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Sommaire de cette page


En ce début d'année
De tout de rien... et de la guerre!
Amour… Désamour… Haine! (Roger Thibault et Théo Wouters)
Les Feluettes (Michel Marc Bouchard)
Pour la première fois... de tout et de rien!







En ce début d'année…


J'ai voulu vous entretenir de tant de choses depuis l'an nouveau, et puis, avec beaucoup de mauvaise volonté, j'ai décidé de traiter d'un sujet aberrant qui ne devrait jamais être remis en question : la justice. Cette chère justice qui, en fin de compte, n'est jamais qu'un ramassis d'irrégularités et de contradictions, parfois de politicailleries, enfin bref, des décisions importantes qui ont souvent l'allure d'un cauchemar et qui sont, pour le grand public, des incongruités, l'envers de l'aboutissement logique : la non-condamnation d'un coupable

Vous avez sûrement remarqué qu'il n'y a plus de justice, en tout cas, de moins en moins. Nous aurions beau en parler pendant des lustres, seuls les juges ont le dernier mot et matraquent ou non les inculpés. Il est de leur devoir de rendre un verdict des plus justes pour les causes, les procès qu'ils ont à traiter. Bien sûr, je ne voudrais pas de leur job, il n'est en rien aisé de rendre des sentences s'il y a lieu. Et voilà où le bât blesse, les juges sont tombés sur la tête, les dieux de l'équité ne reconnaissent plus l'innocence de la culpabilité. La plupart d'entre eux ne rendent plus de décisions impartiales; ils délibèrent, sermonnent les avocats, de la défense ou de la couronne, nous pondent des crises de vedettariats et ensuite, ils s'étonnent que le public réagisse en gueulant.

On ne devrait plus parler de la justice, mais de l'injustice, or, à ce que l'on sache, la cour existe pour condamner les malfrats de tout acabit. Ai-je besoin de spécifier que ce n'est plus le cas! Par moment, j'ai la très nette impression, et cela m'est fort désagréable, que les juges s'amusent à libérer les pires voyous, les plus grands malfaiteurs ou violeurs, les pédophiles sous prétextes que les preuves sont insuffisantes ou que le prévenu fait serment de s'amender, de ne plus recommencer etc… Mais de qui se moque-t-on ici? Messieurs et Mesdames de la cour d'injustice, sachez que la pédophilie est incurable, à peine contrôlable, qu'un violeur le demeurera toujours, qu'un maniaque assoiffé de sang ne peut pas tarir son besoin, qu'un batteur de femmes ou d'enfants est un violent et que bien peu s'en sortent. Il s'agit là de psychoses ou de névroses profondes, de dérèglements impulsifs. Il ne faut pas les libérer, ils sont à tout jamais dangereux. Et la plupart du temps, les traitements sont inefficaces.

En Californie, on a recensé, paraît-il, 100,000 pédophiles; difficile à croire. Plus ou moins 80,000 se sont inscrits au registre et l'histoire ne dit pas s'il se sont commis volontairement ou forcément!!!??? Parce que, forcément, ils ont tout intérêt à demeurer coi... Bref, ils se promènent avec un gentil bracelet au poignet afin de mieux les identifier. On a ici la preuve qu'ils sont inguérissables. Bon, première des choses, est-ce que chaque citoyen californien est au courant de cette pratique? Ensuite, est-ce que la justice croit vraiment qu'un homme affamé de jeune chair réprimera ses tendances à cause d'un simple bracelet? Croient-ils vraiment que l'abuseur cessera ses petits jeux? Qui protège-t-on? Que devient l'enfant? Une fois le crime perpétré, le violeur aura assouvi ses bas instincts et il se trouvera un enfant de plus à vivre avec la tache originelle. Son innocence se sera envolée et naîtra en lui l'insoutenable besoin de vengeance…sur d'autres enfants lorsqu'il aura lui-même atteint l'âge de la soi-disant raison.

Pas drôle, me direz-vous, sauf que la justice ne semble en avoir rien à cirer, en voici la preuve. Au Québec, un homme ayant abusé sexuellement ses 2 filles pendant des années a été aperçu dans un centre d'achat de la ville de Québec. Que fait-il en libération conditionnelle ou non?… pour bonne conduite!!!??? Promesse de ne plus recommencer!!!???…

Au procès des Hell's Angels, le juge Boilard s'est désisté après une incroyable crise de vedette et le juge qui a pris la relève se querelle avec les avocats de l'aide juridique pour de vulgaires questions pécuniaires. Avoir comme client un seul de ce genre d'individus est tout un contrat, alors pourquoi chipoter pour quelques sous?

Le cas de Carla Homolkha, libérée pour bonne conduite. Alors, si tous les bandits, les malfaiteurs et ceux du genre comprennent bien la ruse, ils n'ont qu'à bien se tenir et ils seront libre de recommencer dehors quitte à retourner en prison et ainsi de suite jusqu'à ce que mort naturelle s'ensuive. Et on va jusqu'à publier des livres afin d'expliquer et d'excuser les actes horribles posés par ce genre de personne. Les vols, les arnaques, les cambriolages et tutti quanti, m'en fous, ce n'est que du matériel, des biens, de l'argent, cela se remplace toujours. Dommage pour ceux qui se font arnaquer, mais la santé physique et mentale d'un enfant ou d'une femme abusée est d'une bien plus grande importance, ils ne s'en remettent jamais, eux.

Je viens tout juste de tomber sur une cause. Un juge américain qui décide que la diminution de salaire octroyée par la compagnie United Airlines est justifiée. Afin de sauver la compagnie, dit-on, le juge accorde le droit à l'employeur de baisser le salaire de 14% des 37,000 employés. Cette compagnie sera probablement en faillite dans quelques mois et les investisseurs recommenceront ailleurs en donnant des salaires de minables à des employés que l'on prétendra avoir sorti de la merde. En quoi un juge peut-il décider d'une telle question? Les propriétaires de cette compagnie sont incapables de décider par eux-mêmes!? La justice n'a pas à prendre ce genre de cause, il ne revient pas à un juge de décider si vous serez augmenté ou non.

J'en reviens à tous les cas de viols et d'abus. Dans notre société judéo-chrétienne, l'inceste abusif (parce qu'il faut bien comprendre qu'il existe des incestes consentis, par exemple, des cousins/cousines, mélangez-les comme il vous plaît…!), les viols, les assassinats, ce genre de crimes immondes sont condamnés si la preuve en a été faite. Dans tous les procès de ces dernières années, certains coupables ont été remis en liberté soit pour vice de procédure, manque de preuve (alors qu'une seule suffit si elle est plausible), ou encore si les inculpés ont été gentils avec leurs petits compagnons de cellules, s'ils n'ont pas rechignés à bouffer leur soupe immangeable, s'il n'ont pas été pris à enculer le voisin (au propre et au figuré) et ainsi de suite; peut-on ajouter la prière tous les soirs et la messe tous les matins avec ça. « Mon bon juge, je me repens d'avoir tué ma fille après l'avoir violée, d'avoir charcuté ma femme parce qu'elle m'a quitté pour un autre alors qu'elle refusait de comprendre pourquoi je la battais tous les soirs. C'était pour son bien!… mais je ne recommencerai plus votre honorable…! »

Il y a le manque de place dans les pénitenciers parce qu'il y a le manque d'argent, nous fait-on croire. Ah! Que ne ferait-on pour un peu de fric : trahir son voisin, par exemple. Ceci est un autre sujet encore plus glissant, donc, je m'abstiens. Or, pourtant, les truands courent toujours. Est-ce que ceux qui ont tué des milliers de personnes innocentes dans la saga du sang contaminé ne sont responsables de rien? En France, ils parcourent les rues en toute impunité et au Canada, personne n'a payé pour ces horreurs. On a même essayé de condamner les infirmières, c'est vous dire.

Au Québec, les différents juges et ministres de la justice se succèdent parce qu'aucun d'eux ne désire condamner le chef présumé de la mafia montréalaise ou les membres des Hell's. On a pourtant toutes les preuves de leur culpabilité. Qu'est-ce que l'on attend? Qu'ils meurent de leur belle mort, de vieillesse ou de maladies incurables envoyées par le doigt de Dieu???? Il n'y a rien à comprendre. On laisse courir tous ces renégats simplement parce qu'on ne sait pas ce que l'on doit en faire. Ils encombrent les prisons et ils coûtent des bidous comme on dit chez nous ( du pèze, de l'oseille, du fric quoi! ). On préfère laisser d'innocentes victimes devenir les coupables, c'est plus simple, moins embêtant et à la fin, les agneaux sont toujours sans défense. Alors, on en revient au bon vieux théorème qui dit : un lâche suffit pour gâter la sauce s'il en a le pouvoir.

À bientôt,


Serge Brousseau Morin

11 janvier 2003



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De tout de rien… et de la guerre!




Le monde chrétien fête Noël, chaque confessionnalisme à sa manière. Une immense partie de l'humanité ne fête rien du tout, ce n'est pas leur période de réjouissances. Les hindous, les bouddhistes, shintoïstes, les hébreux et enfin l'Islam. Pour certains, l'Islam pose problèmes avec ses terroristes, Al Quaïda, Ben Laden, les génocides, les assassinats, la boucherie dans certaines régions, les attentats et le désir incontrôlé des extrémistes à vouloir imposer leur dogme à tous les peuples.

Noël est-il dans le cœur des hommes? Cette question, on peut se la poser à l'infini, jamais nous n'obtiendrons de réponse équitable, unanime. Les hommes sont ainsi faits qu'ils courent la guerre afin de récolter la paix. Chacun des grands conflits du vingtième siècle nous a déchirés en nous prouvant sans l'ombre d'un iota de doute que l'homme est un monstre. Je n'émets là aucun commentaire original, nous savons tous ce qu'il en est. Il y a les violents et les autres. Des différentes périodes de l'histoire de l'humanité, il est facile de conclure qu'il y eut plus de journées pendant lesquelles l'homme guerroyait que de paix.

Il y a une trentaine d'années, tous les pays occidentaux connaissaient déjà l'existence des terroristes, car il y a toujours eu de ce genre de personnages dans notre histoire humaine. Les islamistes fanatiques qui imposent la charia ne sont pas nés d'hier. Peu nombreux, ils demeuraient, jusqu'à tout récemment, plutôt facile à contrôler. Puis, par des revers de trahison, de mensonges, d'abus de toutes sortes, de pétrole, de gaz naturel et quoi encore, les occidentaux, principalement les américains, ont tout gâché. Jusqu'à tout récemment, les pays occidentaux négociaient assez facilement avec les pays arabes, certains, comme l'Arabie saoudite, ont même comme alliés : les américains. Depuis le 11 septembre 2001, tout a basculé. L'équilibre précaire de la planète, la sainte paix, ne tient plus qu'à un cheveu, qui cassera bientôt.

Les autorités américaines, appuyées par le gouvernement britannique, nous jouent une farce pas drôle du tout depuis quelques semaines. Une comédie en plusieurs actes qui essaie de brouiller les cartes de tous les enjeux possibles. Bush et sa clique de pervers ne désirent qu'une chose : déclarer la guerre dans les plus brefs délais peu importe les résultats des découvertes des Nations-unies et je t'en fous de l'humanité qui souffrira. Cherchant la petite bête noire, la plus infime faille chez les Iraquiens, si l'opération s'avérait stérile, combien sommes-nous prêts à parier que le président américain inventerait une raison embrouillée et quelconque pour éliminer Saddam Hussein et le peuple iraquien!?…le vingt-et-unième siècle sera américain, disait un sociologue il y a de cela quelques années. Cet énoncé s'avère d'une limpide évidence. Les Américains dirigent tout et tous les pays de façon insidieuse, par la menace entre autres : si vous n'êtes pas avec nous, vous êtes contre nous. Ne cherchez pas la neutralité, nenni, elle est aussi contre eux.

Le Canada est bien placé pour le savoir puisque nos voisins pourraient nous envahir sans aucune riposte de notre part. Le premier ministre Chrétien aura beau faire des pieds et des mains, nous jouer la carte de la souveraineté canadienne, il est clair que nous nous rangerons aux côtés des U.S.A.

Puisque jusqu'à maintenant, rien n'a été découvert en Iraq, qu'aucune arme de destruction massive n'a été trouvée, Bush, furieux, devra nous créer des échafaudages de preuves, des raisons toutes plus incroyables afin de poursuivre sa guerre sainte. Car c'est bien de cela qu'il s'agit, Bush étant tout aussi démoniaque que Saddam Hussein, il ne lâchera pas aussi facilement. Tout comme une partie du peuple en Iraq appuie leur chef, une partie des Américains est derrière leur président. J'en ai pour preuve une réunion de vendeurs où Américains et Canadiens anglais se confondaient. Quelqu'un, par esprit de curiosité, a demandé à l'un des vendeurs ce qu'il pensait de la situation actuelle; réponse : They're all fucking bastard and we gonna shoot them, destroy them.

L'unique différence entre les Iraquiens et les Américains réside dans le régime politique dans lequel ils évoluent. D'un côté comme de l'autre, on y voit un diable, un impur, un ennemi à écraser; mais en fait, c'est Al Quaïda le responsable de ce gâchis, pas les Iraquiens en autant que je sache car, n'ayant pas encore déniché le coupable, on doit bien se rabattre sur quelqu'un ou quelque chose, et le régime iraquien est tout indiqué, guerre du golfe oblige et rappelle. Dans sa petite cervelle de moineau, le président américain tient à se venger de l'échec de 1991. L'Afghanistan remise sur le droit chemin, croit-on, la cible devient autre tout en restant exactement la même : le pétrole via la guerre sainte.

Noël dans quelques jours ne nous apportera pas la paix. Dans les couloirs sombres de la politique internationale se prépare des évènements qui bouleverseront nos existences tranquilles. Pris entre deux feux, nous deviendrons tous sans exceptions les victimes d'une vengeance à régler entre un président et de supposés ennemis : l'Islam et le monde arabe au grand complet. Bush oublie que l'Islam ne se résume pas seulement à quelques pays arabes, mais aussi au Pakistan, à quelques républiques des Balkans, à une partie de l'Indonésie, et qui encore? Quand deviendrons-nous les otages de nos gouvernements? Au lendemain de Noël, fête de la naissance et de la paix…! Monsieur Bush luttera-t-il au nom de Dieu comme le font les extrémistes musulmans? Une guerre sainte?…

L'amour n'est pas dans le cœur des hommes!



Serge Brousseau Morin

21 décembre 2002





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AMOUR… DÉSAMOUR… HAINE!



Nous vivons une époque troublée. L'intolérance de l'extrême droite se fait de plus en plus sentir à tous les niveaux; bien sûr, pour ses puritains, la pureté se situe dans la haine de tout ce qui n'est pas comme eux, ce qui sous-entend : la nudité même dans ses formes les plus anodines, le sexe, quelle horreur!… et les Homosexuels (elles)! Cela va de soi, des gens comme nous, comme dirait Albin. Je viens de réaliser que j'ai mis une majuscule à Homosexuels, j'en relève la tête d'autant.

Ma première intention, pour débuter cette naissante chronique, était d'abord de parler d'amour. Je vais quand même le faire plus loin, sauf que je veux en premier lieu m'élever contre ce que je viens tout juste d'entendre aux nouvelles de 18 heures et dont les fumées de la colère hantent encore mon cœur et enflamment mon cerveau.

Pour tous ceux qui ne sont pas au courant, il y avait depuis un certain temps, un procès à Montréal, ou plutôt dans cette banlieue désormais marquée d'une croix qui se nomme Pointe-Claire. Elle n'a maintenant que le nom de clair. Bien sûr, il ne s'agit du procès que de deux voisins, pas de la municipalité dans son ensemble. Rien d'intéressant à prime abord, sauf si un des voisins est un couple gay des plus ordinaire et paisible assorti d'un voisin homophobe et ultra haineux.

RT et TW - Photo Jacques Nadeau  - Le DevoirRoger Thibault et Théo Wouters ont perdu. L'injustice hétérosexuelle a gagné. Je ne connais pas tous les détails de l'affaire; je sais par contre que toutes les preuves étaient réunies pour condamner le voisin, M. Walker. Tire de balles de golf en direction du terrain de ses voisins, tentative d'écrasement en voiture, insultes, feinte d'une masturbation explicite et harcèlement psychologique et j'en passe. De la p'tite bière pour le juge Falardeau qui avait pourtant tout le fardeau de la preuve contre Walker. Peine perdue, aujourd'hui Monsieur le juge rendait son verdict : non coupable. Alors, non-content du résultat et qu'un honorable juge lui ait donné l'absolution, Walker a décidé de poursuivre le couple Thibault et Wouters au civil.

Le juge Falardeau donne raison à la haine, au harcèlement psychologique et physique et envoie un message limpide à tous les homophobes de ce pays : Messieurs, fessez dans le tas, ça ne fait rien, j'vais vous arrangez ça en deux temps…

En apprenant la nouvelle, j'ai littéralement explosé de colère. Mon copain a été très compréhensif, lui-même bouleversé. Je suis un inconditionnel de la justice, toute faute grave qui demeure impayée me fout en rogne. Si des doutes avaient persisté, si les preuves contre Walker n'avaient pas toutes été concluantes, j'aurais compris, ou du moins, je me serais plié à la volonté de la justice. Ici, il n'en est rien. D'autant plus que le fameux voisin a bénéficié de TROIS (3) avocats de l'aide juridique. Pour quelles raisons l'aide juridique et pourquoi TROIS???????!!!!!!!!!!!!!111…………… Ce Walker possède tous les signes extérieurs de la richesse (Pointe-Claire n'est pas une banlieue de pauvre), pourtant, il a, dit-on, apporté les preuves nécessaires à l'aide juridique.

Ce juge vient de créer un précédent et, du même coup, condamne toute la communauté homosexuelle à la prudence, à la vigilance car, tout autour de nous, veille les cerbères de l'intolérance, les incultes et les chasseurs de sorcières. Est crétin, tout être qui refuse d'ouvrir son cœur à la compréhension. En cela, les plus grands fanatiques, les juges les plus cruels proviennent des confessionnalismes de toutes sortes, point n'est besoin de les énumérer.
Point à la ligne…..!







Les Feluettes
Michel Marc Bouchard





Les Feluettes - Michel Marc BouchardPour l'amour, voici du grandiose. Beau, vrai, presque réel. Les sentiments intenses de deux jeunes hommes qui s'aiment éperdument en 1912, à Roberval et dont l'un se nomme : Le feluette.

La pièce de Michel Marc Bouchard, Les Feluettes, est une ode à l'amour et à la TOLÉRANCE. Tiens! J'y pense, nous devrions traîner le voisin débile à cette pièce et l'attacher à sa chaise pendant les 2 heures 20 que dure la pièce, il en aurait des démangeaisons pour des siècles. Ou peut-être bien une petite bandaison, l'air de rien, car tout un chacun sait qu'une haine aussi intense de l'homosexualité cache un profond désir. Mais, je m'éloigne du sujet.

Cette pièce, que nous voyions pour la troisième fois, nous a littéralement soufflés, jetés par terre et j'en passe. J'ai très rarement été bouleversé au théâtre, ce soir-là, je pleurais comme une Madeleine. Les comédiens étaient d'une justesse inouïe, la mise en scène de Serge Denoncourt était des plus ingénieuses. Comment résister à l'amour, même lorsqu'elle se présente entre deux hommes à une époque où le mot SEXE, signifiait : perversion et déchéance.

Dans cette prison, les détenus de 1952, qui tiennent en otage le représentant de l'Église catholique romaine, racontent l'histoire de deux jeunes hommes qui se sont follement aimés en 1912. 40 ans plus tard, Simon, le survivant, défie les autorités pénitentiaires et l'Église en reconstituant toute l'histoire de son amour pour Vallier.

En soi, ce récit pourrait être banal, voire insignifiant. L'auteur en a fait une histoire de sentiments des plus profonds, une beauté, une ode à la plus belle chose : l'amour. Et celle entre deux très beaux garçons. Inutile de se le cacher, ils étaient beaux du début à la fin et leur nudité des dernières minutes représentait non seulement leur audace, mais également la puissante portée des sentiments d'un homme pour un autre.

Le manque de ressources financières amène parfois du désarroi, mais est aussi une raison de plus pour puiser dans un imaginaire d'une inventivité extraordinaire. Ce n'était rien. Des bouts de chiffons pour nous indiquer : la gare, le couvent. Une toile de nylon tendu au-dessus de nos têtes pour représenter le ciel en fête de Roberval, et, éclairé en rouge, le ciel en flammes de Roberval. Des costumes faits de toile de coton et de couvertures grises en laine du pays. Quel raffinement dans tout cela. Je ne voyais que dentelles et falbalas.

Le jeu de Renaud Paradis (Vallier) et Patrick Hivon (Simon) était d'une fébrilité et en même temps d'une intensité exacerbées. J'étais littéralement rivé à mon fauteuil pendant que tout l'amour du monde passait de l'un à l'autre devant mes yeux ébahis. Nous avons assisté à des scènes d'une vérité époustouflante entre ces deux hommes, d'amour, mais aussi de déchirement, d'abandon et de fidélité. Messieurs (…et mesdames, mais là, il est question de nous…!), aimez-vous avec toute l'intensité qu'il est nécessaire. Enlacez-vous, étreignez-vous, cajolez-vous, puis foutez-vous de ce que les méchantes langues peuvent dire, il n'y a que l'AMOUR et rien d'autre!… C'est encore plus beau entre nous…


LES FELUETTES de Michel Marc Bouchard, une production d'Espace Go présentée du 12 novembre au 7 décembre à Montréal.


Pour plus d'informations sur le livre Les Feluettes visitez :
FNAC (France) Archambault (Québec)




Serge Brousseau Morin
02-11-26





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Pour la première fois...

de tout et de rien!

Serge Brousseau Morin



Je voudrais en tout premier lieu saluer l'initiative de Roland Michel de reprendre le beau projet de la défunte Toile gaie. J'avais le plaisir de rédiger, vers la fin, des éditoriaux aux quinze jours; cette fois, pour le Marginal, je m'appliquerai à soumettre une chronique d'opinions à la même fréquence. Je crois plus juste, dans mon cas, de parler d'opinion car c'est bien de cela qu'il s'agit.

En autant que faire se peut, j'émettrai mon avis, et il s'agira bien de mon avis personnel en ce sens que je serai le seul responsable de ce qui sera divulgué dans cette chronique. Il y a tant à dire. Si vous remarquez, au Québec, et j'imagine aussi peut-être ailleurs en Occident, les gens sont de plus en plus portés à la neutralité; ils émettent peu ou pas du tout ce qu'ils pensent et lorsqu'ils le font, c'est à voix basse, en famille ou au fond d'un placard sourd; une pensée si ténue qu'il est parfois difficile d'entendre leur voix ou d'en saisir le contenu. Hélas! Plus personne ne crie son indignation à tue-tête, on le fait sans déranger par peur des représailles, des voix hurlantes (celle-là sont bien réelles) des dirigeants de tout acabit qui s'immiscent de plus en plus souvent dans l'intimité de nos existences.

Ces nouvelles lois folles, parfois même insensées, qui contraignent nos vies quotidiennes, laissent des traces. La plupart des gens craignant la foudre de l'opinion publique, taisent leurs émois ou bien se rangent sagement du côté du plus fort ou du plus offrant. De cette façon, personne n'est attaqué, personne ne souffre et l'on continue à mener une existence de petit besogneux. Là également, avec toutes les coupures des multinationales effroyablement riches qui tranchent sans égard dans la quantité du personnel requis, ceux qui sont lestés se voient contraints de besogner ailleurs dans des emplois beaucoup moins lucratifs. Quant aux autres, par manque de temps dû à une charge de travail trop lourde, bossent en heures supplémentaires en négligeant leur vie de couple et tout ce qui vient avec.

De croire que personne n'est visé autres que ceux que ces restrictions concernent directement lorsque des dirigeants malveillants éditent des lois, des décrets ou des règles est un leurre. Toute la population se retrouve coincée entre les quatre murs de ces nouvelles contraintes. Un exemple: ces lois en vigueur au Québec depuis une quinzaine d'années ou un peu plus qui accordent des droits inaliénables aux enfants est un empêchement direct à l'éducation propre de ces derniers par leurs parents. Dès la première année d'école primaire, on apprend aux élèves que leurs parents n'ont aucun droit sur eux, ni sermon, ni restrictions et ce qui s'ensuit. Ce qu'il faut comprendre, après ces années de lois insensées, est que les parents sont dorénavant totalement démunis, ils ont perdu toutes formes d'autorité sur leurs rejetons, et la discipline, la responsabilité et la bienséance de plusieurs s'en vont à vau-l'eau. Je reviendrai un jour là-dessus, car bien des gais ont aussi des enfants et leurs troubles sont d'autant plus grands qu'ils ne font pas partie des couples dits normaux.

Ceci n'est qu'un exemple. Les sujets sont aussi variés que la langue peut contenir de mots. De la politique intérieure aux conflits internationaux. De ce que nous retrouvons dans nos assiettes à ceux que nous avons dans nos lits en passant par les droits des homosexuels, et ces hommes et femmes qui ont réprimé leurs « tendances », comme on disait jadis, et qui rataient leur vie parce qu'on leur refusait une identité propre, ce mot pris dans tous les sens, propre et figuré. Je tenterai de couvrir le plus de sujets possibles.

Voilà pour l'instant. Vous me relirez sans doute dans une quinzaine si j'ai de la chance. Alors à très bientôt et ne travaillez pas trop quand même, à la limite, ça use.

Serge Brousseau Morin
02-09-08


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