ans! Désy
est impressionné par la vivacité de la nature
qui dépasse la compréhension humaine. Il saisit
mal ce besoin de l'homme à tout dominer, à tout
exploiter et à soumettre à ses volontés
alors que bien des choses de la nature nous échappent.
Il y a une profonde spiritualité qui
transpire dans le texte de Désy, touchante et apaisante:
« Canoter (…) c'est entrer en relation avec
le paysage, ses eaux, ses courants et ses froidures, c'est prier
avec les poissons et leur limon, c'est discuter de migration,
de brindilles et de nid avec les canards pilets, c'est vibrer
avec les libellules à la dérive et les chenilles
dans le gosier des ouaouarons, et c'est se muer en pitoune abandonnée
par des siècles de drave ». (p.71)
Pas de doute, cet ouvrage est un véritable
éloge à la nature écrit avec passion et
sagesse. On devrait recommander la lecture de ce livre aux dirigeants
afin qu'ils puissent réfléchir sur le sens du
respect de la vie. De même, l'ouvrage mériterait
d'être lu par nous tous car voilà une occasion
pour se donner un moment de répit dans nos vies mouvementées
et tourmentées pour nous demander si, par hasard, nous
ne passons pas à côté du bonheur…En
effet, il semble que le bonheur soit si simple alors que nous
nous compliquons souvent la vie… À lire absolument !
Pour plus d'informations visitez :
Archambault
(Québec)
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Romans
« Un
amour de Salomé, Linda Leith », éd.
XYZ, 2002, 229 pages.
Vince revient après de nombreuses années
d'absences à Pointe-Claire, cette ville de banlieue où
il a vécu son enfance et son adolescence qui semble avoir
résisté à tout changement. Vince est un
homme hors de l'ordinaire, traînant avec lui un passé
pas très reluisant: fraudes, extorsions, vols, etc. Sa
spécialité: séduire les femmes et les dépouiller
de manière tellement astucieuse qu'elles ne peuvent plus
rien contre lui. Vince est un maître dans la manipulation,
il défait la vérité et monte de beaux mensonges
à son sujet afin de s'attirer la sympathie de son entourage.
On appendra qu'il hérite d'une somme d'argent considérable
suite au décès de sa mère. De même,
Vince dévoilera une tragédie qui lui est arrivé
alors qu'il n'avait que 15 ans et qui l'a fait fuir de Pointe-Claire.
Depuis ce temps, grâce à ses diverses combines
et ses nombreuses identités qu'il s'est forgé,
il extorque de l'argent à ses victimes.
Il loue d'une agente d'immeuble la maison de
Sal, partie en Europe pour un an. Vince construit alors dans
sa tête un plan pour substituer les biens de Sal, évitant
de payer le loyer et tentant de faire des femmes de son entourage
ses alliés qui pourront l'aider à réaliser
ses buts machiavéliques. Mais une surprise attend Vince
au détour et de taille celle-là, il se voit pris
au piège par Sal. Il n'a pas discerné la stratégie
de cette femme parce qu'il en est tombé amoureux.
Le roman de Linda Leith est plutôt inégal
et parfois même ennuyant. Vince s'attarde souvent à
lire le journal personnel de Sal qu'il découvre par hasard.
Leith fait dire à son personnage principal que le contenu
de ce journal n'est pas intéressant. Pourtant il y revient
régulièrement, allez savoir pourquoi. En effet,
cette intrusion dans les réflexions intimes de Sal n'apporte
rien de particulier à l'histoire et nous entraîne
dans des longueurs interminables. Les personnages féminins
du roman nous apparaissent comme de pauvres épaves abandonnées
par leur mari qui trompe à tour de bras leur épouse
esseulée. Peut-être que certaines femmes de banlieues
s'ennuient mais sont-elles si dépourvues de moyens et
incapables se de prendre en main ? C'est avec cette réflexion
que nous laisse le roman de Leith, ni plus ni moins.
Informations : Archambault
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« Ring,
Normand Cazelais », éd. XYZ, Coll.
Romanichels, 2002, 190 pages
Le roman de Cazelais tourne autour de la vie
amoureuse de Jean-Claude, un dentiste, amateur de boxe et pilote
d'avion. Lors d'une soirée de boxe, il rencontre Marie
qui lui annoncera, après une nuit d'amour, son projet
de s'engager par contrat avec un "sugar-daddy" de
Californie afin de s'enrichir au plus vite. Elle doit donc quitter
Montréal pour s'envoler vers une vie meilleure dans l'opulence
et la richesse. Jean-Claude est ce genre d'homme qui n'ose intervenir
dans la vie des autres même s'il lui vient plein de questions
dans sa tête. L'homme distant d'apparence mais qui forge
sa propre idée du monde qui l'entoure sans l'exprimer
verbalement. Il n'empêche donc pas Marie de partir.
Jean-Claude nous parle ensuite de Mamève,
cette voisine attirante et sensuelle qu'il fréquente
régulièrement. Elle a des jumelles, Claire et
Odette, et un mari, Fernand qui aime bien ces deux petites filles.
Jean-Claude exercera à plusieurs reprises le rôle
du gardien d'enfants et se nouera d'amitié avec la famille.
Bien entendu, Jean-Claude est attiré par cette charmante
voisine. Il ne peut s'imaginer cependant qu'une occasion lui
sera offerte de goûter à son corps. Aventure qui
marquera les deux personnages de manière indélébile.
Puis, Jean-Claude revoit quelques années plus tard Marie
dans les mêmes circonstances (un combat de boxe), l'épouse
déjà enceinte de lui. Diplôme de dentiste
en main, il établit son cabinet et parmi ses clients,
le hasard aidant, il rencontre Odette, devenue femme, photographe
de métier qui fait le tour du monde à la recherche
de clichés exclusifs. Séduit par elle et par Claire,
Jean-Claude noue des liaisons extraconjugales avec les jumelles.
Quelques intrigues se dévoilent et s'entrecoupent
entre tous ces personnages et l'auteur ne ménage pas
les surprises. Nous assistons à quelques moments tragiques,
des rebondissements inattendus et une conclusion pour le moins
étonnante. Le début du roman n'annonce pas cette
avalanche de scénarios qui nous semble parfois invraisemblables.
Le style de Cazelais nous séduit au fur et à mesure
de la lecture. Il ne faut pas se fier aux premières apparences.
L'auteur aurait pu étendre davantage son récit
sur certains points car la matière est riche. Mais dans
l'ensemble, voilà un bon roman qui suscite l'intérêt
du lecteur.
Informations : FNAC
- Archambault
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« La
Porte du soleil, Elias Khoury », éd.
Actes Sud/Sinbad, Le Monde Diplomatique, 2002, 630 pages.
À l'heure actuelle où les enjeux
du conflit israélo-palestinien nous sont présentés
presque tous les jours dans les médias, ce roman est
un guide des plus pertinents pour mieux saisir la tragédie
des palestiniens.
Le narrateur tente de ranimer un héros
de la résistance palestinienne tombé dans un coma
profond. Sa thérapie : raconter l'histoire de l'exode
palestinien, ponctué de tragédie, d'horreurs et
de tristesse. Il se glisse rarement de joyeux évènements
dans ce roman, même lorsqu'il est question de relations
amoureuses. La situation sociopolitique des palestiniens imprègne
de manière dramatique leur esprit et leur corps. Des
années de luttes pour la survie, de guerres et de conflits
ne peuvent laisser de répit à aucun être
humain. Vivre quotidiennement le stress, la misère et
la pauvreté ne font pas d'un peuple quel qu'il soit la
source d'une joie de vivre ni d'un épanouissement individuel
et collectif.
Sans compter quelques récits qui font
frémir, comme ce témoignage d'un prisonnier palestinien:
« Ce jour-là, j'ai entendu pour la première
fois le mot " ensoleillement ". Un homme
à côté de moi a dit qu'ils allaient nous
" ensoleiller " avant de nous tuer. Je n'ai
compris le sens du mot que plus tard, à la prison d'El-Ansâr.
" L'ensoleillement ", dans cette immense
prison construite par les Israéliens après l'invasion
du Liban en 1982, constituait le moyen de torture principal.
Ils t'attachaient les pieds et les mains et te jetaient au soleil.
Tu te tortillais, te retournais, te roulais à la recherche
de quelques secondes qui réduiraient ta brûlure.
Tu demeurais ainsi du lever jusqu'au coucher du soleil. Puis
l'officier arrivait, ordonnait de te détacher et de te
mettre debout. C'est alors que tu te rendais compte de ton impuissance
totale. Le soleil s'était couché sous ta peau,
le feu grésillait au fond de toi. L'heure du coucher
représentait la malédiction et la mort. Lorsque
le soleil disparaissait à l'horizon, ton embrasement
intérieur commençait ; comme si le soleil
se couchait dans tes os, non dans la mer. » (p.286)
L'auteur souligne avec la force de ses mots toute la souffrance
du peuple palestinien et nous ne pouvons faire autrement que
de nous demander pourquoi tant de violence et de haine, comment
il se fait que ce conflit perdure depuis si longtemps ?
Il y a de la poésie dans les mots de
Khoury, une beauté littéraire inédite,
une intelligence qui souffle sur chaque phrase. Pas surprenant
donc que ce roman a obtenu le plus grand prix littéraire
palestinien. « La Porte du soleil » est
traduit en plusieurs langues dont l'hébreu. Un de ces
livres qui marque notre mémoire à jamais…
Informations : FNAC
- Archambault
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Revues
Dans la Collection Terre
à Terre :
« Avant/après :
les Secrets des plus belles Salles de bains »
Un excellent guide pour ceux et celles qui planifient
de rénover leur salle de bain. Les photos nous
font rêver! On y trouve de bonnes idées
et en plus un répertoire des adresses où
vous pouvez tout trouver pour bien réussir votre
projet.
« Guide
complet d'initiation à la Culture hydroponique »
J'ai déjà pratiqué l'art de cultiver sans
sol et j'avoue que les résultats sont surprenants. Ce
merveilleux guide est vraiment complet : articles sur les
différents systèmes hydroponiques, les substrats,
l'éclairage, les éléments nutritifs, comment
et quoi semer, les maladies et parasites et bien d'autres sujets
aussi intéressants! Bien expliqué, bien présenté
et agrémenté d'excellentes photos, ce guide est
à se procurer absolument si vous désirez expérimenter
la culture hydroponique.
Richard Chartier
Vous trouverez d'autres critiques de livres
de Richard Chartier sur le site internet du magazine RG :
www.rgmag.com
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Archives des nouveaux articles
NOUVEAU Une
trilogie littéraire émouvante signée
Jean-Paul Tessier
-La déportation des homosexuels: une honte pour
l'humanité:
-Les oubliés de la mémoire de Jean Le Bitoux,
éd. Hachette Littératures, 2002
-Moi Pierre Seel, déporté homosexuel, éd.
Calman-Lévy, 1994
-La déportation des homosexuels, Onze témoignages,
Allemagne 1933-1945, Lutz Van Dijk, éd. H&O,
2000
-Seconde entrevue exclusive avec l'auteur
Didier Godard
-Entrevue exclusive avec l'auteur
Didier Godard
-Lancement à Paris: Manigances, Roman par Denis-Martin
Chabot
-De
Superbes Agendas, Éditions Broquet
-Roman Gai : " Du
côté des garçons", Alex George
-Comédie de Moeurs Légères: " La
nuit des reines", Michel Heim
-Roman Gai : " Dix
petits phoques", Jean-Paul Tapie
-Essai : " Le
péché, la bête et l'homme",
Direction de Jean-François Bouvet, Le Seuil
-Revue : Sélection
du Reader's Digest, juillet 2003
-Entrevue : MANIGANCES,
Roman pour adultes, Denis-Martin Chabot
-SERIAL
FUCKER, Journal d'un barebacker, Erik Rémès
-Les
fleurs sauvages du Québec, Tome I et II, Lise
Daigle et Pierre Daigle
-Attirer
les oiseaux chez soi, Suzanne Brûlotte
-Aménagement
paysager pour le Québec, Techniques pratiques
pour le jardinier, Larry Hodgson et Judith Adam
-Samuel
de Champlain, Père de la Nouvelle-France, F.
Légaré
-Antoine
Labelle, L'Apôtre de la colonisation, Pierre
Couture
-Revue:
Fleurs, plantes, jardins
-Revue: Sélection
du Reader's Digest, Avril 2003
-Rencontre avec l'auteur Pierre
Salducci
-Histoire
de guerre
-Le Retour - Introduction
-Récit : Du
fond de ma cabane, Éloge de la forêt
et du sacré, Jean Désy
-Roman : Un
amour de Salomé, Linda Leith
-Roman : Ring,
Normand Cazelais
-Roman : La
Porte du soleil, Elias Khoury
-Revue : Avant/Après
: les secrets des plus belles Salles de bains
-Revue : Guide complet d'initiation à la Culture
hydroponique
- Littérature
gaie : « Le
couple homosexuel et le droit », Flora
Leroy-Forgeot et Caroline Mécary
- Essai : « Un
poète en politique : les combats de Victor
Hugo », Henri Pena-Ruiz et Jean-Paul Scot
-Essai : « Jean
Girard, musicien en Nouvelle-France »,
Élisabeth Gallat-Morin
-Essai : « Plaidoyer
pour la paix », Érasme, Traduit
du latin et présenté par Chantal Labre
- Loisirs : « Étiquette
et règles de golf pour tous », Pierre
Allard
-Un essai de Jean-Paul Dubois pour mieux connaître
l'Amérique profonde : « Jusque-là
tout allait bien en Amérique »
-Un roman d'enquête de Guillaume Prévost
qui se déroule à la Renaissance dans les
rues de Rome : « Les
sept crimes de Rome »
-Des suggestions de cadeaux :
des livres sur les oiseaux et les champignonsDes revues
intéressantes et passionnantes pour les amateurs
d'oiseaux et du Moyen-Âge
-Le fameux et bouleversant livre de Michel Dorais :
« Mort ou fif »
-Le thriller de William Bayer : « Mort d'un magicien »
-Un beau bouquin sur la nature : « Les prodigieux secrets
de la nature »
-Les extraordinaires guides d'identifications des éditions
Broquet sur les
oiseaux québécois
-Entrevue avec Roland
Michel Tremblay parue dans la magazine RG
-Entrevue exclusive avec Roland Michel Tremblay à
propos du roman « l'Attente
de Paris »
Archives des anciens articles (à
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