LE BOX SUR LE SEVEN DIALS

 

Roland Michel Tremblay






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Le BOX sur le SEVEN DIALS
Covent Garden, London, WC2



Roman en court d'écriture



Note : Oeuvre entièrement fictive.
Le personnage principal, Raymond,
n'a rien à voir avec les actuels propriétaires
du Box ou de Popstarz même si les bases sont réelles.



Premier Jour


I

« C'est une histoire triste, il n'y a pas de porte de sortie. » C'était la philosophie de Raymond, malgré tout le succès qui entourait sa vie. Il venait de débarquer de sa Jaguard qu'il n'aimait pas particulièrement. Il tournait autour du monument qui prend place au point de rencontre des sept rues qui forment le Seven Dials. Fasciné par cet obélisque couronné de sept petits cadrans solaires, appelés sun dials, qui pointaient dans chaque direction, il tentait de découvrir d'où venait le nom, ce que symboliquement cela pouvait représenter. La colonne, inaugaurée en 1989 par la reine de la Hollande, était une construction songée. Car, selon l'endroit où se trouvait le cadran, il fallait que les ombrages du soleil projettent la même heure. Ainsi, chacune des petites horloges semblaient particulières, leurs chiffres placés en différents endroits, selon la lumière, indiquaient pourtant la même heure. Ça ressemblait à la vie de Raymond. Il avait voyagé, habité dans bien des endroits au bout de chacune de ces sept rues, rencontrés des gens optimistes ou pessimistes, d'autres parfois même indifférents à la vie ou trop perdus pour garder les yeux ouverts. Aujourd'hui, Raymond pouvait s'asseoir sur la base du monument, regarder au bout de chaque rue dans toutes les directions. Il pouvait y apercevoir un univers différent à chaque extrémité, mais il avait une bonne idée de l'heure juste. Il était un étranger, venant d'un pays qu'il adorait, les États-Unis d'Amérique, et il avait décidé que le temps était venu de s'installer définitivement quelque part. Il s'était payé l'appartement au-dessus du Box, le café qu'il venait d'ouvrir, avec une grande baie vitrée qui donne sur le Seven Dials. Qui habitait cet appartement avant lui ? Dave Stewart d'Eurythmics et Siobhan Fahey de Bananarama. Peu de gens à Londres ont la capacité d'habiter Covent Garden. Il s'y plaisait. Sinon, il savait que nulle part ailleurs il ne serait plus heureux.

Auparavant Raymond réglait tout par la fuite, c'était la solution à tout. Lorsque plus rien ne fonctionnait, il jetait tout, emportant le minimum jusqu'à l'aéroport. Il avait habité en France, en Belgique, au Canada, aux États-Unis. Un jour, cependant, il comprit qu'il n'y avait aucune solution à rien et que ses problèmes, d'un pays à un autre, étaient toujours les mêmes. Il ne lui restait plus qu'à embarquer et à confronter la vie. Il s'était donc mis à jouer le jeu et à se creuser un nid dans l'univers londonien. Partout les gens s'emmerdent, partout ils ignorent quoi faire de leur peau. Ils sont ternes et malheureux sans raisons évidentes. Les amis qui entouraient Raymond avaient arrêté de penser depuis longtemps et s'enfermaient chaque soir dans les pubs et les clubs de la ville pour éviter de s'entendre respirer. L'idée du café devait leur rendre la vie plus intéressante, un endroit où se tenir le jour, regarder passer le temps dans un des plus beaux et des plus riches coin du monde. Mais évidemment, ouvrir The Box au milieu d'un centre aussi huppé que Covent Garden, représentait un risque énorme. Partageant l'espace avec les plus grands et populaires théâtres du monde, impliquait un loyer tout simplement trop excessif. Quand bien même la place serait remplie tous les jours, rien ne garantissait la survie. Et c'était ça l'histoire de sa vie : la survie, même depuis qu'il était devenu riche.

Raymond observait étrangement une vieille femme qui toujours s'asseyait au milieu de la place. Elle devait bien avoir soixante-dix ans, avec ses cheveux blancs plissés jusqu'à l'arrière et son fichu qui couronnait un genre de tampon bien enveloppé dans des vêtements trop lourds pour cet été si chaud où il pleuvait rarement. Ce qui était bien surprenant pour Londres. Elle s'installait à six heures du matin, refusait qu'on lui parle, ne quémandait même rien, puis repartait vers six heures le soir. Chaque jour, depuis l'ouverture du Box, elle se payait un café, puis une ou deux pintes de bière selon l'argent qu'elle avait durant la journée. Raymond lui avait déjà offert une pinte de bière gratuite un jour qu'il savait qu'elle n'avait pas l'argent pour s'en payer une, mais sa réaction fut celle d'une scandalisée qui ne pouvait concevoir que l'on puisse vouloir l'aider ou lui faire plaisir. Elle désirait souffrir. Et elle entraînait avec elle tous ceux qui traversaient le Seven Dials chaque jour. Une sorte de conscience innée à chacun, que la misère existe bel et bien et que c'est notre faute. Il ne restait plus qu'aux passants à l'observer, à frissonner, à regretter. Ceux qui avaient une plus grande conscience, devaient alors se prendre de remords, lui offrir de l'argent qu'obstinément elle refusait. Où allait-elle dormir le soir ? se demandait Raymond. Un jour il la suivrait et il verrait. Raymond se reconnaissait en cette femme, car lui aussi avait vécu à Londres avec très peu d'argent pour survivre. Comptant ses pennies pour se payer des pintes de lager le soir là où il sortirait. Il habitait alors dans un hôtel très sale à Victoria, travaillant pour une compagnie de conférences qui ne lui laissait guère de quoi manger le reste de la semaine. Car boire avait toujours été une priorité, et quelques Ecstacy on the side, un peu comme s'il s'agissait d'une fuite à l'intérieur de la ville même. La reine du Seven Dials, Raymond pensait. Mais la reine du Box, c'était définitivement Raymond. Rien à voir avec la Reine d'Angleterre, que Raymond adorait d'ailleurs. Le seul dans tout le Royaume-Uni qui désirait encore une monarchie, lui affirmait-on. Il ne se gênait pas d'ailleurs pour dire qu'il faudrait se débarrasser du gouvernement présidentiel américain pour réinstaurer la monarchie, avec à sa tête la Reine Élizabetth II. Lorsqu'il en parlait, il était toujours saoul, mais cela n'avait pas d'importance, il était saoul en permanence. Il conduisait d'ailleurs sa Jaguard illégalement, pour s'être fait prendre en état d'ébriété au volant par le police. La prochaine fois, c'était pour dix ans qu'il perdrait son permis de conduire. De quoi lui servirait une Jaguard alors, s'il n'y avait plus possibilité d'impressionner ? Il avait toutes les cartes de crédit possibles et imaginables. En particulier celle de Harvey Nichols, où souvent il emmenait ses nouvelles conquêtes prendre un verre sur la terrasse extérieure qui prend place sur le toit. Un de ses endroits favoris où il avait déjà ramassé plusieurs jeunes serveurs incapables de payer leur loyer. Eux aussi dépensaient plus qu'ils ne gagnaient. La vie à Londres est dispendieuse, surtout pour les riches qui doivent payer pour tout et chacun s'ils désirent être suivis dans leur vie sociale, dans les hautes sphères.

Cette vie n'existait-elle pas dans une grande métropoole américaine beaucoup plus près d'où venait Raymond ? Né à Bâton Rouge en Louisiane, il aurait pu trouver son compte à New York, où il a d'ailleurs vécu quelques années. Mais la mentalité américaine est bien différente de celle londonienne. À New York tu n'as qu'à te laisser transporter par la vague, alors qu'à Londres c'est à toi de provoquer les événements, disait-il. Les gens y sont d'ailleurs plus terre à terre et accessibles. Puis aussi, à avoir demeurer à Londres si longtemps, un problème d'identité avait fini par faire surface. Était-il américain, d'autant plus que ses parents sont francophones ? Son accent, il l'avait perdu. Déjà il semblait davantage extra-terrestre lorsqu'il retournait en Louisiane. Bref, il se reconnaissait davantage en les Londoniens qu'en n'importe quoi d'autres. Cette ville aussi qui jamais n'aura son équivalent, affirmait-il. Prenez une carte de l'Underground, voyez-y n'importe quelle station, et c'est tout un univers particulier qui s'offre à vous à chaque nouveau nom. South Kensington, c'était le coin français, avec tous ses cafés, ses librairies, ses bâtiments particuliers. Hammersmith ouvrait un tout autre univers, théâtre et concert de musique. Osterley c'était son parc et son château, Piccadilly Circus c'était le Red Light District, Soho, bien connu de Raymond, ainsi que sa légendaire Old Compton Street, où il pouvait rencontrer tous ses amis le même soir, acocoudés aux comptoirs des pubs. Leicester Square c'était la place touristique, le centre, avec son restaurant mexicain que Raymond adorait (il était tout de même demeuré un peu américain de ce côté-là). Heathrow Airport, c'était sa fuite, sa chance de partir de par le monde lorsqu'il ne pouvait plus rien supporter. Earl's Court, c'était un coin gai important, vieux cependant. Il y avait des pubs et des bars intéressants. Knightsbridge c'était là où il avait ses dîners d'affaires, un coin riche qui impressionne toujours. Hyde Park Corner, c'était là où il allait prendre de grandes marches les samedis après-midi, s'arrêtant dans un café au milieu du parc pour boire le thé avec des Scones accompagnés de confitures et de crème fraîche (pour se remettre de ses hang overs). Green Park, c'était le Hilton Hôtel où il débarquait souvent jadis, où il s'était payé des jeunes. Holborn et King's Cross demeuraient ses places privilégiées, là où il louait des clubs pour un soir, pour faire rouler la musique, Indie, qui est tout à fait absente du monde gay mais qui bientôt la caractérisera. Je suis un Indie Kid ! qu'il répétait. Et il ne portait que des vêtements Adidas, de la tête aux pieds. Il avait dévaliser un magasin de sports, semblait-il. Il utilisait même le logo Adidas pour son club. Brixton et Vauxhall, c'était d'autres clubs. Victoria, c'était son calvaire de jeunesse où il travaillait dans une tour à bureau. Islington, où il avait connu ses meilleurs succès théâtraux. Camden Town, c'était son coin plutôt rock à la mode, où souvent il consommait ses drogues avec d'anciens amis qu'il ne voyait plus aujourd'hui. Angel, Club Vaseline. Kennington, le lieu où les Gay Pride annuels se passaient dans le temps. Oval, The Fridge, club où il a dragué les hommes les plus musclés qui s'y promènent à moitié nu. Russell Square, on n'en parle pas, il s'y est fait arrêter pour sexe en public et consommation de drogues. Puis Covent Garden, Home Sweet Home.

Il avait bien tenté de vivre sans tout cela, réemménageant aux États-Unis à plusieurs reprises. Mais il demeurait sans cesse insatisfait. Pas même les lumières et la vie nocturne de New York ne lui enlevait cet éternel sentiment qu'il lui manquait quelque chose. Un sentiment de régression ou de stagnation, s'il n'est pas à Londres, qui finit par lui ronger les os par l'intérieur, jusqu'à ce qu'il annonce à tout le monde son départ. Pourtant, en tant qu'Américain, il aurait eu davantage de chances de réussir aux États-Unis. À Londres, il y avait le décalage de la communication, on n'aime pas tellement les Américains, ce qui ne l'aidait pas à trouver de l'emploi. Puis l'immigration, comme il disait toujours : is a real pain in the ass, comme disent les Anglais. Ainsi il semblait y avoir une force au-dessus de tout, de la vie, qui l'enchaînait à Londres. Parfois Raymond se demandait s'il possédait vraiment la liberté d'agir ou seulement celle de suivre une destinée aveuglément sans avoir le choix. Alors il ne lui restait plus que la chance d'apprendre ou de ne pas apprendre, d'évoluer, de provoquer les événements ou de stagner dans une vie monotone et routinière, où apprendre et s'évader est parfois impossible.

Il avait été élevé selon les bonnes moeurs d'une famille catholique. On ne l'avait pas trop gâté, ni trop effrayé avec les concepts religieux. On lui avait transmis une bonne instruction et inculqué des valeurs considérées comme excellentes. Par conséquent il dut apprendre à lutter contre sa conscience. Puis un beau jour, comme par enchantement, l'habitude peut-être, il s'est réveillé un matin avec une conscience qu'il disait aussi pure que celle de n'importe quel de ses voisins. L'important était d'éviter de faire souffrir autrui. Plus tard, lorsqu'il commença à faire souffrir tout le monde autour de lui, il décida tout net que la conscience n'était qu'un concept dépassé, juste bon pour les générations venues avant lui. À l'aube du nouveau millénaire, il croyait déjà vivre dans le passé, incapable d'attendre la gigantesque explosion qui devait immanquablement se produire le soir du 31 décembre 1999. Il va sans dire que rien de ce qui était venu avant ne valait la peine d'être discuté. Il regrettait même d'être né dans l'autre millénaire et d'y avoir vécu. Mais il se justifiait en affirmant qu'il lui fallait bien être en contrôle de tout le jour où ça se produirait, ainsi il aurait la chance de participer à la construction d'un effarant projet collectif. Pour lui, 1901 ou aujourd'hui n'avait pas de différence. On était passé de l'invention de l'automobile à celle de l'ordinateur, cela le faisait baîller. C'est qu'il attendait beaucoup plus de la vie, il était tout ouvert à l'incroyable. L'an 2000 allait apporter quelque chose qui semblait tout simplement impossible à concevoir pour l'instant. Nul doute, lui et ses pairs devait cependant y travailler, à cette révolution en profondeur qui devait toucher tous les niveaux de la vie sociale. Pour sa part, Raymond croyait que cela pouvait être spirituel. Il était donc devenu successivement membre de l'Église de la Scientologie, membre du mouvement raélien, boudhiste, hindouïste, mystique chinoise, puis enfin la Philosophie Mystique Chrétienne. Ensuite, la révolution pouvait provenir d'inventions technologiques impressionnantes. Dans son cas, il avait étudié le théâtre dans une université de New York. Pouvait-il participer à l'avénement du renouveau absolu ? Peut-être.
 

II


Raymond rentrait maintenait dans son appartement. Aujourd'hui tout lui semblait étrange. Des objets avaient changé de place sur les tables, il ne retrouvait plus rien, même la vieille femme dans le Seven Dials semblait plus amicale qu'à l'habitude. Elle lui semblait si ouverte qu'il eut cru qu'elle aurait enfin accepté une bière. Mais il n'avait guère le temps de réfléchir trop à ces soucis, l'ouverture officiale du café aurait lieu dans deux jours, il avait donc du pain sur la planche. Il regrettait le groupe de musique qui allait faire l'ouverture, croyant que parce qu'il s'agissait d'un band indie, la presse ne serait pas intéressée à venir et par conséquent de faire la publicité nécessaire à son succès. Il s'agissait d'un band presque inconnu appelé Morbid Hunger, sans contrat avec aucune grande compagnie et dont la musique sonnait davantage gothique qu'indie. C'était tout ce qu'il avait réussit à dénicher.

Il ouvrit la télévision, ramassa un cahier d'adresses et prit son téléphone portatif, comme s'il s'apprêtait à faire cinquante coups de fil. Les nouvelles à la télévision lui semblaient étranges, son attention s'arrêta sur un conflit du groupe terroriste armé appelé I.R.A. dont il aurait juré qu'hier encore trois de leurs bombes avaient incendiées et détruites trois grandes stations de trains de Londres. Aujourd'hui, un ministre annonçait un cessez-le-feu et des négociations en cours qui promettaient une amnisitie de tous les terroristes enfermés dans les prisons de la Grande-Bretagne. On ne parlait plus des trois explosions de la veille, comme si elles n'avaient jamais eues lieu. Victoria, Paddington et King's Cross, entièrement détruites. Même The Evening Standard du matin n'en parlait pas en première page. Il songea que probablement ça avait fait la une de leur dernière édition du soir la veille.

Il commença à signaler le numéro du café en dessous, lorsque l'on sonna à la porte. Une jeune fille entra sans attendre que Raymond se lève du sofa.

-Mais qui êtes-vous ? demanda-t-il.

-Quoi ? Jamais je n'aurais cru que tu puisses pousser l'audace à m'ignorer à ce point. Arrête ton jeu, il faut qu'on parle.

Raymond ne connaissait pas la jeune fille toute fraîche mais décidée à attaquer qui parlait devant lui.

-Vous semblez bien familière pour quelqu'un que je n'ai jamais vu.

-Raymond ! Si tu voulais arrêter notre relation après tout ce que j'ai fait pour toi, tu aurais pu t'y prendre autrement. Tu réalises comment j'ai souffert alors que ma clé ne fonctionnait plus hier soir lorsque je suis rentrée et que toutes mes affaires trainaient dans la rue ? Tu es dégueulasse et cette fois je ne crois pas pouvoir te pardonner.

Il cherchait à se souvenir où il l'avait vue. Qui elle était et surtout, de quoi elle parlait. Il pensait qu'elle désillusionnait, qu'elle se trompait d'étage.

-Si tu me pousses à ce point, je vais téléphoner le Home Office, la section de l'immigration, et ils t'expulseront du pays. Je vais annuler le mariage et on verra ce qui adviendra de toi et de ton café.

-Notre mariage ? C'est ridicule, je suis gay.

À ces mots, la jeune fille explosa en pleurs. Elle prit tout ce qui lui tombait sous la main et fracassa la moitié de l'appartement.

-Je le savais ! J'aurais dû écouter les autres ! C'était impossible, d'être aussi impliqué dans le monde gay et ne pas l'être soi-même. Tu m'as utilisée pour ton visa ! Je vais directement chez mon avocat et tu vas voir, espèce de charogne ! Avec ça, j'ai sûrement le sida ! Tu vas aller en prison, porc !

Elle sortit en claquant la porte. Laissant derrière elle un Raymond tout à fait abasourdi. d'où sortait-elle celle-là ? Raymond vivait à Londres illégalement, sous un faux passeport acheté de la maffia londonienne. Il ne s'était jamais marié. Une folle, pensa-t-il. Puis il reprit son téléphone oubliant l'incident. Il reprit le téléphone lorsque l'on sonna à nouveau à la porte. Il demeura incertain. Était-ce encore la folle dont il ignorait le nom mais qui affirmait être sa femme ? Il ouvrit, un vieil homme entra.

-Bonjour, je suis le service de docteur à domicile que vous avez demandé. Quels sont les symptômes ? Où si je me souviens bien, il n'y a aucun symptômes...

Raymond demeura perplexe une minute de plus, puis il se souvient.

-Ah oui, docteur. Entrez, nous devons discuter.

Le docteur s'assit dans une chaise, ouvrant sa malette noire, puis entreprit la conversation.

-Votre ami m'a expliqué la situation rapidement, je crois bien être la bonne personne pour vous. Dites-moi, est-ce que votre père, un oncle ou quelqu'un dans une position d'autorité a abusé sexuellement de vous ?

-Malheureusement non. Vous désirez un espresso ?

-Vous avez de l'eau Perrier ?

-Non, mais j'ai de la bière.

-Non merci. Avez-vous déjà eu des hallucinations, des visions d'apocalypse, des monstres qui vous visitent durant votre sommeil ?

-Seulement sous l'influence des drogues. Et bien que je sois ajeun à l'heure actuelle, un monstre vient de sortir de mon appartement.

-Cette jeune fille en pleurs que j'ai croisée ?

-Oui.

-Enfin bref, j'ai beaucoup à faire aujourd'hui. Votre mère...

-Quoi, ma mère ?

-Vous aimait-elle trop ? Vous a-t-elle surprotégé ?

-Non.

-Vous avez une soeur ou un frère ?

-Une soeur.

-Jalousie ?

-Non, on s'aime, on s'est toujours aimé.

-À l'excès ?

-Pas du tout, malheureusement.

-Alors, vous avez des dépressions, des névroses, n'importe quoi du genre.

-Non, je suis très équilibré.

-Écoutez, selon les tests que j'ai ici de votre docteur habituel dont j'ai transféré les dossiers, vous êtes tout à fait normal. Pourquoi exactement suis-je ici ?

-Le juge m'a recommendé un psychanaliste professionnel dans mes propres intérêts. On m'a dit que vous étiez qualifié ?

-Je vois. En théorie je suis qualifié, en expérience je suis plutôt un docteur ordinaire. Mais ça fera pour la cour de justice. Êtes-vous homosexuel ?

Raymond hésita.

-Oui.

-Ah, parfait. Vous avez donc subi un calvaire dans votre jeunesse, ça vous a
éclaboussé le cerveau, vous ne vous en êtes jamais remis.

-Non. Trouvez autre chose. Je ne veux pas passer pour un faiblard, je suis plus fort que ça. Et ça pourrait finir dans les journaux votre diagnostique.

-Bon, je vais donc vous signer un papier. Disons que vous souffrez de schizophrénie dû à un usage abusif de drogues trop fortes.

-Très bien, très cool. Je vois d'ici les titres des magazines si jamais ça devait sortir. Ça augmentera ma popularité. Mais dites-moi, je devrai alors suivre des traitements ?

-Voici une prescription de méthanol. Je signerai les papiers inhérents à vos taitements. Vous n'aurez qu'à dire que je viens régulièrement vous visiter, je vous enverrai les factures. Ce sera plus crédible.

-D'accord.

Raymond alluma une cigarette.

-Vous désirez être payé comment malgré les factures, en argent ou...

-Selon votre ami, j'ai cru comprendre que vous pourriez me payer avec de l'héroïne de première qualité.

-Repassé demain matin docteur, j'aurai votre premier paiement.

Le docteur acquiesça puis sortit de l'appartement. Raymond reprit son téléphone, puis décida plutôt de descendre directement dans le café.

 

III

Dans le café. Paul. Manager. Comment il en est arrivé là. Les amis qui travaillent là sont ses amis du passé, mnde du théâtre.

L'histoire théâtrale de Raymond, son ascension dans le monde du théâtre, les amis qu'il a rencontré lorsqu'il est arrivé à Londres, Paul et Danny, Squater around town, drogue, sex in the parks, Russell Square, Camden Town. La reconstitution de la famille traditionnelle à même le film de Stephen Kings, Carrie. Grotesque, clownesque, gigantesqe, succés instantané qui a permis à Raymond d'ouvrir The Box et de travailler à reconstruire la scène gaie. Description de son univers d'alors, son petit appartement laid à Russell Square, tout vert, en décripitude. Il sortait tous les soirs dans les pubs du coin. Drogué à l'Ecstacy pour danser toute la nuit et toute la journée du lendemain. Always knocked the rest of the times. Ne passe pas trois mois sans attrapper des crabes ou autre chose. Ses boyfriends étaient tous très beaux et très jeunes car lui-même est très beau. On l'admire pour cette capacité de rencontrer de beaux jeunes. Il a signé un contrat avec Virrgin, qui a définitivement acheté les droits sur la musique to make sure that nobody will ever produce it. Ils ne récoltent que l'argent qui vient avec chacune des représentations. Raymond s'est fait fourrer sur toute la ligne avec Virgin. (Histoire de Franck et de Shaun). Il travaillait alors dans une compagnie avant-gardiste qui vendait déjà à l'époque la nouvelle ère électronique, l'autoroute informatique, Internet et son multimédia. Son copain de l'époque, Adam, étudie la philosophie à St. Martin's college. Obsession ou fixation sur Nietsche.

IV

Harvey Nichols. Organisateurs de la soirée. UK Records. Aids committee.

His social life. The philosophy of Raymond. Evreybody is nobody. That is a great quality. You can be Mick Jagger ou David Bowie, but at the end of the day, you are nobody. You have to prove yourself everytime you put something on the market. Les magazines ne parleront de toi que si tu as construit quelque chose de vraiment impressionnant qui se vend bien partout dans le monde. À ce point de vue, London export. Fashion on London. Everything is exportable, because everything is fashionable. Même les sigles de l'Undeground et tout ce qui s'y rattache (Underground, Mind The Gap, No Way Out). You are in control if you are the one who plays their songs. Ils sont à tes pieds, ils t'envoient leurs disques. Du jour au lendemain tu fabriques une star. Incorporer Tony Bruno et son Vinelli producer. Number one in Europe parce que tu l'as bien voulu. Si ça joue à Londres, ça jouera partout dans le monde. Tops of the Pops. Incorporer Eurythmics et Dave Stewart qui vit juste au-dessus du Box. You get to know everybody et apprendre qu'ils doivent se battre. Création de mythes, construction de l'histoire. Au centre de tout. Du monde entier. George Micheal, Morrissey (les critiques).

Sur la terrasse extérieure du restaurant Harvey Nichols à Knightsbridge, une soirée spéciale avait lieu. Une de ces campagne pour venir en aide aux sidéens, dont on chargeait 150 livres l'entrée. Raymond en était l'organisateur principal.

-Je vous remercie de votre présence ici à Harvey Nichols. Plusieurs sont venus pour aider nos amis en train de mourir, d'autres par pur intérêt. Bien sûr, c'est rempli de gens importants ce soir, c'est le temps de se faire des contacts. Profitez du Champagne et du Château Margaux cinq étoiles, pour ma part je voudrais présenter la personnalité de le soirée. Je vous demande d'accueillir la Princesse Diana !
-

(Box, haute société londonienne, événements passés : crusaid, autres organisations de charités où on rencontre plein de gens, princesse Diana. La bouffe est incroyable, ils ont déjà gagné un Award pour meilleur restaurant en ville, de Time Out (ils sont ouverts depuis un mois). Raymond est américain, nom français, parle un peu français, on parle de ses origines acadiennes, ce qui est arrivé aux acadiens, colonie anglaise my friends.

V

Paul. Drug crime project.

VI

Central Station Bar.

Ce soir-là à l'intérieur d'un club très noir appelé Central Station tout près de King's Cross, Raymond se paya une pinte de bière puis marcha vers le fond. Sur les murs on apercevait des écriteaux arrachés dans les trains de la Northern Line qui indiquaient les noms des stations. Camden Town était maintenant le quartier le plus populaire de Londres et la Northern Line était connue pour son ancienneté absolue qui caractérisait un peu la décripitude des environs. De petites salles en arrière du bar se présentaient à Raymond. Sans hésiter il entra. Il y avait quelqu'un dans l'ombre. Ils se déshabillèrent à moitié, commencèrent à s'embrasser comme des malades, à se masturber mutuellement puis ils éjaculèrent sur le plancher et les murs. Ils se reconnurent enfin.

-Ah mais tu es Raymond.

-Oui. Où s'est-on rencontré ?

-À Q-Dos, à Covent Garden. Peu avant que te viennes l'idée d'ouvrir le Box.

-Ah oui, tu es en charge du Leisure Lounge à Holborn n'est-ce pas ? Ah mais tu tombes très bien. Tu sais, je pourrais louer ton établissement les vendredis, organiser ma soirée appelée Popstarz. Tu ramasses l'argent sur l'alcool, je prends l'argent à l'entrée. Je m'occupe de la publicité et je te garantis une place pleine à craquer.

-On peut essayer pour un mois, marché conclu.

Voilà comment on fait des affaires à Londres.

-Dis, j'ai ici quelque chose qui pourrait t'intéresser.

Il sortit un petit sac de plastique.

-Tu es sur l'héroïne, non ? C'est le meilleur que tu peux avoir, je te le jure.

-Combien ?

-Trois cents.

-D'accord.

C'est comme ça qu'on se fait des amis à Londres.

VII

Raymond se lance dans l'organisation de soirées dans des clubs loués pour la cause. Musique Indie, clubs gais. Il veut changer l'image du monde gai, le retour aux sources, aux années 80 où on y jouait la musique alternative. Se débarrasser du dance, du house et du techno. Il ouvre Popstarz, trois générations de Postarz, more glamours every time. Mis shapes as well. Caractérisé par Pulp, Common People, à l'ère de Oasis et de Blur, et la renaissance affreuse d'Adidas (obsession stupide de Raymond), mais pas pour The Box, c'est beaucooup trop trendy pour Adidas, prétentieux aussi. La renaissance de la musique londonienne sur les charts du monde entier. Part of the history. Raymond devient une sorte d'icône. Il se retrouve dans les magazines gais, les journaux gais, il connaît de plus en plus de célébrités, il a trois téléphones qui ne dérougissent pas. Description de son appartement à Clapham, a real mess, alors que ce pourrait être si luxueux.

Popstarz, on parle de ce qui suit, qui s'est passé voilà pas longtemps.

The Gay Pride. Décrire. La tente Virgin, musique, la marche et tout. Become a family thing. La marche à Piccadilly Circus, les rencontres au Burger King. Central Station on the Northern Line. How we do business in London, sex in the back room of the Central Station. Contrat important pour la gay pride, dans l'organisation de tentes et de ventes d'alcool. La honte de Raymond, un oeil au beurre noir pendant tout le festival. Résultat d'une nuit de cruising dans Russell Square. Freedom Taxi pour s'y rendre, on lui a volé la drogue qu'il avait acheté dans le taxi. (Everybody takes drugs these days.)

Raymond finit knock out en train de mourir d'overdose.

Deuxième Jour


I

Seven Dials, la vieille + police.
 

II

Appartement de Raymond. Sa femme Mary et le docteur.
 

III

La vraie misère qui se trouve sous la surface du Box. Son nouveau manager, ses problèmes avec les employés, l'exploitation comme dans tous les restaurants, les idées rétrécies du comment on doit faire fonctionner le tout, les trois générations d'employés tous mis à la porte, recherche d'une jeunesse efficace qui ne se lamente jamais, strictes lois à observer. Compétition, the ennemies, Freedom (description), Q-Dos proche de Trafalgar Square.

Un Drag Queen au Box. Tu apprends plus à porter une robe pendant une journée qu'un complet-cravate pendant toute une vie. Elle fait son show, mêlant la vie du Box et celle de Raymond et ses deux managers. Après le show une crise éclate sur ce qui a été dit. Raymond veut reprendre un peu le contrôle de son café, mais ses managers revendiquent une certaine marge de manoeuvre. Une liberté. Le problème c'est que tous les beaux petits serveurs sont effectivement tous à la porte et la place est maintenant pleine de Diesels Dykes en puissance qui veulent prendre le contrôle et qui servent leurs amies à volonté pour gratuit. Punk, cheveux multicolores, colier à chien avec des piquants dans le cou.

Le copain de Raymond, Andrew, a rencontré quelqu'un, il est parti avec lui pour Paris. Crise, l'histoire de Pépé et du gars de Québec du Drag. Liberté, mensonge, vérité, calvaire. Andrew casse les bouteilles de Bacardi, de Gin, d'Absolut Vodka, de Southern Comfort et de Jack Daniels et fout le feu. The Box is closed for a week. Au gym, où Raymond ne va que pour draguer et où il finit toujours par ramasser quelqu'un où faire des choses dans les saunas et les douches, il rencontre un superbe de beau jeune homme de 18 ans. Jason. Il tombe en amour par-dessus la tête, tellement qu'il est même fidèle. Il l'engage d'aplomb à travailler au Box. Histoire de Jason, histoire de l'art, Tate Gallery, Ophélia (symbolique d'Ophélia). Son manager, la bitch, lui rend la vie bien difficile au Jason. Vaisselle, pire shifts, ne lui donne pas sa juste part de tips, le met sur le plancher plutôt qu'en arrière du comptoir où c'est plus facile. Elle lui fait des crises pour des riens. Elle ne l'a pas mis dehors celui-là, mais c'est tout comme.

Nouveau menu, nouveau brunch le dimanche, défilé de mode organisé par DKNY. M'inspirer du restaurant de New York et ce qui est arrivé. Les clients sont plus intéressants que les mannequins. Plus bizarres et trendy, ce sont eux qui font le show. Les heures de gloire du Box. À la une de Time Out encore une fois. Mannequins célébres, dont Naomi Campbell. Jennifer Saunders est présente, de French and Saunders, rendu célèbre dans le monde gay par Absolutly Fabulous. Elle était saoule ou droguée, une continuation de son personnage. Dimanche mouvementé.

V

 

Tout ça vient en souvenirs racontés par les autres, ou ce que raconte raymond ors que ça ne s'est pas vraiment passé.

La vie de débauche de Raymond, ses orgies avec son manager et quelques-uns de ses employés. La drogue, la drogue, la drogue. La musique qui est sa vie (Simon 1 et 2). Présentation en profondeur de son copain Andrew (un raté, discussion l'histoire de Leblanc à Hull). Les problèmes avec son père, ses problèmes de cocaïne. Raymond veut s'en débarrasser, mais c'est difficile. Leurs sorties au G.A.Y., Heaven et L.A. (London Apprentice). Description de ces clubs. DTPM et Trade. A new Era, on vient des quatre coins du monde pour sortir au Trade. Atmosphère psychédélique, lumières infernales, design expresséement fait pour qui est hyperactivé par les drogues et les surdoses de vitamines. Old Compton Street, description, rencontre fortuite. Action please ! Raymond se ramasse à la crêperie du coin où il connaît bien les deux jeunes filles qui travaillent là. Il s'assoit dans la vitrine avec un cappucino. Les gens le rencontre et ils parlent.

Histoire de cul diverses de Raymond. L'histoire de Wayne, tout le monde avec qui il a couché, il laisse ses copains de la veille lorsqu'il en rencontre un meilleur, il se fait verser une bouteille de bière sur la tête. Doit justifier à son nouveau copain qu'il est un bastard, an ass hole prêt à se faire mettre n'importe quand (et qu'il en est presque fier).
 

??? (15)

Lancement d'un livre scandaleux et vernissage de tableaux d'hommes nus assez hard qui impliquent des enfants. Un peintre de San Francisco, un auteur Canadien-Français. L'auteur scandaleux détruit systématiquement la religion catholique. Il détruit également les gouvernements capitalistes corrompus supposément démocratiques. Ce qu'il réussit trop bien d'ailleurs. Comble de malchance, il fait la promotion de l'homosexualité, plus spécifiquement chez les jeunes. Il tente de justifier qu'il ne devrait pas y avoir d'âge de consentement pour avoir le droit de se faire fourrer et que l'idée d'être en position d'autorité te limite dans tes déboires amoureux est une idée dépassée. Entre autres idées bizarres : Dieu serait un extraterrestre, nous viendrions d'une planète appelée Schizophrénia où tout le monde est malade dans la tête (ils sont bisexuels), la Terre serait creuse et habitée par des gens comme nous, mais plus évolués que nos actuelles civilisations (qui disparaîteront sous peu). Ah oui, les Allemands sont effectivement une race d'hommes supérieurs et durant la deuxième Guerre mondiale, ces dieux auraient extérminés au moins six millions d'homosexuels, un chiffre que personne, selon lui, ne peut contredire. À la une de tous les journaux le lendemain, une descente de police suit, confiscation de la pornographie, nettoyage de la drogue, le livre est banni de tout le Royaume-Uni et Raymond se ramasse en prison. Il paie une forte somme, prenez tout, il veut sortir. Problème d'immigration. Faux papiers d'identité. Questionnement, où s'est-il procuré une carte d'identité nationale italienne ? Parle-t-il seulement l'italien ? French. Petite histoire d'Albert, arrestation en Allemagne.

IV

Tout ça vient en souvenirs racontés par les autres, ou ce que raconte raymond ors que ça ne s'est pas vraiment passé.

Une semaine de camping loin en Scotland, en amoureux, Jason et Raymond. 38 ans et 18 ans. Est-ce que ça va durer ? Drogue, un problème ? Jason est du genre à aller au Popstarz et danser sur le stage toute la nuit en se prenant pour Jarvis Cocker. Qu'est-ce qui les lie ensemble ? Intérêts de chacun. Ciel étoilé, Marianne Faithfull comme musique douce, suivit de quelques joints, de Lou Reed et de Tori Amos. Fab night. He's just 17. Panique totale, cauchemar. Illégal si en bas de 18 ans, prison assurée. Son Jason nu sur le dos, il commence à devenir un peu chubby. He is not allowed to. Raymond c'est OK, parce qu'il est vieux.

??? (17)

Jason disparaît de la vie de Raymond. Raymond est désespéré. Il se saoule tous les soirs, offre de la drogue à tout le monde, fait des partys à la cocaïne qu'il achète en grande quantité au Trade. Il commence à molester ses employés, leurs prenant les parties en arrière du bar. Plusieurs sont terrorrisés et quittent leur emploi. Une enquête de Time Out dévoile le tout et le lendemain c'est dans tous les journaux. (Histoire du vieux croûton au Old Compton Street bar). Raymond se paie le meilleur des avocats qui réussit à laisser traîner la cause de cour de justice en cour de justice jusqu'à ce qu'il faille tout recommencer à zéro. Toutes les combines pour déjouer la justice sont mises en branle bas de combat. L'histoire du père de JB.

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Bilan, il perd sa fortune en frais d'avocats. Les lois changent alors au Box. Il faut faire de l'argent. Il se rend compte qu'il n'avait plus fait d'argent avec ce café depuis longtemps. Pertes totales, l'argent est jeté par les fenêtres. Les raisons, aucune porte de sortie. Il a beau mettre tout le monde dehors, on continue de le voler et il continue à subir des pertes considérables. Le prix du loyer a augmenté de 200 %. Il ne s'occupe plus de Popstarz ou autres bars. Il n'y a plus que le Box auquel il s'accroche désespérément dans un quelconque espoir de survie. The Box est devenu toute sa vie. Il y est maintenant tous les jours et il boit plus que jamais.

V

Arranger tout ça pour en faire une histoire cohérente.

Vision de Raymond sur la religion. Les descendre à la planche, les détruire complètement. Je crache sur les églises, je crache sur la pape, je tue toutes les brebis du monde, vous irez tous en enfer ! Le pape est ci, le pape est ça. La religion catholique est ci, la religion anglicane est ça. Toute la même merde (en mettre). Quelqu'un dans son entourage sera religieux. Confrontation.

??? (20)

Raymond décide de devenir Boudhiste ou Hindouïsme. Il ne fait pas très bien la distinction entre les deux mais il se prend au sérieux. Il lit la Bargara vita (?), s'amuse avec l'encens (manque de sacrer le feu après s'être brûlé la main et le nez) et les gongs. Tente de convertir une folle dans l'autobus, elle l'assomme complètement. Conversation au Box : il recherche l'apaisement intérieur, la tranquillité, une conscience saine (don't tell me that bullshit, tu ne changeras pas ta nature. Sois bien conscient de tes propres limites et préjugés personnels, ce sera bien difficile d'y trouver un quelconque refuge. Une vie plus spirituel pouvait l'aider, mais pas suffisamment pour lui faire oublier sa philosophie de base : « C'est une triste histoire, il n'y a aucune porte de sortie »).

??? (21)

Trois homos tués à Seven Dials au shoot random, trois semaines en ligne, le vendredi soir, la soirée la plus pleine. Il y a des gens partout dans la rue qui boivent, maintenant c'est vide. Les gens s'entassent dans le bar du basement. Affaire à une organisation de société blanche supérieure qui doit se débarrasser de la vermine, c'est-à-dire de l'humanité entière.

??? (22)

Raymond naughty boy (l'histoire de Paul). Sa mère est juge et son fils se fait prendre un peu partout. Drogue, deux fois au volant sous l'effet de l'alcool, heureusementt, il ne s'est jamais fait prendre pour la somme colossale qu'il a volé à une compagnie d'assurance. Il a claqué tout son argent dans ces voyages, une gigantesque Jaguard à l'époque, nécessaire à son Égo. Il a souvent passé dans les journaux. Une honte pour sa mère. À 39 ans il a un jeune copain de 21 ans.

??? (23)

Raymond veut un enfant (a un enfant ? et enchaîner avec quelques chapitres ? Peut-être que comme Paul il pourrait hériter des trois enfants de sa meilleure amie (qui serait Blanche et Pam, à moins que je ne rencontre Jessica, l'amie de Paul). Jessica, première rencontre au Café Rouge sur Shepherd's Bush Road près de Hammersmith. Elle ne parle que de sexe. Sa future femme, il aura un enfant avec elle. Raconter la journée de calvaire du 27 juin 1996. La personnalité de Jess, ses goûts extrêmes, ses journées dans les bars, ses connexions avec la haute société, se retrouve à l'arrière de limousines, corrompue jusqu'à l'os. Un peu grasse, s'habille très sexy, ses amis sont tous gays, elle veut coucher avec eux, voyages au Maroc... elle veut que son fils soit gay.

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Butterfly house, Syon House, Garden Centre, Syon Park. Fish, butterflies, flowers, de quoi faire vomir quelqu'un comme Raymond qui est encore drunk de last night.

??? (25)

Copain Robbie, l'ex de Paul. 17 ans, incertain sur sa sexualité, relation de quatre ans qui repose surtout sur la drogue.

??? (26)

Tue une fille au Maroc.

 

VI

Seven Dials, Covent Garden, London, WC2, l'ouverture du Box. Le tout Londres y est, semble-t-il, du moins le tout Londres essentiel à la création du mythe. Ceux qui font l'histoire, qui la produisent et l'amplifient par leur travail acharné et leur vie extravagante. Les journalistes sont en retraits, les grandes célébrités tels que X, X et X sont venus voir une légende encore vivante qui offre en avant-première une performance de son spectacle appelé X. Cette tournée mondiale allait débuter au Théâtre Adelmaide à Islington dans le nord-ouest de Londres.

- Marianne Faithfull !

Les gens se mirent à applaudir, le bar était ouvert, on buvait Red Stripe, The Box Brew, Molson Dry, Holsten Pils, Pimm's, Southern Comfort, Jack Daniel's, Absolut Vodka. Parlant avec un petit groupe en retrait, Raymond se frottait les mains avec satisfaction, l'ouverture de son café était un succès. Marianne Faithfull venait de faire son entrée en scène. Un piano à queue prenait place au milieu avec un petit homme aux verres fumés qui ressemblait étrangement à un cadavre. Marianne portait un simple complet noir avec les ongles peint en bleu foncé noir. Elle fit une entrée remarquée, s'enfargeant dans le fil de son micro avec ses talons hauts pour presque se fracasser le crâne sur une chaise placée à une table soutenant une bouteille d'eau, une boîte à cigarettes métalliques et la feuille descriptive des chansons qu'elle allait interpréter. Elle se releva avec un grand sourire, aux rires de tous. La communication avec le public était faite. L'intimité devint plus grande, elle semblait au même niveau que tout le monde, alors qu'elle était le tout Londres à elle seule. Elle prit la parole de sa voix rouée par la cigarette, l'alccol et la drogue :

-J'ai toujours voulu que quelqu'un traduise en anglais La Complainte de la Seine, mais cela ne fut pas. Il me fait alors plaisir de vous chanter en français cette chanson écrite par X, qui a écrit de merveilleuses chansons pour les meilleurs interprètes français.

(Paroles...)

En retrait, pendant la chanson, on pouvait surprendre des bribes de conversation entre les invités :

-On l'a retrouvé saoule morte dans Russell Square un soir.

-Elle consommait des drogues à n'en plus finir lorsqu'elle sortait avec Mick Jagger.

-C'est elle qui chantait As tears goes by, la première chanson que Jagger a composé avec Keith Richard.

(Paroles...)

-Le producteur qui l'a signée, à cause de la grosseur de ses seins, a enfermé les deux vedettes dans une pièce et leur a donné une heure pour composer ce qui a fait d'elle une riche star du jour au lendemain.

(Paroles...)

-Vous avez lu sa biographie ? Elle a couché avec la planète entière !

-Dont Bob Dylan, le Dieu des années 60, une légende vivante avant même de passer à l'histoire.

(Paroles...)

-C'est une comtesse, vous savez ?

-Une comtesse élevée dans les quartiers pauvres de Reading, une ville industrielle à une heure à l'ouest de Londres.

(Paroles...)

La chanson était maintenant terminée. La femme avait connu ses plus grands succès dans les années 60 et 70, dans une pureté et une innocence plutôt impressionantes à l'époque. Sa candeur alors n'égalait que sa voix mieileuse qui aujourd'hui agrandissait le fossé entre ses débuts et sa carrière actuelle qu'elle ne se lassait pas de continuer.

-J'ai composé la chanson suivante pour un grand ami qui s'appelle Harry Nelson, avec qui j'ai consommé beaucoup de drogues. De vraies drogues, appropriées.

Elle fit un sourire complice à son pianiste qui fit oui de la tête avec un air stupide, puis elle reprit le texte qu'elle avait appris par coeur :

-À sa mort on l'a installé dans une tombe que l'on a placé dans un salon mortuaire à Los Angeles avant de l'exposer. Mais c'était la fameuse nuit où l'extraordinaire tremblement de terre californien est survenu. Une grande faille s'est produite dans le sol et la tombe s'est ramassée profondément dans la terre où on ne l'a jamais retrouvée. On a donc exposé une tombe bien scellée remplie de roches. C'est en sa mémoire que j'ai composée la chanson suivante qui s'appelle Don't Forget Me.

(Paroles...)

Pendant qu'on entendait en sourdine Marianne Faithfull du bas de l'escalier, des journalistes discutaient maintenant avec Raymond dans le bar inférieur où l'on pouvait apercevoir des photos d'hommes nus sur les murs.

-Comment avez vous eu Marianne Faithfull en avant-première à l'ouverture de votre café bar The Box ?

-Je l'ai rencontrée lorsque je travaillais sur le théâtre de Brecht en Irelande avec la troupe X. Les chansons qu'elle y chantait compose son nouvel album et sa nouvelle tournée mondiale.

-Vous avez fait carrière dans le théâtre, semble-t-il ? Le magazine pour lequel je travaille a donné de très bonnes critiques de votre groupe appelé Spunk Flakes, c'est-à-dire Flocons de sperme. Auriez-vous gagné suffisamment d'argent pour vous payer ce café dans un endroit aussi coté que Covent Garden ?

Fièrement, Raymond prit le temps d'ouvrir son paquet de Kent, pris une cigarette, s'alluma avec un briquet en or qu'il referma d'un geste machinal.

-On m'a racheté chèrement les droits de mes quelques pièces et la musique accompagnatrice. Le lancement de mon café est le couronnement de ma carrière, ça a toujours été un rêve d'ouvrir un café à Londres.

-Vous n'avez pas perdu votre accent américain, malgré toutes ces années ici. Bien sûr, avec un lancement pareil, The Box est appelé à devenir un café trendy, malgré que ce soit davantage pour le monde gay... vous n'avez pas peur de vous tourner à dos une plus grande clientèle ?

-Il n'y a que l'homosexualité qui soit trendy au tournant de ce nouveau millénaire. Je me suis mis riche à célébrer l'infonctionalité de la famille traditionnelle, c'est tout dire. Je ne veux pas de ces vieux saoulons qui viennent de terminer leur journée de travail sur les chantier de construction et qui ont besoin de se saouler à la fin de la journée pour oublier le calvaire de leur vie. Je veux des gens intéressants, avec de grandes personnalités. Originaux, artistes, prétentieux, remplis de confiance et capables de mener de grands projets à bien.

-C'est pourquoi vos employés ont des colliers à chien dans le cou, les cheveux rouges ébouriffés et coupés dans tous les sens, des anneaux dans le nez et partout ailleurs, des piquants sur la tête, et puis quoi encore. On se croirait à l'ère des punks de voilà 20 ans. Ça ne va pas effrayer le monde ?

-Nous sommes à Londres, je vous rappelle. Centre de tous les courants, de toutes les modes, de la plus simple à la plus extrême.

-Et la musique, ce sera Marianne Faithfull sur les écrans de télévision que vous avez placés là ?

-Je ne risquerais tout de même pas l'intégrité de mon établissement pour Marianne Faithfull. Ce sera la musique que l'on entend dans les clubs comme Heaven à Charing Cross et G.A.Y. Astoria à Tottenham Court Road. C'est plus sûr pour attirer la bonne clientèle. House et Dance.

-C'est là que l'on risque de vous rencontrer lorsque vous ne serez pas ici ?

-Non, je préfère la musique Indie que vous pourrez entendre bientôt dans le club que j'ai l'intention de monter et qui s'appellera Popstarz.

-Popstarz ?

Les journalistes se mirent à rire.

-Tout le monde veut être Popstarz, vous verrez, ça fonctionnera.

-Gay Indie ? Ce n'est encore une fois trop risqué ?

-Les gays ne vivaient que dans l'Underground durant les années 80. Musique Alternative. Je ne vois pas pourquoi à la fin du millénaire la nouvelle génération n'en viendrait pas à la musique sur étiquette indépendante. Ils produisent de la bien meilleur musique que ce que l'on retrouve signé chez Virgin ou EMI Records, souvent trop mainstream. Puis j'aime bien aussi la musique techno que l'on entend à D.T.P.M. et au Trade.

-Trade ? N'est-ce pas l'endroit que l'on dit impossible à apprécier si l'on n'est pas sur les drogues, dures en l'occurrence ? D'autant qu'il faut être membre pour y entrer, je crois ?

-Je laisse aux autres le soin de créer les rumeurs. Moi je sais apprécier les atmosphères créées par ces nouveaux clubs révolutionnaires que le nouveau millénaire à su nous apporter. Vous avez vu les jeux de lumières, les lasers, les raves impressionants de beats déchaînés ? On se croirait dans un autre monde, et personnellement je puis vous dire que nulle part dans le monde ailleurs qu'à Londres on rencontre ce genre de chose. J'ai des amis Italiens qui viennent de Milan tous les trois semaines pour refaire le plein d'énergie dans ces nuits londoniennes. Peut-on vivre ailleurs qu'à Londres ? Le reste n'est bon que pour les colonies de l'empire.

-D'où vous vient ce sentiment de fierté, presque nationaliste, envers le Royaume-Uni alors que vous êtes américain de la Louisiane ?

-Il n'y a que l'Angleterre qui m'est accepté chez elle, il n'y a qu'elle qui a compris mon art. C'est elle qui m'a rendu riche, c'est sa musique que j'écoute depuis ma tendre enfance. Londres, c'est toute ma vie et je le veux tout à moi. En faire partie à part entière, être au centre de sa légende. Je veux bâtir Londres avec l'art qui se créé à l'heure actuelle, produire une période aussi grande que celles qu'on a connues dans le passé. Nous ne pouvons pas éternellement vivre dans le passé, à se morfondre dans la nostalgie d'une époque morte. On regarde l'avenir et c'est à nous de construire ce qui fera rêver nos enfants. C'est la regénérescence, l'émergence de nouveaux courants, de nouvelles idées, de grands concepts, de gigantesques constructions. Marianne Faithfull, les Rolling Stones, les Beatles, c'est mort tout ça. Les rènes nous ont été passés, c'est à nous de conduire Londres là où personne ne pourra dire que c'est un empire mort qui a connu ses heures de gloire dans le millénaire précédent. Londres, c'est tout, c'est le méridien zéro de Greenwich, c'est le centre de l'univers.

(Ajouter petite conclusion pour faire le lien avec chapitre VII)
 

VII

Plutôt une confirmation qu'il sera en première du Time Out et de l'Evening Standard.
(Garder cette idée, mais ce n'était pas Marianne. Ne va pas voir le docteur mais quelqu'un d'autre, un spécialiste peut-être ?)

Le lendemain, une Jaguard rouge vif se gara dans le stationnement d'un bâtiment sur Pall Mall, tout près de Buckingham Palace où le drapeau du Royaume-Uni flottait, signe que la Reine Élizabeth II y était. Raymond appuya sur un bouton de la télécommande de son porte-clé et automatiquement le toit ouvrant et les fenêtres de la voiture se fermèrent. Il prit le temps de regarder la couverture du Time Out et de l'Evening Standard première édition, tous deux avaient en première page Marianne Faithfull chantant accompagnée de son pianiste au Box. Raymond se mit à rire d'orgueil, puis sortit de la voiture.


Troisième Jour


I

Retour à New York et en Lousiane. Raymond peut encore revivvre le tout malgér qu'il connaît alors son futur, il peut donc faire des parallèles.

Raymond songeait à ses anciens amis qui étudiaient avec lui à l'université. Sans doute seraient-ils davantage en position d'arriver quelque part et à se tailler une place dans le monde. Raymond ne pouvait pas trop se lamenter. Leur dernière rencontre au bout de leur quatre années d'études fut inoubliable. Le petit groupe d'étudiants en Arts s'étaint rencontré pour jouer au jeu de la vérité. Le campus était situé en basse ville, c'était dans Washington Square à Soho la réunion de ces jeunes visionnaires de l'avenir, qui s'apprêtaient à conquérir le monde, se tenait. Ils venaient de partout aux États-Unis. Ils avaient l'éducation et les subventions nécessaires à l'accomplissement de tout projet, même d'envergure. Leur potentiel déjà bouillonnait et la fin de leurs études leur donnait enfin la chance de construire des projets qui ne seraient plus vus tels des travaux d'étudiants insipides. Dans un monde critique destructeur et de compétition active où la publicité et l'argent jouent un rôle plus que prépondérant, ils avaient énormément de chemin à parcourir pour arriver quelque part. Cela ne les inquiétait pas outre-mesure, ils avaient toute la confiance et la prétention dont on a besoin pour accomplir de grandes oeuvres. Ils étaient une dizaine ce soir-là qui s'étaient promis un jour que ce serait eux qui reconstruiraient le monde de l'art, imposeraient les critères et bâtiraient toute une époque où on les envierait d'avoir vécu. Un peu comme l'époque de Juliette Gréco et de Jean-Paul Sartre lorsqu'ils semblaient au sommet de leur art, à se rencontrer dans les cafés à créer des mythes. Sans sentiment d'infériorité, on peut soi-même, non pas devenir un Jean-Paul Sartre, mais créer sa propre légende. À 21 ans, il n'y a rien qui puisse nous empêcher de rêver, car tout est en devenir et ne demande qu'à être construit. Il suffit de travailler jusqu'à épuisement complet, et si on a le talent, les résultats devraient venir. S'il faut mourir au bout de son oeuvre, eh bien, on mourra. C'est essentiel, tout sacrifice ne sera jamais vain. Et des sacrifices, tous ces étudiants en arts en collectionnaient. Pauvres, sans argent, il fallait tout de même se rendre au théâtre, au cinéma, aux concerts, aux vernissages, aux expositions, aux salons du livre, etc. Il existait si peu d'espoir d'avoir un salaire décent, une stabilité quelconque et surtout une certaine sécurité d'avenir, qu'il fallait être amoureux pour se donner en entier à l'art de faire par exemple de la peinture. Ainsi on reconnaît les amoureux de l'art, ceux qui sont nés pour construire de grandes oeuvres, ceux qui effectivement mourront au bout de leur oeuvre. Ils avaient passé quatre années ensemble, ils se croyaient tous destinés à un brillant avenir, se croyant au sommet du monde artistique malgré l'absence d'acquis notables. Ils pointaient certaines grandes villes du monde où l'art occupait une place importante, où la légende les nourrissait suffisamment pour les motiver et les inspirer à construire leur propre histoire. New York, Londres, Paris, Los Angeles, Milan. Jamais il n'était question d'imitation, on pouvait s'inspirer d'un style, mais jamais s'y limiter. On ne se crée pas un nom avec la pastiche, il faut innover. Mais l'innovation est encore plus difficile à imposer. Elle implique une analyse de l'art venu avant soi, un questionnement de l'art actuel, puis une démonstration que notre art vaut autant sinon davantage que ce qui est déjà historique. Destruction de ce qui est venu avant soi afin d'imposer un nouveau courant. Si l'on réussit à placer les bases de notre propre vision, on a des chances d'être reconnu et de passer à l'histoire. Un artiste a bien plus à accomplir qu'un premier ministre, disait souvent Raymond, quoiqu'à un certain niveau ils font peut-être le même travail. La politique est un art, tout comme la psychologie. Les mêmes lois prévalent donc. C'est toujours très théorique, mais il faut que ça ait l'air divin. Un art spirituel directement inspiré de Dieu, réinventé pour la bonne cause. Car non seulement il faut construire son art, mais il faut atteindre autrui en plein coeur, le prendre aux tripes, l'emmener ailleurs, lui causer tous les frissons du monde lorsqu'il capte la beauté et l'harmonie de l'ensemble. Ainsi il n'y a pas de limite à l'art, il peut sans cesse se renouveler. On peut cracher et détruire tout ce que Jean-Paul Sartre ou Aristote ont dit, en rire, les réduire à rien. Alors le monde nous appartient, nous sommes en mesure de refaire l'histoire de la philosophie. C'est un peu ce que se proposait de faire notre groupe, refaire l'histoire de la philosophie de l'art. Déjà qu'ils étaient passablement ignorants, cela faciliterait l'avénement de quelque chose de nouveau. Ils étaient bien conscients qu'en quatre années d'université on apprend le minimum, pratiquement rien. On peut paraître intelligent ou connaisseur, certes, à dire quelques phrases que tous connaissent plus ou moins. D'un bord à l'autre de l'Atlantique, on apprend les mêmes choses, une réduction globale de l'histoire de l'art en générale. Se limiter à notre éducation pour aller de l'avant, c'est se limiter à cette réduction de l'histoire qui, à la limite, n'est d'aucun intérêt.

Raymond avait lu Antonin Artaud, l'avait avalé, digéré, recraché. Il voulait bâtir un théâtre d'atmosphère, mais il était demeuré crocheté sur quelque chose que l'enseignement d'aujourd'hui méprise : le vaudeville, le théâtre de boulevard. En fait, il aimait bien le théâtre grossier et clownesque, il se proposait d'améliorer le concept. Inspiré de Stephen King et du film Carrie, il avait fait fortune sur un spectacle absurde où on assistait à la destruction de la famille traditionnelle. Une mère qui, avec des mouvements forts exagérés, frappe sa fille, la force à manger des céréales Spunk Flakes (Flocons de sperme) qu'elle vomit ensuite, tue son mari, puis crucifix sa fille sous la musique de Carrie. Il croyait ainsi démontrer ce qu'était vraiment la famille traditionnelle normale, prétendant l'exagérer juste un petit peu. Son ami Patrick à l'époque désirait devenir réalisateur de film. Déjà ses courts métrages avaient gagné certains concours et festivals, son avenir semblait se dessiner peu à peu. Un jour sans doute il travaillerait avec Raymond. Il travaillait maintenant sur un long métrage et espérait aller chercher les quelques cinq millions de dollars minimums que sa production lui coûterait. On ne fait pas d'art sans argent, pensait-il. Il cherchait d'ailleurs à remettre en question certains éléments jugés essentiels à une production. Beaucoup trop coûteux ces plateaux de tournage, ces bobines de films en panavision, l'équipe complète de plus d'une centaine de personnes pour arriver à produire un court métrage de dix minutes. Toutes nouvelles avenues s'annoncaient souhaitables. Luc se donnait dans la peinture, inspiré par le réalisme et la noblesse du dix-huitième siècle. Les Liaisons Dangereuses de Choderlos de Laclos avait eu sur lui un effet terrifiant. Sa vie entière avait été transformée par cette oeuvre et les films de Milos Forman et Stephen Frears. Depuis il peignait des tableaux de cette époque, noblesse et aristocratie accompagnées de leurs serviteurs, amants et maîtresses. Une autre s'adonnait à la photographie et commençait déjà à se faire un nom juste à prendre en photo des personnalités diverses qu'elle s'arrangeait pour rencontrer à certains événements qui se déroulaient en ville. Alberto était pianiste. Il méprisait la musique populaire jusqu'à un certain point, mais savait y reconnaître certaines qualités lorsqu'il entendait Freddie Mercury du groupe Queen et The Eagles. Son domaine était tout de même la musique classique. Il adorait Beethoven et Brahms. Son objectif, transposer le génie de ses compositeurs en des chansonnettes populaires à la Elton John. Selon lui, il réussirait bientôt à percer, bien que la motivation lui manquait un peu. Il savait qu'une carrière l'attendait dans les ordinateurs, son emploi à temps partiel depuis six ans lui ayant apporté trop d'expérience. La balance penchait donc parfois pour sa carrière en informatique, parfois pour sa carrière en musique. Son réel objectif en fait était d'avoir une maison, une automobile, un trou à lui où il pourrait jouer ses classiques sur un Steinway de 100 000 dollars. Natali était une artiste hors pair, elle s'adonnait à toutes les formes d'art : musique, peinture, photo, écriture, scénario, théâtre. Son génie pouvait se tranposer à tout, elle-même se présentait aux autres comme une oeuvre d'art. Les cheveux verts très longs coiffés d'une calotte d'artiste, les vêtements multicolores aux pièces rapiécées, des sacs en tissus ornées de dessins en spirales, bref, son imagination demandait à s'exprimer et à s'extérioriser de toute les manières et en tout temps. D'ailleurs, notre groupe se distinguait par leur marginalité, tous se caractérisaient par quelque chose hors du commun qui démontrait bien leur côté bizarre. Raymond, véritable victime de la mode, portait des pantalons éléphants et des écharpes rouges vives aux motifs extravagants, prétextant que c'était ce que l'on portait dans les cafés huppés de Londres. Patrick, lui, n'avait rien de bien particulier, sinon qu'il s'habillait si mal que l'effet était le même. Enfin, ces jeunes adultes en avaient maintenant terminé avec les études et allaient devoir tenter de survivre de leur art. Tous réussiront très bien et garderont toujours contact, s'alliant même ensemble pour produire des choses qui les passionnent. Le dernier examen venait d'être terminé, il fallait maintenant oublier tout ce que l'on avait appris pour se donner à plein au développement de sa propre personnalité. Ainsi ce soir-là on parlait de nos projets futurs, de déménagements là où l'action se passait, où l'histoire se construirait. On pensait conquérir New York, bien sûr, c'est là que tous se retrouveront. Sauf pour Raymond, qui annonçait son départ pour Londres, seul endroit qui l'intéressait et où, par miracle, il avait le droit de demeurer et de travailler pendant six mois.
 

II

Ainsi on avait décidé de jouer au jeu de la vérité, c'est-à-dire de s'assoir autour d'une table et annoncer devant tout le monde nos secrets et nos hontes les plus difficiles à avouer. Pendant quantre ans on avait plus que vécu ensemble, des relations c'étaient développées, des tricheries étaient survenues, il était même possible de faire des liens avec les Liaisons dangereuses. À son tour il fallait dire la vérité, la simple vérité. Et si on refusait ou était incapable de communiquer, nos amis allaient nous aider à nous souvenir. Natali avoua quelque chose la première, mais seulement parce que tout le monde insista pour qu'enfin elle dise ce que tous savaient sauf son ex-copain :

-J'ai trompé Patrick avec Raymond.

Ce à quoi Raymond répondit :

-De toute manière Patrick est homosexuel. Il t'a trompé avec moi.

Ce à quoi tout le monde fut surpris, mais modérément. Raymond n'avait pas à avouer son homosexualité, il ne s'en était jamais caché. Un vrai militant en classe. D'autres vérités beaucoup dures, comme des problèmes de drogues, des abus d'amitié, des coups bas plutôt assomants. Ainsi le jeu de la vérité à cette dernière rencontre prouva une chose. La vérité n'est jamais facile à avouer, encore moins à tout un groupe. Puis on se rend compte que l'on connaît très peu finalement nos meilleurs amis. Ceux-ci se connaissaient davantage maintenant qu'ils s'étaient avoués même leurs quatre vérités, liés pour la vie par cette période d'études où l'on vit si intensément (drogue, alcool, sexe, musique, art), nul doute, ils se viendront en aide peu importe ce qui surviendra. Une autre chose que l'on allait connaître, c'est que leur art allait devenir beaucoup plus précis en rapport à leur personnalité, leur art allait aider à définir ce qu'ils sont réellement. Ils allaient s'affirmer davantage avec le temps, cherchant à atteindre les extrêmes pour voir jusqu'où, eux-mêmes, peuvaient aller. Ils allaient donc apprendre à se connaître eux-mêmes et à connaître leurs amis à travers leurs oeuvres. Ils seraient donc liés par un lien spirituel très fort. On ne pouvait plus impunément les ridiculiser ou crier sur les toits que leur choix d'aller en art plutôt qu'en droit, en génie ou en médecine était une preuve de quoi que ce soit ou une erreur monstrueuse. On pouvait dire qu'ils perdaient leur temps, que leur vie n'était pas sérieuse, qu'ils vivaient de l'illusion, mais cela importait peu, car déjà ils vivaient dans leur art, ils n'étaient plus de ce monde. Et seuls ceux qui se donneraient la peine d'entrer dans leur univers seraient susceptibles de les atteindre et de vivre à la même vibration qu'eux. Le monde est là ouvert devant soi, on y entre, on y vit, on y apprend, on construit quelque chose, on en ressort grandi. Le monde est là ouvert devant soi, à nous de le conquérir, à nous de le construire, puis de mourir alors que notre art nous survivra.

III

Raymond était ce qu'il y avait de plus flamboyant. Seul New York pouvait l'absorber comme tout à fait normal à travers ses brunchs du dimanche où l'on assistait à des défilés de mode ou ces endroits très trendy où l'on s'attendait à voir quelques personnalités venir parler d'eux-mêmes. Raymond en avait tout le look, mais il remplissait surtout le décor. Il n'avait pas encore fait ses preuves, même s'il composait et était partie intégrante de l'univers underground de la grande métropole américaine. Le contraste n'en devenait que plus impressionnant lorsqu'il retournait dans son village natal en Louisiane, Bâton-Rouge, avec ses chemises à frou-frou, ses cheveux rasés bizarrement avec certaines couettes longues qui allaient dans tous les sens et ses pantalons de clown. Tous le regardaient passer dans le village, tous arrêtaient de respirer comme s'il s'agissait de garder le silence en mémoire d'un mort. Sur la douzième avenue on le connaissait déjà pour marginal, on n'aurait pas cru qu'il pouvait empirer. Sa mère avait dû s'asseoir avec lui un matin pour lui dire que pour New York ça pouvait peut-être aller sans rien dire, mais que pour Bâton-Rouge, il y avait certaines bornes que même le curé ne sauraient tolérer. Jamais Raymond n'abandonna son style, il irait jusqu'au bout de son oeuvre, il vivait à plein un épanouissement que les autres ne pouvaient comprendre. Il se sentait fort et indestructible, prétentieux et fier de l'être. Revenir mépriser sa petite vie de misère d'antan devenait un plaisir. Il n'avait rien accompli encore, mais déjà sa personnalité se réflétait dans les yeux de chacune de ses voisines qui l'observaient par les fenêtres sans oser sortir pour s'assurer qu'il s'agissait bien du petit Raymond de la douzième avenue. Il s'exprimait déjà. Il dansait sur les pistes de danse de Bâton-Rouge, il vivait intensément la musique. Tout autour de lui pouvait disparaître et il s'envolait dans un nuage, en transe complète. Plus rien ne pourrait plus l'arrêter, il n'avait guère l'impression qu'il vieillirait. Dans sa définition, vieillir n'est pas de cumuler les années depuis sa naissance. C'est plutôt d'abandonner tous ces rêves, de stagner dans le passé, oublier de vivre et d'évoluer. En tant qu'artiste, cela ne lui arriverait jamais. À cinquante ans il sera plus jeune encore que durant ses études, car il aura perfectionné l'art d'être artiste. D'être motivé par la différence et le renouveau. Les choses devaient bouger, évoluer, être fortes et puissantes, nous frapper de plein front. Il consommait des drogues, il buvait jusqu'à en perdre connaissance, il vivait trop, même si en fait il est impossible de trop vivre. À New York il sortait sans cesse, rencontrait chaque soir quelqu'un de nouveau si possible, il fallait surtout éviter ce sentiment que quelque chose se passe ailleurs et que nous n'en faisons pas partie. Cette impression que nous ne suivons pas le courant et que l'histoire risque de se produire sans notre participation. Il apprendra plus tard que seul lui-même était en mesure de la construire cette histoire, et il la constuira. Pour l'instant il cherchait une motivation, il s'inspirait énormément de la vie de Marianne Fatihfull dont il avait acheté l'autobiographie. Ainsi il vivait au centre de l'histoire des Rolling Stones et des Beatles, Londres l'avait toujours attiré. Toujours il n'avait écouté que la musique britannique, il savait bien qu'un jour il n'aurait pas le choix et qu'il devrait s'y connecter pour vrai. Quelques personnes suffisent à bâtir tout un courant, toute une philosophie, tout un mythe qui caractérise une métropole de plusieurs millions. Mick Jagger, Paul McCartney, Marianne Faithfull et quelques autres à l'arrière-plan ont révolutionné à leur manière l'histoire. Il devient bien tentant de les repousser du revers de la main et de soi-même faire la même chose. Cela nécessite cependant tellement de finesse, de rencontres fortuites, d'éléments qui tous entrent en action au bon moment. Il fallait bien des coïncidences extraordinaires pour arriver à accompir une telle destinée. Tellement que finalement on serait tenté de tout mettre sur le compte du fatalisme. Mais n'oublions pas Jean-Paul Sartre, la fatalité ne surviendra pas d'elle-même, il faut sortir de Reading et partir pour Londres s'affirmer un peu partout. Il faut partir en tournée chanter sur des scènes immenses pour des gens qui ne veulent rien entendre, même si cela nous fige, afin de passer à l'histoire. Il faut placer son orgueil loin en arrière et marcher la tête droite, oui, je suis une princesse déchue qui n'a toujours était princesse que dans les souvenirs de ma mère. Elle allait devenir bien pire et bien plus, la petite Marianne Faithfull. Blonde de Mick Jagger, elle allait sombrer dans la drogue et le sexe, atteignant presque au moment un sommet de renommé assez enviable. Elle a eu son premier succès avec As tears goes by, la première chanson qu'a écrite Mick Jagger et Richard Keith. Que serait-il advenu d'eux tous sans cette journée enfermé dans un studio où un producteur voulait absolument produire un hit ? Comment a-ton pu en si peu de temps produire une oeuvre aussi inspirée ? Les mystères qui nous donnent le goût d'avancer, de défoncer des portes, mais de demeurer vrais et de ne pas perdre son temps avec toute la merde qui accompagne la réussite.

Raymond bouillonait de projets, il travaillait sur une multitude de choses à la fois, il ne terminait rien. Mais il vivait, il sortait, il dépensait tout l'argent qu'il avait réussit à cumuler pendant des années de travail acharné durant sa jeunesse et maintenant il remplissait ses cartes de crédit. Si bien qu'un jour il parla vaguement de Londres à un de ses amis de Toronto. Il apprit qu'il pouvait se procurer un visa de deux ans et trois jours plus tard il atterrissait à l'aéroport d'Heathrow. Tout c'était déroulé rapidement, trop rapidement. Ses amis étaient tous à New York, travaillant sur divers projets, vivants même de leur art (souvent sur l'aide sociale cependant) et lui, Raymond, pensait conquérir Londres. Plusieurs obstacles cependant, il ne connaît personne, il ne parle pas leur langue très bien. Comment révolutionner l'histoire lorsque l'on est un importé inspiré par ce qui est étranger à soi ? Comment se faire entendre de gens qui parlent même un anglais différent qu'en Amérique ? Qu'à cela ne tienne, l'art a plusieurs langages, mais ne parle qu'une seule langue. Raymond allait s'y mêler, rencontrer tout ce qui traîne encore dans les soirées, entrer en action lorsqu'il ferait la connaissance de gens motivés comme lui et qui partageraient à peu près sa philosophie. Ainsi Raymond fit la connaissance de David, un Américain avec un passeport britannique qui habite le pays depuis quelque temps. Ensemble ils partirent à la recherche d'un appartement vide, ils forcèrent les planches qui bloquaient l'accès et mirent une serrure sur la porte. Voilà qu'ils étaient maintenant dans leur petit studio de théâtre dont ils allaient peu à peu tenter de connecter l'électricité, l'eau chaude, le câble, tout cela aux frais de la reine. Ils travaillèrent jour et nuit à la mise sur pied de l'idée de Raymond, cette pièce de théâtre grotesque inspiré de Stephen King et de scènes de films bien bizarres. Un troisième se joignit à eux, Paul, et ensemble ils mirent sur pied un spectacle qui eut bien plus de succès qu'ils en avaient d'abord souhaité. Ces débuts modestes leur permirent de débloquer des fonds et de travailler sur un projet beaucoup plus ambitieux. Déjà il fallait changer de nom. Spunk Flakes ne faisait plus l'affaire si l'on désirait vraiment que les journaux parlent de nous. En Angleterre on ne peut pas aisément parler de flocons de sperme dans les journaux sans provoquer une crise chez deux générations trop conservatrices. Rien d'étonnant à ce que la nouvelle génération soit si extrémiste et autant de la gauche. Le conservatisme excessif apporte l'anarchie, mais attention, l'anarchie excessive apporte le conservatisme également. Ainsi on pouvait observer le drapeau anglais et être fier pour différentes raisons. Un empire qui a déjà été grand et qui continue aujourd'hui encore à être imposant. Ou bien un paquet de petits vieux conservateurs qui veulent arrêter la jeunesse dans son élan et qui se scandalisent lorsque l'on parle de sexe. Ou encore un mouvement anarchique qui balaiera tout sur son passage. Demain on pourra regarder ce drapeau et imaginer tout autre chose. Ils réussiront peut-être à faire sauter leur système monarchique déjà défaillant, installer leur république et Dieu seul sait ce que l'avenir présentera. Véritable amoureux du Royaume-Uni, Raymond adorait la noblesse et la reine. Pour lui c'était sacrilège de croire que l'on pourrait ainsi guillotiner la reine. Les gens qu'il rencontrait disaient qu'il était plus anglophile que les Anglais et qu'il devait bien être le seul dans tout le pays qui aimait la reine. Encore un pauvre marginal perdu qui semble se complaire à penser tout le contraire de la masse. Cela le ravissait. Si le peuple changeait d'avis et qu'il souhaitait garder sa reine, Raymond changerait ses positions et voudrait la tête de la reine sur un plateau pour dîner ce soir. Enfin, (le spectacle d'envergure, succès...)

Quatrième Jour

Cinquième Jour


I

 

Raymond se réveille à Paris seul dans une chambre nuptiale du Hilton près de la place de la Concorde. Il s'en va inaugurer la Tour Eiffel.

II

Raymond reçoit un méga doctorat comme dans la Lesson d'Ionesco, décerné par le doyen de Paris la Sorbonne IV.


III

Un café où Édith Piaf chante sa meilleure chanson (X) directement à Raymond. Puis vient s'asseoir à sa table.
 

IV

Raymond veut se tirer en bas du pont de Paris du roman de Balzac Peau de Chagrin. Le vieux arrive, discute avec lui, lui offre une peau de chagrin que Raymond refuse: qu'est-ce que tu veux que je fasse avec ta Peau de chagrin ? Il se tire en bas du pont pour réapparaître en face d'une foule à l'opéra. He can't die !
 

V

Raymond a composé un tout nouvel opéra qu'il dirige à l'opéra de Paris. Un succès monstrueux. Que le président de la France présente comme le meilleur opéra jamais composé. Raymond pleure à la fin parce qu'il affirme que demain tout aura disparu de ce grand succès. Il commence à voir ce qu'aurait pu être sa vie.

VI

Il va faire l'amour avec le Président de la France. Dans une suite nuptiale au Hilton.

VII

Dans ses rêves, Raymond ne veut plus se réveiller, il commence à s'inquièter avec le lendemain qui serait logiquement son avant-dernière journée de sa vie selon la vieille du Seven Dials de son rêve sur le Seven Dials.


Sixième Jour


I

Visite chez la Reine Élizabeth II, elle le fait Lord ou quelque chose du genre. Raymond est vraiment devenu fou.

II

Le Pape Jean-Paul II veut le rencontrer.
 

III

Le Roi Arthur le nomme chevalier de la Table Ronde, Raymond prend l'épée dans le bloc de pierre. Ensemble ils ont conquéri les frontières.

IV

Homère et l'Odyssey.

V

Bible. Raymond se retrouve en plein milieu de la Genèse avec Noé sur son arche ou mieux si je peux trouver. Il va rencontrer Jésus Christ aussi. Sur la croix peut-être, ou il est le meilleur apôtre de Jésus, que ce dernier dit alors qu'il se fait cruxifier.
 

VI

Raymond reçoit un prix nobel pour ses recherches en physique sur le Bridge de l'Entreprise. Le Capitaine Picard lui offre le prix.

VII

Raymond reçoit la visite d'un extra-terrestre qui veut discuter les probabilités de Star Trek et de l'Univers. L'extra-terrestre lui promet toute une aventure le lendemain à travers l'Univers.


 

Septième Jour
I

Raymond visite l'Univers en entier, va au centre ou quelque chose du genre. Nouvelle perspective, nouvelle compréhension du monde. Il va changer. Il a son propre vaisseau à la Star Trek, un shuttle qui peut aller n'importe où instantanément. Il rencontre une autre civilisation dans la voie lactée, apprend qu'il doit sortir de la voie lactée.

II

En dehors de la voie lactée, il rencontre des démons qui le pousse à retourner d'où il vient, mais tel Énée il s'en sort et s'en va explorer un autre système.

III

L'autre système est similaire à la Terre et il retourne au Seven Dials. Dans un Univers parallèle, la voie lactée est située là. Parle avec la vieille qui l'incitet à aller plus loin.

IV

Un autre système, une autre civilisation qui lui indique qu'il ne pourra pas sortir de l'Univers parce que c'est comme la Terre et qu'il devra se creuser la tête et analyser en grand pour réussir à aller dans l'espace, c'est à dire, sortir de l'événement horizon du trou noir qu'est l'Univers.

À la limite de notre Univers qu'il comprend est fait en rond comme la Terre. Il décide qu'il doit outrepasser l'atmosphère, sortir des limites terrestres et universelles. Il rencontre sur la bordure frontière de l'Univers, un monde qui ne vit pas sur un eplanète, mais entour l'Univers.
 

 

V

Vision de ce qui existe de l'autre coté de la frontière. Un plus grand univers dans lequel il rencontre une autre civilisation qui lui fait comprenndre que c'est dans les idées que le monde existe et que s'il veut rencontrer Dieu, c'est dans son esprit qu'il va atteindre cela.. Que de rencontrer Dieu est seulement rencontrer la personne qui a imaginé son Univers, dans lequel tout le monde existe. Préparation à rencontrer Dieu.
 

VI

L'ultime rencontre avec Dieu, créateur de l'Univers. Vision de plusieurs Univers, les dernières théories sur le sujet.

VII

Retour au Seven Dials, mort de Raymond avec la vieille comme vautour.

Avant de crever, il fait un bilan de sa vie, il aurait pu vivre une petite vie tranquille à la campagne, se retirer du monde pendant longtemps. Être pur et s'exercer à faire le bien, etc. etc. Il tente d'en tirer une philosophie, conclusion, même chose qu'au début : « It is a sad story, there is no way out. »

 

 

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