3615 Ma
Vie
Blog 2008-2012
Roland
Michel Tremblay
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3615 Ma
Vie
1
Janvier 2008
Enfin, j’ai trouvé
la solution à mes questions de ces derniers mois, et certainement des derniers
jours où j’ai enfin terminé tous mes écrits en anglais, y compris mon journal
Crown Court Madness, mon blog de 2007, mon roman Anna Maria et ma sorte d’essai
Destructivism.
J’ai officiellement commencé deux livres
francophones ce soir, ou plutôt cette nuit, c’est déjà le 2 janvier. Je ne sais
pas si j’aurai le courage et l’inspiration d’écrire Fabriqué au Québec, mais
certainement mon journal sera francophone cette année. Tout simplement parce
que c’est ma deuxième année à travailler pour une grande cour de justice
criminelle à Londres, et que continuer en anglais ne serait que me répéter.
Aussi que je me rends compte que mes fans, si j’en ai vraiment, sont tous
francophones, et la plupart sont incapables ou sans la volonté de lire en
anglais.
Aussi parce que je croyais qu’écrire en
anglais m’emmènerait plus loin qu’écrire en français depuis les 20 dernières
années, mais je découvre que je n’ai aucune motivation à être publié, je
n’envoie pas mes manuscrits chez les éditeurs, peut-être parce que le succès de
mes sites Internet me permet de croire que je suis de toute manière lu. Et
alors, quelle importance d’écrire en anglais ou en français ? Certes
l’anglais me vient beaucoup plus facilement maintenant, après 15 ans à Londres,
mais écrire maintenant en français changera peut-être tout ça.
Je suis d’abord québécois, même si je l’ai
oublié avec le temps, même si personne au Québec ne connaît mon nom. À vrai
dire, je n’ai aucune vraie motivation à écrire en français plutôt qu’en
anglais, on verra.
Ce qui m’a manqué d’écrire en français, est
d’écrire sans conséquence. Sans la peur que tous ceux que je connaisse un jour
tombe sur cette page et soudainement comprenne ce que je pense vraiment d’eux,
ce qui n’est pas grand-chose. Le lendemain, je perdrais tous mes amis, mon
partenaire et mon emploi. Ça peut encore arriver demain matin, ça fait trois
ans que je n’ai plus écrit en français, et tout est sur mes sites. Je n’ai pas
été gentil avec eux, mais que voulez-vous, quand on partage sa vie avec des
cruches non inspirées, il faut bien le dénoncer haut et fort pour la postérité,
qu’elle comprenne bien combien folle était ma génération en cet âge où l’on
croyait être moderne et civilisé. Nous sommes tous fous, moi inclus, parce que
je suis impuissant à me faire entendre et à arrêter cette folie de la race
humaine. Cette histoire sera donc l’histoire de l’humanité en cette année
fatidique, une histoire de la folie d’autrui.
Mon dernier journal francophone remonte à
voilà trois ans, alors que je travaillais en plein centre de Westminster au
Parlement de Londres. Beaucoup de sang a coulé sous les ponts depuis, j’ai
passé une année à Los Angeles, et je travaille maintenant à la cour. Il est
déjà 3 heures du matin, je travaille demain, je dois aller dormir. Mais cette
nuit c’est un renouveau, un recommencement, je reprends le tout à zéro, même si
ça fait un an que je travaille dans ce trou perdu où j’ai souhaité maintes fois
tous les assassiner, ou me suicider. Que je ne l’aie pas fait est un miracle.
Voulez-vous mon état d’âme en cette nouvelle
année ? Tout le monde me fait chier, je me fais chier moi-même, la vie est
devenue insupportable, et la partager avec autrui, par pure obligation, ça me
tue. Je vous invite à changer de page immédiatement si ça vous désespère, je
vois la vie telle qu’elle est, et non pas comment plusieurs imaginent qu’elle
est. Éternels optimistes, encore capables de voir en la mort d’un escargot sur
le trottoir, un espoir en l’humanité, l’amour d’un dieu tout puissant. Mon œil.
Il doit bien y avoir quelque chose de positif
qui s’est produit depuis trois ans, dans ma vie ? Un an à Los Angeles,
plusieurs nouveaux livres à mon actif, deux livres de plus publiés à Paris, mes
emplois à travailler pour la télévision pour la NBC aux Etats-Unis et Channel 4
en Angleterre ? Ou tout ça était avant mon dernier blog de voilà trois ans ?
C’est possible, alors donc rien de nouveau vraiment à annoncer depuis trois
ans, et en fait, peu importe les événements de ma vie, je n’ai qu’un seul but,
acquérir une certaine liberté personnelle qui me permettrait de partir pour
n’importe où, n’importe quand, et simplement lire et écrire, me concentrer sur
les sujets qui m’intéressent comme la physique théorique, et cette liberté, je
suis encore loin de l’avoir trouvée.
Du côté de la physique théorique cependant,
oui, toute une révolution dans les trois dernières années. Mes idées folles qui
remettaient Einstein et Newton en question, les années que j’ai perdues
là-dessus, tout ça n’a pas été en vain. J’ai découvert un homme nommé Mark
McCutcheon qui a écrit un livre appelé The Final Theory, et ça a été l’illumination
absolue. Il existe enfin une nouvelle physique qui sache répondre à ma crise
existentielle qui demande des réponses à tout. On aurait pu croire que
maintenant que j’ai les réponses, j’aurais pu comprendre qu’il n’existe plus
aucune motivation à continuer, mais voilà, il demeure plusieurs questions à
répondre, et c’est une sorte de motivation.
J’aurais pu croire l’instant d’un moment que
de passer une année ou presque à Los Angeles aurait été pour moi une
révolution, ça a plutôt été une expérience traumatisante qui n’a eu que pour
résultat de me rendre névrotique, souffrir d’agoraphobie, où je ne me sentais
en sécurité qu’enfermer dans ma petite salle de bain que je refusais
catégoriquement de quitter. J’y ai rencontré les pires exemples d’êtres humains
qui existent, et ce que j’ai écrit alors que j’y étais, sera certes qualifié de
mes plus noirs écrits, les plus extrêmes.
Heureusement que ma vie insipide à Londres m’a
fait oublier ce calvaire, au point où je ne sais plus si j’ai vraiment passé une
année à Los Angeles, ou si je l’ai rêvé. Pourtant, je me demande encore souvent
si revenir à Londres n’a pas été l’erreur de ma vie, parce que mon existence depuis
laisse beaucoup à désirer, au point où je ne sais plus vraiment où j’en suis,
si j’ai encore des rêves à poursuivre, une motivation à l’existence.
Mes écrits ont tourné assez politique ces
dernières années, à cause de George Bush et Tony Blair. J’ai constaté que je
n’ai pas été seul à être inspiré à ce niveau, beaucoup de monde se sont tournés
vers la politique, comme si soudainement réveillés d’un sommeil profond à ce
sujet, à cause de tant d’années où absolument rien de provoquant ou
scandalisant s’est produit. Je me demande aujourd’hui ce que j’aurais écrit à
la place, ce qui aurait inspiré les autres si rien de tout ça ne s’était
produit. Est-ce que le résultat est positif ou négatif, l’impact sur le monde
des arts ? Je l’ignore, mais je ne désire pas continuer dans cette veine,
même si mon prochain roman risque fort d’être le produit de cette crise, mais
alors ce sera écrit sans passion quelconque, avec un détachement absolu des
événements actuels.
Qu’importe la mort de la démocratie ?
Alors que finalement ce que l’on a compris est qu’il n’y a jamais vraiment eu
de démocratie en premier lieu ? Seulement dans les extrêmes l’humain en
arrive à comprendre l’humanité. Et alors, ou bien on s’aliène complètement de
cette découverte, ou on oublie et l’on passe à autre chose.
Je me suis si longtemps senti déconnecté de
tout, même si l’instant d’un moment j’ai cru que ça me concernait, que
maintenant je vois que d’être déconnecté possède certains avantages. La paix
intérieure, la sérénité, une certaine spiritualité et un espoir en l’existence,
toute cette merde sans signification aucune, dans mon cas.
Laissons-les s’entretuer, en autant que je
n’en sois pas conscient, en autant que je ne me sente pas coupable de leurs
actes. Car il est clair qu’aucune autorité en ce monde n’agit en mon nom ou en
le nom de qui que ce soit d’autres qu’eux-mêmes. Alors je peux m’en laver les
mains et avoir la conscience la plus claire qui soit.
Ne reste plus qu’à espérer que cette pseudo
démocratie que l’on impose de force au Moyen-Orient portera fruit avec le
temps, mais c’est rêver en couleurs HD, high definition, comme ma nouvelle TV
aux couleurs surréelles qui n’existent pas dans la nature, et dont seuls les
extra-terrestres peuvent vraiment profiter de cette gamme infinie de couleurs
criardes. C’est ça la modernité ! Ça vous explose au visage !
Eh bien, ça commence bien. Et moi qui ne désirais
plus être politique, je suis en train de me noyer. Encore une chance que
j’ignore qui est le Président Français et le Premier Ministre Québécois, je ne
risque pas de partir sur une avenue indésirable sur le sujet. On s’en crisses-tu
de la politique québécoise et française ? On n’en entend pas parler
lorsque l’on vit à l’extérieur de ces mondes francophones renfermés sur
eux-mêmes. C’est comme si le reste du monde n’existait pas quand on vit aux
Etats-Unis ou en Angleterre. Parfois on entend Afghanistan ou Iraq entre deux
conversations ou deux nouvelles, et tout aussitôt on passe à la météo. C’est
officiel ! Il ne neigera plus jamais ici ! Comme c’est triste.
6 Janvier 2008
Je me sens épanoui
à l’heure actuelle, heureux, énergisé. S’il était possible d’écrire un livre
entier en une nuit, commençant à 4h16 du matin, cette nuit j’écrirais quelque
chose d’inspiré. Si j’étais musicien, cette nuit j’écrirai au moins une
chanson, et ce serait un classique. Comme ça prend un an écrire un livre, et
toute la motivation et le temps et l’énergie du monde, cette nuit je ne ferai
rien, et cet enthousiasme se perdra dans la nature.
Vendredi soir
j’étais prêt à me tirer une balle dans la tête, samedi soir j’ai une envie
extraordinaire de vivre plus fort. Même mes collègues au travail sont
conscients que les artistes vivent dans les vicissitudes de la vie, des hauts
et des bas extrêmes et incontrôlables, et dans les derniers 24 heures j’ai
certainement vécu aux enfers et au paradis.
Vendredi ma
collègue au travail a fait une crise contre moi, apparemment je l’ai insulté
plusieurs fois ces dernières semaines sans m’en rendre compte, elle a
apparemment vidé son sac à toute la cour de justice, sauf que pour moi, c’était
la première fois que j’en entendais parler. Les conséquences sont à venir, ça
m’a tué. J’ai écrit quelques textes très noirs, je me demande encore pourquoi
je ne l’ai pas encore fait sauter de mon site.
Cette nuit j’ai
visionné le film Stranger than Fiction avec Emma Thompson, ça ma revigoré
entièrement. Il existe une existence en dehors des réalités de la vie,
pratiquement un monde virtuel, le monde littéraire. Ce monde est si immatériel,
et le peuple en Angleterre s’en fout tellement, tout comme au Canada, que je
suis seul à vivre dans ce monde qui n’existe pas, et pourtant, c’est toute ma
vie, c’est tout ce que je suis, et rien d’autre.
Fou comment un film
peut changer cette perspective, l’instant d’un moment, un moment à savourer, à
célébrer. Peut-être que la littérature n’est pas si inutile en ce monde ?
Peut-être même qu’elle peut donner un sens à ma vie, sans que le peuple me
prenne pour un fou aliéné ? Merde ! En ce
monde, aussitôt que les gens recouvrent la liberté après le travail, ou bien
ils visionnent la télévision ou alors ils lisent un livre, ou surfent
l’Internet. Tous trois découlent au préalable d’un écrivain. L’écrivain, c’est
moi, et pourtant, je vie dans le la la land,
complètement déconnecté de la réalité, lorsque l’on s’arrête pour les
écouter.
Je pense que je me reconnais entièrement en
Emma Thompson, une écrivaine névrotique qui cherche à écrire la meilleure
tragédie possible, cherchant le meilleur moyen de tuer ses personnages. Seul un
écrivain névrotique, comme moi, aurait pu écrire un tel scénario, une idée de
génie. Tu vois, tout n’a pas déjà été écrit en ce monder, il existe encore des
idées originales qui attendent patiemment d’être imaginées et écrites, et qui
pourront avoir un certain impact sur ce monde.
Je viens de m’étouffer avec une gorgée de Whisky,
j’ai cru pendant un moment que ce serait sérieux, j’ai presque vomi partout sur
mon clavier en état de décomposition avancé. Mon perroquet Barnsworth n’a pas
été très gentil avec mes claviers, trois sont déjà morts, et ce dernier a bien
six clés manquantes. Et j’arrive encore à écrire quelque chose. Vomir dessus
cependant, je pense, ce serait la fin.
Non pas que l’alcool soit essentiel à
l’écriture, au contraire, la plupart de ma fiction a été écrite sans une goutte
d’alcool. Pour le reste, pour la majorité de mes écrits, oh mon dieu ! À
se demander comment j’ai réussi à écrire dans ces conditions. C’est parfois
fort inspiré, c’est parfois fort extrême. Il me faudrait trouver une balance,
peut-être existe-t-il une pilule sur le marché qui pourrait me permettre
d’écrire une bonne balance de fiction inspirée et non extrémiste. Mais je suis
malheureusement anti-pilule. Pourtant, j’aime bien ce mot, pilule. Ça semble si
inoffensif lorsqu’annoncé ainsi, et ça peut te déranger le cerveau en un
instant, te le déranger pour justement trouver cette balance et inspirer.
J’ai beaucoup de frustrations accumulées, je
dois admettre, en plus, je suis d’une sensitivité à tout casser. Il ne me faut
pas grand-chose pour me motiver à bloc, ou entièrement m’anéantir et me déprimer
au point où je ne vois pas le but de continuer à vivre. J’ai un grand respect
pour les gens qui se sont suicidés ou ont au moins tenté de le faire. Si
c’était si facile de s’enlever la vie, je serais déjà mort. Alors, aucun
argument, aucune morale, aucune conversation ne saurait changer quoi que ce
soit à cet état d’âme.
D’un point de vue social, ma vie est celle
d’un médiocre. Et ce qui est tuant, est que même si j’étais quelqu’un de
respectable, un bon emploi qui rapporte beaucoup, tout le charme d’un
politicien, je n’aurais encore pas l’impression d’être plus qu’un médiocre. Je
le sais, j’ai atteint certains haut niveaux dans ma vie, j’ai tout balancé par
la fenêtre, j’ai tout abandonné, et aujourd’hui je ne suis qu’un travailleur
social (civil servant) à la solde du gouvernement britannique.
Pourtant, j’ai l’impression d’avoir choisi
cette voie, ça a été une décision que j’ai prise à froid, c’est ce que je
voulais, c’est ce que j’ai obtenu. Est-ce du sabotage ? Un manque
d’ambition marqué ? Un désir de choisir la facilité plutôt que
l’enfer ? Peut-être. Mais même dans ces emplois sans envergures, nous
sommes confrontés à cet enfer, management, nos collègues insultés, les clients
frustrés. Il n’existe pas de porte de sortie, il me faut encore chercher un
nouvel emploi, un travail qui se ferait sans aucun contact avec personne. Ça ne
paiera absolument rien, mais au moins, si c’est à deux pas de chez moi et que
je n’aurai pas à prendre un train, et plus jamais avoir à souffrir autrui, mon
dieu, peut-être trouverai-je alors une certaine paix intérieure si essentielle
à mon être.
Devenir un gardien de nuit, travailler
sans aucun collègue ou patron autour, c’est mon ambition ultime. Et retourner à
l’appartement sans personne qui m’attende sauf ma Murmy, un chat, serait le
couronnement de ma carrière et de ma vie sociale. Sinon, j’en ai bien peur, je
deviendrai une statistique, un de ceux qui décident de prendre un fusil et de
tirer dans le tas. J’en ai encore rêvé la nuit dernière, le meilleur moyen de tuer
tous mes patrons et mes collègues au travail, sans être blâmé, sans être
inculpé. Pas facile. Certainement je ne suis pas le seul à penser ainsi ?
N’est-ce pas là le désir secret de pratiquement tout le monde sur cette
planète ? Sinon, peut-être n’ont-ils pas de cervelle ? J’ai ici un
incubateur d’œufs de tortues qui peut servir pour l’hibernation d’animaux sans
intelligence… vous êtes tous les bienvenus, l’invitation est lancée.
Est-ce vraiment possible ? De travailler
si fort sans aucun résultat tangible ? À boire toutes les nuits au point
où l’on désire le suicide, et encore, n’arriver nulle part ? Quelle sorte
d’univers permettrait une telle perversion ? Faut-il plus de
patience ? Plus de travail, jusqu’à ce que ça débouche enfin ? Quelle
forme d’ambition faut-il ? Qu’est-ce donc qu’il faut accomplir pour se
sortir de cet enfer ? J’ai besoin d’un guide pour idiot : comment
survivre cette existence, sans insulter tout le monde, sans assassiner tout le
monde. J’ai atteint ma limite, voilà trois décennies.
Je pense que je viens d’identifier mon vrai
problème. Je suis tellement en dehors de ma conscience la plupart du temps, que
la plupart du temps je ne suis même pas conscient de ce que je dis. Ce genre de
chose conduit en prison, ou ailleurs où c’est encore pire. D’une manière ou
d’une autre, ça conduit à l’anéantissement d’une vie.
S’il
existe une vie plus misérable que la mienne, je ne l’ai jamais encore lue.
3615maviemoncul.
25 Janvier 2008
Pour une fois je
vais être tout à fait honnête avec vous. À l’heure actuelle dans ma
carrière, il me serait fort facile de croire que je suis un raté, un médiocre,
et que je n’irai jamais nulle part. Cependant, je dois avouer que dans ma tête,
au contraire, je suis d’une fierté à tout casser, je me sens plus fort que je
ne me suis jamais senti, j’ai la conviction que non seulement j’ai déjà
suffisamment écrit afin de passer à la postérité après ma mort, mais en plus,
je vais être reconnu comme au auteur unique, un grand de la littérature, qui
inspirera les masses.
Ce que j’ai écrit
avant ne donnait pas cette impression, mais sous l’alcool, on vit les
vicissitudes, en plus, on cherche à faire modeste, mais enfin, moi et la
modestie, franchement. Un critique dernièrement m’a confirmé ce que je pensais.
Il est vrai qu’en tant qu’écrivain littéraire, vraiment, je suis pourri, en
anglais comme en français. Mais cela n’a pas d’importance, ou ça n’en a plus.
J’ai dépassé une certaine limite, où passé cette limite, votre billet est
valable pour l’éternité. J’ai passé cette limite depuis longtemps, et l’année
dernière, et l’année d’avant, j’ai tant écrit, je soupçonne qu’il n’existe pas
un seul autre auteur sur cette planète qui ait autant écrit. À ce point, être
littéraire ou non, ne semble plus avoir d’importance. Ça en aurait voilà 20
ans, où la seule façon de se faire entendre passait par les éditeurs, les
directeurs de magazines, etc., mais avec des millions de visiteurs sur mes
sites, et mon œuvre intégrale en ligne, bypass all that shite. Ça n’a plus
d’importance.
Dire de telles
conneries, c’est vouloir causer son suicide littéraire. Une telle prétention,
c’est la mort de l’auteur. Très vrai. Mais encore, sans importance. Je suis
convaincu, que peu importe ce que je radote ici, alors que je suis saoul, peu
importe comment je le regretterai demain, et voudrai le faire disparaître, et
ne trouverai ni le temps, ni l’énergie, je dis, j’ai ça en moi. Cette
conviction que non seulement je serai reconnu partout dans le monde, je serai
au top. Et je n’ai même pas besoin d’écrire un livre de plus, mais oui, je n’en
suis qu’au début, et donc, tout ça sera renforci avec le temps, cimenté.
Cette même
détermination, est sans doute ce qui motivait Madonna, Michael Jackson et
George Michael. Pour eux, ils allaient réussir peu importe les obstacles. Ils
en étaient entièrement convaincus, ils ont travaillé et produit en ce sens, ils
sont arrivés au sommet. Vrai, difficile de s’y maintenir, mais cela n’a plus
d’importance, leur place dans l’histoire est assurée, leur œuvre existera toujours.
Avec la détermination, avec la conviction, il est impossible de faillir à
la tâche. Impossible. Tu vas réussir, c’est certain. Il importe peu que tu aies
du talent ou non, que toutes les critiques te disent que tu n’as pas d’avenir, je
dis, si tu as la conviction que tu vas réussir, alors tu vas réussir, c’est
certain.
Alors, n’arrête
jamais de construire ta vision des choses, ta vision du monde, créer, sans cesse créer, inventer pour la postérité, ce que
tu ressens, ce que tu crois que tu dois faire, fais-le. Tu ne peux que
t’écouter toi-même dans ce genre de choses, oublier tout le reste, et tout ce
qu’ils te diront. On ne peut écrire que ce que l’on peut, avec ce que nous
avons, mais avec la détermination et la certitude que c’est ce qu’il faut faire,
à ce temps spécifique de notre existence, on découvre une certaine vérité, on
se sent bien, nous accomplissons ce pourquoi on pense être sur terre. Créer.
Création. Existe-t-il quelque chose de plus important ? Et ne jamais se
décourager de ce qu’autrui dit, mais continuer si l’on sait que c’est ce que
l’on doit faire ?
Je ne sais pas.
Peut-être doutez-vous de vous. Je suis rempli de doutes, je questionne tout, je
remets tout en question, constamment, sans fin. Mais à la fin, je n’arrête pas,
je continue, je dois, on dirait que je n’ai le choix. Peut-être suis-je né
ainsi et que je suis une exception, mais je ne crois pas.
Je suis convaincu
que je fais ce que je dois faire, et je suis convaincu que je réussirai au-delà
de toutes espérances, et ce, depuis que j’ai 10 ans. J’en ai 35, 25 ans sans
résultat concret, et pourtant, je n’ai rien perdu de mon ardeur, de ma
confiance, de ma détermination. Oui, six livres publiés en France, et une série
télévisée plus tard à la NBC aux États-Unis, et un film sur Channel 4 en
Angleterre, ce n’est pas assez pour moi. Je suis encore inconnu. Pas tout à
fait. Mais c’est pas assez.
Mon nom va résonner
partout, à Paris comme à Los Angeles, à Londres comme à Québec. Je vais être
partout, je serai le seul au sommet. J’ai cette impression inexplicable que ce
sera vrai, que ça va survenir, que je vais créer cet univers où ce sera vrai. Et
si vous n’avez pas ces illusions de grandeurs, je dis, vous ne réussirez pas. La
modestie tue la réussite. Car, comment pourrait-on réussir sans d’abord être
convaincu que l’on puisse réussir ? Et venez alors cracher sur la
prétention, alors que c’est l’ingrédient essentiel d’une réussite ?
Certes, ça
n’élimine pas tout le travail à faire, toute cette création, cette
diversification des styles, et les langues dans lesquelles cette création peut
être accomplie, mais je demande, qui serait suffisamment fou pour travailler
autant sans résultat pendant des années sans prétention qu’il ou elle pourrait
réussir ? Personne. Sans prétention, sans conviction, vous n’irez nulle
part.
Et merde, c’est pas comme si je n’avais pas vécu. J’ai vécu partout,
dans cinq pays différents. Je pense que j’ai rencontré la planète entière. Ma
conclusion est encore que la planète me fait chier, des briques, rouges de
préférence, c’est à la mode depuis 500 ans en Angleterre, la fameuse
brique rouge. Je n’en ai pas vu une seule à Los Angeles, ni en France ou en
Belgique. Quant au Canada, je pense que nous n’avons que des briques blanches,
if we can afford it, à la couleur de l’hiver, et pas n’importe quel hiver,
j’entends, l’hiver de Gilles Vigneault.
Pass me
the bucket, so I can puke everything I have inside, still remaining. Burp… Gilles Vigneault, give me a
break! Je vais être malade, comme jamais. I’m way passed Gilles Vigneault.
I can’t stand the man, he is dead, and if he was not, I would shoot him myself.
Do not ever mention his name in my presence again, or I will deny I was ever
born in Québec City. I will convince you I was born in London, UK.
Ça devrait
garder occupés plusieurs Freudiens, l’instant d’un moment. En effet, je suis
vraiment né à Londres. Ce que disent mes biographies précédentes, c’était du
marketing et du PR. L’anglais est ma langue première. Je n’ai d’abord écrit en
français, et prétendu que mes parents étaient québécois, que pour expliquer ma
médiocrité quant au français. Mon père est en fait le Duc de Connaught, de
Sidmouth, Devonshire.
I might as well
admit to it all tonight, pour une fois que je ressens un certain désir de dire
toute la vérité. Je suis Britannique de naissance, et mon père est un
descendant de la Reine Victoria, et à droit au trône d’Angleterre. Prenez-en
note ici cette nuit, je n’admettrai jamais plus cette infamie. Allez tous au
diable ! And fuck you!
Combien de bouteilles
de vin ai-je bu cette nuit ? Merde, je travaille demain matin, il est déjà
trois heures du matin, je vais être un zombi, encore une fois, l’histoire de ma
vie. Et demain à Londres, ce n’est pas n’importe quel jour. C’est le jour où
l’on va décider l’avenir d’un leader d’un groupe terroriste important, d’un
pays que je ne mentionnerai pas ici.
Son groupe de
révolutionnaires a assassiné le Président de son pays, a fait exploser le grand
aéroport international de son pays, a fait sauter la plus grande base militaire
de son pays. Shit, I admire the man! I wish I could have done so much to get my
own country out of the shit hole it is in (I mean Great Britain, not Canada,
Canada is fine, Canada is pure, Canada is so perfect as a country, it is
sickening). (Traduction : Merde! J’admire
l’homme ! J’aimerais en avoir fait autant pour sortir mon propre pays du
trou noir dans lequel il est (je veux dire la Grande-Bretagne, pas le Canada,
le Canada est parfait, le Canada est pur, le Canada est l’idéal pour un pays,
tellement que ça me rend malade).
Enfin, ce
terroriste, ce leader, demain, on va l’envoyer au trou pour un an ou deux, pour
avoir entré mon pays de façon illégale, avec un faux passeport. Le cas a été
déclaré si haut profil par mon gouvernement, que nous, à la cour, n’avons
encore aucune idée de qui il est, en théorie. Un journaliste au téléphone m’a
tout dit, et par conséquent, demain matin, il y aurait une émeute de policiers,
et peut-être même l’armée, à la cour, accompagnées d’une armée de journalistes.
C’est ma faute, mais je ne l’ai pas voulu, c’est survenu par accident. Il
aurait été mis au trou sans conséquences, maintenant c’est un cirque, et demain
je m’attends à des explosions. Il sera délivré sous un feu d’artifice si
impressionnant, j’espère ne pas survivre l’attaque de cette délivrance. Et
quelle délivrance ce sera pour les annales, ma délivrance. Et si ça ne vient
pas demain, deux ans dans le trou, lui fera souvenir la seule lettre qui
l’atteindra alors qu’il sera en prison, la lettre que je lui ai fait parvenir,
lui demandant qui était son avocat, avec mon nom complet. Une simple recherche
sur Google lui apprendra tout ce qu’il désire apprendre sur moi, je suis
partout dans ce monde virtuel, des centaines et des centaines de pages, avec un
nom si peu commun.
Je n’aurais pas été
suffisamment fou pour lui envoyer une lettre, mais voilà, sous prétexte que
c’est un cas haut profil, mon gouvernement ne m’a rien dit. Et alors je suis
devenu le seul et unique correspondant de cet homme désespéré, qui contrôle une
armée entière, qui non seulement a mené une guerre civile dans son pays, mais
c’est une guerre civile qu’il a déjà gagnée. Demain, après-demain, je serai
mort, enfin. Si ça ne me tue pas, alors, rien ne me tuera. Et alors, merde, faudra
considérer sérieusement le suicide.
Je pense que demain
matin je vais demander la permission d’aller en cour, pour le voir, le regarder
dans les yeux, qu’il me reconnaisse, qu’il décide que je représente tout ce
qu’il déteste, et alors, qu’il décide de ma mort. Si nécessaire, je parlerai au
Juge juste avant, je vais lui dire que l’homme a tué des milliers de personnes,
que c’est une chance unique de l’envoyer en prison pendant une décennie. Et je
ferai en sorte qu’il verra que je parlerai au Juge. Il additionnera un et un,
et comprendra que le résultat est quatre, et alors, il comprendra que je suis
son correspondant de la cour criminelle de Londres, et alors, pfuit, je suis
history. I think I will.
Je suis prêt à
mourir, l’êtes-vous ?
Si ceci sont mes
derniers mots, et je l’espère de tout cœur, alors get the Recorder to record
mes derniers mots. Je vous emmerde, tous. Anarchiste littéraire jusqu’au bout.
1 Février 2008
Je suis déprimé
aujourd’hui. Je suis encore malade, une grippe qui dure depuis cinq jours, je
n’ai pas été au travail de la semaine, sauf lundi. J’ai passé toute la semaine
à délirer avec la fièvre, et à jouer un jeu d’aventure interminable sur
Nintendo DS appelé Hotel Dusk Room 215. Cette aventure pour moi dorénavant sera
toujours synonyme d’enfer, pourtant j’ai beaucoup appris à propos de
développement de personnages et leurs histoires, et comment le tout peut
finalement être enchaîné en une seule histoire, alors que le tout au départ
était fort disparate. Pourtant c’est l’histoire du roman policier classique, un
hotel, ou un bateau ou un train, un crime est commis, et alors on découvre que
tout le monde a joué un rôle dans ce crime. Rien de nouveau donc, et pourtant
ça fonctionne bien dans cette aventure entièrement produite et écrite par un
groupe de Japonais. Impressionnant quand on pense qu’Hotel Dusk se passe à Los
Angeles avec tous les clichés Américains de 1979 possibles. Ces Japonais ont
certes un don extraordinaire pour assimiler une culture et produire un art pour
cette culture, alors que nous aurions pu croire qu’ils ne devraient rien y
connaître, et même, que cette culture devrait par définition les aliéner
complètement.
Pourquoi suis-je
déprimer aujourd’hui ? Eh bien, peut-être ai-je l’impression de manquer
quelque chose au travail, que je serai dans le trouble à mon retour, ou alors
c’est mon copain, qui est comme une boule de rage et de frustrations, qui a
atteint son sommet ce matin. Il faut dire que la machine à laver est encore
brisée, la douche également, l’aquarium se vide sur le tapis du salon et nous
n’avons aucune idée d’où ça provient, les poissons sont en train de mourir, le
mur de la salle de bain est en train de tomber en charpie, bref, tout est brisé
dans l’appartement, et ni mon copain ni moi ne savons comment réparer quoi que
ce soit. Nous somme gais, que peut-on espérer de femmelettes, dont un geeky ?
En plus que, comme mon copain le crie si bien tous les jours, je suis d’une
nature très vache, je ne fous rien sauf écrire, fumer et me saouler. Ce que je
n’ai pas fait depuis une semaine à cause de ma grippe. Et je pense même arrêter
de fumer par la même occasion. Ça semble beaucoup plus facile après une semaine
sans une seule cigarette, et une crise d’asthme hors pair.
Je me sens perdu.
Je ne sais plus où je suis. Où j’en suis. Je ne sais pas quoi faire, je n’ai
goût à rien. Je sors d’une léthargie profonde qui me semble aurait tout aussi
bien pu être un coma. Ça suit une semaine, la semaine dernière, où j’ai bu et
écrit tard la nuit pratiquement toutes les nuits, et j’étais un zombi assez
remarqué au travail. On ne se demande pas pourquoi je suis malade cette
semaine, je le cherchais. Je dois arrêter tout ça. Ce n’est pas une vie.
Et comme je semble
en être maintenant à mes résolutions de nouvel an, je dois également trouver le
moyen de sauver ma relation qui s’en va chez le diable, ou alors terminer cette
relation qui dure depuis treize ans. Il est inutile de tenter de devenir
paisible et heureux alors que notre autre moitié est toujours enragée et prête
à mordre, à être aussi abusif verbalement. Je ne trouverai jamais ma liberté et
ma paix intérieure ainsi.
Est-ce que cette
relation peut être sauvée ? Je me demande. Rien n’a changé en une
décennie, malgré tous mes efforts et mes plans d’action. Il est aveugle face à
tous mes efforts, et continue de m’accuser à tort des pires choses. Il est
toujours dans le trouble au travail, aux prises avec une hiérarchie sociale
exaspérante qui le tourmente sans cesse, l’aliène complètement, et alors je deviens
sa bitch pour ventiler sa rage accumulée.
Pour tenter de le
calmer pour le weekend, et puisque c’est le premier jour où je suis
suffisamment okay pour faire quelque chose, je viens de regarder à l’aquarium
afin d’identifier la fuite. Après un quart d’heure je lui ai téléphoné pour lui
annoncer que j’avais trouvé la solution, il faut vendre, se débarrasser de cet
aquarium car d’où provient cette fuite est un mystère insolvable.
Ensuite, il
désirait que je change la fusible de treize ampères
qui se trouve dans la fiche électrique de la machine à laver. La remplacer par
celle de la machine à café, pour ainsi vérifier si le problème c’est la fusible
(en plus du problème que la machine ne fonctionne plus, je viens de découvrir
que la barre électrique est également foutue, et qu’en plus le four à
micro-ondes et le réfrigérateur ne fonctionnaient plus). Bref, ce problème est
réglé, et heureusement a été réglé avant que le four à micro-onde et le
frigidaire n’explosent.
Maintenant j’ai pu
porter mon attention à la machine à laver elle-même. Elle s’est remise en route
toute seule après que j’aie fermé la portière. Elle semble fonctionner, bien
que je sois à peu prêt certain que comme avant elle ne terminera pas son
dernier cycle. Stephen pense que le problème est à la pompe à eau, ce qui
expliquerait que plus rien ne fonctionne, ni la douche, ni la machine à laver.
Je suis un grand
croyant que les machines sont vivantes et qu’elles peuvent se réparer
d’elles-mêmes. J’ai souvent été prouvé vrai dans ce domaine. De telles sottises
pour expliquer ma vacheté, et je ne suis même pas saoul ! En tout cas, la
machine semble fonctionner maintenant, peut-être même la douche s’est aussi
réparée d’elle-même, elle semble avoir plus de puissance qu’auparavant.
Voilà, ça m’a pris
une bonne heure faire tout ça, maintenant je pense que je peux fumer une bonne
cigarette ! Quelle honte qu’il n’y ait pas d’alcool dans cet appartement,
je ne suis plus déprimé, je suis prêt à célébrer. Et toutes mes résolutions du
nouvel an, je les ai au moins gardées pendant une heure.
J’ai d’autres
résolutions à prendre, j’ignore si je les respecterai. Je dois décider si je
vais prendre le précieux de mon temps à développer une série télévisée pour le
Québec, ou annoncer que je n’ai pas d’idées pour pousser cette série plus loin.
Peut-être que l’imagination n’est pas venue cette semaine parce que j’étais
fiévreux, et pourtant j’avais le temps pour une fois. Je dois également voir
s’il est possible d’écrire la nuit, écouter de la musique, sans alcool ni cigarette.
Je dois également
ne plus écrire au chanteur d’Indochine, je fais un fou de moi, c’est la risée.
Ça a servi ma crise existentielle l’instant d’un moment, mais maintenant je
puis me défouler ici, plutôt qu’ailleurs. Ici, ça ne concerne que moi. Je pense
aussi que ma tentative d’envoyer un message à l’autre membre du groupe, qui m’a
carrément fermé la porte au nez en m’interdisant de lui envoyer des messages,
après mes premiers, m’a tout fait comprendre. Laissez-les écrire leurs
chansons, apprécions-les de loin sans tenter de créer des interférences. Ils
ont leur vie, j’ai la mienne. Ils ont leur propre création à construire, j’ai
la mienne. Vaut toujours mieux demeurer loin de la célébrité ou des gens
connus. Sinon, c’est cringe cringe cringe, c’est la honte de leur avoir raconter des conneries alors que l’on était en état
d’ébriété et les remords prennent le dessus.
J’ai presque
postulé à un nouvel emploi aujourd’hui, à Kew Gardens. Possiblement je croyais
que de travailler dans les jardins botaniques royaux allait être paisible, mais
après avoir lu les mots marketing, line manager, reports, balancing budgets,
profits, general office packed with directors of all sorts, appraisals, je vois
bien que Kew Gardens est aussi contaminé que n’importe quelle autre
organisation capitaliste, et qu’ils ont également développé l’art de rendre ton
existence un enfer. Je crois qu’il n’y aurait pas beaucoup de différence entre
cet emploi et celui que j’ai à la cour. Ma liberté absolue ne commencera pas à
Kew Gardens avec quelques fleurs et quelques arbres exotiques pour apaiser ma
misère. L’entrée à Kew Gardens devrait être gratuite, on ne devrait pas parler
de ventes et de marketing à cet endroit, c’est criminel. Seuls les riches et
les touristes peuvent maintenant visiter les jardins botaniques royaux.
2 Février 2008
En fait, cette
entrée est la continuation de la précédente. Il est 6h37 du matin. J’ai
commencé l’écriture d’un nouveau livre cette nuit, Constructivism. J’ai écrit
un whopping 30 pages d’un livre normal publié sur le marché. S’il n’était pas
si tard, j’en écrirais le double, facilement. Mais ce sera pour une autre nuit.
Voilà, tout ça pour
dire que l’on ne sait jamais comment la plus banale des journées va se
terminer. On ne semble se battre qu’avec des machines à laver brisées (qui
s’est finalement remise à marcher, je savais qu’elle était vivante et capable
de se réparer toute seule), et on finit par faire l’histoire en commençant un
livre qui sans doute sera le plus significatif de tous, même s’il sera si
métaphysique, que personne jamais ne le comprendra. Mais cela ne m’a jamais
arrêté, un prix de consolation abordable pour autant de liberté en tant
qu’auteur. Un autre livre qui ne sera jamais publié, c’est certain, et
pourtant, je vais y consacrer toute mon énergie, parce que, à mon avis, ça en
vaut la peine. Tout livre qui peut apporter une réponse à ma crise
existentielle… vaut la peine d’être écrit.
15 Février 2008
J’ai enfin envoyé
mon dernier message à Nicola Sirkis d’Indochine ce soir. Une correspondance de
150 pages d’un livre normal. Je voulais la faire sauter, surtout comme ça a
fini, mais je ne peux pas. C’est un livre, un livre de plus, un lien de plus,
avec un bon titre, On a Drunken Night, je vais
peut-être recycler le titre pour un livre à contenu plus sérieux. Et ça parle
plus de moi anyway que je parle à Indochine. Alors, c’est là, un lien de
plus à travers la centaine. Un lecteur perdu une nuit tombera là-dessus, et
peut-être par là il découvrira tout un monde, mon monde.
Ce soir je suis
allé au pub avec Alanna, une collègue du travail. Je ne vais pas être gentil
ici ce soir envers elle, heureusement je parle en français, un langage aussi
exotique pour les Britanniques que l’Indochinois. Might as well not exist at
all, ça ne ferait aucune différence. Ils ne liront jamais ceci.
Alanna est une
femme battue, elle souhaite que j’écrive le livre de sa vie. Pour la deuxième
fois ce soir, je l’ai rencontrée pour plusieurs drinks avec son fils. Ils sont
communs, ils sont du nord, de ce qu’ils me disent. En français être commun et
être du nord ne signifie rien, en Angleterre c’est la fin d’un monde, c’est un
arrêt de mort. Ce système de classe, les Anglais le prennent très au sérieux.
Peu importe tes diplômes, tes qualifications, ton intelligence, si tu as un
accent du nord, tu es commun, tu seras chanceux même de trouver un bon emploi.
Et à partir de là, oh mon Dieu, tu as tellement à prouver, tu deviens un
névrosé aliénant tout le monde autour de toi.
Au Canada et aux
Etats-Unis, nous n’avons pas ce problème, pauvre ou riche, nous parlons tous le
même langage, qui diffère peut-être un peu d’une ville
à l’autre, mais tout de même, il n’existe qu’une classe sociale. On ne peut pas
blâmer le socialisme canadien, l’Amérique demeurera toujours le cœur du
capitalisme, le Canada inclut. Ainsi donc il n’y a pas de classe en Amérique,
nous n’avons pas de classe non plus, mais au moins il n’existe pas de
discrimination à ce niveau. Mais oui, nous avons des femmes battues.
Alanna est non
seulement une femme battue, mais en plus, avec ses trois enfants, elle est
maintenant militante anti-femmes battues. Bien sûr, j’ai de la compassion, j’ai
de l’admiration devant une telle émancipation, mais voilà, cette histoire est si
commune, je me demande quel pourcentage de la littérature est justement à
propos de ce sujet. Après les histoires d’amour, les histoires de meurtres et
les histoires de cul, je pense, ce sont les histoires de femmes battues qui
remportent le gros lot. Écrire un livre de plus sur le sujet, et encore, moi en
tant qu’auteur, aussi bien se tirer une balle dans la tête.
À moins que ce ne
soit l’histoire du siècle, le livre le mieux écrit depuis Tolstoï, et puis quoi
encore, je donne dans la science fiction en ce moment, elle devrait plutôt
contacter n’importe qui d’autres, et peut-être ça se rendra aux oscars, et je
m’en fous. Ce n’est pas moi, je ne peux pas écrire ce livre. J’aimerais encore
mieux écrire un livre sur Abdul, mon collègue Pakistanais qui a vécu en Russie
pendant 20 ans. Ça me semble une histoire plus intéressante à écrire, et j’ai
pensé lui demander d’écrire l’histoire de sa vie, mais encore, non, ce n’est
pas moi. Si j’avais vécu en Russie, peut-être. Au diable tous ces gens qui
veulent que l’on écrive l’histoire de leur vie ! Ne sont-ils pas eux-mêmes
mieux placés pour écrire leur propre histoire ? J’ai déjà la mienne à
écrire, et j’ai à peine le temps. Ça semble peut-être une vie insipide pour
plusieurs, mais pour moi, un Canadien-Français vivant en Europe, à Londres,
c’est suffisamment exotique.
Il semble qu’il
n’existe pas tant de gens capables d’écrire un livre entier en un temps deux
mouvements sur cette terre, surtout à propos de sujets aussi déprimants que le
monde des immigrants, des femmes battues ou du monde merveilleux des
conférences corporatives. Et en ce moment j’écris des manuels du comment
survivre dans une cour de justice anglaise, et comment faire tout ce qu’il y a
faire dans l’administration de ces cours de justice. J’ai déjà écrit deux
manuels, pas folle ma manager, d’avoir vu que l’écriture me venait si
facilement. Elle n’est pas la seule d’ailleurs, j’ai déjà écrit plusieurs
manuels dans mes emplois, y compris le manuel parfait du comment produire des
conférences, et même partir sa propre entreprise sur le sujet. Tout ça n’est
pas sur mes sites Internet, et pourtant, ce sont des livres, et ça a été écrit
en parallèle de mes emplois, ça a été écrit à la maison le weekend. Je me
demande combien d’argent ils auraient payé pour qu’une firme extérieure ou des
consultants viennent écrire ces livres pour eux, mon dieu…
Heureusement que
pour moi écrire, peu importe quoi, est un plaisir indescriptible, c’est en fait
inexplicable. Je suppose que c’est une sorte de créativité, c’est créer quelque
chose, en un sens ça donne un sens à l’existence. Mais il vient un temps où je
pense que l’exploitation doit se terminer. Écrire n’est pas facile, et que
quelqu’un écrive pour soi sur demande, coûte extrêmement cher. Je pense que
j’en ai finit avec l’idée d’écrire des manuels pour ces gens incapables
d’écrire une lettre. J’en ai finit avec écrire pour qui que ce soit sans être
payé. Les écrivains sont rares, ceux pour qui c’est si facile, ils peuvent vous
écrire un dictionnaire complet instantanément, sur demande, en dehors des
heures du travail.
Oui, j’aime ça,
mais ça me coûte, il y a un prix à payer, pendant ce temps je n’écris pas mes
propres livres, je ne construis pas mon propre univers. Et ma seule chance
d’atteindre une sorte d’éternité, ne se fera jamais par ce qu’autres me
demanderont d’écrire. Si ce ne sont pas mes projets, si je n’ai pas tous les
droits, si je ne crois pas que ce soit significatif, oubliez ça, je ne sui plus
intéressé.
Je pourrais écrire
deux romans de plus sous mon propre nom plutôt que de perdre mon temps à écrire
tout ça pour vous alors que j’ai une bonne conviction que ça n’ira jamais nulle
part. Si ça ne vient pas de moi, de mon imagination, si ce n’est pas ma
création, alors pourquoi devrais-je être motivé ? Si vous avez votre
propre vision, votre propre histoire à écrire, votre propre manuel du comment
faire tout ce qu’il à faire, alors écrivez-le vous-même. Je m’en fous
éperdument. On a finit de m’exploiter, j’ai mes propres projets en chantier, et
ça va durer le reste de ma vie. Je n’ai pas tout dit ici, je pense que vous pouvez
comprendre l’essentiel de ce que je veux dire. Par exemple, je parle ici
d’exploitation, si j’étais payé pour écrire ce serait différent, mais je ne le
suis pas, pour travailler sur les projets des autres, alors non, je ne peux
pas, je dois travailler sur mes propres projets.
Ce dernier manuel
que j’écris en ce moment, pour une cour de justice d’Angleterre, qui pourrait
certes bénéficier toutes les cours de justice d’Angleterre, mais qui ne sera lu
sans doute que par une poignée de mécréants, ce sera le dernier. On m’a vendu
cette idée sous prétexte que ça pourrait faire avancer ma carrière, par les
mêmes personnes qui m’ont dit que je vais maintenant faire face à un panneau de
directeurs parce que j’ai manqué 12 jours de travail en un an et trois mois. Ça
c’est le clou sur mon cercueil, aucun avancement est possible après ça. J’en
conclue que j’ai écrit tous ces manuels pour l’avancement de leur propre
carrière. Et ça me tue, littéralement. Et je cherche maintenant un nouvel
emploi. C’est le temps.
Comment peut-on
travailler plus d’un an au même endroit ? Avec les mêmes imbéciles que
l’on voudrait bien juste assassiner ? Je me demande… c’est le temps de
bouger. Et quand on me demandera dans mes futures entrevues pourquoi je n’ai
jamais travaillé plus d’un an dans n’importe quel emploi que j’ai jamais eu, je
ne mentirai plus, je leur dirai que j’en avais assez de travailler pour des
cons sans intelligence et sans imagination, que ma vie a été infernale, et que
si l’emploi que vous avez à offrir sera la même chose, alors cette entrevue est
terminée, et fuck you !
Non pas que je sois
impossible à vivre, au contraire, je suis tellement bon vivant, tellement
heureux, avec le plus grand des sourires du monde. Et en autant que l’on ne
tente pas par tous les moyens de me faire chier, je serai et je suis le
meilleur des employés qui soient. Mais voilà, je ne comprends pas, mais ils
font tout pour nous rendre la vie impossible, et alors, garder le sourire dans
ces conditions, c’est difficile, ça devient impossible, malgré tous les efforts
du monde.
J’en ai finit avec
ça aussi. Le problème, c’est pas moi, c’est autrui. Et
je vais continuer à chercher un nouvel emploi jusqu’à ce que je trouve
finalement celui qui me rendra heureux, ou du moins, celui qui ne me rendra pas
malheureux. Et s’il faut que j’écrive le manuel du parfait employeur et du
parfait manager pour que cela soit, bien que je l’aie déjà fait plusieurs fois,
je le ferai encore, jusqu’à ce qu’ils se donnent la peine de le lire et de le
respecter.
Pendant ce temps,
dans mes temps libres, j’aimerais tellement être paisible, fervent, écrire tous
ces livres extraordinaires et inspirés, mais voilà, c’est impossible. Et tout
ce que j’ai écrit jusqu’à maintenant, a été écrit par miracle, et un gros pourcentage
a tout simplement été contaminé par cet univers malsain du travail, et alors,
complètement gaspillé. Un gros pourcentage.
Dieu seul sait ce
que j’aurais pu écrire à la place, ce que j’aurais écrit si j’avais été libéré
de cet enfer dès le début. Oh, combien inspiré ça aurait été. How far reaching.
Je pense avoir réussi quelque peu à me libérer de ces chaînes, je pense avoir
écrit des choses inspirées malgré tout, mais c’est tellement rien comparé à ce
que j’aurais voulu écrire, à ce que j’aurais pu écrire.
Non, je ne parle
pas d’un quelconque succès commercial. Je ne parle même pas d’une certaine
reconnaissance d’autrui pour ce que j’écris. Je ne parle que de mon point de
vue, que de mes propres standards, du combien fier je suis du dernier livre que
j’ai écrit. Moi-même, personne d’autres. C’est le seul critère qui compte pour
moi, c’est le seul critère qui devrait compter pour qui que ce soit.
Si je suis fier de
ce que j’ai écrit, si je peux le relire plusieurs fois et encore en retirer
quelque chose, une certaine fierté au moins, alors c’est une réussite, quand
bien même ce ne serait que pour moi. Si un de mes romans devient un succès
commercial, et que je ne croie pas que ce soit là quelque chose dont je sois
particulièrement fier, ça ne compte pas.
Si c’est l’éternité
que quelqu’un poursuit, si ça ne signifie rien pour vous-même, ça ne signifiera
rien pour l’éternité. Les modes passagères, les « rules and regulations »
du monde littéraire, je ne connais pas, je ne crois pas qu’il soit nécessaire
de les connaître. On se créé son propre univers, si ça intéresse autrui, bien,
sinon, tant pis. C’est un monde intérieur, comment cela pourrait-il être
autrement ? Je ne sais pas, ce serait de la prostitution. Je l’ai fait, je
le ferai encore, mais en parallèle, j’aurai toujours mon propre monde
imaginaire où seul moi existe, ce que l’on appelle l’impubliable.
De toute manière,
la plupart de ce que tout le monde écrit est impubliable, parce que ça ne
pourrait jamais intéresser que quelques personnes, jamais un million, sauf
quelques cas extrêmes. Et qui sait quelles conditions sont nécessaires en
dehors de cet acte d’écriture pour attirer un million d’intéressés. Je ne le
pourrai jamais à moins d’assassiner une famille complète. J’y pensais, je n’y
pense plus. Ça n’a plus d’importance.
Mais parfois, je
dois avouer, j’y pense. Non pas assassiner une famille complète, mais plutôt
écrire un livre que toutes les critiques soudainement diraient de lui :
voici un classique. Mais voilà, je pense que ces classiques sont construits pas
la critique, quand on les lit, c’est la même chose que tout ce que les autres
écrivent, la seule différence est que la critique nous dit que ça c’est un
classique. Ainsi, je n’écrirai jamais un classique, et vous non plus. Les seuls
classiques que vous écrirez, seront les livres que vous relirez après les avoir
écrits et dont vous vous direz : ça c’est un classique.
Alors, pourquoi
s’inquiéter ? Écrivez ce que vous voulez, ce qui vous rend fier, ce qui
finalement vous fera vous retourner et vous dire, wow ! j’ai
écrit ça ? Pourrais-je jamais écrire quelque chose de mieux ? Et tout
ça, sans aucune critique ou opinion extérieure. Alors, vous pourrez vous
déclarer un écrivain, même si vous serez le seul à le déclarer. Cela n’a pas
d’importance. Il n’y a que vous-même qui soyez important, votre propre opinion,
quand on considère l’écriture et la littérature. Personne d’autre. Ça donne un
sens à mon existence, ça donnera un sens à la vôtre.
C’est drôle,
dernièrement je me suis surpris à parler davantage aux écrivains qu’à qui que
ce soit d’autre. Comme si j’avais l’impression d’être davantage lu par des
écrivains que par des lecteurs. Même dans ma poésie noire, mes deux derniers
livres contiennent plusieurs textes pour de jeunes écrivains en devenir
désespérés par le marché littéraire qui demeure complètement sourd à leurs
désirs et à leurs attentes.
Je me suis demandé
si c’était une erreur. Une impression que j’avais qui peut-être était faussée.
Je pense que la plupart de ceux qui m’ont contacté sont écrivains, ou des
écrivains en devenir. Mais alors, c’est sans doute plus facile pour eux de
m’écrire, et la grande majorité de ceux qui me lisent ne sont que des
lecteurs ?
En français ce
n’est pas tellement un problème, il m’a semblé que tout le monde en France
désirait un jour écrire au moins un livre, et que, à quelque part, tous ces
lecteurs pensent tel un écrivain ou une écrivaine, pensent un jour qu’ils vont
écrire un livre. Et alors, d’être motivé ainsi est une bonne chose, ça signifie
quelque chose pour tout le monde.
En anglais
cependant, dont mes deux derniers livres de poésie sombre… non, aucun de mes
lecteurs ne pensent comme un écrivain, sans doute aucun d’eux n’écrit ou désir
écrire. Je pense que je vais désormais ignorer écrire pour ce créneau. En
anglais du moins.
Il est vrai que
ceux qui me contactent en anglais, n’ont jamais eu l’intention d’écrire quoi
que ce soit. Ils ne sont que des lecteurs invétérés, n’aspirent à rien
d’autres. Ils jugent tout à fait différemment des lecteurs francophones, qui
eux, ont tous cette prétention d’être des écrivains, et d’être meilleurs que
moi. Et le pire, je les crois, et ça me décourage bien plus que je l’ai admit
dans le passé. Une raison de plus d’écrire en anglais pour moi. Au moins ça
m’enlève une certaine culpabilité. Inutile d’écrire dans une langue que
n’importe quel nouveau venu maîtrise mieux que moi, si c’est vraiment le cas,
ce que je doute, je dois admettre.
En anglais, je n’ai
jamais eu ce problème, et pourtant, c’est une langue seconde pour moi. C’est à
n’y rien comprendre. Sans doute les standards littéraires anglophones sont bien
plus bas que les standards francophones. J’ai fait beaucoup plus d’argent à
écrire en anglais qu’en français. Vrai, dans le monde de la télévision et du
cinéma. Pourtant, je pense avoir plus de renommé en anglais qu’en français. Ils
ne sont pas aussi critiques, ils ne sont aussi destructeurs. En français, à les
écouter, je ne suis pas un écrivain, je ne serai jamais un écrivain. En
anglais, je suis un auteur, aucun ne semble en douter. Et pourtant, en anglais
je n’ai rien qui soit publié, en français j’ai six livres. Ça me donne envie
d’apprendre l’allemand et d’écrire en allemand. Tout sauf le français. Et ma
poésie sombre pourrait bénéficier de cette langue allemande, c’est une langue
forte et puissante, une rage folle ne peut être écrite qu’en allemand.
Il est vrai que je
ne m’aide pas. Je pourrais facilement éliminer la moitié de mon site Internet
francophone, et n’y laisser que ce que j’ai écrit de bien. Ça éviterait le
critique perdu de tomber par exemple sur ce que j’écris ici, et ne pas lire
plus loin, et d’affirmer ensuite que je suis imbécile, sans même avoir lu quoi
que ce soit d’autres. J’y ai pensé aussi, faire sauter la moitié de mon site, y
compris ce stupide journal. Certainement la première chose qui sauterait, ce blog
insipide de mes pensées. Je ne sais pas.
Quand j’étudiais à
la Sorbonne de Paris IV en littérature, mon copain de classe faisait sa
maîtrise sur André Gide. Il m’a dit un jour que Gide lâchait un pet et
immédiatement allait à son journal pour nous décrire son pet en détail. Je ne
sais pas si en France un pet signifie la même chose qu’au Québec, flatulence,
whatever. Ça m’a marqué, ça m’a semblé être ce que je faisais, du moins dans
mon journal, ce que ceci est. Peut-être moins maintenant, mais je pense qu’il
est venu un temps où si je lâchais un pet, j’allais certainement écrire toute
une page sur l’événement.
Ça m’a traumatisé.
Cet expert d’André Gide, qui me décrivait André Gide en tant qu’auteur, cette
critique, elle s’adaptait tout à fait à moi. Inutile de dire qu’après ça
j’attendais quelque chose de plus significatif dans ma vie, avant de commencer
à décrire le tout en long et en large. Et cet expert, il savait de quoi il
parlait, c’est lui qui a réduit les 2000 pages de mon journal nommé
Underground, en un livre de 300 pages publié deux fois par deux éditeurs
différents. Quelle honte ! Lui, a certainement tout lu à propos de mes
pets, et son travail d’édition non reconnu pour ces deux éditions (et je le
regrette), a évité à plusieurs lecteurs bien des imbécilités que j’ai écrites. He was
merciless, but it had to be done, how else could you reduce 2000 pages to 300? À la fin, j’ai dû lui faire entièrement confiance, je
n’ai rien questionné. Les 1700 pages qu’il a éliminées, ce sont celles que vous
ne lirez jamais. Well, en version papier anyway, la version originale est sur
mon site, mais je ne vous conseille pas de la lire. En fait, ce que vous lisez
en ce moment, ça ne sera jamais publié. Ça ne serait pas dans la version
finale. Et pourtant, je perds un temps monstre à écrire ce genre de choses
inutiles. Mais aussi, c’est ainsi qu’après 2000 pages, on peut en retirer 300 qui
valent la peine d’être lues et d’être publiées.
Ce qui me rappelle
que je devrais faire un tel travail d’éditage. Sans doute que 300 pages prises
à travers mon journal de 20,000 pages de cette dernière décennie, feraient un
livre monstre. Un autre projet. Pas le temps, pas l’énergie. Un jour peut-être,
à ma retraite, j’aurai le temps dans 35 ans.
Ce
20,000 pages de mon journal, ce chiffre n’est pas une exagération. J’en ai
davantage sur papier, bien que j’en aie beaucoup perdues avec les années et mes
déménagements dans six pays différents. Avant de juger, lisez les tous, en deux
langues, si vous en parlez plus d’une. Ce qui ne serait pas pour me surprendre,
tous les Français à Londres parlent trois langues.
À cause d’eux, je
n’ai jamais pu trouver un emploi à Londres où mon français ait été un
critère d’engagement, ainsi, je n’ai jamais été engagé que pour mes aptitudes
autres que celle que je parlais français. Sans doute une bonne chose, puisque
mon français est si pourri comparé à un Français. Je vais m’arrêter ici, je
pense que je pourrais devenir méchant. Une autre bonne raison d’écrire en
anglais.
Tant de
frustrations ! Des deux côtés de l’Atlantique ! De un, jamais reconnu
au Québec, de deux, reconnu en France, de façon inespérée pour n’importe quel Québécois,
mais tel un Québécois incapable d’écrire en français. De trois, reconnu à Los
Angeles en anglais sans compromis. Alors oui, que me reste-t-il d’autre, mais que
d’écrire en anglais ? Mon prochain roman, il sera en anglais.
You cannot blame
me! No way! You have made me what I am, you
have turned me into what I am. Never will I ever regret anything I have ever
done. I am proud of what I have achieved, even if you will never be. Je suis absolument déconnecté du Québec et de la France,
et c’est à grand regret, et c’est pourquoi ce blog est en français.
De toute manière,
je ne sais même plus si je puis parler en français. De façon significative. Je
ne sais pas qui est le Président de la France. J’ignore qui est le premier
ministre du Québec. Et la Belgique ? Je pense que le roi s’appelle… Est-ce
que ça parle encore français en… Switzerland ? Euh… I mean… Suisse ?
Non seulement je
suis vendu, je suis fier de l’être. Et le blâme ? Je le mets sur vous.
Vous créez les monstres qui naissent sous vos nations. J’ai maintenant plus en
commun avec n’importe quel Africain qui parle français, que n’importe quel
québécois ou français. Eux au moins ils m’ont compris, comme je pense les
comprendre (bien que je ne les comprendrai jamais).
Enough
with that, it is of no importance. Well, it is, or else I wouldn’t be talking
about it. If I were born anywhere else in Canada, I wouldn’t be bothering with
that shite right now.
C’est ma
crise d’identité, ma crise existentielle, qui apparemment, si on en croit le landscape
littéraire québécois, est la maladie qui nous atteint tous. Nous sommes tous
français, mais on dirait, none of us really are. Parce que les Français sont
tellement aliénants, tellement différents, tellement exotiques, I feel better
thinking I am an American, which I am anyway. Why should I fight it?
Le Canada n’a
jamais été bilingue qu’en théorie. En pratique, le Canada n’a jamais été
qu’Américain. Au Québec, tôt le matin, j’en ai bien peur, on en mange pas de
baguettes françaises. Les pains au chocolat nous sont inconnus. Les croissants,
peut-être, mais rarement. Un bon café buvable avec œufs et bacon, mmh, jamais
vu ça en France, pourtant, même à Los Angeles c’était mon déjeuner tous les
matins. Et notre culture ? A-t-on jamais entendu parler de Martine
St-Clair et d’Éric Lapointe en France ?
Le Québec est un
pays francophone à part. Qui n’a plus aucune connexion avec la France. Ce qui
est sorti du Québec et qui a été en France, n’a rien à voir avec le Québec.
Céline Dion, Rock Voisine, mon Dieu, vous n’avez aucune idée de ce qu’est le
Québec. J’y suis né, et pourtant, je me demande, est-ce que je connais le
Québec ? Et même, est-ce que je veux le connaître ?
La seule raison à
l’heure actuelle du pourquoi le Québec est loin de mon cœur et de mon âme, est
parce que le Québec ne s’est jamais intéressé à moi. C’est vaniteux et
égocentrique, que je puise penser que le Québec devrait s’intéresser à moi, et
que je puisse le détester au retour pour cette ignorance de qui je suis.
J’ai toujours été
d’une prétention à tout casser, c’est vrai. Je pense que ça m’a bien servi en
littérature, dans tout ce que j’ai écrit. Je ne regretterai pas ça. Je suppose
que je suis devenu cet anarchiste littéraire, sans frontière. J’ai certainement
une vision et une perspective uniques sur le monde, sur le monde francophone,
d’autant plus qu’il m’est impossible d’être nationaliste ou même politique,
sinon que globalement, de par le monde, pour l’humanité entière. Oui, j’ai une
perspective unique, parce que je n’appartiens à aucune nation, aucun pays, sans
droit, sans fierté aucune, personne ne me dicte quoi penser, que dire.
Il m’est impossible
de répéter quoi que ce soit, je suis détaché de tout, en un sens, je ne suis
pas contaminé par les dires d’autrui. Et cela n’a pas d’importance de toute
manière. Quel philosophe je serais si toute cette politique m’arrêtait ?
M’influençait ? Et à la fin, j’ai l’impression, je l’espère, j’aurai un
tout autre impact sur ma nation, si j’en ai encore une.
Ma nation à l’heure
actuelle… ne m’inspire rien. Ma nation est… je ne sais plus… un mélange de
Britanniques, d’Indiens et de Polonais. Je suis le seul et l’unique qui parle
le français dans ma nation, et tout le monde s’en fout. C’est ça ma vie au
quotidien dans ma nation. Depuis 15 ans. And I’m just about to go and
shoot someone! C’est ça ma nation, et c’est fort
distinct. Une société distincte comme vous n’en avez
jamais vue.
Je suis déjà trop
saoul pour comprendre ce que je voulais dire. Je suis déjà trop saoul pour
comprendre que demain matin je voudrai effacer ceci. Et pourtant, demain matin,
je ne pourrai pas l’effacer. Parce que ce que j’écris alors que je ne suis pas
saoul est tellement plate, c’est comme mon entrée
précédente à propos des machines à laver. Alors il me faut apprendre à vivre
avec peu importe les conneries que je dis, alors que je suis saoul,
puisqu’étant à jeun, non seulement je suis incapable d’écrire en français, mais
en plus, c’est plate à mourir. Alors aussi bien être provocant, même si
finalement, on ne dit rien de vraiment significatif. Rien que je voudrais, par
exemple, que vous lisiez, qui que vous soyez. Un autre bon argument pour écrire
en anglais.
Ah ! Vous me
faites vraiment chier ! Autant qu’apparemment je vous fais chier. Ça n’a
aucun but, inutile de continuer, je pense que je vais continuer à écrire en
anglais. En anglais, j’ai jamais eu cette love-hate
relationship. Je suis complètement anonyme, sans aucun bagage, sans préjugé
aucun. Je suis libre ! Libre d’écrire ce que je veux, sans préjugé. On
ne me compare pas à André Gide, on ne me compare jamais, on me prend comme je
suis.
Et ce que je suis,
est certes une question intéressante, qui donc suis-je ? On m’a offert un
emploi à Bahrain hier… c’est où ça Bahrain ? Je me demande, quelle sorte d’identité
je pourrais acquérir une fois là-bas, si on ne me tue pas sur le champ pour
être gai…
J’espère que vous
n’avez pas oublié que je suis ironique en tout ce que j’écris. Je pense très
peu de ce que je dis. Mais sans doute, à quelque part, je vous fais réfléchir à
certaines choses. Au moins, je me fais réfléchir à certaines choses. Peut-être.
C’est qui le
premier ministre déjà ? Ou… est-ce un président ? Mon Dieu ! Où
suis-je ? Et en quelle année ?
27 Mars 2008
Ces deux dernières
années je me suis vraiment renouvelé en tant qu’écrivain, j’ai écrit des choses
que je ne croyais pas pouvoir ou vouloir écrire. Voilà peut-être quatre ans je
me suis lancé dans l’écriture en anglais d’abord de mes poèmes, mais surtout et
avant tout de la science fiction. Il est vrai que le premier livre que j’ai
commencé à écrire à 15 ans était de la science fiction, cependant aucun de mes
livres subséquents n’étaient de la science fiction. Maintenant je donne dans le
roman de science fiction, l’essai philosophique (encore une fois, cependant,
l’Éclectisme était aussi dans ce genre), et maintenant la spiritualité de la
vague Nouvel Age. Je commence à me demander si quelqu’un n’aurait pas dû me
tirer une balle dans la tête voilà quelques années ou si finalement cela représente
vraiment une certaine évolution personnelle qui sera marquée par une éventuelle
réponse à ma crise existentielle.
La dernière fois
que j’ai autant lu pendant l’écriture d’un livre, était pour mon roman
Denfert-Rochereau, où j’ai lu plusieurs livres sur la franc maçonnerie, les
sectes religieuses et autres sociétés secrètes, où il me semble je n’ai rien
appris. Pour la Révolution, j’ai lu plusieurs autres livres comme Milan Kundera
et même la Cosmogonie des Rose-Croix. Donc, je suppose que finalement je suis tout de même consistant, c’est juste que ça m’a pris 20
ans pour faire le tour complet et revenir sur mes vraies origines.
Le problème est que
mes dernières lectures me font vraiment me questionner sur cette réalité, sur
cette existence, au point que non seulement cet univers paraît être une
illusion malléable à volonté, mais en plus, j’ai même commencé à croire en Dieu
et autres univers moins physiques que celui-ci.
Avant je lisais
tout ça et ça ne faisait que m’inspirer, j’étais encore capable de retomber sur
terre demeurant seul maître de ma destinée, bien que j’aie longuement décrit
certaines lois de la physique théorique moins évidentes et difficiles à prouver
qui semblent gouverner les coïncidences, la destiné, prédestination peut-être,
et même parfois un certain fatalisme. Tout ça semble facilement être expliqué
quand on commence à lire les livres de Jane Roberts et Esther Hicks, peut-être
les deux auteurs en ce moment qui semblent avoir un impact que je qualifierais
de grave dans mon cas. Car si je commence à croire à ça, croire en Dieu, je
suis foutu, ils ont gagné, tout ce dont je me suis battu contre toute ma vie. Est-ce
une question de plus tu lis sur un sujet, plus facilement éventuellement tu vas
finir croire ce que tu lis ? J’ai passé des années à aller à l’Église le
dimanche quand j’étais jeune, et pourtant ça semble n’avoir que renforcé mes
convictions que Dieu était une imposture monstrueuse, ou du moins la religion,
afin d’exercer un pouvoir constant sur toute une population et lui soutirer de
l’argent. Je le pense encore aujourd’hui, et ça ne changera pas peu importe
tout ce que je lirai sur le sujet.
Non, c’est que j’ai
moi-même expérimenté certains événements significatifs dans ma vie, et que mes
recherches m’ont guidé vers Jane Roberts et Esther Hicks, puisqu’elles parlent
énormément sur le sujet qui m’occupe. Et que finalement, ça me semble logique,
il me semble que je ne puis le nier intérieurement. Cependant, je dois admettre
que cette nouvelle façon d’interpréter cette réalité où le pouvoir de la pensée
créé notre expérience et le monde dans lequel on vit, apporte une remise en
question absolue de tout ce que je croyais que cette existence était.
Je semble créer cet
univers dans lequel je vis, je puis le modifier à volonté juste par la pensée.
Je peux même changer le passé en plus du futur. J’en parlais déjà dans
l’Éclectisme, mais alors, je n’avais pas compris l’étendue de ce pouvoir sur ma
réalité. Depuis, vraiment, ma vie, ma philosophie de vie, tout a changé.
Si je crée cette
réalité et que je puis la changer à volonté, alors cet univers est plutôt comme
un monde virtuel qu’un ordinateur est capable de créer en un instant, et même
de créer plusieurs univers similaires en parallèles en un instant. Et alors, je
suis le dieu de ma propre réalité, et alors, il existe peut-être un Dieu plus
puissant encore ou avancé qui m’a créé en premier lieu, comme éventuellement je
pourrai moi-même créer des univers complets. Ni l’idée de Dieu ni l’idée de la
Création ne me semblent maintenant saugrenues, à la lumière de mes propres
expériences personnelles.
J’avoue cependant
que tout ce que je viens de dire se trouvait déjà dans la Cosmogonie des
Rose-Croix, et que même si je n’avais que 16 ans lorsque je l’ai lu, ça a eu un
impact certain sur ma propre philosophie. Étrangement pourtant, cette influence
était surtout littéraire, ça m’a inspiré, oui, mais de là à y croire, non.
Maintenant c’est différent. Je l’ai expérimenté, je suis conscient du pouvoir
que j’ai pour changer ma vie. Et bien que je commence à peine à mettre le tout
en pratique de façon plus permanente que dans le passé, mes succès passés sont
forts significatifs.
Je me demande si je
me trouve à l’inauguration d’une ère nouvelle de l’existence où je serais enfin
heureux et paisible, et libre, ou si finalement ce n’est qu’une phase qui va se
terminer avec l’écriture de Changing Your Future. Je ne pense plus de la même
manière, c’est certain, je ne crois pas pouvoir retourner à ma vie misérable
d’autrefois. Il est fort possible que je n’entrerai plus en dépression et que
je ne serai plus suicidaire. Et le tout provient du fait de l’acquisition de
connaissances, une meilleure compréhension du monde dans lequel on vit. Je ne
pensais pas qu’une telle métamorphose était possible dans mon cas, car je suis
d’ordinaire tellement fermé d’esprit. Pourtant à la lecture de tous mes livres
on pourrait parfois croire le contraire.
J’ai juste peur
finalement d’être la victime d’une sorte de fraude, que je suis en train de me
laisser embarquer dans une certaine philosophie merdique qui me couronnera de
honte un jour, que j’aie pu penser ces choses. Et voilà pourquoi je dois
avancer lentement, étudier, tout comprendre, et surtout et avant tout,
expérimenter moi-même et ne rien prendre pour acquis. Et surtout, ne jamais
joindre une organisation d’aucune sorte, juste parfaire ma propre recherche
seul dans mon coin, et trouver les réponses à mes questions.
Peut-être ne
croirai-je vraiment en Dieu que le jour où il me parlera directement et que je l’aurai
attaqué de toutes mes questions et qu’il m’aura octroyé des réponses
satisfaisantes et convaincantes.
Vous croyez sans
doute que je suis tombé sur la tête, je doute que vous-mêmes croyiez en Dieu si
vous êtes sur mon site à lire ceci. Tous mes écrits jusqu’à maintenant ont
plutôt donné l’impression que Dieu n’a jamais existé et qu’il n’existera
jamais, et que notre existence dans cette incompréhensible et ahurissante structure
de l’univers est dû à quelque chose impossible à identifier à l’heure actuelle.
Et j’ai certes longtemps cru, et peut-être je le pense encore, que Dieu, les
religions et le monde spirituelle se sont inventés des concepts et des
explications, parce que finalement on cherche des réponses, et une seule source
convaincante peut influencer toute une philosophie avec des millions et même
des milliards de croyants avec le temps. Ça ne veut pas dire qu’ils ont les
réponses.
On m’a dit
dernièrement que Dieu entrerait en contact direct avec moi sous peu. Le Dieu de
la Lumière, car en fait, il existerait plusieurs dieux, et je le crois, puisque
si je crois à tout ça, notre but ultime à tous est justement de devenir notre
propre Dieu Créateur d’univers à notre tour. Bien que je n’aie aucune idée si
c’est possible durant cette vie sur terre, ou si c’est pour dans des milliers
et des millions d’années. Et encore, afin de croire une telle chose, faudrait
d’abord que j’accepte l’idée des mondes invisibles et ésotériques, la
réincarnation, l’existence d’autres endroits où nous pouvons exister en dehors
du monde physique.
On m’a dit
dernièrement que Dieu entrerait en contact direct avec moi et qu’il m’aiderait
à terminer mon livre pseudo-spirituel. Cependant, cette déclaration était aussi
accompagnée du fait que Dieu avait décidé ou avait vu que j’aiderais la
dite personne à éditer et à corriger son dernier livre. Comme je n’ai pas le
temps d’éditer un livre, ou même de le corriger, avec aucune motivation, ça
sentait la supercherie. Je me suis demandé si c’était ainsi qu’on finissait par
prendre le contrôle de la destinée de plusieurs personnes, en leur faisant
croire que Dieu a dicté cette conduite future, et alors, vous n’avez pas le
choix, vous allez m’aider. Certes, je ne suis pas naïf et bernable à ce point.
Bonne chose que
pour moi tout ça ne soit encore que des hypothèses avec lesquelles je jongle,
et pourtant, je vois bien combien facile il serait de tomber dans cette trappe
classique, une fois que nous croyons vraiment en Dieu. Voilà pourquoi il vaut
mieux poursuivre toutes ces choses en solitaire et loin de toute organisation
quelconque, en un temps trois mouvements notre liberté de penser et notre
liberté tout court disparaîtraient.
Il s’avère que j’ai
tout de même beaucoup aidé cette personne, mais certainement pas parce que Dieu
lui a dit que je le ferais, car je n’en avais aucune intention, et je lui ai
dit : je suis encore mon propre maître (de mes décisions et de ma
destinée) ! Je l’ai aidée parce que finalement ça me tentait, j’ai lu son
livre et j’avais beaucoup de choses à dire. Mais ce n’est pas moi qui ferai les
changements et les corrections, j’ai dit ce que j’avais à dire, et c’est tout.
Alors peut-être que c’est ce que Dieu a vu. Peut-être n’était-ce pas une
tactique d’un être corrompu ? Peut-être parle-t-elle vraiment à Dieu ?
À lire son livre,
je dois avouer, comment serait-il possible d’écrire un tel livre et d’en parler
avec autant de conviction ? Il faudrait une imagination à tout casser que
je n’ai tout simplement jamais rencontrée dans ma vie. Il faudrait ensuite une
névrose absolue, une psychopathe qui croit ses propres mensonges et croit
entièrement à ses illusions. Enfin, comment expliquer son livre, comme il
semble ahurissant que Jane Roberts ait pu écrire ces livres qu’elle a écrits,
tout comme il me semble prodigieux que Max Heindel ait pu écrire La Cosmogonie
des Rose-Croix. Pour Esther Hicks, je ne suis pas certain, il me semble fort
possible que tout ce qu’elle a écrit provient finalement de Jane Roberts,
qu’elle avoue d’ailleurs admirer, peu importe si oui ou non elle croit vraiment
être le conduit d’une inspiration extérieure de l’au-delà.
C’est une chose de
dire que Dieu ou des êtres spirituels nous ont dicté des livres, c’est en une
autre d’écrire quelque chose d’aussi profond, surprenant et incompréhensible,
qu’il me semble qu’une imagination simple ne saurait être capable de créer. Est-ce
que même un fou aliéné mental hyper intelligent
pourrait vraiment arriver à écrire des choses aussi structurées sur tant de
sujets différents, sans même jamais se contredire ? Et même sans inviter
de commentaires négatifs et des réfutations, après des années ? Il est
vrai que ces sujets pratiquement occultes sont difficiles à critiquer, ils sont
tant intangibles et immatériels, aucun ne sont prouvables à moins de l’expérimenter
soi-même.
Je m’étais lancé
dans la lecture de plusieurs romans de science fiction, mais je pense que je
vais tout laisser de côté. Je vais lire ces auteurs en entier, je vais
commenter mes lectures, et je verrai où ça me mènera. Et si Dieu entre en
communication avec moi, alors il n’y aura plus rien à prouver dans mon cas,
sauf à vous. Je pense que c’est peu probable que cela survienne, mais sait-on
jamais. Gardons l’âme ouverte, soyons réceptifs. Et dire que dans Destructivism
voilà quelques mois je disais que je ne croyais pas avoir d’âme ni de
conscience…
Dans mon cas, il
faudra une preuve indéniable, que seul Dieu pourra me fournir, et encore, il
faudra que je me convainque de ne pas être schizophrénique. Cette dernière preuve
viendrait seulement si radicalement soudainement j’ai accès à une information
aussi ahurissante que celle de ces autres auteurs qui disent être en
communication avec des esprits. Alors ce que j’écrirai sera radicalement
différent. Et je n’ai jamais été du genre à simplement répéter ce que les
autres disent, à moins que je ne l’aie moi-même expérimenté ou compris par mes
propres recherches.
Bref, il faudrait
un miracle, mais je crois aux miracles, je semble certainement en avoir
accompli quelques-uns ces dernières années, et si je réussis à expliquer
comment ils sont possibles, il faudra certes une remise en question absolue de
tout mon être et de toutes mes croyances.
Suis-je sur la
route vers le paradis, ou sur la route vers l’enfer ?
11 April 2008
Je suis en panique
aujourd’hui, à cause du nombre de plaquettes sanguines dans mon sang. C’est
maintenant 1200 X 109/L, pour être précis. Au-dessus de 600 est déjà
inquiétant, au-dessus de 1000, c’est critique, 1200 et je n’ai plus le choix,
je dois maintenant prendre un médicament extra-fort de chimiothérapie qui vient
avec une dizaine d’effets secondaires qui peut conduire d’une perte de cheveux
à la leucémie.
Ça fait au moins
quatre ans que je souffre d’une thrombocytémie essentielle, une maladie si rare
que seules 2 à 3 personnes sur 100,000 sont affectées. Ainsi, pratiquement
aucune recherche a été faite sur le sujet, et les deux
médicaments sur le marché sont douteux.
Cette maladie est
diagnostiquée lorsque le niveau de plaquettes est élevé et qu’aucun docteur ne peut
expliquer pourquoi. Lorsque toutes les maladies possibles de la moelle osseuse
ont été éliminées, alors on a une thrombocytémie primaire ou essentielle. La
maladie est si rare, mon dictionnaire ne contient même pas ce mot
thrombocytémie, je viens de l’ajouter à mon dictionnaire.
Cette maladie est
incurable, mais loin d’être mortelle malgré le risque d’une embolie parce que
le sang devient trop épais. Mais la plupart des cas ont entre 50 et 60 ans, je
suis une exception d’avoir ce problème à 31-32 ans, j’en ai maintenant 35. Je
me demande si l’hôpital où je vais, qui a longtemps eu la pire des réputations
dans toute l’Angleterre savent vraiment de quoi ils parlent. Aujourd’hui j’ai
contacté un spécialiste à Cambridge, on verra.
Il est venu un
temps où j’étais vraiment suicidaire, et j’ai même souhaité et écrit que je
voulais une maladie incurable et que je voulais crever rapidement. Je me
demande, à la lumière du fait que je pense maintenant être capable d’influencer
ma vie par la pensée, si je n’ai pas provoqué cette maladie. C’est peut-être
une coïncidence, sinon, heureusement que cette maladie n’est pas si sérieuse,
car aujourd’hui je regrette d’avoir pensé ainsi.
Je dois aussi
admettre que si la maladie n’est pas grave, les traitements le sont. Alors ça
revient au même. La maladie ne tue pas, mais les docteurs feront en sorte que
j’en mourrai d’une manière ou d’une autre. Alors pour l’instant je pense que je
vais repousser la prise de ces médicaments le plus longtemps possibles.
J’avais l’impression
que je pouvais me guérir par la pensée, aujourd’hui j’étais certain que mon
niveau de plaquettes serait moins élevé que voilà trois mois. Je suis vite
revenu aux réalités de cette existence, mais je dois dire que mes tentatives de
me guérir n’ont pas été très élaborées, je m’en foutais un peu, maintenant je
vais tenter sérieusement cette expérience de me guérir par la volonté. On
verra.
La recherche
médicale est surtout centrée sur deux projets, le VIH/Sida et le cancer. Toutes
les autres maladies qui n’affectent presque personne semblent complètement
oubliées. Pourtant, de tous les grands hommes et les grandes femmes de ce monde,
des auteurs, des philosophes, des artistes, des politiciens, etc., la plupart
sont morts de maladies qui n’affectent qu’un simple pourcentage de la
population. Ils sont tous morts de maladies bizarres dont l’on a jamais entendu
parler, mourir d’un simple cancer pour eux est sans doute trop commun, le prix
à payer pour une vie non commune.
Ainsi, bien que le
risque de mourir d’un cancer soit très élevé, je me demande si le risque de
mourir d’une maladie moins connue est plus grand encore. Et alors on constate
que notre apogée de la science médicale est loin d’être atteinte, et que nous
sommes si ignorants de la médecine, qu’il est fort possible que les médicaments
des anciens fonctionnent davantage que les traitements d’aujourd’hui. Je me
demande ce qu’un Shaman me prescrirait. Rien peut-être, je n’ai aucun symptôme.
Un test de sang routinier à ma demande a identifié ma maladie, sans ce test
voilà quelques années, je serais encore ignorant aujourd’hui de ma maladie,
parce qu’il faut être au chevet de la mort avant que la science médicale
reconnaisse que nous sommes malades. Se rendre à l’hôpital pour tous ces tests,
est démotivant. Il devrait exister une façon simple de se tester soi-même à la
maison pour plusieurs maladies.
Peut-être que si
j’arrêtais de fumer, de boire de l’alcool et commençait à faire de l’exercice,
peut-être, que mes plaquettes reviendraient à la normal, malgré ce que disent
les docteurs, que j’aie ça pour la vie. Je suis encore convaincu que leurs
statistiques ne racontent pas toute la vérité sur cette maladie. J’ai
l’impression que ça va changer et que je reviendrai à la normal. S’il existe
une maladie dont l’on peut se guérir, c’est bien un niveau élevé de plaquettes
qui demeure inexpliqué. Malheureusement je n’ai pas envie d’arrêter de fumer,
de boire et de me déconnecter de mon ordinateur afin de faire de l’exercice. Je
suis déjà végétarien, alors changer ma diète est hors de question.
Peut-être que je
mérite ce que j’ai, alors. Je pense que je vais simplement continuer à vivre et
oublier que mes plaquettes se reproduisent plus rapidement que des coquerelles,
en un mystère que seul Dieu ou la destinée pourra peut-être expliquer, un jour.
Est-ce que tout ça
va au moins m’inspirer quelque chose ? Quelques pages ? Je n’ai même
pas cette impression. Je ne suis pas aux chevets de la mort, cette maladie
n’est qu’un inconvénient. Elle me fait chier. Je vais me guérir de cette
stupide maladie, alors j’en aurai des choses à dire.
20 Mai 2008
Aujourd’hui est un
jour bizarre. Ma première vraie rencontre avec la mort, mon beau-père vient de
mourir. Mes deux grand-mères sont mortes voilà quelques années, mais je vivais
déjà en Europe depuis si longtemps, et n’ayant pas assisté à leurs funérailles,
dans ma tête, elles sont encore vivantes. Parfois je dois me demander,
sont-elles vraiment mortes ? Et vraiment, je ne me souviens plus. Leur
mort a été une phrase dite dans un court appel téléphonique, facile à oublier.
Et quand mon grand-père est mort, j’avais sept ans, et j’étais loin de lui,
alors ça ne m’a pas affecté du tout.
Mon beau-père a été
mon beau-père ces derniers 15 ans. Il vivait à quelques rues de chez moi à
Londres. Je le voyais fort souvent. Il a été mourant à l’hôpital pour au moins
trois semaines, et pendant tout ce temps, je ne croyais toujours pas qu’il
allait mourir. Et soudainement, pouf !, il est mort, a
87 ans. Cancer généralisé, comme son frère voilà un an.
Je me pensais assez
insensible, que rien de tous ces événements ne semblaient me concerner. Après
tout, je ne connais pas la mort, personne dans mon entourage n’est jamais mort
auparavant. Mais ce soir j’ai pleuré. Je pleurerai peut-être encore plus tard
cette nuit, considérant le nombre de verres de gin que j’avale en ce moment. Donc
je ne suis pas si insensible que je le croyais.
Je suis incapable
d’imaginer comment je réagirai le jour où mon père, ma mère ou ma sœur mourra.
La mort ne semble tout simplement pas exister dans mon cas. Voilà peut-être
pourquoi j’en ai tant parlé dans mes livres, j’ai certainement désensibilisé la
mort, au point où elle ne signifie absolument rien. En même temps, je pense
aussi que c’est parce que j’ai toujours été fort conscient de ma propre
mortalité, de la mortalité de tous, et sans doute je me suis longtemps demandé
si ça servait à quelque chose de vivre, s’il y avait un but à tout ça, même un
but que l’on se fixe soi-même.
Soudainement je
comprends que je suis mortel, mais enfin, pas tellement. Je pense que j’ai trop
cru que j’étais mortel avant, que maintenant même la vraie mort ne m’affecte
plus. Et maintenant j’ai l’impression d’être immortel. Il me semble que ça fait
longtemps que j’aurais dû être mort, et que si j’ai réussi à atteindre 35 ans,
alors que j’étais convaincu que je n’allais jamais atteindre 30, alors, c’est
que je ne mourrai jamais. Cette pensée m’inquiétait drôlement auparavant, mais
plus j’avance, moins ça m’inquiète.
Et que s’est-il passé
dans ma vie ces derniers jours ? Alors que tout autour de moi on ne
sentait que la mort ? J’ai presque honte de l’avouer. J’avais besoin
de sortir vendredi, nous allés au pub après le travail, avec les collègues de
la cour de justice où je travaille. J’ai bu une bouteille de vin complète et
plusieurs verres de gin, on m’a dit que je bondissais hors de contrôle, j’ai
peine à me souvenir cette soirée.
Tout ce dont je me
souviens, est d’avoir parlé avec un vieux plouc, voisin de ma collègue, qui se
disait poète. Je lui ai ri en pleine face, encore un poète ? Tous les
poètes de cette planète sont nuls ! La poésie, il n’y a rien de plus plate
sur toute cette terre, ça m’endort à mourir. Je dois encore rencontrer un poète
que j’aime à part Rimbaud et Nelligan. Après ça, les seuls poètes qui valent la
peine, font de la musique, et c’est alors de la chanson. Dépêche Mode,
Indochine, Tory Amos, Nine Inch Nails, etc. Pas exactement des poètes.
Mais voilà, je lui
ai lancé que j’étais un grand poète ! (Faut dire que j’étais complètement
saoul.) Il m’a demandé de lui citer mes poèmes. Oui, il existait un temps où je
pouvais réciter par cœur mes livres Vers et Verts les Champs, La Révolution et
l’Anarchiste. Mais ça fait longtemps que je ne me relis plus sans cesse jusqu’à
être capable de réciter par cœur quelque chose que j’ai écrit au-delà de
quelques semaines. Mais oui, d’habitude, tout ce que j’écris, je suis capable
de le réciter par cœur pendant au moins une semaine.
Lui, par contre,
pouvait réciter tout son répertoire par cœur. Et le pire, c’était franchement
émouvant, épatant, merveilleux. Si j’avais écrit ça, oui, je serais fier de
m’appeler un poète. Et ça m’a tué. Je suis revenu à la maison, j’ai écrit deux
poèmes de plus à mon livre de poésie I am Awake/Destructivism Poetry, appelés
I’m a poet et I’m not a poet, et voilà, j’ai terminé mon livre de poésie.
C’était un cri
d’alarme afin de me confirmer que j’étais tout de même un poète, et ensuite la
vérité, finalement, peut-être pas. Heureusement, je ne crois pas que nous ayons
vraiment défini ce qu’est un poète et ce qu’est la poésie, il y a toujours
place pour une certaine évolution, alors peut-être qu’un jour je serai
considéré tel un poète. Aujourd’hui, je ne vois pas comment on pourrait me
donner ce nom. Même si j’ai écrit une dizaine de livres de poésie, même si mon
livre de poésie l’Anarchiste a été publié en France. C’est clair, ni Rimbaud,
ni Nelligan, seraient poètes aujourd’hui si leur poésie n’avait pas été publiée
après leur mort ou après qu’ils aient abandonné la poésie, et soudainement
mondialement reconnu. On ne devient auteur que le jour où l’on est reconnu tel,
ainsi, je ne suis pas au auteur, pas encore du moins. Avant, cette idée me
tuait, aujourd’hui cette idée m’amuse. Ça permet l’ironie.
Ensuite, j’ai passé
les derniers jours à tenter de créer ma propre aventure sur PC, avec les photos
que j’ai prises à travers tous mes voyages. J’avais en tête une belle historie
historique prenant place au Château Haut-Koenigsbourg, dans le Sud-Est de la
France. Pendant des jours j’ai lu les guides pour créer mes propres aventures,
le fameux langage d’ordinateur C++, et puis soudainement je me suis réveillé en
stupeur ce matin, justement. Je me suis demandé, suis-je en train de perdre mon
temps ? Une aventure PC, à moi seul, moins que semi-professionnel,
franchement, pourquoi perdre tant de temps pour faire quelque chose juste pour
moi-même ? Un tel désire de créer des choses, c’est bien, mais des choses
inutiles ?
C’était un vrai
dilemme, parce que finalement, écrire de nouveaux livres, c’est également
inutile. Aucun de mes livres n’a été publié en trois ans, je crois, et même si
je n’ai jamais été aussi prolifique que maintenant, avec quelque chose comme
dix nouveaux livres depuis trois ans, aucun ne sont publiables, peut-être même
pas mon roman Anna Maria en anglais, j’ignore encore si mon anglais est
suffisamment bon. Ainsi, je n’écris que pour moi, alors pourquoi ne pas faire
des aventures que pour moi ? Un argument convainquant, d’autant plus si c’est
ce que je veux faire, créer.
Et puis, ce n’est
pas hors caractère pour moi, entre 10 et 15 ans, c’est tout ce que je faisais,
programmer en basic mes propres aventures illustrées sur mon ordinateur, un
TRS-80. Ça m’a juste pris 20 ans pour revenir à cette passion de jeunesse. Et
puis, tout ça n’est pas inutile, je me suis dit. Apprendre C++ ne peut pas être
une erreur. Et si cette passion me mène à apprendre un nouveau langage de
machine, ça me servira peut-être un jour. Donc je n’abandonne pas l’idée.
Mon vrai problème
est que je ne peux pas faire grand-chose avec mes photos de châteaux français.
Je dois encore étudier mes photos de mes deux voyages au Mont-St-Michel et de
Carcassonne. Et alors je saurai si je perds mon temps. J’espère que j’aurai le
temps de me passionner de C++ avant d’abandonner mon idée de faire une
aventure. Une idée que je pourrais perdre très vite, car d’avoir terminé I am
Awake ce weekend, je veux maintenant terminer mes deux autres livres
pratiquement finis Anna Maria et Changing Your Future. Alors enfin je pourrai
passer à autre chose.
Ma vie est si plate
en ce moment, je commence à me demander ce qu’il y a d’autres que d’écouter des
épisodes de Stargate à la télé. Cette platitude est voulue, je voulais un job
pourri à côté de chez moi pour écrire, alors je dois écrire. Écrire, oui, ça
m’apporte un certain plaisir, mais est-ce vraiment comment je devrais définir
mon existence ? C’est ce que j’ai fait depuis mes 10 ans. Mais peut-être
que ça pourrait changer. Mais alors, que ferais-je ? Plus de
télévision ? Plus de bière dans les pubs anglais ? Et cette inaction
du point de vue de la création, créer des choses, comment me
sentirais-je ? Comment pourrais-je alors donner un sens à mon
existence ? Abandonner l’écriture n’est pas une option pour moi, c’est la
seule raison pourquoi je suis encore en vie.
En fait, c’est une
idée si fixée en moi, en apprenant la mort de mon beau-père ce soir, ma
première idée a été : ah, cinq jours de congé, je vais pouvoir terminer
mes deux livres. Si ça n’est pas être égoïste, je ne sais pas ce que signifie
être égoïste.
Et égoïste est un
mot que je déteste, parce que quand j’étais en troisième année de primaire,
j’avais un A+ en lecture. Et quand le prêtre est venu à notre école et qu’un
con a dû lire un passage de la Bible pour lui, sans préparation, on m’a
logiquement choisi. Pour une raison que je suis incapable d’expliquer, ça a été
un désastre. Moi, A+ en lecture, oh mon Dieu, personne n’a rien compris de ce
que j’ai lu. Et le mot que je me souviens avoir le plus massacré, c’est le mot
égoïste, car alors j’ai lu égoiste, sans tréma sur le i. Le prêtre était enragé
contre moi, il m’a arraché la Bible des mains, et a crié : c’est pas égoiste ! C’est égoïste ! Ça m’a
traumatisé, bien qu’aujourd’hui ça me ravi d’avoir ainsi été incapable de lire
la Bible devant toute l’école. On ne pourra jamais m’accusé d’avoir contribué à
la religion catholique d’une manière quelconque. Alors, egoiste me semble tout
à fait convenable dans ces conditions. Peut-être l’ai-je fait exprès
inconsciemment ?
En anglais je
n’aurais pas eu ce problème, selfish est un mot facile, bien que bizarre.
Faudrait pas trop analyser ce mot, on pourrait croire qu’au lieu de signifier
self-centred, égocentrique, on pourrait lire sell fish, vendre des poissons. Et
encore là, pour la Bible, vendre des poisons, ou vendre aux poissons, me semble
plus approprié. Sell fish it is then, pour résumer toute la Bible.
Mon dernier tracas,
est peut-être que j’écris maintenant en anglais plutôt qu’en français, et cette
peur qu’un jour je le regretterai. De mon point de vue, ça fait trois ans que
j’écris en anglais, et ça n’a pas fait les journaux ni en France ni au Québec.
Alors je ne crois pas le regretter de sitôt. Un jour peut-être, après ma mort
sans doute. Et alors, quelle importance ? J’écrirais en Allemand si je
pouvais. Et bientôt je n’écrirai peut-être qu’en C++, alors, quelle
importance ? Un langage est un langage. Pourquoi écrire en basic alors que
l’on peut écrire en C++ et accomplir une révolution complète ? Granted,
no revolution is to be seen over the horizon, but at the moment, right now, I
couldn’t care less. Je fais ce que je veux,
quand je veux, et je me fous du reste. En autant que je créé quelque chose, je
demeure en vie. Après ça, la vie n’en vaut pas la peine. Et j’ai besoin d’un
autre verre de Gin and Tonic.
Et quoi encore,
devrais-je commencer à prier ? Prier pour quoi ? Je n’ai plus
d’idéaux, je n’ai plus de rêves à réaliser, je n’ai plus rien à accomplir, je
n’ai plus rien à prouver. Je suis peut-être déjà mort, je n’ai sans doute
jamais existé. C’est clé dans toute mon œuvre. Questionner cette réalité qui
n’est pas réelle. Alors votre opinion ? Je me la fous où les tortues
pondent leurs œufs. J’en ai un frigidaire complet de ces œufs de tortue, aucun
n’a encore éclot. Je me demande, est-ce que c’est vraiment ainsi que l’on
apporte une nouvelle vie en ce monde ? Sortons-nous vraiment tous d’un
œuf ? Ou alors, est-il temps de parler de théories de conspirations et de
tout remettre en question ? Je ne suis pas né d’un œuf, je ne suis pas né
du tout, je n’existe pas, pas en ce monde du moins. Et vous ? Vous n’êtes
qu’une illusion, comme cette planète. Et la mort dans tout ça, ne peut être
qu’une méprise, pour quelque chose qu’elle n’est pas.
Je ne pleurerai
plus cette nuit, j’ai fini de pleurer.
J’allais arrêter
d’écrire, mais j’ai encore envie d’écrire. C’était une belle finale. Je ne peux
plus écrire ma poésie, j’ai fini le livre. Je ne vais pas me lancer dans mon
roman ou mon livre de… un essai peut-être, je ne sais plus. Je ne suis pas en
état de commencer mon aventure ce soir, je vois déjà double. Quoi faire
donc ? Il n’est même pas encore minuit. La nuit sera longue.
Dernièrement je
pensais écrire un roman qui se nommerait : un roman à propos de rien, où
absolument rien ne surviendrait. Mais je pense que je suis déjà en train
d’écrire ce livre, ce journal. Alors ça n’a pas de but.
Avant j’écrivais
toujours deux livres en même temps, depuis quelques années c’est maintenant
trois livres en même temps, et je m’apprête à tous les terminer, excepté ce
quatrième, ce journal. Il va falloir que je recommence à réfléchir à ce que je
vais écrire, à part cette aventure PC, que je ne considère pas comme un
plus dans mes écrits. Juste un passe-temps à côté de mon autre passe-temps,
celui d’écrire des livres.
C’est peut-être le
problème, combien de passe-temps quelqu’un peut-il avoir alors que nous n’avons
absolument aucun temps à notre disposition à part notre job ? Me lancer dans
une aventure qui n’ira nulle part, c’est sacrifier un livre ou deux, peut-être
trois ou quatre. Et ces aventures sont éphémères, elles ne traverseront jamais
les siècles. J’ai encore des idées de grandeur, l’idée de traverser les
siècles, encore cinq ans et je serai guéri de cette maladie. Alors je pourrai
perdre tout mon temps à créer des aventures pour moi-même. Car alors je serai
devenu un vrai cynique. Maintenant je ne le suis encore qu’à moitié, car j’ai
encore de l’espoir, dans cinq ans, à quarante ans, sans doute tout ça sera mort
et je deviendrai réaliste, quelque chose qui m’a toujours été inconnu, être
réaliste.
J’ai toujours
beaucoup plus vécu dans le monde du rêve que dans une réalité quelconque,
certainement chaque nuit, où il me semble, je suis davantage en vie que durant
le jour. Combien de fois ai-je affirmé une telle chose dans mes livres ?
Je ne les compte même plus. C’est sans doute la première chose que j’ai écrite.
Cette damnée réalité qui n’existe pas vraiment. Cette existence qui n’a jamais
vraiment existée. Qu’y a-t-il donc derrière tout ça ? Un jour je vais
percer ce mystère, sans avoir besoin de recourir à la religion.
Il est minuit. Ma
crise existentielle bat son plein cette nuit. Encore trois heures et j’en
viendrai aux idées suicidaires. Je suis si prévisible, c’est dérisoire. Au
moins, d’habitude, quand j’en arrive à l’idée de me tuer, j’ai déjà écrit
plusieurs pages fascinantes, significatives, ça vaut la peine alors d’être mes
derniers mots, mes dernière paroles, mes dernières pensées. Ce soir ne qualifie
pas. Il me faut commencer de nouveaux livres au plus
vite, trois bonnes idées suffiront, je ne puis même pas imaginer la première ce
soir.
Il doit bien y
avoir une fin à tout ça ? Une finalité ? Un sens à cette existence ?
Est-ce que l’on sait vraiment le jour où l’on a tout écrit, tout dit ? Ou
est-ce que la mort est soudaine et on laisse tout en chantier ? Pas dans
mon cas. Je ne pourrai mourir que lorsque j’aurai tout fini et plus rien à
dire. Il n’y a que moi qui existe dans cet univers, et même, ce n’est que
virtuellement, dans une création quelconque. Je ne crois plus en l’évolution.
Ce monde est virtuel. Il existe sur un ordinateur quelque part, les arguments à
ce sujet sont convaincants. Ça explique ma crise existentielle, je suis né
conscient de ce fait, et que cette vie est inutile et insignifiante. Je suis
prêt pour level 2, le monde de la quatrième densité, si ça signifie quelque
chose pour vous. Pour moi ça ne signifie rien. Parce qu’il doit exister un
monde en dehors de tout ça, un monde que l’on n’atteindra jamais. Et c’est ce
monde que j’atteindrai. Et je n’ai aucune idée de ce qu’est ce monde, et aucune
chance d’apprendre quoi que ce soit à ce sujet. On ne peut toujours, qu’écrire
de la philosophie. Et la philosophie m’ennuie, car elle me semble être à des
milles de la vérité. Des milles, et non des kilomètres, je suis en Angleterre
after all. C’est ma position géographique dans l’univers, Londres. Est-ce
signifiant ?
Ma meilleure amie
dernièrement me proposait de déménager avec elle au Maroc. Ma première idée a
été : elle est complètement folle. Mais maintenant, je me demande si ce
n’était pas là une bonne idée. Après tout, ils parlent français au Maroc. Je me
suis demandé combien difficile il serait d’émigrer au Maroc, pour un Canadien.
Et comment les Français sont perçus au Maroc, et comment les Canadiens-Français
sont perçus dans ce pays. Je sais comment les homosexuels sont perçus au Maroc,
et c’est peut-être l’argument final à cette idée folle. Laissons l’Afrique aux
Africains, ça a toujours été ma devise.
J’en arrive
vraiment à l’heure des bilans en ce moment. J’ai l’impression que quelque chose
va changer dans la configuration scénique de mon existence, quelque chose de
grand. Une mort proche, je me demande, est-ce que ça va amener du
changement ? Je ne parle pas d’héritage, il n’y a pas d’héritage. Je parle
de ma belle-mère qui soudainement va réorienter sa vie en conséquence.
Va-t-elle juste continuer tout ce qu’elle faisait auparavant, comme si rien ne
s’était produit ? Va-t-elle soudainement comprendre sa propre mortalité et
décider de recommencer à vivre ? Est-ce que ses décisions vont avoir un
impact sur notre vie ? Est-ce que ma vie va changer ? Je ne crois
pas, rien ne va changer. Rien ne change jamais. Ce n’est pas par autrui que
l’on change sa destinée, c’est seulement par soi-même que l’on peut
radicalement changer sa destinée. Inutile d’attendre après qui que ce soit,
inutile de croire que même la mort peut changer une existence d’une platitude
invétérée, intrinsèque même. Si je veux que quelque chose change, je devrai
agir, aussi simple que ça. Est-ce que je désire que quelque chose change dans
ma vie ? Une nouvelle orientation radicalement différente ? Je me
demande. Au moins je sais qu’il est vain d’espérer d’autrui, que notre vie va
soudainement changer à tout jamais. Ce genre de chose, ne peut venir que de
soi, nos rêves, et notre détermination à les accomplir. En même temps, je suis
fort conscient qu’il n’existe aucune limite, et que si je désire quelque chose
de façon incommensurable, personne ne m’empêchera d’accomplir ma destinée. Je
manque de motivation peut-être, de détermination, je me questionne, est-ce que
ça vaut la peine, alors que tout me semble si dérisoire ? Je me suis
toujours demandé pourquoi je vie, alors pourquoi devrais-je avoir des buts à
atteindre avant d’avoir pu répondre à cette question ? Je suis
prisonnier d’une bulle, une bulle temporelle, où sans cesse, je répète la même
chose, et il n’existe aucune voie de sortie. Cette boucle, il me semble, est
psychologique. Est-ce que je désire vraiment me sortir de ce marasme ? Je
ne m’y complais certainement pas. Mais, existe-t-il quelque chose de
mieux ? Sans recourir aux idées extrêmes de déménager au Maroc, espérant
que le choc culturel, même s’ils parlent français, nous guérira de tous nos
maux ?
Dear, dear, dear.
Ma crise cette nuit est plus sérieuse que je ne l’avais anticipée. Il n’est pas
encore une heure du matin. Je m’inquiétais que ma belle-mère en viendrait à se
suicider parce que son mari vient de mourir. Je m’inquiétais que mon chum
allait se relancer dans la drogue et mourir d’une surdose, parce que son père
vient de mourir. Maintenant je m’inquiète qu’avant trois heures du matin j’en
viendrai moi-même à repasser toutes les manières par lesquelles je pourrais
moi-même mettre fin à mes jours. I need to snap out of it ! I don’t need that shite right now in my life.
N’y a-t-il
donc vraiment plus rien à espérer de ce monde ? N’existe-t-il plus aucune
motivation à rien ? Une idée, une seule petite idée, qui pourrait tout
changer, my frame of mind, le tout pourquoi j’existe ?
Après tout, je suis
celui avec une sensibilité à tout casser. Je suis celui qui craque aussitôt
qu’il existe une raison de craquer. Je suis le pessimiste de toutes mes
familles, de toutes ces familles. Je suis le poète de la société, la société
des suicidés, même si je ne suis pas un poète. Je sais du moins que je suis le
vrai danger de cette communauté. Un vrai danger. Car je vais toujours tout remettre
en question, jusqu'à la mort, jusqu’à la vie, jusqu'à l’existence de l’univers.
Si vous ne pensez pas ainsi, ne me parlez pas. J’ai si peu d’opinion sur la
validité de ma propre existence, j’en ai encore moins sur l’existence de la
vôtre.
Je ne me vois pas
dans vingt ans, faire ce que je fais maintenant. J’ai de la misère à
conceptualiser, faire dans dix ans ce que je fais maintenant. Où serai-je dans
cinq ans ? Je ne conçois même pas mon existence de la semaine prochaine,
mais je sais que cette vie existera alors. Rien n’aura changé alors, je ne
serai pas plus fier de moi, satisfait d’avoir accompli quelque chose de
significatif, qui rendrait cette vie suffisante, suffisante pour justifier que
je sois de ce monde.
Qu’est-ce que je
dis ici ? Que je ne voie pas le but d’être vivant à moins que je ne fasse
une différence ? Tellement de gens vivent et ne font aucune différence.
Qu’ils meurent demain matin, ou à ce moment même, ne changera rien. Est-ce là
ma peur ? Pure vanité, égocentrisme, égoïsme ? Quelle importance
alors j’accorde à ma petite et simple personnalité. Comment pourrais-je faire
autrement ? Je suis moi, à travers presque sept milliards. Si je ne puis
concevoir le monde que tel un virus, ou des fourmis, alors oui, mon existence
est tout à fait inutile, not even required. Vous saurez bien nous autodétruire
sans moi. C’est bien parti, encore dix ans, et ce sera fini, peut-être même
cinq. Mais oui, peut-être encore 50, on sait jamais.
Pourquoi est-ce si
important pour moi de faire une différence en ce monde ? Pourquoi
devrais-je tout révolutionner ou alors ma vie est gaspillée ? Pourquoi
suis-je né différent, avec ce désir incommensurable de tout changer pour le
mieux ? Oui, je veux aider cette humanité. C’est mon but. Pourquoi alors
avoir choisi l’écriture ? Une vie en politique aurait fait l’affaire.
L’écriture est tout ce que j’ai, et rien d’autre. Je ne suis pas un politicien.
On est et on nait, ce que l’on est et comme l’on nait. Et plus je failli à ma
tâche, plus ça me tue, plus je suis près de la mort, jusqu’à ce que ça change,
jusqu’à ce que j’aie enfin un impact sur le monde, jusqu’à ce que enfin j’aie
l’impression de contribuer à la survie de l’humanité, et non seulement
l’humanité, mais chaque être humain qui compose cette humanité.
C’est comme si
j’étais né avec une mission à accomplir, et que cette mission ne se limitait
pas à ma nation. J’ignore tout de ma nation, je ne l’ai pas revue en une
décennie. Ma mission est universelle, dans toutes les langues, tout le monde,
et peut-être davantage pour le monde qui ne parle ni le français, ni l’anglais.
Si je meurs sans avoir fait une différence, sans avoir eu un impact sur ce
monde, cette mort sera un suicide, ce sera un échec. Je pensais que j’allais
tout changer alors que j’avais 17 ans. Je comprends maintenant que c’était à
long terme, qu’une vie complète sera nécessaire, et peut-être ce sera
insuffisant.
Pourquoi je me bats
exactement ? Quel est mon message ? Je l’ignore. N’est-ce pas
extraordinaire ? Parfois j’aimerais être capable de résumer le tout en
deux lignes. Est-ce l’environnement ? Non. Est-ce politique ? Non.
Est-ce la pauvreté, non. Est-ce les bombes nucléaires ? Non. C’est
l’existence même. Rien en ce monde ne semble vraiment m’inquiéter, sinon notre
existence même. C’est à mon avis un problème plus grave que n’importe quoi
d’autres. Un problème ou un mystère à élucider. Pourquoi somme-nous ici ?
Où sommes-nous ? Quel est cet univers ? Qui sommes-nous
exactement ? Notre raison d’exister est quoi exactement ? Ce
sont mes seules questions, ma seule quête d’une vie, ma seule raison d’exister,
trouver les réponses à ces simples questions élémentaires. Et si ces questions
ne vous préoccupent pas du tout, vous avez été lavés du cerveau et alors vous
vous inquiétez davantage avec la météo de demain matin. Il va neiger, il va
pleuvoir, cela importe-t-il vraiment ? Un tyran de plus ou de moins, un
politicien corrompu de plus ou de moins, un génocide de plus ou de moins, ça me
laisse ni chaud ni froid. Je suis là pour nous ramener aux questions
essentielles de cette existence. Qui, quoi, comment, pourquoi, cette humanité,
cette planète, cet univers. Il n’existe rien d’autres d’important en ce monde
que de répondre à ces simples questions. Et de tout ce que j’ai lu sur le
sujet, je demeure insatisfait, les réponses sont encore loin d’avoir été
trouvées. Pire, je n’ai aucune réponse à offrir. Ça a pourtant été la quête de
ma vie, de cette vie. Je vais mourir sans avoir une réponse à offrir. Christ de
calice de tabarnack ! Sept milliards de cons sur la planète, et même pas
un seul pour offrir une réponse acceptable, une preuve quelconque ? C’est
à moi de tout figurer et d’offrir la réponse ultime ? Une preuve
irréfutable ? Maintenant vous comprenez que je sois suicidaire. C’est une
mission impossible. Je vais mourir sans avoir trouvé une réponse satisfaisante,
car sans doute il n’y en a pas. Ma vie aura été vaine, ma vie ne peut être
autrement que vaine.
I might
as well finish that beer, and die at the end of it. I might as well eat that lemon, this is what humanity is after all, a big lemon
floating in space. Not one of you know fuck all about who we are and why we are
here, what this planet is, what the universe is all about, and what it really
means, if anything.
Je ne vois
que des hypothèses, que des interprétations, que des possibilités, que de
l’ignorance. D’une certaine manière, cette ignorance est rassurante. Je n’ai
aucune compétition. Un jour, un seul être humain va craquer le tout, et offrira
toutes les réponses de façon certaine. Ce sera toute une révolution dans tous
les domaines de la société, de la civilisation, notre civilisation, ou ce qu’il
en restera alors. Je ne vie que pour ça, quelqu’un capable de voir au-delà
l’illusion, avec peut-être la technologie qui le prouvera. Il y a plus en ce
monde que ce que nous voyons, que ce que nous sommes capables de comprendre ou
de conceptualiser. Il existe une explication qui justifie l’existence de
l’univers et la nôtre. Cherchez, réfléchissez, trouvez, contactez-moi.
That’s all.
Maintenant je peux aller me coucher, il est 2 heures du matin. Une heure de
plus… et j’ignore quelles auraient été les conséquences.
25 Mai
2008
No longer allowed to send any
more emails tonight.
Voilà le
message de sagesse que ma tête semble avoir envoyé à… ma tête, je suppose,
voilà exactement une minute. Voyez-vous, je suis déjà trop saoul pour savoir ce
que je fais, mais il semble encore exister en moi, une parcelle d’intelligence,
capable de m’obliger à ne plus ennoyer aucun message cette nuit. Qui suis-je
pour ignorer cette parcelle d’intelligence ?
Il est vrai que je
l’ignore plus souvent qu’autrement, et j’existe pour le regretter le lendemain
matin alors que je ne suis plus saoul. Il est également vrai que, sans l’audace
de l’alcool, mes trois derniers articles à propos de George W. Bush n’auraient
pas été publiés sur un site nommé Atlantic Free Press.
Je dois être bien
désespéré pour croire que ces articles feront une quelconque différence à ma
carrière, à part apporter quelques extrémistes de plus sur mon site anglophone.
Oh ! Voilà tout ce dont j’ai besoin, d’autres anarchistes à qui je
devrai encore une fois confirmer que je n’en suis pas un, malgré toutes les
preuves du contraire. Au point où j’en suis, je suis incapable de prouver que je
ne suis pas un anarchiste, et que je ne suis pas extrême (sauf quand je suis
saoul, bien sûr). Il n’y a donc aucun espoir. Comment leur affirmer que George
W. Bush me laisse complètement indifférent, après ces articles ?
À lire mes trois
articles publiés, on pourrait facilement croire que je suis un Américain
né à Tulsa Oklahoma. Je n’ai pas vu comment écrire ces articles sans
prétendre le contraire, bien que j’aie indiqué que je sois Canadien à plusieurs
endroits, et que je vivais en Grande-Bretagne. Je suis certain qu’ils vont tous
passer par-dessus ces affirmations. Et à vrai dire, je m’en fous.
Trois articles,
c’est assez. Je ne me vois pas en écrire un autre. D’autant plus que le dernier
était si massacrant, on pourrait certes me poursuivre pour diffamation envers
George W. Bush. Ces articles sont le début de mon livre Destructivism, si ça
vous intéresse, le tout avant d’atteindre « identity »:
http://www.lemarginal.com/destructivism.htm
Qu’est-ce que je
pense de tout ça ? Well, ce sont des articles, ils ont été publiés (le
troisième le sera certainement dans quelques jours, c’est le pire de tous). Et
je cherche à devenir un journaliste. Well done ! Si vous m’avez lu auparavant,
et n’avez jamais lu nulle part que je désirais être un journaliste, en effet,
cette idée est nouvelle pour moi. Je pense cependant que je pourrais être un
excellent journaliste. Et ces articles publiés m’aideront peut-être, si jamais
j’ose les présenter à un quelconque futur employeur.
Ces articles sont
bien trop extrêmes, ils ne représentent pas qui je suis. Ils représentent ce
que je peux faire, selon le guide du journal en question. C’est l’histoire de
ma vie, tant d’accomplissements personnels, avec aucune chance jamais de
pouvoir divulguer qui je suis et ce que j’écris, à qui que ce soit, parce que,
well, c’est trop extrême.
Voilà pourquoi je
ne suis qu’un civil servant, à la solde de la Reine d’Angleterre. Et ça n’a
aucun but, parce que finalement, je n’ai aucun idéal, je ne crois en rien, je
ne crois pas en une quelconque bataille pour quoi que ce soit. Et je suis saoul
en ce moment, donc, je sais de quoi je parle. Je ne me sens pas concerné par
quoi que ce soit, par qui ce soit. Et pourtant, j’ai écrit ces choses… et je ne
puis expliquer pourquoi.
J’aimerais tant
être un idéaliste, me sentir concerné par une cause quelconque, et me battre
pour cette cause et ce en quoi je crois, pour le reste de mes jours. Mais je ne
suis rien de tout cela. Je ne crois en rien, je ne crois pas qu’il faille se
battre pour quoi que ce soit, en ce monde. Je n’ai aucun idéal, il n’existe
rien qui ne m’affecte vraiment.
Je connais des gens
enragés, et de ce que j’ai pu comprendre, ils sont enragés contre tout. Je
connais d’autres gens qui pensent qu’ils ont une mission en ce monde, une
mission dictée par Dieu lui-même. Et ce Dieu n’est pas celui de la Bible, il
existe plusieurs dieux, comme je disais auparavant.
Je ne suis pas un
être choisi par un Dieu quelconque, je ne suis pas un être avec une mission à
accomplir, je n’ai personne que je désire convertir à mes croyances, peu
importe ce que sont mes croyances, si j’en ai. C’est triste, car finalement, je
n’ai aucun message ultime à transmettre à qui que ce soit. Ce serait bien si
tout le monde était de même. Je pense que l’humanité avancerait plus
rapidement. Oui, certes, je pense que l’humanité n’avance plus du tout.
Les Américains sont
tous devenus fous, ils ne savent plus de quoi ils parlent. Les Britanniques
semblent encore avoir une raison d’être, cette raison d’être se perd à
travers la masse. Les Français… je n’en ai aucune idée. Ce que les Français
font, ce que les Français pensent, ce qu’ils écrivent, reste en France, et ne
traverse jamais la Manche ou l’Atlantique. De mon point de vue, la France
n’existe pas. Quant au Canada, les Québécois, ils existent encore moins. Je
n’en entends jamais parler. Existent-ils encore ? Je ne sais pas, ça ne
m’intéresse même pas. À vous de comprendre pourquoi. Une infinie possibilité de
raisons… il faudra regarder à la philosophie pour comprendre… alors que c’est
si évident pourquoi. Le monde se meurt, et tout le monde s’en fout. Le monde a
raison de mourir, et je meurs avec lui. Il n’existe plus rien qui me motive en ce
monde, ce monde doit donc en être à sa fin.
J’ai écrit mon
dernier poème à « I am Awake » cette nuit : So Disabused with
life :
http://www.lemarginal.com/destructivismpoetry.htm#so_disabused_with_life
Je le mentionne
pour les fanatiques qui suivent tout ce que j’écris de nouveau en français.
Well, je n’écris plus rien de vraiment signifiant en français. Speak
white ! C’est ce que les anglophones du Haut-Canada lançaient jadis aux
francophones du Bas-Canada. Well, I speak white now. Assimilation complete.
30 Mai 2008
J’ai écrit un autre
article cette nuit, cette fois, une attaque directe envers le Royaume-Uni, et
le police state que c’est devenu dans les dernières quinze années, qui semble
aller vers un état totalitaire. Je ne voulais pas écrire cet article, mais mon
dernier, qui accusait George Bush d’être un psychopathe et un dictateur, a été
si populaire, je n’ai pu m’empêcher de continuer ma mission.
Si j’ai un certain
pouvoir en ce monde, de changer ce monde, je dois bien l’utiliser afin de
changer ce monde. Je n’ai jamais cru que j’avais ce pouvoir, maintenant je suis
convaincu que je le possède plus que la plupart des autres. C’est cependant un
pouvoir que je n’ai jamais désiré. Le pourquoi en est simple, je me fous de ce
qui se passe dans le monde, un tyran de plus ou de moins, pendant que je suis
vivant, cela m’importe peu. D’autant plus que je ne suis ni Américain, ni
Britannique.
Je vois pourtant
que je vais écrire un article de plus, à propos de l’identité. C’est ce que je
comptais écrire ce soir, avant de virer off course, à cause de tous ces
dictateurs qui semblent pousser comme des champignons, dans l’ère nouvelle de
la liberté absolue de l’humain.
J’ai d’autres
priorités, d’autres tracas, qu’une vulgaire montée de dictateurs dans le monde,
peu importe où. Je ne dois pas lire les nouvelles, je ne dois pas me tenir au
courant de ce qui se passe. Ce dont je dois parler, est d’autre chose. Quelque
chose qui a plus à voir avec l’existence et le pourquoi l’on vie, une certaine
philosophie de l’existence. On ne peut pas écrire des articles à ce sujet, ils
ne seraient jamais publier. Ce qu’est ce monde n’est d’aucune importance,
lorsque George W. Bush décide d’instaurer son état dictatorial. Mais il le
faut, il faut qu’il devienne secondaire, il faut que je revienne à où j’en
étais. Qui est, justement, où ? J’ai eu le temps d’oublier, avec tout ce
fatras.
2 Juin 2008
Je ne puis relire
les deux dernières entrées, car je sais que je les effacerais. Si elles ne sont
pas encore effacées, ignorez-les.
Aujourd’hui,
c’était le retour au travail, après plusieurs jours de congé. En marchant vers
la cour de justice, ce matin, je dois avouer, je flottais. Convaincu que cette
existence valait la peine d’être vécue et que, avec une certaine liberté,
aujourd’hui, aurait pu être une journée extraordinaire. Tellement de choses
attendent d’être vécues, tant d’expériences nous pourrions acquérir aujourd’hui,
et qu’un jour sans doute, nous vivrons encore. J’étais motivé à bloc, vivant
sans doute dans un monde parallèle.
Ce soir ça
continue, j’ai déjà quelques verres de vin rouge dans le corps, je cherche de
la bonne musique à écouter, ça devient difficile. Encore assoiffé, à cette idée
saugrenue, de la liberté, de la liberté de vivre, de s’éclater, d’exister et
d’aimer la vie. C’est tout psychologique, en effet, c’est dans la tête, mais
c’est provoquant, c’est signifiant, cette idée de vouloir vivre, cette
sensation d’exister.
Triste que ça me
vienne le jour de mon retour au travail. Ces derniers jours de liberté ont été
signifiants. Ai écrit plusieurs articles extrémistes, ont fait le tour de la
terre, ont apporté plusieurs nouveaux visiteurs à lire Destructivism. Un livre
que je n’avais certes pas l’intention de promouvoir. C’est écrire davantage
pour ce livre que ce congé a produit, alors que je considérais ce livre
terminé. Et maintenant, ça a pris une autre dimension. Bien. Je ne dois pas
penser à ce que j’aurais pu écrire d’autre à la place, c’est sans doute ce que
je ressentais le besoin d’écrire. Bien. N’y pensons plus. Qu’aurais-je écrit
d’autres de toute manière ? Ah oui, j’aurais terminé ces trois autres
livres pratiquement terminés. Ah, ce sera pour une autre fois, à ma retraite,
n’y pensons plus.
Une folle
d’ailleurs a critiqué un de mes articles, une critique en profondeur. Elle a
pratiquement écrit davantage que ce que j’avais initialement écrit pour
l’article en tant que tel. Et c’était l’article le plus long jamais publié sur
ce site. C’est tout ce qu’elle fait, tous les jours, philosopher, et écrire. Ça
me rend malade de jalousie, j’espère qu’elle va crever en enfer. S’arrêter sur
des détails, des niaiseries, merde, j’ai pas le temps
de répondre à ça. Je n’ai répondu à aucune des critiques, heureusement. J’ai pas besoin de m’enfoncer dans un trou, j’ai juste le
temps d’écrire, et d’écrire davantage, et le temps d’ignorer tout le reste. Je
suis suffisamment diversifié dans ce que j’écris, tous les genres, tous les
styles, qu’une critique négative ici et là, peut aisément être ignorée. Ça n’a
pas d’importance, ça ne me concerne pas. Ça a provoqué une réaction, et c’est
déjà ça.
Je voudrais ne pas
avouer ceci ce soir. Mais l’article que j’ai écrit, dans la dizaine, qui a
provoqué le plus de réactions, est celui à propos de Madonna contre George W.
Bush. Ah ! J’étais tellement saoul quand j’ai écrit ça, heureusement, ça
n’a été publié que sur un seul site, malheureusement, un site hyper sérieux. Le
problème, est que c’était en première page, en haut de page, pendant des
jours ! Quelle honte ! Ma première pensée, en voyant ça, a été,
merde, c’était pas supposé être publié ! Je me
suis attiré les foudres des intellos qui pensent tout savoir, quel fluff, ils
ont crié ! Fluffy article ! Fluffy things ! Well ! Fluff
mon cul, ça a reçu une autre vingtaine de commentaires forts positifs, de gens
qui ont crié : enfin, un article positif et intello et respectueux, à
propos de Madonna.
Je me fous de Madonna,
j’étais vraiment capout cette nuit-là. On ne devrait jamais tout mettre en
ligne la nuit même, sans relire le lendemain, à tête froide. Enfin bref, il
faut aussi en rire, et s’en foutre. C’est pas comme si
j’avais une réputation à sauvegarder anyway. Et qui sait, de cette douzaine
d’articles intellos et tout, le seul qui en valait peut-être vraiment la peine,
était peut-être celui à propos de Madonna. C’est pas sur mon site, inutile de
chercher, je ne mettrai pas ça en ligne. Oh shit, une recherche rapide sous Madonna
et mon nom, cet article est maintenant partout sur l’Internet ! J’espère
que ça va durer juste une semaine.
C’est
pas comme si j’avais la capacité d’écrire des articles intellos anyway, do
I ? Give me a gun, so I can shoot myself in the head !
Aucune étiquette ne me sera accolée, en aucun
temps. I don’t have time for labels. I just don’t have the time for
anything, these days. Don’t, just don’t, give me shit!
And don’t blame me for anything I do, I’m struggling so hard, to do anything,
c’est un miracle que je puisse écrire quoi que ce
soit, in this day and age.
Je
travaille demain, et le lendemain, et toute la semaine. Pas le temps de
réfléchir, pas le temps de rêver, pas le temps de vivre, et encore, je trouve
le temps d’écrire, so fuck you ! By all means, go somewhere else, plenty
of people have just that to do, écrire des choses songées, des choses
recherchées, ils ont le temps, tout le temps du monde, avant la fin du monde,
d’écrire de la philosophie. Je n’ai même pas le temps d’aller pisser, je pisse
dans mes culottes, c’est ça ma vie. Oh, pardon, est-ce qu’on pisse en France ?
Est-ce un verbe du français international, pisser ?
Oh, peut-être que vous savez ce verbe en latin ? Fuck you, then !
Je n’ai plus de
temps à perdre avec rien, avec personne, j’écris ce que je peux, quand je peux,
dans la langue que je peux, et il va falloir que ça fasse l’affaire. Des écrits
fast food, microwaveable en 30 secondes. C’est tout ce que cette société
permet, alors apprêtez-vous à apprécier cette nouvelle littérature
microwaveable, prête en 30 secondes. Car les grands auteurs riches, capables de
perdre leur vie entière à écrire une littérature éternelle, comme André Gide, n’existent
plus, ils n’existeront plus jamais. La littérature microwave, c’est le futur.
Entre deux verres d’alcool, entre deux journées infernales de travail, wow, on
déblatère alors, en long et en large, pendant 30 secondes. Bienvenue à la
littérature du futur, dans toutes les langues possibles, que seuls peut-être
les saoulons et les drogués comprendront. Alright ! I speak that language,
I think… je parle ce langage, je sais, le langage du futur.
Qui êtes-vous de
toute manière ? Vous lisez ceci, vous me jugez, est-ce que ça a été écrit
pour vous ? Qu’avez-vous lu ? Agatha Christie ? Michel
Houellebecq ? C’est là the extent de tout ce que vous avez lu ? Oh,
never mind. C’est la société fast food anyway. Un livre doit se lire en 30
secondes, Amélie Nothomb would do just fine. C’est du génie, well… and I am
ready to die, je suis prêt, à mourir.
Tenter d’être du
génie en littérature, est un projet dérisoire. On ne peut écrire de façon
géniale, on ne peut qu’être déclaré génial après coup, après avoir écrit
quelque chose d’ordinaire. Comme je ne désire pas m’attirer les foudres, je vais
maintenant changer de sujet. Je ne voudrais pas que ma prétention soudainement
fasse surface, je n’ai aucune raison d’être prétentieux, you little fucker. Oh, how
I no longer give a fuck about anyone or anything. Libre, de penser ce que doit penser, la terre entière,
jusqu'à la fin des temps, which happens to be, just around the corner.
Tout en vient à sa
fin. Tout se meurt. Tout, même la littérature. C’était prévisible, je l’ai
compris voilà vingt ans. Et c’est encore plus vrai aujourd’hui, que voilà vingt
ans, alors que je n’étais qu’un simple étudiant à l’université d’Ottawa. Qui
croyait tout savoir de la littérature, et qui en fait ne savait rien. J’en sais
tellement davantage aujourd’hui, je sais que j’en savais bien plus alors, alors
que j’étais si jeune et si ignorant. Et qu’aujourd’hui, il n’y a pas d’espoir,
parce que même l’innocence est incapable de renouveler la littérature
d’actualité.
Existe-t-il encore
une littérature en France aujourd’hui ? Vraiment ? Je n’en ai jamais
entendue parler de l’autre côté de la Manche. Donc, la littérature française
n’existe plus. À part Michel Houellebecq… ça, a traversé la Manche. Got to
admire that, got to respect that as your new god, even if no one can define
what kind of literature that is. Bores me to death, except when I can recognise
myself à travers les lignes, et oui, je me reconnais
en Houellebeck, je m’y retrouve tout à fait, car it is of me that he speaks of.
Faudrait
penser à commencer un nouveau mouvement littéraire, quelque chose de nouveau, de
différent, qui n’a jamais été fait auparavant. Ou, peut-être, du déjà fait à
une nouvelle vitesse, une nouvelle conscience, une nouvelle science littéraire.
Est-ce que ce sera mon rôle ? Afin de faire reconnaître ce que j’ai écrit
et que je n’écris plus depuis si longtemps ? Quelle importance ?
Quelle sorte d’école littéraire ce serait, de toute manière. Rien ne naît au
Québec. Je ne reconnais même plus la signification du mot. C’est un scandale,
je l’admets. Et j’admets tout ce que vous voudrez, parce que ça me ne me fait
plus un pli sur les fesses.
Si je n’avais pas
vécu si longtemps partout ailleurs, à Londres, à Paris, à Los
Angeles, à New York, à Bruxelles, et partout ailleurs, sans doute je
m’inquièterais, mais plus maintenant. Je n’appartiens plus à personne, personne
ne m’appartient, je suis de ce monde, partout à la fois, dans la multitude des
races et des peuples. Je suis Africain, je suis Chinois, je suis Russe, je suis
Roumain, quand il le faut, quand je parle de ce qu’il faut parler et dénoncer,
les peuples, les tyrannies, l’humanité. Voilà le monde devant vous ! Le monte entier, prêt à exploser, la misère, la lutte pour
une survie impossible à gagner.
Pourquoi
s’inquiéter de futilités, alors qu’il y a tellement plus à voir, à comprendre,
à changer ? Ma littérature engagée n’a jamais été francophone, mais
ailleurs et en d’autres temps, en d’autres langues, oui, je suis un auteur
engagé. La prostitution sert encore un rôle en littérature. La question,
suis-je un prostitué ? Ou est-ce que tout le reste est de la prostitution,
de la prostitution littéraire ? Est-ce que je suis fou ? Oui,
certainement, si ça peut faire avancer ma carrière, je serai tout ce que vous
voudrez, vive la prostitution !
Vous ne savez pas
de quoi je parle. Je le sais. Car je ne sais pas de quoi je parle. Que
connais-je vraiment de la littérature ? Rien. Je parle dans le vide. C’est
rafraîchissant, n’est-ce pas ? Non, non, non, c’est
pas de la littérature engagée, loin de là. C’est même
pas de la littérature. Engagée ? Aucune idée.
J’allais dire
quelque chose d’intelligent, mais soudainement j’ai oublié quoi. Mon chum veut
du Bread and Butter Pudding, il vient de m’interrompre, son père vient de
crever, je dois agir avec diplomatie, alors que j’ai juste envie d’exploser :
va te coucher calice ! Tu travailles demain ! Moi aussi !
Merde !
Je m’en allais
écrire une œuvre d’art extraordinaire, une œuvre éternelle ! Ah ! Un
jour peut-être, je vivrai dans une cabane isolée dans le nord du Québec ou du
Canada, au Pôle Nord, où personne ne me dérangera, et où j’écrirai, des œuvres
éternelles. Aujourd’hui, au centre de Londres, c’est impossible. Voilà comment
on ruine l’histoire de la littérature.
Je me prends au
sérieux. Tout comme un écrivain nouveau-né qui vient de terminer son premier vrai
grand roman, et qui pense qu’il va conquérir le monde littéraire juste comme
ça, en cliquant des doigts. Il y a quelque d’admirable devant tant d’innocence
et de naïveté. Certes, ils devraient conquérir le monde, juste parce qu’ils ont
cette énergie infinie, qui leur dicte une voie à suivre, une grande destinée,
une raison d’être, alors que tout le reste, a perdu sa raison dans les siècles
derniers. Alors comment ne pas se prendre au sérieux, dans ce monde qui ne
prétend plus à rien ?
Il existe une
nouvelle génération en France, une nouvelle génération littéraire, incapable de
trouver sa voix dans la voie des médias. Cette nouvelle génération, je la
trouve bien plus intéressante que la littérature française actuelle, celle des
grandes corporations, celle des grands médias. Il y a du nouveau sang en
France, une révolution en devenir, qui ne sait atteindre que l’Internet, et qui
pourtant, a quelque chose à dire, qui est bien plus important, que ce qui est
massivement diffusé. Je parle peut-être pour cette génération, je suis de
l’Internet après tout, je suis de cette génération. Ils m’ont
entendu comme je les entends.
Something is wrong with society, very suspect. Un monde où personne ne nous entend crier. Un monde
perdu, un monde qui court à sa perte. No problem, the next generation
is here, ready to take over. And what a
take over that will be. Du jamais vu, ce sera à la société à s’adapter, à ce
qui s’en vient. La nouvelle ère qui se fout de tout, qui ne connaît rien du
passé ou de l’histoire, mais juste une envie infinie d’exister, de s’exprimer,
de créer quelque chose de concret, de nouveau, de rafraichissant, sans
idéologie aucune. Je n’en puis plus d’attendre que ça survienne.
Il est temps pour
une révolution en France, et certainement une révolution littéraire. Il est
temps de mettre le feu à la Sorbonne, don’t mind me, si la Sorbonne explose, je
vais célébrer. Il est temps de penser, à un renouveau absolu, un oubli absolu
de peu importe ce qui est venu avant. Je n’entends plus rien ! Je ne
connais plus rien ! Je suis juste là, à exister, absolument vide, prêt à
tout recréer, à tout reconquérir, à écrire la destinée de la littérature française
du futur. Quoi ? Comment ? Une académie française ? Jamais entendu
parler, ça n’existe pas, ça n’existe plus !
Je suis là, nous
sommes là, nous sommes prêts, à tout redéfinir, à tout recréer, l’histoire,
l’histoire de la littérature en France. Un vent de renouveau est nécessaire,
une bouffée d’air frais, est essentielle. Des institutions trop vieillies, trop
encrassées dans leur propre histoire, ça n’a rien à voir avec une nouvelle
génération capable de créer quelque chose de nouveau et de différent. Je pisse
sur la Sorbonne et sur l’Académie. Un monde se tient là devant nous, prêt à
être exploré, exploité, à conquérir.
Quoi ? On ne
sait pas écrire ? On ne sait pas s’exprimer ? Nous ne sommes pas
dignes des grands de la littérature française ? Bullshit ! Ceci est
la nouvelle ère, nous écrivons comme nous écrivons, nous nous exprimons comme
nous nous exprimons. C’est la littérature d’aujourd’hui, c’est la littérature
de demain, car vivre à travers les morts, n’est pas une existence, c’est la
mort de la littérature, c’est la mort de tout. Vive l’ignorance ! Si
l’ignorance mène à un renouveau et à une redéfinition absolue !
J’en connais
plusieurs que ce genre de discours va motiver à continuer, et peut-être qu’ils
seront les grands de demain, non seulement en France, mais partout dans le
monde. Sans besoin d’une mère patrie colonisatrice capable d’imposer son art
sur tous les peuples. Être reconnu par ses propres mérites, hors les frontières
de ce monde, un potentiel qui a raison d’être développé et encouragé, et qui
doit croire, absolument, qu’il n’existe aucune frontière à la portée dans le
monde de l’art, l’art français, la littérature française d’une nouvelle
génération en devenir.
Étouffer la
littérature francophone en devenir, c’est tout ce que j’ai connu. C’est fini.
Encourager la nouvelle génération littéraire francophone au-delà toutes les frontières,
est l’avenir. La littérature n’appartient plus à Gallimard ou au Seuil, elle
appartient à l’Internet, sur tous ces sites amateurs, sur tous ces blogs francophones.
C’est ce qui atteint le monde entier. La France a encore un avenir littéraire
dans le monde, si seulement on ne l’étouffait pas avec tant de puissance.
L’avenir ne passe
plus par personne, l’avenir passe par s’exprimer avec force et vigueur partout
ailleurs, au monde entier. Peu importe notre dialecte, notre patois, notre
langue. Communiquer avec le monde entier, est un art, qui s’est perdu en France
voilà longtemps. C’est un art qui s’est retrouvé grâce à l’Internet, et il
n’existe plus aucune limite.
La littérature de
demain, l’éternel de demain, il est partout présent sur le net, partout en
France, partout au Québec, partout dans le monde. J’en suis, la nouvelle
génération, qui sait se faire entendre, sans le besoin des institutions, des
médias, des académies. Une révolution est en devenir, elle va bientôt exploser,
vous n’en n’êtes pas encore conscients, mais nous en sommes tous conscients, et
ça va faire mal, parce que ça va tout remettre en question. Vous avez déjà
perdu le contrôle, vous le savez, vous l’avez déjà reconnu. Ce n’est rien
comparé à ce qui s’en vient.
Je connais un jeune
à Castelnaudary, un autre au Mont St-Michel, impressionnants, ils sont déjà
partis conquérir le monde, et vous n’en avez jamais entendu parler. Ils savent
s’exprimer, dans toutes les langues, à parler de la France, à reconquérir ce
que la France a perdu du monde littéraire dans le monde, et ils savent
atteindre ce monde, ils savent promouvoir cette France. Ils sont connus,
reconnus. Ils font rêver à la France. Vous ne les connaitrez jamais,
reconnaitrez jamais, ils sauront se faire reconnaître sans votre
reconnaissance, car c’est ça la nouvelle génération, et il était grand temps
que cette génération naisse en France, afin de désencrasser le système,
permettre au nouveau de naître et de se faire entendre, car vous n’entendez
plus rien depuis longtemps, à mourir dans les classiques, qu’est-ce que s’en
fout de Paul Claudel ! Qu’il meurt, et qu’on n’en parle plus, jamais !
Et si quelqu’un mentionne encore Honoré de Balzac, Émile Zola ou Choderlos de
Laclos, je vais sortir mon fusil et je vais tirer dans le tas. Ou Céline, Albert
Camus, ou Roland Barthes… alors là, une bombe nucléaire ne suffira pas.
Décrochez !
Décrochez des classiques, il n’y a pas que ça dans le monde ! Le monde, de
toute manière, en dehors de la France, ne reconnait plus ces classiques, car la
France colonisatrice n’a plus le pouvoir d’influencer le monde littéraire. Il
est temps de développer et d’encourager quelque chose de nouveau, de différent.
Ça existe déjà, écoutez, entendez la nouvelle génération, celle que vous avez
trop rapidement jugée ignorante. Elle est votre futur, elle est tout ce qui
existe en France de toute manière, elle est ce qui vous sauvera.
Bienvenue dans le
nouveau millénaire, ravalez votre dignité, vos préjugés, vos classiques. Ils
sont morts. Et quelque chose de nouveau, de différent, devra émerger tôt ou
tard de la France, parce que la France est loin d’être morte, et elle a un rôle
crucial à jouer en ce monde.
La France doit
renaître, la France va renaître d’une manière ou d’une autre, avec ou sans
votre appui inconditionnel. Pourquoi se battre pour la langue française dans le
monde, si cette langue ne s’en va nulle part, si elle se meurt dans des
classiques oubliés, incapable de reconnaître la nouvelle génération ?
J’ai appris le
latin, j’ai appris le français, des langues mortes, right ? Yeah, yeah, dead languages. Oh, but I can speak
those languages! Isn’t that wonderful? J’en ai rencontré plusieurs
à New York s’exprimant ainsi. Pourquoi ils se sont donnés
la peine d’apprendre le français, Dieu seul le sait. Mais je ne vois pas
pourquoi la nouvelle génération newyorkaise voudra apprendre le français.
Vous n’avez aucune
idée de ce dont je parle. C’est triste. Well,
let’s speak English then, someone will understand us then, someone will hear us,
since no one anywhere in France can hear anything anymore. La France se meurt, elle ne sait pas pourquoi. Oh, mais
nous savons pourquoi, mais nous sommes incapables de nous faire entendre. La
France est incapable de se renouveler, d’être originale. Que faire ? Bonne
question.
Peut-être que la
France a raison de mourir. Peut-être que c’est sa destinée. Mais nous sommes
fiers de la France, nous sommes fiers d’être Français, nous voulons une France
forte en ce monde, une force capable de rivaliser les États-Unis dans le monde.
Eh bien, sachons reconnaître et apprécier la nouvelle génération, car elle
seule, dans toute son ignorance, saura sauver la France, sans être une vulgaire
copie américaine ou européenne. Il existe un renouveau, il suffit de vouloir le
voir et de savoir le reconnaître.
8 Juin 2008
Parfois la vie
semble si simple, seulement après avoir semblée si compliquée. Soudainement,
tout fait sens, on trouve une raison d’exister, à travers une compréhension de
tout ce qui est, de tout ce qui existe. C’est comme je sens cette nuit. Avec un
désir infini de vivre et d’expérimenter tout ce qui existe, tout ce qui a été
inventé, tout ce qui a été créé. Je n’ai jamais eu le temps de terminer
Versailles, quelle honte ! Quel constat de mon incapacité à accomplir quoi
que ce soit.
Je me souviens tant
de choses, tant d’événements extraordinaires. Comme lorsque je prenais le RER
pour atteindre la Sorbonne. Je ne crois pas jamais pouvoir exprimer l’effet
qu’en tel événement a pu avoir sur mon existence. C’est comme si tout le reste,
était secondaire. Je suis loin de tout ça, d’une telle révolution, dans ma vie.
Paris a été mon existence, l’instant d’un moment. Paris a été tout le pourquoi
j’existe, ma seule raison d’exister, tellement que je ne croyais pas que Paris
existait, à moins que je n’y sois. Paris a donc existé pendant une bonne année
en tout. Et maintenant, Paris n’existe plus, et je me demande si moi-même
j’existe.
Plus je réfléchis,
plus je ne vois ce monde exister qu’en tant que monde virtuel. Cette pensée
n’est pas aussi inquiétante, que la pensée que je puisse être le seul auteur
francophone à le penser. Je ne puis le confirmer, mais sans doute d’autres
auteurs en d’autres langues le pensent. En français ? Non. Les grands
penseurs francophones sont tous morts, et encore, aucun d’eux n’ont été aussi
extrémistes que je ne le suis. Je suppose que ça fait de moi un malade mental,
qui ne touche plus à la réalité, qui ne touche plus par terre.
J’ai des idées
folles, je crois en mes idées folles, je suis fou. Je suis aussi le vent de
renouveau tant nécessaire à la culture francophone, parce que ça fait longtemps
que l’on attendait un auteur francophone incompréhensible. C’est une sorte de
philosophie nouvelle, inattendue, vieille comme le temps.
Oui, je l’ai
cherché, je l’ai voulu, je l’ai construit, cet univers. Mais je n’avais pas le
choix, c’est moi, c’est tout ce que je suis, un être hors de ce monde. Ce n’est
pas un accident si je suis ignorant de qui gouverne la France ou le Québec ou
le Canada. Ces futilités ne sauraient qu’anéantir qui je suis et ce que
j’écris. Je n’ai aucune passion pour rien en ce monde. Je ne connais rien de ce
monde, et non plus veuille-je connaître quoi que ce soit.
Je parle dans le
vide, libre comme l’air, comme si je n’avais jamais existé, déconnecté de tout.
J’en suis fier.
25 Juin 2008
J’étais non pas
déprimé ce soir, plutôt vide, indifférent à tout, comme si l’existence
n’existait pas. Je n’avais aucune idée en tête, aucune envie de faire quoi que
ce soit. Pourtant ce n’était pas la fatigue, et fatigué, je le suis depuis des
semaines. Mais j’ai bien dormi cette semaine, pas vraiment, mais mieux que
d’habitude.
Un verre de gin et
tonic m’a remis sur pied, m’a donné une certaine direction et une raison
d’exister. Puis j’ai écouté Danceteria d’Indochine, et je suis revenu à la vie.
Je ne puis dire que
l’inspiration est venue cependant, je suis comme dans un down après avoir écrit
tous ces articles sur les politiques américaines, c’est sans doute ce qui a
mangé toute mon énergie. Ces lecteurs Américains qui ont lu mes articles
pratiquement extrémistes, sont sans doute convaincus que je suis un fou
passionné pour des valeurs socialistes ou anti-George Bush, mais finalement
tout ça me laisse vraiment ni chaud ni froid. Je m’en fous éperdument.
Comment pourrais-je
vraiment m’inquiéter à propos de toutes ces choses, comme une assurance
médicale à la grandeur des États-Unis, ou qu’il existe 37 millions de pauvres
dans ce pays ? Ça me passe 20 pieds au-dessus de la tête. Et pourtant, à
avoir lu ces articles, on aurait pu croire avoir affaire à un malade mental qui
se bat pour la survie de la planète, alors que la planète, je m’en fous.
Je n’ai aucune idée
de la politique, ni en France, ni au Canada, ni en Angleterre. Alors, que
pourrais-je savoir des États-Unis ? Et pourtant j’ai beaucoup lu sur le
sujet, suffisamment pour, une fois saoul, écrire ces articles extrémistes.
Bizarre.
C’était sans doute
une phase que je traversais, et ce soir je me sentais justement comme si j’étais
prêt à passer à autre chose. Au diable Bush et Barack Obama, et le sort des
Américains qui semble être désespéré en ce moment. J’ai bien vu que mes
articles ont été lus, qu’ils ont influencés bien d’autres auteurs libéraux sur
ces sites d’articles de gauche, et pourtant, je n’ai aucune passion pour ces
choses.
Et sans doute,
d’avoir ajouté tous ces articles à mon livre Destructivism est une erreur, car
ce livre se doit d’être plutôt éternel, et toute cette politique américaine
n’est qu’éphémère. Alors après les élections, je vais faire sauter bien des
passages et des chapitres de ce livre. Il reviendra à ce qu’il était, à ce
qu’il doit être. Pour l’instant, ça m’apporte énormément de visiteurs, et c’est
peut-être finalement ma seule motivation a avoir écrit
ces articles. Comme c’est triste. J’ai écrit exactement ce qu’ils voulaient
entendre, aussi bien dire que cet exercice d’écrire des articles politiques n’a
été que de la prostitution littéraire. Pas de quoi être fier. J’enlèverai ça de
mon livre bientôt, et replacerai ces articles ailleurs sur mon site anglophone,
où tout le monde oubliera ça rapidement.
Pourtant c’est une
lecture intéressante, mais je les ai relus si souvent, j’en ai fait une
surdose. Voilà sans doute pourquoi je dois maintenant passer à autre chose.
J’étais devenu obsédé, tous les jours je cherchais partout sur le net tous les
sites qui avaient reproduits mes articles, subissant un buzz impressionnant
quand un site important m’avait en entête sur leur index, quelle vanité. Heureusement
j’ai vite compris que ce buzz ne dure pas, il est insuffisant pour me motiver à
continuer à écrire ces articles.
Je dois bien avoir
autre chose à écrire, c’était justement ce que je me demandais ce soir. Est-ce
que j’ai encore la motivation à écrire autre chose ? Non. Pas pour le
moment en tout cas. L’inspiration viendra peut-être bientôt.
Je n’ai même pas
envie de terminer la dernière histoire d’Anna Maria, je vais la faire sauter et
ce livre sera terminé pour de bon. J’ai pas envie de
terminer ou retravailler Changing Your Future, je vais effacer le chapitre sur
les Rosicruciens, et ce livre aussi sera considéré terminé. Quand enfin je
pourrai considérer ces livres terminés, je pourrai me concentrer sur un nouveau
livre. Ce sont ces livres dont je n’ai plus d’inspiration, ou du moins je ne
suis plus motivé à continuer, qui m’arrêtent pour entreprendre de nouveaux
projets, et pourtant ces livres sont terminés. Ce week-end je vais mettre un
vrai point final à ces deux livres en chantier. C’est
pas comme s’ils allaient être publiés de toute manière, je n’ai pas la
motivation ou le courage de soumettre ces livres aux éditeurs ou aux agents. Je
ne le ferai pas, alors… aussi bien passer à autre chose. Mais quoi ?
Je n’ai jamais
écrit deux fois la même chose, d’un livre à l’autre, ça a toujours été fort
différent. Je me suis rendu compte avec le temps que cette différence est
souvent pas si évidente pour le lecteur, alors que pour moi elle est très
différente. Bref, ce n’est pas important. Ma poésie sombre peut-être a toujours
été similaire, et bien sûr mes blogs. Mais les autres livres, ils sont
différents, c’est motivant d’essayer de nouvelles choses. Juste pour me prouver
que je suis capable. Sans doute ces articles politiques, c’était ça aussi, écrire
quelque chose de nouveau et voir jusqu’où je puis me rendre dans ce style, ou
ce genre littéraire.
Il existe quelques
genres que je n’ai pas encore vraiment écrits. Un roman banal à l’eau de rose,
les émotions humaines pures dans une saga ou une sorte de dynastie, famille
après famille, génération après génération. Un roman plat, sans science
fiction, sans paranormal, sans bizarrerie.
Un roman de science
fiction qui créé un univers du futur fort complexe est aussi une bonne idée.
Mais ça je l’ai fait, avec cet auteur Américain. Et cette collaboration m’a
fort coutée, car ce livre que nous avons écrit ensemble, The Structure,
personne ne le verra jamais. Il a si peur que
quelqu’un nous vole nos idées, ce roman de science fiction ne sortira jamais de
nos tiroirs. Les collaborations, c’est fini, jamais plus. Quelle perte de temps
et d’énergie. Triste, si on l’avait fini, ce livre, ce serait un de mes
meilleurs. C’est-à-dire, si ça dépendait seulement de moi, ce livre serait
terminé, et il serait en ligne sur mon site. Mais ça ne dépend pas de moi,
alors c’est une perte absolue de créativité.
Quoi écrire, donc ? Je n’ai aucune
motivation, aucune inspiration. De toute manière, je ne veux pas écrire quelque
chose qui ne me motive pas, ou qui deviendra rapidement un fardeau. Faut que je
sois motivé, faut que ce soit un besoin pour moi d’écrire un tel livre.
J’imagine que ce besoin viendra de lui-même éventuellement, et alors je ne dois
pas m’inquiéter ou trop me forcer. Mais y réfléchir est certainement une première
chose à faire.
J’ai toujours en
tête l’écriture d’une pièce de théâtre géniale. Le théâtre est tellement
ennuyant et limité, certainement je pourrais trouver le moyen de changer tout
ça ? Écrire une pièce de théâtre que j’aimerais vraiment aller voir ?
Quelque chose d’impressionnant ? Qui frappe en plein visage ? Un
délire de tous les sens ? Une sorte de parodie ou satire extrême,
peut-être, dans le style Team America, Police du monde ? Une satire du
monde dans lequel on vit serait peut-être une idée intéressante, un peu plus
philosophique cependant, ou du moins axée sur ma crise existentielle. Non, ça
ne me motive pas trop.
Créer toute une
mythologie serait une idée à la grandeur de mes prétentions littéraires. Et
comme ça devrait être comme une certaine poésie en prose, le français serait
plus adéquat que l’anglais, dans mon cas. C’est peut-être ce que j’ai tenté de
faire avec La Révolution, un de mes premiers livres. Mais si c’était ce que je
cherchais à faire alors, je pourrais certainement aujourd’hui créer quelque
chose de plus important ou grandiose. C’est un opéra qu’il me faut
écrire !
Et maintenant, il
est temps que j’aille dormir, avant que je n’aille m’acheter un fusil.
L’inspiration viendra…
En tout cas,
dernièrement j’ai écrit ça, en anglais, et c’est certes différent (je devais le
traduire en français, mais maintenant je trouve que ce n’est plus nécessaire) :
http://www.lemarginal.com/plurisculptures.htm
Je pense qu’il y
avait autre chose que je désirais dire cette nuit. C’est que je suis perdu, je
suis comme mort, et si cette routine au travail, et cette routine de cette vie,
continuent encore trop longtemps, vraiment, je ne réponds plus de mes actes.
J’ignore combien de
temps je vais tenir avant d’exploser. Cette inaction, cette terrible vie
misérable où rien d’intéressant ne survient, sans avoir au moins l’impression
d’avoir une certaine liberté, plutôt qu’un prisonnier de son emploi et de sa
douce moitié, et aucune motivation à même sortir dehors… quelque chose va
survenir, je le sens, et ça va pas être beau. Vraiment, si c’est ça la vie, et
ça a toujours été ça la vie, franchement, c’est plate à mourir.
J’ai envie
d’exploser, d’écrire des choses explosives, et c’est ce que j’ai fait avec ces
articles, mais je me rends compte que c’est insuffisant, on ne peut pas que
vivre dans un monde d’écriture, que dans des idées et des concepts, un monde
virtuel, il faut aussi vivre, et vivre me manque !
Je n’en peux plus
d’aller au travail et de confronter ces bitches, me contenir pour ne pas
exploser et les envoyer chier, et démissionner. Prétendre à longueur de journée
que je n’existe pas, que je suis un automate, et retourner à l’appartement,
craignant l’arrivé du monstre, qui encore ce soir était d’une humeur
massacrante. Et rencontrer sa mère sur l’heure du midi, tous les jours, parler de la pluie et du beau temps, alors que son monde
intérieur est en un état de décomposition avancé parce que son mari vient de
mourir. Et aucune conversation intéressante, jamais, ni au travail, ni à la
maison, ni au pub le vendredi soir avec les collègues.
On ne peut que se
construire un monde intérieur sans issue. S’échapper à travers une imagination
si limitée, incapable de se sortir de cette réalité. Non, ne me le demandez
pas, je le dirai, cette vie ne vaut pas la peine d’être vécue. Je ne sais pas,
je pourrais visiter la Chine en ce moment, rencontrer des Russes en Allemagne,
me promener de village français en village français à regarder l’horizon et à
repenser l’univers entier. Tant de choses pourraient survenir aujourd’hui, et
rien ne survient. Partout ailleurs je pourrais être, vivre, avoir une certaine
passion d’exister, je n’ai même pas trouvé ça à Los Angeles, c’est tout dire
combien c’est sans espoir.
Il existait un
temps où au moins vendredi soir était un moment qui valait la peine d’être
attendu. Maintenant même mes week-ends sont d’une médiocrité à tout casser, au
point où être à la maison et attendre le retour au travail, ou être au travail
à attendre le retour à la maison, me laisse tout à fait indifférent, c’est
du pareil au même, je ne ressens plus cette existence.
Alors comment
écrire quoi que ce soit dans ces conditions. Comment se passionner pour quoi
que ce soit. La politique ? Non. La littérature, le théâtre ? Non.
Rien, plus rien ne m’intéresse. C’est comme si je me sentais au-dessus de tout,
incapable de m’intéresser à quoi que ce soit. Je n’écoute plus la télévision.
Je ne lis plus rien sans me forcer. Je n’écris plus de fiction sans m’obliger.
Je ne vie plus sans m’arracher de mon monde imaginaire, qui n’est devenu qu’une
pâle comparaison de ce monde insipide. Et parfois, ça m’enrage, et j’ai besoin
de me défouler.
Ce qui m’agresse ne
sont pas les injustices de ce monde, l’idiotie de ce monde, c’est plutôt que
lorsque les distractions ne sont plus convaincantes, que le lavage de cerveau
est terminé et que plus rien ne nous obnubile, alors, il ne reste plus rien. Et
cette vie, c’était ça, et rien d’autre. Une vie si simple, si petite, si
insignifiante, sans but aucun, alors qu’il me semble que ça pourrait être tout
autrement, que ça devrait être tout autrement, et que je sois incapable de voir
plus loin, de comprendre plus loin, de trouver les solutions, d’expliquer tout
ça. Ou même trouver une motivation à cette existence, au moins être heureux, et
même ça j’en suis incapable.
Je suis
condamné à vivre une vie d’enfer.
27 Juin 2008
Cette entrée en
sera toute une. Un, je suis saoul. Deux, je suis écœuré de tous ceux qui
m’entourent, trois, je n’ai aucun autre livre en chantier dans lequel me
défouler ou traduire cette rage en quelque chose de créatif.
Je suis enragé, je
suis hors de moi, et pourtant, il serait bien difficile d’expliquer pourquoi
sans ressortir à une certaine finesse de la pensée. Parce que lorsque je suis
enragé, il existe des raisons, et je les identifie à chaque fois. Nul besoin de
devenir extrémiste sans être capable d’expliquer pourquoi, les origines d’un
tel événement capable de déteindre sur tous les autres, jusqu’à ce que tout
dans notre vie soit tout à fait détruit, sans que personne ne puisse jamais
expliquer pourquoi.
Ce soir j’écoute
Type O Negative, October Rust, et sans doute Nine Inch Nails et Front 242 plus
tard. J’ai besoin de quelque chose de plus heavy qu’à l’habitude, Tory Amos
just won’t do. Et la question est, pourquoi suis-je si enragé ?
Un psychologue ce
soir serait bien perdu, à moins que je ne lui explique le pourquoi de toute
cette rage accumulée, et pourquoi ce soir elle a explosé. Elle explose ici,
j’ai su me retenir au pub, je suis parti exactement avant de paniquer, et
maintenant je suis libre de régurgiter ici, hopefully, sans conséquence.
Qui êtes-vous de
toute manière, et quelle influence si minime avez-vous sur ma vie… exactement,
aucune. You’re not my boss, to dictate to me what I should say. You will never be, je vous emmerde, pour cette opinion si
petite que j’ai de vous, qui êtes si insignifiants, je vous dare de me dire ce
qui est bien et ce qui ne l’est pas, je suis seul maître de mon univers, de ma
destinée. Aussi libre que je le veux, d’être si hors de ce monde.
Avant je ne voyais
pas le but d’écrire en français, maintenant je comprends qu’il y a un but,
personne d’autre que moi parle ainsi en français, personne. Si je ne parle pas
en français, personne ne parle. Dieu seul sait de qui ils parlent, en français,
ça ne concerne personne.
Le rejet d’autrui
est encore ce qui me motive ce soir. Le rejet concret de deux idiots
hétérosexuels incapables de se trouver une blonde, sans doute encore vierge,
que j’ai tenté stupidement de remonter le moral, en leur faisant comprendre
subtilement qu’ils sont désirables et qu’ils valent quelque chose, et que ces
filles qu’ils désirent sont tout simplement aveugles.
Ils sont maintenant
complètement aliénés, ils m’ignorent, et ce soir ils m’ont confirmé pourquoi
ils ne me parlaient plus, parce que je les désire sexuellement, selon eux.
C’est très ironique,
parce que l’un est très gros, et l’autre est très maigre, et Chinois. Non, je
ne les désire pas du tout, et ma façon de les encourager, de leur faire
comprendre que ce n’était pas sans espoir et qu’un jour ils rencontreront une
folle capable d’apprécier leurs qualités cachées qui n’existent pas, se
présentera, cette tentative backfired.
Sans doute j’aurais
pu passer par-dessus ça facilement, mais voyez-vous, la nuit dernière je l’ai
passée dans le Parc Osterley, encore une fois, à tenter d’éviter le monstre
avec lequel je vie. Il est encore arrivé saoul de son travail, encore d’une
humeur massacrante, à m’appeler fucking cunt, et à répéter au perroquet fuck
you, et j’en avais assez, je l’ai poussé sur la porte d’entrée, et il s’est
immédiatement lamenté qu’il devait se rendre à l’hôpital, et c’était tout de la
frime. Oui, je suis enragé ! Me dire bonjour en ce moment, est une
mauvaise idée, je pourrais bien sortir un fusil de ma poche et vous le faire
exploser au visage, c’est là où j’en suis.
Au pub, je me suis
dit, mange vite, pars vite, oublie ces imbéciles, plus jamais ne va prendre un
verre avec les collègues du travail. Étrangement, ce qui a fait déborder le
vase, est une conversation à propos des Francs-Maçons. Ça dégénérait.
Qu’espérer d’autres avec des humains d’un quotient intellectuel d’un point sur
200. Lorsque j’ai entendu que les Francs-Maçons ne font rien d’autres que
d’aider et de donner de l’argent à des charités, c’est le moment où j’ai
compris toute l’ignorance et la limite même de réfléchir de ces cons avec qui
je passe le clair de mes loisirs en dehors du travail, c’est le moment où j’ai
décidé de crisser mon camp, et de prendre la décision que plus jamais je ne
vais aller boire avec les imbéciles du travail. C’est déjà bien assez de passer
50 heures avec eux durant la semaine. Et je me sens déjà un peu plus libéré, de
quelque chose d’autre dont il fallait vraiment me libérer.
J’accepte une
certaine ignorance chez autrui, mais il existe une limite à un certain degré d’ignorance
que je suis prêt à accepter, et une ignorance absolue de tout, mon Dieu,
vraiment, qu’est-ce que je fais ici ? Surtout une ignorance doublée d’une
stupidité incontrôlée, sans aucun désir d’apprendre ou de comprendre quoi que
ce soit. Aucune curiosité, mais encore, avec une certitude absolue de tout
connaître.
Merde ! Je
suis tout à fait ignorant, je suis le premier à l’admettre, et encore, j’ai lu
une centaine de livres, des milliers d’articles et d’entrées dans les
encyclopédies, et j’ai cette curiosité d’apprendre, d’en connaître davantage.
Est-ce trop demander de partager ma vie avec des gens le moindrement
similaire ? Et non des sots absolus qui se permettent en plus de me juger
moi et mes actions, sans rien comprendre de mes motivations ?
Je me suis lamenté
auparavant de ces Français trop cultivés, qui connaissaient tout, qui avaient
tout lu, et qui avaient une opinion formée sur tout, et d’une prétention à
tout casser. Mais en ce moment, je donnerais n’importe quoi pour me retrouver à
Paris à discuter avec des gens qui possèdent au moins un cerveau et qui savent
l’utiliser à bon escient. Je demande juste une bonne balance, entre un pur
intellectuel à qui on ne peut faire entendre raison, et un imbécile absolu
ignorant de tout. Tous deux pensent tout savoir, pensent avoir tout compris de
l’univers et de la place et le but de l’humain dans cet univers, et tous deux
sont complètement hors de ce monde.
Les Français sont
trop intellectuels pour moi, les Anglais sont trop ignorants et imbéciles pour
moi, sans doute my haven est au Québec. C’est là sans doute où une certaine
balance existe, une raison. De ce point de vue, certes, je suis Québécois,
jusqu’au bout. On ne peut nier qui l’on est et d’où l’on vient, on ne change
pas sa nature, malheureusement. Mais parfois, ça a
certains avantages, ça garde une mise à terre si nécessaire pour éviter une
électrocution quelconque du cerveau. Les courts-circuits dans le cerveau en
France, c’est courant, en Angleterre ça n’existe pas. Au Québec ça arrive
rarement, nous avons les deux pieds sur terre. Nous ne pensons pas tout savoir,
nous en savons assez, et nous sommes désireux et curieux d’en apprendre
davantage. Je suppose que nous sommes nés de ce mélange entre la France si
illuminée, et de l’Angleterre si éteinte.
Et pourtant, les grandes
inventions qui ont révolutionné ce monde, elles viennent de l’Angleterre, et
non de la France. Que penser de tout ceci ? Vaut mieux ne pas y penser. Pendant
que les Français intellectualisaient ce monde, les Anglais l’ont conceptualisé
et l’ont créé. Alors, peut-être qu’une ignorance absolue de tout, et une
incapacité d’apprendre et de réfléchir sur quoi que ce soit, est la clé vers
l’illumination et la modernité. Ou alors, savoir reconnaître qu’il faille
investir dans les projets de ceux capables non seulement de penser, mais aussi
de créer des projets d’envergures révolutionnaires, est quelque chose que
l’Angleterre a compris voilà des centaines d’années, alors qu’en France, nous
en sommes encore à penser, à réfléchir, à s’intellectualiser jusqu’à ce que
mort s’ensuive. Voilà pourquoi la France a eu la Révolution Française, toute
intellectuelle, une bataille d’idées politiques et idéologiques, alors qu’en
Angleterre nous avons encore une Reine, mais une Révolution Industrielle encore
d’actualité aujourd’hui, parce que l’Angleterre est encore à la fine pointe de
toute technologie.
Pendant ce temps le
Québec patauge encore dans sa merde politique, à l’infini. Les intellectuels au
Québec, ça manque. Parce que les seuls intellectuels que nous avons, ils sont
politiques, alors ce ne sont pas des intellectuels, ou alors ils n’ont pas le
choix de se perdre vers des fins sans importance. Au moins le Québec est
beaucoup plus comme l’Angleterre, et d’un point de vue ingénierie, industriel, création
technologique, c’est significatif, beaucoup plus qu’en France.
On se demande
comment les Français ont su arrêter de tout intellectualiser, et de construire
la fusée Ariane. Je suis impressionné. Mais il faut aller plus loin, il faut
rivaliser les Américains, annuler leur suprématie sur l’univers. Et s’il faut
anéantir l’univers entier dans ce processus, tant pis, c’est une juste cause. Get that
Grand Collisionneur Hadronique working, now ! And
do not depend on American technology, please !
They are useless, suspiciously uselessly suspect. Get a brain, this is a no
brainer.
Just one name: Pier Oddone, Deputy Director of
Lawrence Berkeley National Laboratory. Just make sure this man never works
again. He is a sold man, to whom, it does not matter. Just annihilate him, as
someone with no credibility whatsoever, who lies through his teeth, and who
should never work again. Patriotism has its limits, which should have no
bearing on science and the truth about this universe.
La science
ne peut pas être politique. Le jour où la science devient politique, la
vérité et l’avenir de l’humanité sont perdus. Remember those words. Get
them translated, it is worth it, because they stand against what you stand for,
and what I know deep down you must stand for. Don’t be a fuck head, a sucker
for people you give no shit about. Act, don’t dance a
dance which convinces no one. It is of poor taste, for someone like you. We all know the truth.
Je peux à peine
imaginer avoir eu une telle conversation ce soir avec mes collègues du travail,
down the pub. Et donc, je peux à peine imaginer que vous compreniez ce que je
radote ici. Je suis seul en ce monde. But do not
worry, it will reach son destinataire, and it might even make a difference en ce monde. I know how
this works, à la seconde où je mettrai ça en ligne. So simple, tellement
simple, d’influencer ce monde. Je suis d’un cynisme à tout casser, je ne me
demande pas pourquoi.
Je suis déjà sous
surveillance, des Vans en face de mon appartement à Londres, elles changent tous
les jours. Que font-elles là ? Elles écoutent mes conversations
insignifiantes ? Elles m’espionnent au cas où je deviendrais fou aliéné
mental et que je déciderais de faire exploser le bâtiment ? Je n’ai jamais
rien dit de si important, de si extrémiste, pour que ça vaille la peine de me
mettre sous surveillance.
C’est
pas comme si demain matin j’allais monter une révolution, ou la semence d’une
guerre civile. Je suis seul à me débattre dans ma tête. Personne ne m’a jamais
écouté ou entendu. Quelle perte de temps, d’énergie et d’argent. Mon téléphone
fait plein de bruits bizarres, je ne suis pas dupe, au téléphone je ne parle
que de la pluie et du beau temps. Rien n’est laissé au hasard en ce monde, on
se demande ce qui se prépare vraiment, pour mériter qu’un nobody comme moi
nécessite autant d’attention. It will be huge ! It must be.
Chaque fois que
j’écris un article politique et que c’est publié sur le web, mon ordinateur
subit des attaques infinies, et j’ignore si mon pare-feu est suffisant pour rebuter
ces attaques. Pourtant je n’ai rien à cacher, n’importe qui peut venir ici et
utiliser mon ordinateur, et regarder ce qu’il contient. Tout ce qui est
d’importance est immédiatement mis en ligne pour tout le monde. You
could not possibly stop me on anything else unrelated to who I am. I am no
pedophile, I am no criminal, I am just an ordinary
citizen, doing what every citizen is allowed to do. Get that under your bonnet
and move on, je ne vaux pas la peine d’une telle
surveillance, I’m getting tired of it. J’ai
juste dit que George W. Bush était un tyran et qu’il construisait un
dictatorship, et que l’Angleterre était un Police State qui pourrait facilement
devenir un dictatorship. Ce sont des faits, c’est pas
comme si j’en inventais, ou que j’étais un danger pour la société, à affirmer
ces choses.
Merde, j’aurais dû
m’en tenir à ne parler de rien. Mais même lorsque je ne parlais de rien,
j’étais déjà une cible et sous surveillance, à cause du titre de mon site
littéraire, qui enfin, n’avait rien à voir avec rien, sauf une admiration mal
placée pour Antonin Artaud, quelle idiotie. Ils ont fait de moi ce que je suis
devenu, ils ne m’ont pas laissé le choix. These people have got to go, this
should not happen, je ne devrais pas être sous surveillance dans cette société
dite libre, avec une certaine liberté de dire ce qui doit être dit, ce que tout
le monde devrait pouvoir dire, sans avoir peur des conséquences.
I will
not be intimidated. Think, read what’s out there, think twice, I am no threat
to anyone, I am no threat to you. I am all about freedom, the freedom to think
and say whatever is on one’s mind. That’s all. What you are doing is wrong,
unwarranted, against the unwritten constitution. I hope you realise that, and
see it as a futile exercise. Because if this goes any further, beyond what it
is, it will develop into something much more serious, and at that point, it
will have nothing to do with me, but everything to do with what you are doing,
which is against the law. You will bring your own downfall, I’m telling you. I
am of no interest to anyone, I do not influence anyone
upon anything. I am a nobody, I do not deserve that much attention, I am no threat to anyone. Move along to more serious threats!
Je ne crois pas
pouvoir dire quoi que ce soit d’autre ce soir. Ce monde a changé. On ne peut
plus déblatérer sur les futilités de l’existence. Maintenant il fait se battre
contre une force qui élimine tout le reste. Un psychologue n’aura pas la chance
de décortiquer ce qui se passe dans ma tête ce soir, c’est maintenant censuré,
pour l’éternité. Je ne suis plus libre de parler de futilités, je ne puis
maintenant que dénoncer cet État qui m’espionne et qui semble ramasser des
évidences contre moi qui, tout simplement, n’existent pas. Ma vie est plate à mourir,
j’aimerais qu’elle soit plus intéressante, mais dans ces conditions, c’est
impossible.
Londres n’est plus
un endroit où il fait bon vivre. Ni l’Amérique. Pourrais-je demander l’asile en
France ? Les convaincre que je suis un réfugié du Canada ? Ce me
semble être le seul moyen pour moi de vivre en France. Think ! Il doit
bien y avoir un moyen pour un Québécois de vivre légalement en France ? Je
suis à deux doigts de décrisser pour la France, y vivre illégalement. La
prochaine crise de mon chum, et ça y est, je fais mes bagages, je me rends à
Waterloo, je pars pour la France, and I go forever underground. Qui donc est le
Président Français ? Je n’en ai aucune idée. I am no
threat to France. Not yet anyway… but let me go underground, and I’ll see what I
can do, I’ll see what I have to say! Mes
ancêtres sont de Chartres, I own that damn cathedral! Let me in, you bastards!
13 Août 2008
Chaque fois que
quelqu’un me contacte et me parle de 3615 Ma Vie, je me souviens que ce journal
existe, et soudainement je suis motivé à écrire ici. Cette fois, mon oncle m’a
écrit, un de mes oncles, j’en ai 12 du côté de mon père (et quatre tantes),
tous mariés, multiplions, ma famille directe doit atteindre 500 maintenant,
tous vivants sauf les grands parents. Je n’en connais plus aucun.
J’ai 500 cousins et
cousines et j’ignore qui ils sont, ce qu’ils font. Si j’étais riche, je me
proposerais de les visiter tous, un par un. Et je leur donnerais tous autant
d’argent qu’ils en auraient besoin pour réaliser leurs rêves. Je commencerais
par ceux que j’ai déjà rencontrés alors que j’étais jeune, alors que l’on
fêtait la noël chez ma grand-mère. Ils doivent tous
être désespérés à l’heure actuelle, la plupart sont ingénieurs, autant dire
qu’ils se meurent tous dans la pauvreté, comme moi.
J’ai donc au moins
un oncle dans cette famille de 500 qui va soudainement peut-être lire ce
journal (peut-être). J’ai au moins la confirmation que mon père lit ce journal,
discrètement, à mon insu, de très loin au-delà l’océan Atlantique. Mon oncle
m’a écrit pour me dire que mon père m’aimait (ce que je sais déjà très bien),
qu’il me lisait, et qu’il s’inquiétait que je me suicide, genre, ce soir
(pourquoi pas ce soir).
Salut papa! Je
t’aime aussi! Je savais pas que tu lisais ça! Eh bien,
parlons, puisque tu me lies, et que tu sembles être incapable de prendre le
téléphone pour m’appeler, et me demander pourquoi j’ai envie de me suicider, et
aussi, pour me dire de ne pas le faire.
Il n’est pas rare
que la communication entre un père et un fils n’existe pas, surtout lorsque le
fils est homosexuel. La plupart du temps, la première crise est la dernière,
après ça, c’est comme si le père n’avait jamais eu de fils, c’est comme si le
fils n’avait jamais eu de père. Le fils est alors né de l’air, l’air de rien,
apparu comme si rien n’avait jamais été.
C’est connu, la
plupart des homosexuels sont des enfants de rois et de reines, des princes et
des princesses, abandonnés à leur naissance (selon Freud). Et ces fils homosexuels,
ont toujours désiré leur père sexuellement, et ces filles, leur mère (selon
Freud), ça s’appelle le complexe d’Œdipe inversé. Voilà, mon père vient de
décrocher. Il ne lira certainement plus 3615 Ma Vie! Mon Dieu, c’est trop
facile. Je pense qu’il va encore lire ceci, avec plus de détermination que
jamais.
Est-ce que Freud
avait raison? Est-ce que je désirais mon père sexuellement? Je ne crois pas.
Par exemple, je ne me suis jamais masturbé en pensant à mon père. Je
n’hésiterais pas à l’avouer si c’était le cas, et donc, Freud avait peut-être
tort dans mon cas, ou alors c’est vraiment dans le subconscient.
Pourtant mon père
était bel homme, toutes les femmes étaient après lui, et il en a certes
profité. Bien fait pour lui, quelle horreur ce serait s’il s’était empêché
alors que les circonstances étaient au rendez-vous. Si j’avais été mon père, je
ne crois pas que j’aurais agi différemment, peu importe ma femme et mes
enfants. Aujourd’hui, ces regrets seraient justement d’avoir manqué ces
occasions, ces opportunités. J’ai suffisamment vécu pour comprendre ça.
Mes parents n’ont
jamais été prudes, je les ai souvent vu nus. Et je
crois que c’est normal, ils n’ont pas changé leurs habitudes avec la venue de
leurs enfants, non plus auraient-ils dû. Ma sœur et moi, nous les avons souvent
entendus faire l’amour, prenant un bain ensemble avant et après le sexe,
marchant nus de la chambre à la salle de bain.
J’imagine mon père
en panique absolue à lire ça! Ça me fait rire. Je suis déjà saoul, vous voyez.
C’est ce que j’ai dû expliquer à mon oncle, qu’il dise à mon père que je
n’avais aucune intention de me suicider. Et que si une soirée ou deux par année
j’ai des idées suicidaires, il ne faut pas s’inquiéter, le lendemain matin je
me réveille à jeun, et c’est un nouveau jour qui s’offre à moi, où l’idée du
suicide n’existe pas. Pauvre papa, que c’est inutile de s’inquiéter de ces
choses. Je ne raconte même pas la vérité, la moitié du temps. Parce que la
vérité, la réalité, est si vide et si insipide, que personne ne pourrait en
écrire un journal intéressant.
Vais-je commencer à
me censurer parce que mon père lit ce journal? Vais-je commencer à me nuancer,
parce que mon oncle lit ce journal? Est-ce que je vais arrêter d’écrire parce
que le gouvernement intercepte et lit et décortique chacune de mes lignes? Non.
Je dois écrire ce que je dois écrire, ce que j’ai besoin d’écrire, et il
importe peu qui me lit, qui me juge, qui s’inquiète et qui s’en fout.
Mon père est
chanceux. Il n’a jamais rien accompli de si grandiose ou d’important, que je devienne
un fils qui ne parle que de lui. Sa vie a été si ordinaire, je la résume en
quelques mots : mon père était ingénieur civil. Après, je n’ai plus rien à
dire.
Michel Tremblay en
a dit des pages et des pages, et des livres et des livres, sur sa famille! Les
condamnant à chaque ligne. Lisez « Le Vrai Monde? ». Au moins, je
n’ai rien à dire sur ma famille, rien d’important qui vaille que j’en parle. Ma
sœur est ingénieure mécanique. Ma mère s’occupe de vieux. C’est tout, voilà
tout ce que j’ai à dire de ma famille.
Non pas que ma vie
soit si intéressante à comparer. Ma vie n’est pas finie. Je serai peut-être
encore Président du Canada (après l’annexe aux États-Unis), avant mon
beau-frère, qui joue encore dans les bas-fonds du monde de la politique. Si
j’étais comme lui, je serais déjà Premier Ministre, avec seulement quelques
meurtres à mon actif. Je serais certes un tyran avec un cœur d’or, il faut
savoir assassiner seulement lorsque c’est vraiment nécessaire.
Je n’ai jamais
désiré ma sœur sexuellement, c’est normal, je suis gai. Je me demande parfois
si c’est le cas pour ma sœur, envers moi. Vous auriez dû voir la différence,
alors que je suis soudainement devenu le plus beau jeune homme sur terre, vers
mes 14 ans. Elle m’a toujours haï, et soudainement, elle m’aimait. Elle me
tuerait, si elle lisait ces lignes.
Je m’en donne à
cœur joie ce soir, je sais que mon père me lit. J’ai toujours rêvé d’avoir un
frère plus vieux que moi, qui m’aurait abusé sexuellement, quelle idée
stimulante. Malheureusement, je n’ai eu qu’une sœur.
Mon père a une certaine misère à comprendre
pourquoi je suis aussi extrême. Pourquoi je suis si honnête. Quel fils peut
ainsi, aussi ouvertement, parler à son père? Je n’ai toujours parlé qu’au monde
entier, je n’ai toujours été aussi honnête, qu’au monde entier. Parce que
l’honnêteté en littérature, ça ne s’est jamais vu, à part peut-être avec André
Gide, et ça ne s’est jamais vu depuis. Aujourd’hui les livres d’André Gide
seraient sans doute censurés. N’oubliez pas qu’André Gide a initialement
financé Gallimard, le plus grand éditeur du monde francophone, justement pour
que ses livres soient publiés. Du compte d’auteur, donc.
À quoi bon vivre, à
quoi bon écrire, si l’on va en inventer à l’infini afin de bien paraître, afin
d’être le fils parfait que les parents n’en finiront jamais de louanger? Mon
père a toujours été honnête, il a toujours dit ce qu’il pensait, peu importe la
crise subséquente. Je suis pareil, je dis exactement ce que je pense, j’avoue
tout ce qui est, comme c’est. Sinon, pourquoi écrire? Tous les auteurs ne sont
que des écrivailleurs à l’eau de rose, qui ne disent rien de signifiant. Ils
sont donc insignifiants.
Ce n’est pas mon
intention. Je me prends au sérieux, moi! Je suis un vrai auteur! Je vais traverser
les siècles, on parlera encore de moi dans 2000 ans! (Je suis ironique en ce
moment). J’ai tout de même cette conviction, et cette prétention, que je vais
tout dire comme il faille le dire, avec toute la vérité nécessaire, pour
représenter une génération dans laquelle on vit. Pauvre père, avoir un tel
fils, un écrivain honnête, comme André Gide, qui va tout avouer pour que
l’histoire puisse comprendre quelque chose.
Quelle importance!
Pourquoi t’inquiéter? Voilà un fils qui a écrit au-delà de 35 livres, alors
qu’il n’a que 35 ans! À 70 il en aura écrit 70. En crise existentielle, qui ne
parle que de l’existence, que de ce monde dans lequel on vit, qui parle de
philosophie, du pourquoi on vit, d’un sens à cette existence. Ce fils passera à
l’histoire.
Quelle importance?
Pourquoi s’inquiéter? Il faut tout écrire, il faut tout dire, il faut tout
avouer, et passer à l’histoire! Et c’est ce que je fais, sans compromis, aucun.
Je serais fier d’avoir un tel fils, même s’il était pour mourir aujourd’hui. Il
a tout accompli, il l’a fait, vivre sa vie, l’écrire sa vie.
Et encore, je suis
bien trop conscient que je n’en suis qu’au début. J’ai pris un nouveau contrat
avec cette existence, un nouveau contrat d’au moins 35 ans. Je vais recommencer
à nouveau, recommencer à écrire, différemment, du nouveau, un renouvellement
absolu. En anglais, d’un positivisme à tout casser, sans être hypocrite,
désespérément cherchant comment devenir optimiste en un monde de misère. C’est
le contrat que je me suis donné. Aucune raison de s’inquiéter. Ce fils ne
mourra jamais! Une idée qui me fait vomir…
Un fils ignorant,
sans les moyens, sans les connaissances, sans l’intelligence, sans le temps,
d’écrire un chef d’œuvre. Je comprends la panique absolue. Regarde ton fils
aller, cher père! Tu n’as encore rien vu! Rien! Tu seras si fier de ton fils un
jour, tu vas t’étouffer et ça va te tuer! Je peux promettre que ça va survenir
avant ta mort.
Just
watch your son go. Parce que ton fils n’a
lui aussi aucune pudeur, il est honnête, et n’a aucun amour propre. S’il faut
être ironique, pour atteindre son but, je suis candidat. S’il faut mentir à
tour de bras, afin d’atteindre le peuple, je suis candidat. S’il faut écraser
toute idéologie afin de recréer le monde, je suis celui qui va tout détruire et
tout recréer. Je serais fier d’avoir un tel fils, et ça ne m’inquièterait pas,
si aujourd’hui, il me faudrait célébrer sa mort.
Un fils qui ne veut
que communiquer avec son père, qui aime son père, qui n’a fait que chercher
l’argent pour prendre l’avion et venir le visiter, sans pourvoir trouver le
moyen, après dix ans. Que le père va mourir avant que le fils ne puisse le revoir,
pour une question d’argent. Et une vie de regrets ensuite. Triste monde dans
lequel on vit, pour un fils ingrat qui a décidé de vivre partout dans le monde
ailleurs que dans le kilomètre carré dans lequel il est né.
Je ne suis pas ce
fils, je ne puis faire ce que l’on me dit de faire, je ne puis devenir ce que
mes parents ont planifié. Je suis libre! Libre de vivre partout ailleurs, de
voir, de comprendre, d’expérimenter, un autre monde, une autre culture, remonter
la source de notre existence.
Je serais fier
d’avoir un fils qui ne connait aucune frontière, qui vit partout dans le monde,
sans considération pour la réalité dans laquelle on vit. Rien n’existe pour moi,
rien n’a jamais existé, je vie au-delà cette existence. Un fils fou aliéné
mental, qui vit dans un monde virtuel, dans son imagination, peu importe, je
serais encore fier.
C’est l’ironie, ce
n’est qu’une ironie, l’ironie de l’existence. Où rien n’est vrai, où rien
n’existe! Te souviens-tu la poésie que tu écrivais, cher père? Je l’ai lue,
cette poésie, je l’ai comprise, car je la vie, cette poésie, alors que pour
toi, ce n’était que de la poésie. Et pourtant, tu l’as écrite, cette poésie.
J’ai encore ton cahier ici à Londres. C’est devenu ma vie, la seule raison de
mon existence, s’il t’est donné de comprendre.
Et pourtant, le
poète n’est rien en ce monde, le poète meurt inconnu. Il n’y aurait certes pas
de quoi être fier d’avoir un poète pour fils.
19 Août 2008
Toujours à jouer un
jeu. À être ce qui n’est pas. Peut-on prétendre à l’intelligence, et par le
fait même, prouver son intelligence? Oui. Parce que ce jeu le prouve, si
quelqu’un est prêt à le jouer, comme je le suis. Parce que, après tout, je n’ai
rien à perdre, non plus rien à gagner, aussi le tout peut facilement n’être qu’un
jeu.
You fell
for it. Comment traduire ça? Vous êtes
tombés dans le panneau, le piège que je vous ai tendu? Que rien n’est comme il
semble? Que je ne suis en rien cette personne qui écrit tant? Oui, c’est une
sorte de traduction.
Envoyez le peuple à
la panique absolue, si ça peut aider. Je n’ai jamais souhaité que de voir ce
monde exploser, parce que ce monde m’ennuie à mourir. Pendant que je prétends
vouloir le sauver. Le monde, qu’il s’éteigne avec le reste!
Il n’y a tellement
rien qui m’affecte, ça me permet de dire des bêtises à tour de bras. Ça a
convaincu plusieurs de mon intelligence supérieure, de ma suprématie suprême,
alors que j’étais bien convaincu qu’ils auraient bien dû y voir mon ignorance
absolue. Mais ces anglais, ils sont cons! Aucun d’eux ne sont intelligents,
aucun d’eux ne sont intellectuels, qu’à travers cet enfer, ils puissent me
percevoir tel un sauveur d’un monde sans espoir. Si seulement ils savaient,
qu’à Paris, je n’atteins même pas la cheville du premier venu.
C’est connu, je
suis tellement imbécile, comparé à tous les intellectuels qui peuplent Paris!
Pourtant, je me souviens de les avoir bien impressionnés à l’époque. J’avais
tellement écrit! Des livres complets, alors qu’ils en étaient encore à élaborer
dans leur tête, à quoi ressemblera leur premier grand roman, ou livre de
philosophie avancé et hautement intellectualisé. C’est ça Paris? Aujourd’hui,
hier, et dans le futur? Je ne pourrais donc jamais m’y faire une place. On
n’arrive jamais qu’à destination qu’en prétendant être ce que nous ne sommes
pas, et ce que nous ne serons jamais.
Je suis bien aise
de parler. C’est loin de moi tout ça. Ça ne me concerne plus, comme ça ne m’a
jamais vraiment concerné. À Paris, on ne peut être qu’un Grand Homme, que
lorsque l’on a écrit un livre qui ait été publié. Sinon, on est un Grand Homme
en devenir, à écrire ce roman qui ne sera jamais fini. Ce qui me rappelle, j’ai
plusieurs livres en chantier, je devrais peut-être les terminer, un jour.
En tout cas, c’est
mieux à Paris qu’à Londres. À Londres, personne n’aspire à rien. Ne rêve de
rien. Se croit incapable de quoi que ce soit. C’est ma mentalité, car c’est la
mentalité du Québec, et cela l’a toujours été. Quant à Los Angeles, just
a bunch of has been who never were and will never be. Même ceux qui ont réussi, à Los Angeles, ne sont que des
ratés. Au bon endroit à la bonne place, parce que le talent n’est jamais au
rendez-vous. Aussi parce qu’ils en sont trop conscients, et qu’à moins d’avoir
un succès maintenant dans les chartes, ils sont des ratés.
À New York, c’est
comme à Paris. C’est intellectuel, ça apprécie l’intellectualité. Et fort
souvent, ils sont ce qu’ils professent, et fort souvent, ils ne sont que ce
qu’ils professent. Des villes dans lesquelles je ne puis respirer, parce que
bien qu’étant apprécié dans ces villes, à ma juste valeur, je n’ai toujours eu
comme mentalité que celle de Londres, où tout est tellement relatif, nous ne
sommes jamais rien et ne pouvons espérer à rien d’autre. Je ne suis qu’un civil
servant, comment pourrais-je aspirer à quoi que ce soit d’autre?
Oh oui, j’ai la
prétention nécessaire pour conquérir un peuple, un monde entier (avec une
bouteille de Saint-Émilion dans le corps). Je ne le nierai pas, et c’est
exactement ce que je fais, ce que je vais faire. Ça, je pourrais l’avouer et le
croire, même si je n’étais pas saoul.
J’ai suffisamment
vu de ce monde pour comprendre ce que ce monde est. J’ai suffisamment compris
ce monde pour comprendre comment se sentir au-delà de ce monde. Un être hors de
ce monde, ne peut que devenir ce monde. Avec toute la prétention nécessaire
pour radoter les conneries nécessaires pour convaincre un peuple qu’il ne
connaîtra jamais, de n’importe quoi. À la guerre, nul besoin de connaître
l’ennemi.
21 Août 2008
Ce jour était un
jour bizarre, spécial, je le savais lorsque je me suis levé. Stephen, mon
partenaire, avait une entrevue pour un nouvel emploi, enfin ce sera peut-être
la fin de son enfer dans son job actuel, et quoi d’autres. Rien, juste un
sentiment. Tout semblait plus léger qu’à l’habitude.
Hier toute la
journée je contemplais l’idée de retourner vivre au Canada, la région du
Saguenay-Lac-St-Jean, où j’ai grandi, bien que je sois né dans la ville de
Québec. Je considérais l’idée d’acheter une maison sur le lac, ou sur la
rivière Saguenay, en tout cas, là où l’on peut se baigner sans avoir peur de
mourir d’un cancer quelconque.
Ça m’a rassasié de
penser à tout ça, comme d’habitude, comme dans le bon vieux temps. Toujours cette
option, le retour à la maison, le retour au Québec avec la queue basse. C’est
une idée que je considérais toujours au début, lorsque j’ai quitté le Canada,
mais une idée que finalement j’ai tout à fait rejetée après une décennie. Cette
option n’était alors plus valide, elle ne pouvait plus me rassurer alors que je
traversais l’enfer au travail et partout ailleurs dans ma vie.
Et hier, ce n’était
pas ça. Ce n’était pas un retour dans ma région d’origine parce que, partout
ailleurs je n’aurais que rencontré la défaite absolue. C’était plutôt, un jour
je vais prendre ma retraite à la maison où je suis né. Et cette retraite, je
peux la prendre maintenant, à 35 ans. Pourquoi attendre d’en avoir 70? C’est
donc encore une option, qui me rend la vie plus agréable parfois.
Mais alors je
commence à penser furieusement aux implications. Pas question de quitter
l’Angleterre avant d’être devenu un citoyen britannique. Non pas que je sais
qu’un jour je voudrai revenir vivre en Angleterre, mais plutôt qu’un jour je
voudrai peut-être vivre en France. Mais voilà, je peux faire ma demande
maintenant, je peux devenir citoyen d’ici un an, mais je manque de courage pour
remplir les formulaires, et surtout d’argent. Donc le retour au Canada est
coupé court, pas maintenant, c’est certain.
L’autre
conséquence, est également aussi importante. Je suis déjà revenu en région
auparavant, pour de bon, voilà 15 ans. Tous les soirs j’étais en dépression
absolue, buvant du whisky. Je n’étais pas prêt alors, le serais-je maintenant?
Un autre facteur
important, Mme Robinson. J’ignore son vrai nom, mais Mme Robinson me semble
approprié. C’était une femme de Jonquière, la ville où j’ai grandit au Québec,
qui était un modèle à Paris. Pendant des années, un modèle fort important à
travers le monde, qui a fait beaucoup d’argent. Et soudainement, à 40 ans
peut-être, elle aussi a soudainement décidé de revenir en région.
On l’appelait la
folle avec des idées de grandeurs. Celle qui avait supposément vu le monde, qui
était partie à la conquête de ce monde, et l’avait atteint. Mais voilà, elle
était revenue dans notre trou perdu. Pourquoi? N’était-ce pas un signe éclatant
de sa défaite absolue? Elle n’était revenue que pour n’être rien, pour mourir
ici oubliée, comme si rien de son succès passé valait
la peine d’être mentionné.
J’ai peur, peur de
revenir dans ma région pour simplement devenir Mme Robinson. Je ne désire pas
être ce raté qui discute des pseudo-succès à travers le monde, en Europe, aux États-Unis,
la NBC, BBC, Channel 4, auteur édité à Paris, qui a contribué largement à xxx.
Aussi bien avouer que rien de tout cela n’a jamais existé, que tout cela a été
inutile. Et que maintenant, il n’y a plus que la mort à attendre, quand bien
même elle viendra dans 70 ans.
En plus, elle était
folle, cette Mme Robinson. Elle passait son temps à marcher partout dans la
ville à se parler à elle-même. Dieu seul sait quelle sorte de conversation elle
avait avec elle-même. Mais voilà, je suis pareil. Je passe le clair de mon
temps à me parler à moi-même, à haute voie, surtout lorsque je marche seul dans
la rue. Je serais juste comme elle. Une folle. Je pense toujours à elle lorsque
je me rends compte de ma propre insanité.
Alors je me disais,
pas de problème, je vais revenir en région et ne jamais mentionner mon passé.
Faire comme si j’étais né de la dernière pluie, comme si je n’avais jamais
quitté la région pour aller voir ce qui se passait partout ailleurs. Alors on
ne pourra ma me détester ou me juger pour avoir décidé de sortir de mon trou. Somehow,
it just does not ring true. Ce sera impossible. Il est clair que je vais passer le clair de mon temps à
aliéner tout le monde à propos de tout ce que j’ai vécu, à New York, à Los
Angeles, à Paris, à Londres, à Bruxelles, à Barcelone, à Rome, à Prague, mon
Dieu, existe-t-il une fin à la prétention de ce Moron?
Peu importe, je
vais encore revenir vivre en région un jour. Mais alors, je vais m’isoler
complètement. Une maison totalement isolée, et je ne rencontrerai jamais
personne. C’est mon idée. C’est faisable. Je le ferai un jour. Mais devrais-je
le faire maintenant? Je ne puis même pas m’acheter une maison isolée. Quoi, je
vais louer un appartement en plein centre ville de Jonquière? Yeah! Bring it
on! That will never happen.
Je ne crois pas
être prêt à retourner vivre dans ma région, je pense que j’ai encore quelque
chose d’exceptionnel à vivre, à expérimenter. C’est juste que parfois, lorsque
l’on atteint les bas-fonds, c’est tellement rassurant de toujours avoir cette
option, cette facilité d’une vie facile, que l’on peut choisir n’importe quand.
Et certes, mon Dieu, si j’étais davantage en contact avec ma région, et l’on
m’offrirait l’emploi de rêve, je ne crois pas que je dirais non, je
retournerais au Saguenay demain matin. Une bonne chose sans doute que je n’y
sois pas retourné en dix ans.
Je ne veux pas
devenir le fou du village avec des idées de grandeurs. Celui qui prétend que
toutes ces choses incroyables sont survenues dans sa vie, alors que personne ne
le croit vraiment. Je ne crois plus pouvoir survivre la petite mentalité d’une
région qui se meurt et qui pense que rien n’existe au-delà ses frontières, et
que si quelque chose existe, personne ici ne saurait jamais en faire partie et
faire une différence en ce monde.
J’ai trop longtemps
eu cette mentalité. J’ai trop longtemps cru que j’étais capable d’avoir un
impact important sur ce monde, qu’il importe peu où l’on soit né. Une prétention
à tout casser, c’est ce qui m’a toujours caractérisé. Et si je n’ai pas changé
le monde, j’ai certainement eu un petit impact, et c’est déjà beaucoup plus que
toutes mes espérances, avec la mentalité que j’avais. Et il est vrai que je
serais vraiment petit et insignifiant, si je retournais maintenant pour avouer
mes maigres succès. Comment cela pourrait-il impressionner qui que ce soit?
Voilà pourquoi je
ne peux pas retourner vivre dans ma région. Pas avant d’avoir une renommée
mondiale, il importe peu pourquoi. Je ne vais pas revenir avec ma queue basse
entre les jambes. Ou alors, je ne reviendrai jamais. J’aime mieux mourir en
Angleterre en France, et c’est d’ailleurs ma seule option. Ne jamais revenir.
Tout ça c’est une
psychologie de bas niveau, ça ne devrait pas influencer les grandes décisions
de cette existence. On s’en fout de toutes ces choses, de ce que les gens
pensent et radotent dans notre dos. I don’t give a shit! S’ils veulent mon
poing dans leur face, je serai ravi d’obliger, nonobstant whatever else. Alors
toutes les avenues me sont ouvertes.
Enfin, je ne
retourne pas la maison pour mourir et ne plus rien écrire, je retourne à la
maison afin d’écrire davantage et tout révolutionner, me donner la chance de
relaxer et d’avoir le temps d’écrire des chefs-d’œuvre. Ils peuvent être écrits
n’importe où, en autant que l’on ait le temps et la chance de les écrire, en
parallèle de tout.
J’espère juste que
je retournerai dans ma région avant la mort de mes parents. Après, je ne suis
pas certain du comment cette vie serait. Cette vie, et cette attraction,
n’existe que parce que ma famille y est. Il existe autant de choses qui
m’invite à vivre à Richmond-Upon-Thames en Angleterre, qu’il existe de
motivation pour revenir vivre au Québec. Et peut-être autant d’attraction qui
m’attire vers la France, le Sud.
Peu importe où je
vivrai, je regretterai de ne pas être ailleurs. Et j’ai juste peur que mes
regrets seront plus grands et insurmontables, si ce n’est pas au Royaume-Uni ou
en France que j’habite. Je dois, mais je dois vraiment demander ma citoyenneté
britannique. En faire ma priorité.
Et ce soir je vais
avouer deux raisons pourquoi ce journal francophone est important. Je vais
parler de deux développements importants dans ma vie, et certes, je n’en
parlerais pas dans un blog anglophone.
Mon ancien Manager
à la Cour où je travaille en moment vient de me contacter, d’Australie. Il a lu
en entier mon blog anglophone Madhouse, où je parle de lui fort négativement.
Soudainement j’ai compris que les idiots autour de moi étaient capables de
faire une recherche sous mon nom dans Google, et trouver au-delà de 500 pages à
propos de moi et mes écrits. Et trouver le moyen de trouver un seul petit lien
perdu à travers une centaine, sur mon site anglophone. Mon blog actuel. J’ai dû
prendre la décision de faire sauter mon blog anglophone mon site, pour le
moment, pour au moins quelques années. Merde. Pas aussi cons que je le pensais.
C’était un risque plus grand que je ne l’aurais cru. Mais voilà, chaque fois
que l’on met quelque chose en ligne, espérant que la personne concernée
n’atteindra jamais cette page, ou surtout, cette ligne qui parle d’elle, voilà,
il semble, c’est la seule ligne que cette personne va éventuellement trouver et
lire, sans avoir besoin de lire quoi que ce soit d’autres.
Comme mon père,
dont j’espère encore, qu’il soit incapable de lire tout ce que j’écris en
anglais, mais voilà, c’est certain qu’il trouve tout ce que je ne veux pas
nécessairement lui dire. Les deux dernières mise à
jour de ce blog, deux fois je les ai mises en ligne, deux fois je les ai
enlevées. Je le remets en ligne ce soir pour la troisième fois, et sans doute,
demain, alors que je ne serai plus saoul, encore une fois ça va être mis
offline, de peur mon père lise ceci! Non mais! Les raisons pour lesquelles je
voudrais faire sauter ce blog, sont exactement les raisons pourquoi ce blog est
intéressant et vaut la peine d’être lu.
Chaque fois que je
suis saoul, je me dis : bah! On s’en fout de ce que j’ai pu dire. Mettons
le tout en ligne. Et aussitôt que je suis à jeun, je me dis : Mon Dieu! On
ne pas dire ces choses, il faut que je fasse tout sauter!
Je vais maintenant
parler de quelque chose, que si j’écrivais en anglais, je ferais également
sauter. J’ai reçu un appel ce soir d’un producteur de film assez prometteur,
avec qui j’ai travaillé sur un film assez important sur Einstein en Angleterre,
avec plusieurs, sinon tous, les acteurs les plus reconnus de Grande-Bretagne.
Il n’avait qu’une
seule raison de me contacter, avoir le courriel du directeur connu avec lequel
on a travaillé (sans doute le plus connu de tout le Royaume-Uni), et que l’on
rencontrait chez lui dans le nord de Londres toutes les semaines alors que l’on
travaillait sur ce film. C’était son seul but, extirper de moi cet adresse
e-mail. Il m’a envoyé un message immédiatement après notre conversation,
confirmant sa demande. Et je vais ignorer cette demander pendant quelques
jours.
Il vient de
terminer un film, mais voilà, il a encore besoin d’un million de livres pour
vraiment le terminer. Il espère que ce directeur connu va lui venir en aide.
Fair enough. Mais ça m’a fait chier d’être utilisé ainsi. D’autant plus qu’à
l’époque nous étions les deux Development Producers sur ce film, et seulement lui
a été engagé dans la deuxième phase de production, seulement lui a eu un crédit
sur ce film, alors que finalement, c’est moi qui a tout fait, et lui n’était
qu’un imbécile sans imagination, incapable même de former un argument. Le
résultat est que la plupart du films, ce sont mes
idées, mêmes mes phrases, et lui, je ne vois pas l’impact qu’il a eu, de ce que
j’ai vu de lui. Sauf peut-être que j’ai appris ce soir que l’une des raisons
pourquoi j’ai tout de même eu une telle influence sur ce film, c’est parce
qu’il avait tous mes rapports et les a certes utilisés et les a donnés à tout
le monde durant cette deuxième phase du projet où j’étais absent. Ainsi, alors
que j’étais jaloux de lui, c’est grâce à lui que toutes mes idées se sont
retrouvées dans le film. Cependant, bien sûr, il a pris crédit de tout ce que
j’ai fais. Sans doute il a dit que ça venait de lui, mais ça venait de moi.
Vous pouvez donc imaginer mon état d’âme ce soir.
Mais je n’ai rien
fait paraître. Le prétexte qu’il a utilisé pour m’appeler ce soir, il vient
juste de commencer à écrire un roman, son premier roman, il a écrit douze pages
et il est maintenant bloqué. Il n’a aucun plan, aucune idée de l’histoire,
aucune idée des personnages, juste que ça se passe dans l’Est de Londres. Le héros
de l’histoire n’est pas encore ni blanc ni noir, ni British ou Africain, ni
n’importe quoi. Mais voilà, il a écrit douze pages, et il s’est souvenu
connaître un vrai écrivain qui écrit des dizaines de livres, et m’a contacté
pour que je lui révèle le secret du succès. Ou plutôt, comment écrire au-delà
la douzième page de son premier roman.
Et ça! D’un
directeur de film accompli, producteur, scriptwriter, etc., qui m’a usurpé tous
les honneurs de la plus grande œuvre de ma carrière, ce film sur Einstein. Et
maintenant je dois me contacter, seul, de savoir que ce film, c’est moi qui l’a
créé, alors que tout le monde pense que c’est lui.
Voilà pourquoi je
ne lui ai pas encore envoyé le fameux e-mail de ce grand directeur avec qui on
a travaillé. Il m’a d’ailleurs demandé pourquoi je ne l’avais pas moi-même
contacté avec mes propres idées, et les autres avec qui j’ai travaillés dans le
passé aux États-Unis et au Canada, NBC, Discovery Channel, PBS…
Bonne question,
pourquoi ne les ai-je pas contacter? Je les ai certes
impressionnés, ils m’ont tous dit de leur envoyer mes idées subséquentes. Je
n’ai jamais eu le courage. Je n’ai pas envie de quémander, prier, imposer. Mon
job c’est d’écrire, le plus possible, avant de crever. Il importe peu que ce
soit publié, produit, porté à l’écran. Je mets le tout en ligne sur mes sites,
et il me semble que ça suffit. J’ai accepté que je devrai toujours travaillé en parallèle en un emploi à temps plein, suffit
d’en avoir un pas trop demandant, et voilà, je peux consacrer le reste de mon
temps à l’écriture, insouciant du reste du monde, et leur petite mentalité de
désespéré. J’en ai fini avec tout ça, ça n’a plus d’importance, écrire est
important, c’est tout ce qui compte, c’est tout ce que je puis faire. Le
marketing, contacter le peuple, non. Ce qui arriverait est que je deviendrais
encore une fois leur esclave, à développer leurs projets pour eux, parce que
c’est clair, aucun d’eux n’a d’imagination et de créativité.
Aussi excitant ça a
été ce soir de recevoir son appel, autant déprimant c’est maintenant de
constater la raison de cet appel. Ça me rappelle ce qu’est vraiment ce monde de
la télévision et du film. Ah! Il m’a raconté en long et en large, et comment
fier il est, d’avoir été un directeur et producteur impitoyable sur son dernier
film, traitant tout le monde comme de la merde, m’affirmant que c’était le seul
moyen de finir ce film. J’ai envie de vomir, et je suis heureux d’avoir mis une
croix sur ce passé amer. Mon seul job est d’écrire, et en parallèle, d’assurer
ma survie en un emploi merdeux et insignifiant.
31 Août 2008
Ce soir, je suis
électrique, électrifié, électrolysé, prêt à exploser! Avec un grand désir, un
désir immuable, d’exister au-delà de tout, dans mon propre univers, comme si ce
monde n’avait jamais existé.
Écrire ce qui peut
être écrit de mieux, à parler de rien, sauf d’une
énergie infinie d’un désir ardent de vivre telle une bombe sur le monde. Avoir
un impact, changer le monde, sans aucune influence, sans être l’ombre de
quelqu’un. Comment exprimer l’inexprimable?
Non, je suis
incapable de m’identifier avec qui que ce soit, aucun peuple, aucune culture.
Je suis unique, laissé à moi-même, pour réinventer un monde. Un monde
imaginaire impossible. Je devrais écrire en français bien plus souvent, même si
ça n’a aucun but. Je n’existe pas en ce monde, mais pourtant, j’ai cette
impression d’avoir un potentiel infini de tout révolutionner. D’être capable
d’avoir un impact infini. Est-ce simplement une illusion?
Comment pourrais-je
jamais avoir un impact? Je suis arrivé à Paris un jour, mais qu’est-ce que
c’est que ça? Keskceksa? Ça n’a rien à voir avec moi, ce n’est pas moi, ça ne
pourra jamais être moi, trop exotique, trop différent, trop hors de ce monde.
Et pourtant, aujourd’hui, je me sens au-dessus de toutes ces choses, au-delà de
ces choses.
Je n’ai jamais eu
l’intention d’être compréhensible, de dire quoi que ce soit d’intelligent et de
songé, je n’ai même pu prétendre à l’intelligence, en France, c’est connu, les
Québécois sont des êtres inférieurs, incapables de quoi que ce soit qui mérite
de passer à l’histoire, de changer ce monde. Voilà pourquoi je ne suis plus un
Québécois depuis longtemps, non plus n’ai-je jamais été Français. J’suis quoi
alors? Une anomalie de ce monde, et maintenant, un libéré de ce monde qui peut
aspirer à n’importe quoi, un être qui va changer ce monde d’une manière ou
d’une autre, avec une prétention à tout casser, seule la prétention apporte le
succès.
Ça aide d’être fou,
et ça oui, je suis malade dans tête. Comment atteindre ses objectifs autrement?
Il importe peu d’avoir d’abord identifié ces objectifs auparavant, il suffit de
vivre et d’agir, de faire ce qui doit, suivre ses instincts, dire haut et fort
ce que l’on a l’impression qui doit être dit.
Je n’ai jamais
entendu parler de Nicolas Sarkozy, heureusement! J’en aurais des choses à dire,
à dénoncer plutôt. Jamais dans ma vie ai-je si peu entendu parler de quelqu’un,
et pourtant, avoir tant été électrifié par ce que j’ai entendu. J’ai tout
simplement été électrocuté. J’en aurais des choses à dire… si ça m’intéressait,
mais ça ne m’intéresse pas, je suis hors de ce monde, hors de toute
culture.
Ah! Je vois,
j’entends, entrevoir, entre-entendre, tout ce qu’il y a à voir et à entendre.
Sans avoir cette impression que je fais partie de ce monde, que cela me
concerne, encore, ça me rend malade. La politique, cette culture, cette
musique, ces célébrités, ces films, cette façon de vivre et d’élaborer ces
structures, ne me concerne pas. Je suis électrique, électrifié par tout autre
chose.
Une mission à accomplir, sans définition aucune, sans
plan prédéfini. Mais encore, je vais l’accomplir ma mission, je vais le faire
ce que je dois faire, indépendamment de tout, indépendamment de vous.
Je ne suis pas
impressionné! Rien ne m’impressionne! Je n’existe peut-être pas, mais
certainement, vous n’existez pas non plus! Je vais tenter de ne pas devenir
vulgaire, malgré cette rage inexplicable qui grandit sans cesse en moi. À
l’idée de ce monde. Je suppose que l’on naît ainsi, que ça ne peut pas être
aidé, ou guérit. Bien, je ne voudrais pas être guéri de cette sorte de maladie,
à mon avis on gagnerait à ce que ça devienne contagieux.
Il existe tant de
choses en ce monde, tant de gens qui parlent de toute chose, qui agissent, qui
construisent ce monde, et pourtant, les bilans sont si peu brillants. Ça
n’apporte qu’un désespoir profond. Et c’est là-dessus que l’on doit vivre,
construire, bâtir l’avenir. Espérer que quelque chose de positif va survenir et
tout changer pour le mieux. Et qu’est-ce qui serait mieux demain qui n’ait déjà
existé auparavant? Peut-on encore garder l’espoir en un monde meilleur? Ou
avons-nous atteint cette limite où plus rien de viable existe? Sans parler de
ce qui pourrait encore motiver cette existence.
Il existe ces
choses qui motivent encore, le concept de Paris par exemple. Pris à son
extrême, d’être juste un concept romantique. J’y ai vécu au moins deux ans en
tout, j’en garde le plus misérable des souvenirs. Paris ne peut être que ce que
l’on y vit lorsque nous y sommes, heureux celui ou celle qui n’y a jamais rien
vécu, à Paris. Tout alors demeure dans le monde du possible, du potentiel de
Paris. Un concept, plutôt qu’un cauchemar.
On gagne beaucoup à
vivre ailleurs et nulle part. On gagne énormément à ne vivre que dans sa tête,
et ne plus s’appartenir, ou à n’appartenir à rien n’y personne, à ne point
exister en fait. Ça me surprends encore que je sois
capable de m’exprimer dans une langue d’un monde qui pour moi n’existe plus,
qui peut-être n’a jamais vraiment existé. Je suppose qu’il existe encore une
raison d’être capable de lire et d’écrire le latin, sinon, on ne l’enseignerait
pas. Mais d’écrire en latin, qui cela aidera-t-il? Les extra-terrestres, un
jour, dans 5000 ans? Comme étant la seule langue qu’ils seront capables de
comprendre? Peut-être.
Comme je suis
insultant! Et pourtant, je n’ai pas cette impression d’être insultant.
Pourquoi? Parce que je sais que cette insulte n’atteindra personne! Je n’existe
pas! Je suis hors de ce monde, mon Dieu, je pourrais dire n’importe quoi, et ça
ne changerait rien. Ça n’a pas d’importance, je m’en fous. C’est rafraichissant
ça, parler sans conséquence ou regret. Attention, j’ai peut-être plus d’impact
que je ne le pense. Sans confirmation cependant, comment pourrais-je m’en
inquiéter?
Ce que je pense de
vous? Pas grand-chose. Je ne sais même pas si vous existez vraiment. Personne
que je connaisse reconnaît votre existence, alors, qu’est-ce que ça change, que
vous existiez ou non? Rien, sans doute. Vous n’existez que dans ma bulle, et
seulement parce que parfois je me souviens que vous existez, et alors je
prétends m’intéresser à ce que vous faites, bien que franchement, je m’en fous
éperdument. Voilà sans doute pourquoi ça me laisse ni chaud ni froid que vous
reconnaissiez qui je suis. N’être rien en ce monde est un privilège, on peut
ainsi dire ce que l’on veut sans conséquence. Vous payez attention j’espère,
c’est profond tout ça. C’est philosophique tout ça.
Je suis aise de
parler ainsi, parce que vraiment ça n’a plus d’importance que je fasse partie
de ce monde francophone. Je fais maintenant partie d’un monde anglophone,
j’existe en ce monde anglophone, j’ai l’impression d’avoir un vrai impact,
avoir la chance de participer à ce monde, d’être entendu, de le changer à
volonté.
Le monde anglophone
est beaucoup plus ouvert que le monde francophone. En français, il n’existe
aucun espoir pour monsieur ou madame tout le monde d’être entendu. Tant protégé
est ce monde francophone, vous n’entendrez jamais plus qu’une personne parler à
la fois de n’importe quel sujet, le supposé expert sur le sujet, qui évidemment
ne connait rien. La liberté d’expression en français n’a jamais existée. Un
monde élitiste, ce qui explique pourquoi ce monde est pratiquement mort. Rien
de nouveau ou de révolutionnaire ne va jamais émerger du monde francophone.
Personne ne questionnera jamais la compétence de ces experts, puisque seuls ces
experts parlent en ce monde. Ça me désole, croyez-moi.
Si le monde
francophone n’avait pas sa tête enfoncée dans son propre cul, ce monde
francophone serait capable de voir ce qui se passe en ce monde, serait capable
de le dénoncer, et de le changer. Pour l’instant, tout ce que nous sommes
capables de voir, est notre cul. Heureusement, je suis hors de ce monde. Je
vois le monde tel qu’il est, et je le dénonce tel qu’il est. Je ne connais pas
Nicolas Sarkozy, et ça n’a pas d’importance, c’est un avantage.
Je vais changer ce
monde! Sans votre aide, sans votre reconnaissance, sans que vous ne sachiez que
j’existe. Parce que c’est dans ma nature, et que l’on ne change pas sa nature.
Ce monde, il existe, il est faux, et je vais le rendre vrai, je vais en faire
quelque chose dont l’on pourra être fier. Contribuer au moins, faire quelque
chose, suffisamment pour que ma conscience soit tranquille. Aujourd’hui j’ai
accompli quelque chose, ça a eu un vrai impact mondialement, et vous, qu’est-ce
que vous avez fait? Ah! Laissez-moi dégueuler…
Je n’ai aucun
respect pour vous. Je n’ai aucun désir de faire partie de votre monde mesquin
et renfermé sur lui-même. Il n’y a rien que je puisse contribuer en ce monde
francophone, parce que ce monde n’a aucun impact, il n’existe pas.
J’admire certaines
choses en ce monde, ça me donne une certaine fierté, oui, je suis encore
patriote de ce qui est francophone, j’ai un tel désir de voir la francophonie
avoir un impact sur ce monde. Ce n’est que frustration, qui parle. Il importe
peu que j’aie une voix, il importe que nous en ayons une. Ce n’est pas, ce ne
sera pas, nous sommes impuissants, et moi, je ne puis l’être. Je crois en une
certaine destinée, ma destinée. Au-delà de tout, j’aurai un impact, au-delà de
tout. J’ai déjà cet impact, et ce n’est rien comparé à ce qui s’en vient.
Seul un homme est
si imbécile et aveugle pour penser ainsi. Seul un homme est capable d’avoir un
Égo si enflé, pour démontrer une telle prétention, et par le fait même, être
capable d’affirmer autant de conneries, qui éventuellement pourront changer ce
monde.
Ainsi donc, il faut
de tout en ce monde, l’intelligence féminine, et l’idiotie masculine, qui ne
connaît aucun obstacle. Un autre avantage que d’être gai, que l’on peut
reconnaître et affirmer sa propre masculinité et féminité en tout et en tout.
Un autre moyen de comprendre ce monde et d’aider à le changer.
Une révolution en
attente, une révolution en action. Qui nécessite autant l’intelligence
féminine, que l’audace masculine, qui ne connait aucune honte, sans démontrer
une certaine intelligence. Qu’importe, en autant que l’on ait un impact? Il
faut de tout en ce monde, si on veut le changer, si on voit qu’il faille le
changer. Mais peut-être ne voyez-vous que ce monde doive être changé? Alors, ce
monde est parfait, c’est l’âge d’or! Et c’est merveilleux, tant de bleu…
Je n’ai pas
l’intention de traduire ce que j’ai déjà dit. Ça n’a pas d’importance pour
vous, parce que vous vivez dans votre propre bulle, et rien de tout ça ne vous
concerne. Comme rien de ce qui vous concerne, ne me concerne. Nous n’avons rien
en commun. Pour moi, vous n’existez pas, comme pour vous, je n’existe pas. Et
pourtant, je parle votre langue, j’écris en votre langue, pour que vous me
compreniez, mais vous ne comprenez rien, comment pourriez-vous? Je suis hors de
ce monde.
2 Septembre 2008
J’ai entré une
nouvelle phase de mon existence voilà quatre jours. J’ai peine à expliquer le
changement, sauf que ça m’excite énormément, car j’y vois une porte de sortie,
une fin en soi. J’ai suffisamment souffert au travail comme à la maison, que
maintenant, je suis tout à fait hors de moi. Tellement hors de moi-même je
suis, que commettre un meurtre ne me semble plus être un problème réel.
Et je ne parle pas
d’un meurtre intelligent, bien pensé, qui va tromper Sherlock Holmes, Hercule
Poirot et Miss Marple, je parle de prendre un extincteur de fumée avec mes deux
mains, sans gant, et d’assassiner tout ce qui bouge autour de moi, mêmes les
slugs. C’est quoi une estie slug en français? Peut-être qu’elles n’existent pas
au Québec, en Angleterre, elles sont en train de conquérir l’appartement.
Tabarnack de slugs!
Et dire que je
m’inquiétais de mon entrée dernière, ce soir, je vis bien au-delà n’importe
quel idéal de vie. Cette rage interne, qui s’extériorise soudainement. Je suis
capable de tout en ce moment, n’importe quelle décision impossible, mon Dieu, jamais auparavant ai-je atteint ce sommet. Je suis enfin
capable de tout. Meurtre, tout abandonner, tout laisser derrière, sacrer mon
camp, voler une voiture, crier à tue-tête, devenir un vagabond, un clochard. Trouver
un bois, m’y cacher pour l’éternité.
Quoi d’autre faire?
Je suis à bout de solutions. Je ne peux pas retourner au Canada, je ne peux pas
aller en France, je ne puis plus continuer dans mon job en Angleterre, entre
moi et mon copain c’est fini, je n’ai plus aucune option ouverte devant moi.
Mon père sera
heureux d’apprendre que je ne pense plus au suicide, tant de haine contre cette
société m’a soudainement rendu capable de voir que le meurtre et la vengeance
est tout ce qui compte, lorsque soudainement jouer à être la victime a passé
son temps, et que l’on a décidé que l’on peut très bien devenir un bully, plus
spécifiquement lorsque soudainement il n’existe plus aucune conséquence qui
mérite que l’on s’en inquiète. Plus personne ne va
m’arrêter. Nothing can stop me now, I am out of control!
Et
soudainement, il importe peu comment maigrichon et faible un être peut être en
ce monde, on se découvre une énergie extraordinaire, une rage infinie, capable
d’assommer n’importe qui, de tuer une centaine de personnes avec nos seuls
poings. Oh oui, je suis prêt à faire le test, comme Cyrano de Bergerac, je sais
que je serai le seul qui se tiendra là debout après le massacre.
Une nouvelle phase
de mon existence. Oui, je le ressens, je le vois. Où bien les gens vont enfin
se plier à mes désirs, à ce désir de vivre paisiblement et d’exister à être
laissé seul, ou alors ça va tout simplement exploser. Et alors je suis prêt à
n’importe quelle décision extrême. Ils vont plier, ils devront, parce que je ne
plierai plus jamais. Et alors, si personne ne plie, ça explose! C’est là où
j’en suis. Un hystérique. Je vais ou alors me ramasser en prison, ou bien
j’aurai la chance de tout abandonner, tout laisser derrière-moi, et partir seul
et sans rien pour l’inconnu.
Je suis enfin prêt
à tout abandonner, quitter mon existence, sans prendre quoi que ce soit, sans
laisser d’adresse. Je suis enfin prêt à tout risquer. Tester si l’imbécile avec
qui je vie m’aime vraiment ou si vraiment il ne peut plus m’endurer. Parce que
cette relation va se transformer en une relation d’un maître et son esclave, en
une relation d’un esclave et son maître, où ces concepts deviennent
soudainement inversés.
Ou bien je deviens
le maître qui va dicter comment ça va se passer, ferme ta calice de gueule pis
laisse-moé écrire, ou ça va casser, se terminer, puis je vais partir. On va
voir combien d’amour il y avait vraiment dans cette relation de 15 ans. Je n’en
ressens rien, et donc, il est clair, il n’en ressent rien aussi.
C’est le temps que
ça finisse, ce serait bien de pouvoir planifier cette fin de relation, j’ai
l’impression que ça va se terminer avec moi crissant mon camp sans rien
emporter avec moi, et certainement, sans retourner au Canada. Mon passeport est
passé date de toute manière, je suis prisonnier de ce pays. Une bonne chose,
peut-être. Il me semble qu’il existe des choses en ce monde que je n’aie pas
encore explorées, comme l’hospitalité des Écossais, pour un vaurien qui n’a
plus aucune raison d’exister, aucune raison de vivre. J’espère alors, loin de
tous mes problèmes actuels, ne plus avoir ce désir de tuer tout ce qui bouge
autour de moi. Tabarnack de slugs humaines!
C’est bizarre, mais
j’ai vraiment l’impression que c’est quelque chose que je m’en vais faire.
Juste partir pour l’Écosse, le plus au nord possible, là où le soleil ne se
couche jamais, ou alors se couche pour toujours, cogner à toutes ces portes, et
leur dire : je vais devenir votre esclave! Prenez-moi, aidez-moi! Je suis
un désespéré de ce monde, je n’ai aucun endroit où vivre, je n’ai plus rien qui
m’appartienne. Je vais trouver, je vais survivre.
Mon Dieu, c’est
tellement ce que j’aimerais faire, c’est tellement ce que je vais faire, je
n’ai plus besoin d’aller me coucher ce soir. J’ai une clé. Une machine qui peut
rouler jusqu’au point le plus nordique de toute l’Écosse, et une carte de débit
avec un millier de livres à ma disposition. Je pourrais le faire maintenant! Je
pourrais partir maintenant! C’est tellement tentant, quand on n’a plus rien à
perdre. Quand on a atteint le point où l’on se fout de tout.
Je vais aller me
coucher ce soir, après la crise infernale que j’ai causée, comme au travail
comme à la maison. Je vais me lever demain, confronter le monstre avec lequel
je vie, un control freak, confronter le monstre avec laquelle je travaille, une
control freak, and then, essayer de digérer, l’indigérable. Je suis prêt, j’ai
un plan, je vole la voiture, j’espère que ce ne sera pas rapporté à la police,
je crisse mon camp pour le point le plus au nord de l’Écosse.
Je leur dirai la
vérité, que j’en avais assez de toute vie ailleurs, que j’allais ou bien
commettre des meurtres multiples, me suicider, ou les deux. Et que s’ils ne
m’aident pas, so be it, je vais me lancer dans l’océan arctique, parce que
finalement, cette vie ne vaut pas la peine d’être vécue, pour ce que l’on en a
fait.
Je suis maintenant
obsédé par cette idée, de partir demain matin, voler la voiture, aller le plus
au nord possible. Et rendu-là, tenter de survivre par tous les moyens. C’est bien
de toujours avoir une option ouverte à soi. C’est essentiel. Et j’ai
dernièrement atteint des sommets si grandioses, si finaux, qu’il me faille
prévoir et planifier les options restantes.
Si quelqu’un me
loge et me nourrit, je n’ai besoin que de 250 livres par mois pour survivre. Et
l’auto que je volerai, mon chum, mon mari, pourra la reprendre n’importe quand,
après que j’aurai atteint le point le plus au nord de tout le Royaume-Uni, mon
nouveau pays, le seul qui pour moi existe en ce monde. Oh fuck
it, I keep the damn car, you keep everything else. Sounds like a good deal to
me, after 15 years!
The Greatest Escape, out of this life. I am
that close to taking it. Et pour
cette grande évasion, je n’ai besoin de rien. Je n’emporterai rien. Liberté absolue!
Même pas un CD, et non, je n’écouterai pas la radio, assez de ce lavage de
cerveau. C’est en silence que je planifierai ma renaissance! C’est là où j’en
suis. Suffisamment désespéré pour penser à cette évasion ultime, mais à la
fois, poussé à ces limites où ces folies sont actuellement envisageables.
Je suis hors de ce
monde! Je n’ai jamais existé! Souffrir cette existence n’est pas une existence,
ce n’est pas une vie, ça ne vaut pas la peine d’être vécu! Il n’y a rien à dire,
plus rien à faire, rien à redire, il faut disparaître! Should I
repeat it, over and over again? Must be the most significant thing I have ever
said!
Mon Dieu,
j’en suis à deux doigts de le faire, je suis vraiment aliéné. Ça excuse toutes
mes idioties précédentes, parce que comparé à ce que je m’apprête à faire, plus
rien n’a aucune importance.
Ma prochaine crise,
dans quelques jours sans doute, je ne puis plus rien souffrir, je vais mettre
mon plan en action, décrisser d’icitte, le plus au nord possible, dans ce pays
où je suis, peu importe le pays où je suis, j’ai peine à me souvenir où je
suis, où j’existe, si j’existe, et si ça vaut encore la peine que j’existe!
Merde,
how do I feel about drink and driving? Nothing! And kill a few people along the
way, I don’t give a shit! J’ai cette
impression que le moment choisi, est maintenant. Il est clair que je ne pourrai
survivre une journée de plus au travail sans tuer ma manager. Une grosse truie
dont je ne vais même pas tenter ici ce soir de psycho-analyser. Un jour
quelqu’un va la tuer, et je viendrai à sa défense, comme quoi, c’était inévitable,
et qu’il avait raison de lui faire sauter le cerveau.
La clé est dans le tiroir
du bureau. La voiture est dans le stationnement. Ma carte de débit, je pense,
est sur le plancher de la cuisine. 1000 livres pour atteindre le sommet du
Royaume-Uni. Je peux le faire maintenant, je peux partir, maintenant!
(Le temps passe…)
(Le temps passe…)
(Le temps passe…)
Et le temps passe…
et la détermination, les options qui s’éliminent l’une après l’autre, alors que
seules les décisions extrêmes restent. That close, I am tonight, to so
radically instantly, change my whole life, and make it all worthwhile!
Tellement
prêt je suis, ce soir… de partir pour le nord… je ne serais pas surpris de le
faire d’ici la fin de cette semaine. I fucking do hope I will have the
guts to do it!
Je ne
possède rien, je n’ai rien. Je suis rien, je n’ai
besoin de rien.
None of
this is worthwhile! This fucking life, is not
worthwhile! None of you deserve to exist, every single one of you deserve to be shot! This is where I am now,
this is why I need to escape life! You drove me to insanity, and so, I am
completely insane!
Je m’en
fous que vous soyez incapables de comprendre la névrose que je tente de
surmonter, la névrose dont vous êtes responsables. J’en serai certes le seul à
en payer toutes les conséquences. Un jour !
Oh! Get lost, and fuck you! I might just go
crazy, I might just do it!
11 Septembre 2008
Ô peuple Français !
Ce soir je
m’adresse à vous. J’ai rencontré une de vos compatriotes, ce matin, tôt le
matin à la Cour de Justice de Londres. Elle était une défendante, ce que c’est
en français, une criminelle. Personne ne parlait le français dans tout
l’édifice, ce que c’est en français, dans le building, mmh, un bâtiment, French
Proper.
Éduquée, ma
foi ! Une machine, en robotique, on dit, tout savoir comme un Français, et
savoir si bien l’exprimer, à quoi sert le latin alors ? Rien. Une heure on
a parlé, de tout et de rien, ignorant le fait qu’elle était une grande
criminelle en ce pays, comme je le suis sans doute, et son amie, aussi
Française, enfermée à Bronzefield Prison, pour au moins une douzaine d’années.
Elle aussi finira en prison, pour tant de loyauté, pour tant de principes, que
seuls les Français sont encore capables de démontrer.
Je ne lui ai pas
demandé alors son crime, son indictment, ses counts, ses charges. Aujourd’hui
c’était le PCMH, Plea and Management Hearing. Où toutes deux ont plaidé
non-coupables, à une importation de quelque chose comme des kilogrammes de
cocaïne. Deux vies terminées, deux existences finies. C’est la prison à
perpétuité, car il n’existe qu’une issue, le suicide.
Alors, la Française
perdue à Londres, avec son collier à chien électronique (electronically tagged,
she was), pour que Big Brother sache exactement où elle était ce matin, c’est-à-dire
avec moi, nous avons discuté comme si de rien n’était. Surtout de Félix
Leclerc. Félix Leclerc ? Pour moi, je ne me souviens que d’une chose, ces
poteaux de téléphone, il faut les enterrer. Pour elle, ce n’était qu’un petit bonheur
qu’elle avait rencontré.
À cette heure, elle
rêvait de l’Île d’Orléans, là où Félix Leclerc a toujours vécu, là où Félix
Leclerc est mort. Une si belle île enchantée, l’été, avec un nom si français, près
de Beauport à Québec, juste à côté des Chutes Montmorency. Rempli de fraises et
de framboises, et de l’eau tout le tour de la tête, et des arbres feuillus à
n’en plus finir. Elle pourra longtemps y songer, y rêver, lorsqu’elle pourrira
en prison, à Bronzefield, England. Le prix à payer pour tant de coke.
Merde, sa vie
finie, dans cinq heures le jugement, ou le sursis avant le jugement, l’épée de
Damoclès sur sa tête, elle ne voulait parler que d’une seule chose. Un certain
Nicolas Sarkozy, Président de la France. Encore trois ou quatre ans on devra
l’endurer, qu’elle me disait. Les pauvres ont voté pour les riches. 52%. Ça
sent la fraude électorale, pour un clone de George W. Bush, ami de tous les
tyrans de ce monde.
J’ai dit, il est
facile d’instaurer une dictature aux États-Unis, au Canada et au Royaume-Uni,
n’importe quoi, et personne ne réagira. Mais en France ? Mon Dieu !
Ce sera la révolte ! Ton Sarkozy ne fera pas quatre ans. Il sera expulsé
le pied au cul bien avant, sinon, comme la France a changé… De plus en plus
ignorante, de plus en plus analphabète, de plus en plus lavée du cerveau. Mon
Dieu, m’exclamai-je, bientôt il n’existera plus qu’un seul centre intellectuel
francophone dans le monde entier, il sera au Québec ! Et j’en serai certes
la pièce de résistance.
Comme j’aurais
voulu alors savoir qu’elle s’en allait en prison pour l’éternité, pour de la
drogue, de l’argent facile, pas si facile finalement. Si cultivée, si
intelligente, et que ne parlait que d’un Président Français corrompu, à l’aube
de son emprisonnement éternel, et son suicide ou meurtre subséquent.
Sans doute je suis
la dernière personne de l’extérieur avec qui elle parlera. Après, elle ne parle
même pas l’anglais, cette prison sera un enfer. Et nous n’en avons pas parlé,
parce qu’alors j’ignorais, et elle n’en a pas parlé. Pour sa dernière
conversation dans toute sa liberté, elle ne voulait parler que comme une
personne normale. Elle est une personne sociale, elle croit en le social (elle
n’a pas voulu dire socialiste, c’est significatif, et je le respecte).
Aider les pauvres,
la classe moyenne, pénalisée jusqu’à la mort, par ce Président Français qui ne
méritait pas la présidence. Son dernier message, avant l’enfermement éternel.
Mais qui donc est ce Nicolas Narcotic, ou Sarkozy, whatever. Pour qu’il occupe
ainsi ses dernières volontés, avant la mort ? Débarrassez-vous de
lui ! est son dernier message, et je le rapporte
ici ce soir, la dernière compatriote française rencontrée à Londres, avant
mon premier café matinal, avant cette journée de calvaire à la Cour de Justice
de Londres. Please! Un fusil quelqu’un ! J’ai cette soudaine envie de
tirer dans le tas.
Ah ! Si
belle ! Si intelligente ! Si éduquée ! Je pourrais la marier.
Avec ses cheveux à la mode, un peu décrissés, un peu frisés, assez longs, et un
tel visage, c’était à pleurer ! Si seulement j’étais juge alors, acquittée
elle serait, instantanément !
Il faut que je
garde contact avec elle. Je vais suivre ce cas, je vais la revoir. Elle
deviendra mon amie, ma seule amie française à Londres. Je vais l’aider. Je vais
me proposer comme son interprète la prochaine fois. Inutile de payer des
centaines de livres pour des interprètes incompétents (ils le sont tous,
incompétents), je vais la sauver des dents de l’enfer, d’un futur évanoui vers
la mort. No Bronzefield Prison pour ma Française à moi !
Merde, à Londres,
pourquoi donc les seules conversations intellectuelles que je puisse avoir,
devraient être avec les criminels Français ? Raison de plus pour tous les laisser
aller librement, comme ce monde devrait être, libre, libre de penser et de
faire ! La liberté ! Qui n’existe plus qu’en idée, en concept, un
souvenir éphémère.
Nous serons tous
enfermés bientôt, nous serons tous morts, ces agendas politiques, ils ne
conduisent nulle part ailleurs. Sarkozy est le mot clé, qui revient et qui
revient, qui résonne après George W. Bush et Dick Cheney. Le clone, l’esclave à
la solde américaine, un qui dit penser à une France forte, mais qui en fait
travaille très fort au New World Order, si transparent et évident est son
agenda politique, qu’il n’a rien à voir avec ce que la Presse française
rapporte.
Je n’aurais pas cru
qu’une telle chose soit possible en France, comme ma criminelle Française me
disait ce matin. Mais voilà, la France est maintenant aussi corrompue
politiquement que les États-Unis le sont sous Bush. La fin du monde est proche,
très proche. Juste le temps d’une dernière prière, et c’est fini.
La France a
succombé, la France est finalement morte. Et c’est ce qu’elle m’a dit ce matin,
ma criminelle, elle m’a dit : non, pas maintenant, inutile d’aller vivre
en France maintenant, il faut attendre, attendre… la fin de Sarkozy, ou la fin
du monde…
Et alors, mon
idole, Nicolas Sirkis, ne devra plus dire sur scène devant le tout Paris, un
doigt pour George, et un doigt pour Bush, mais bien un doigt pour Nicolas, et
un doigt pour Sarkozy. I dare him to say so.
Sinon, pourquoi
s’inquiéter de ce qui se passe ailleurs, alors que nous avons notre propre
tyrannie à combattre, chez-nous ? Oh oui, je suis Canadien, et Stephen
Harper is just the same. Un autre dictateur en devenir qu’il faut abattre. Mon
Dieu, c’est partout, c’est international, le New World Order va réussir, et que
la misère ce monde va connaître ensuite, pour l’éternité.
C’est la mort de la
démocratie, une nouvelle révolution française sera nécessaire. Et l’on sait que
cela n’apportera rien de mieux, la dernière a été un échec lamentable. On
s’oublie, on se perd, cette démocratie, existe-t-elle vraiment ? La
trouverons-nous sous une roche un jour ? Excellente question.
Osterley Park, ce
matin, où ma Française criminelle a débarqué, oui, sans doute, une vraie
démocratie existe sous une roche dans Osterley Park. Pour autant que j’irai la
retourner et remettre de l’ordre en ce monde, en me débarrassant de tous les
tyrans en devenir.
Je ne savais pas
que j’allais devenir une voix française. Je suppose qu’il faut vivre hors la
France afin de pouvoir affirmer quoi que ce soit à propos de la France. Eh bien,
j’affirmerai ces choses, je les dirai haut et fort. Quelqu’un doit bien faire
quelque chose, dénoncer tous ces gouvernements, tous ces agendas obscurs, aussi
bien moi qu’un autre.
Dans toute mon
ignorance, je vous dirai tout, car alors, je ne puis qu’aller à l’essentiel,
sans me perdre dans tout ce tralala de toutes ces politiques journalières. À
Londres, il n’y a que l’essentiel qui ne m’atteigne, j’ignore tout du reste. À
mort Nicolas Sarkozy, et voilà, tout ce que j’avais à dire sur le sujet. Et si
vous désirez m’intimider, me fermer la gueule, eh bien, je ne suis pas en
France, je suis inatteignable, so fuck off! I don’t give a shit!
C’est clair,
Sarkozy doit disparaitre, on ne peut attendre des années, c’est maintenant ou
jamais, car on sait maintenant qui est cet homme, un monstre, un démon. Chirac
comparé à ça, c’était de la tarte aux bleuets, et moi qui pensais
que Chirac avait été au pouvoir trop longtemps. Il a été mon maire pendant une
année, alors que j’habitais à Paris. Il est mort maintenant, je pense, comme je
le suis, comme je me sens, mort, comme la France, morte. Partout la mort, la
fin de l’humanité.
Ce n’est pas ainsi
que je voulais revoir une France forte en ce monde, contribuant à l’assassinat
de ce monde. Je suppose que c’est par la culture que
j’entrevoyais un espoir, je ne vois pas comment cela pourrait être autrement.
Abandonnons nos espoirs de reconquérir le monde, il s’agit maintenant de
survivre, de comprendre qu’il existe un monde francophone, une culture
francophone, et qu’elle est primordiale pour la francophonie, qui elle, est
encore vivante, même si j’en ignore tout, vivant à Londres.
Pas d’espoir à
contribuer à ce monde francophone, même intellectuellement, n’étant point un
expert en rien, jamais je ne saurais contribuer à quoi que ce soit. De toute
manière, jamais je n’aurais pu ne contribuer que partiellement à un sujet
obscur, en devenant un expert en ce sujet obscur.
Moi, je vois le
monde entier devant moi, je dois contribuer à ce monde entier, et il importe peu
que je sois expert ou non. Je deviens expert aussitôt que je me déclare expert,
et que je me décide d’aborder un tel sujet. Et c’est ce qui devrait être pour
tout et chacun, pour tout le monde, parce que tout le monde a le droit de
parler, de dénoncer, de dire ce qui doit être, selon nos pensées personnelles.
Les experts, ce
sont tous des aliénés mentaux, c’est clair, après un doctorat à la
Sorbonne. Ce docteur n’est plus de ce monde, il est aveugle devant ce monde.
Rempli de connaissances désuètes et sans importance, et incapable de quoi que
ce soit, incapable d’action.
La Sorbonne, ainsi
morte, se tient devant nous, et tous ses experts avec elle. I don’t care !
I don’t give a shit ! Un névrosé, c’est tout ce qui sort de la Sorbonne
éventuellement, toutes les universités de Paris. Ce n’est pas là que l’on verra
une nouvelle idée naître, un nouveau monde prêt à exister, à reprendre le
dessus sur le vieux monde. Quelle importance, de vivre si longtemps dans le
passé, alors que seul le futur compte ? Considérant ce présent sans
précédent dans toute l’histoire ?
Il faudra bientôt
repenser ce monde, le réorganiser, du début jusqu’à la fin, après les
dommages du gouvernement actuel. Rien ne sera plus jamais comme avant. On va se
sortir de l’histoire, on va vivre au présent, et au futur, que l’on va créer au
besoin d’une humanité nouvelle, tout juste sortie de son œuf, un nouvel œuf
français, où tout est permis, où l’inconcevable deviendra concevable et
nécessaire. Paris ne sera plus Paris, ou Paris deviendra davantage, une
nouvelle génération, capable de récréer ses propres mythes, sa propre histoire.
Inutile d’être
l’esclave de tant d’histoire, alors que l’histoire survient aujourd’hui même
avec le poète perdu à cette heure, en plein centre du Marais. Aujourd’hui c’est
le monde du renouveau, où l’on va oublier l’histoire, et recréer Paris à notre
image, toute la France, à notre image, une image moderne, il est temps de
prendre cette place qui nous est due, dans l’histoire.
Moi ! Je suis
la France ! Je suis Paris ! J’y ai vécu, je l’ai écrit, aujourd’hui,
et non pas hier, mort à Rimbaud, et tous ces auteurs. Tous ces jeunes qui
existent et qui écrivent, qui sont aujourd’hui cette
France, et qui jamais ne seront reconnus. Un jour peut-être, nous serons cette France,
nous serons cette histoire, avec toute la prétention nécessaire afin d’effacer
ces classiques de l’histoire.
Après tout, un
monde ne peut se limiter à son histoire, un monde doit exister aujourd’hui,
reconnaître ses talents actuels, et ceux qui sauront passer à l’histoire,
l’histoire française, enseignée dans toute la francophonie de ce monde. Du
Québec à l’île de Papeete, en passant par Bruxelles, Genève et l’Afrique. Il
n’y a pas que Paris en ce monde ! Il y a tout un monde francophone !
Et toute une histoire à construire. Ça se meurt en Haïti, aujourd’hui. Mais
demain ? Oui, demain ? Une culture naîtra l’air de rien, l’air de
cette misère, l’ère d’une fin du monde, et d’un monde à renaître.
Je suis d’une
prétention à tout casser. Je ne m’en excuse pas. C’est ce dont ce monde à
besoin, quelqu’un pour remettre ce monde en place. Qui d’autre qu’un anarchiste
couronné pour ce faire ?
Vous auriez dû voir
la tête de ma criminelle ce matin, elle, qui s’en va en prison pour une
décennie pour drogues, quand je lui ai dit que j’étais un anarchiste couronné.
Oh, intelligente, certes, elle n’a pas sauté aux conclusions. Je n’ai eu à
mentionner que ce n’était que le titre d’un livre d’Antonin Artaud, et puis
c’est tout. Le soupir de soulagement, de cette intellectuelle Française,
criminelle, mon Dieu… Et puis après ? Et si j’étais vraiment cet
anarchiste couronné au-delà Antonin Artaud, et puis après ?
Avec le temps, je
me demande, peut-on s’empêcher de devenir un vrai anarchiste couronné ?
Peut-être même que ce serait une bonne chose ? Être ainsi jugé par ce qui
existe de plus bas en société, en société française exportée à Londres, me
donne cette envie de devenir extrême, et chavirer cette société si parfaite, si
hautaine, si snob, ça me donne l’envie de devenir ce que j’ai toujours prétendu
être, un anarchiste couronné. Tout contredire, tout remettre en question, tout
redéfinir, comme si avant soi, rien n’avait été, et tout reste à construire, à
créer.
Voilà qui je suis,
voilà qui nous sommes. Un monde à reconstruire, à recréer, à réinventer. Ce
n’est que par l’extrême qu’un monde sait entendre quoi que ce soit. Eh bien,
soyons extrêmes, et soyons entendus. Nous, la jeune génération, qui n’a jamais
été entendue, qui n’a jamais encore existée, il faudra bien un jour se faire
entendre, reprendre ce monde, et le recréer du début jusqu’à la fin.
Les Beatles, ce
n’est pas un monde que je connais. Michel Houellebecq et Amélie Nothomb, ce ne
sont pas des auteurs qui je reconnais. Il n’y a que moi qui existe, il n’y a
qu’une nouvelle génération que je reconnaisse. Ce qui s’en vient, ce qui va
tout redéfinir. Et je ne parle pas dans le vide. On va tout redéfinir, jusqu’à
la science, jusqu’à la théorie du tout. Je serai central à cette
révolution, en monde anglophone, comme en monde francophone. La théorie de
l’expansion, la théorie finale, ça vous explosera le cerveau, ah ça oui, une
explosion scientifique, aussi bien dire nucléaire.
Parfois la
prétention est justifiée, alors que souvent elle ne l’est pas. Vous n’avez
aucune idée de ce qui s’en vient. Une révolution absolue de tout. On oubliera
Sarkozy alors. Sarkozy, ça résonne comme une maladie contagieuse qui semble sortir
tout droit de la Chine Communiste, emphysème pulmonaire fatale, ça n’aura plus
aucune importance.
On va respirer, on
va renaître, en tant qu’humanité, construire cette histoire future à notre
façon, à nos idées, à l’infini ! Jusqu’à ce que ce que nous puissions
enfin nous libérer de ce monde, une liberté jamais imaginée jusqu’à maintenant.
L’univers, nous voici ! Ce grand impact… un grand impact, sur tout
l’Univers !
Nos politiciens, en
France comme au Canada, sont petits. Mais nous ne le sommes pas, nous sommes
grandioses sur tout ce qui existe, et notre pouvoir, est infini. Bientôt nous jouerons
avec l’univers, mais il faudra trouver le moyen d’éviter que le monde politique
puisse y jouer un rôle. Car alors, certainement, ils détruiront cet univers,
comme ils détruisent tout ce qu’ils touchent, prenant, toujours, et sans cesse,
les pires décisions, comme s’ils étaient complètement hors de ce monde, sans
incapacité aucune de le comprendre. Comment alors leur faire confiance ?
Pas facile de vous
faire comprendre la vérité, en tentant d’éviter que l’autorité le sache. Car
alors, cette vérité, ne vous atteindra jamais. Et pourtant, il me faut vous
dire, il me faut affirmer, il me faut confirmer, la vérité de ce monde. Et je
ne le pourrai pas, je vais mourir avant de pouvoir vous communiquer, cette
vérité… je suis déjà mort, dead on arrival I am. Never mind.
Ô peuple
Français ! Qui suis-je ? Un être perdu au-delà l’océan Atlantique.
Qui ne sait plus à qui il parle ou devrait parler en ce monde. Une voix sans
issue, mais qui pourtant doit changer ce monde, s’il faut sauver ce monde. Ce
n’est plus de ma vie que l’on parle, mais de la vie de tout le monde, un 3615
Ma Vie Universalis. No Minitel required, whatever that is, whatever that was, cos I
cannot imagine a world still requiring something like a Minitel. Une technologie passée date, if ever I saw one. 3615 Mon
Cul, ça n’existe plus.
Bienvenue dans
cette ère nouvelle, où l’on va tout recréer, où tout reste à repenser, à
rétablir nation wide. Ô peuple français ! Mourir ou renaître, et comment,
est ce qui reste à faire. Nous sommes encore capables de grandes idées, à grand
déploiement. Des idées de malades mentaux, mais encore, qui font de
civilisations, de grandes civilisations. On ne sera jamais suffisamment fou,
pour démolir ces idées de grandeurs, qui font de ces peuples, de grands
peuples. Il faut construire une nouvelle Tour Eiffel sur ce monde, sur la
Lune !
28 Septembre 2008
J’ai beaucoup de
choses à dire, à analyser, à réfléchir, mais peu de temps pour le faire, il est
déjà 2h30 du matin, et demain matin Stephen va me réveiller à l’aurore pour
aller à Monkey World, quelque part de le Sud-Ouest de Londres, près de
Bournemouth. J’espère qu’il se réveillera en panique absolue à propos de son
nouvel emploi qu’il commencera le lendemain, et ne voudra plus aller nulle
part, il voudra juste boire de l’alcool jusqu’à ce qu’il tombe. Ira se coucher
comme à son habitude à 4h de l’après-midi, et dormira tout le reste de
l’après-midi, toute la soirée, toute la nuit. La vie d’un alcoolique, il dort
trois quarts du temps, to sleep it off. Fuck Monkey World !
Ça m’arrangerait
d’oublier l’univers des singes demain à l’aurore, car ce soir je suis en train
de recenser et recycler tout ce qui nous reste d’alcool dans la maison, et j’ai
lu, lu quelque chose d’impressionnant. Quelque chose d’unique. Quelque chose
qui n’a existé qu’une seule fois, et qui n’existera plus jamais. Quelque chose,
dont il me semble, seul un miracle a produit. Un livre. Un court livre. Appelé
Les Éléments Urbains Londoniens. Écrit par un auteur québécois obscur, je suis
certain que vous n’en avez jamais entendu parlé. Et
pourtant, mon Dieu, c’est le genre de livres qui n’existent pas, qui n’existera
jamais, et que vous ne lirez jamais. Si vous pensiez que ce journal était le
moindrement intéressant, que vous ayez lu jusqu’ici, ce n’est rien à comparer à
ce que j’ai écrit autour de l’an 2000.
Mon dieu, à chaque
page je me lamentais que rien ne survenait dans ma vie, alors que j’étais
partout dans le monde à chaque nouveau paragraphe ! Cannes, Prague, Paris,
Barcelone, New York, Londres, Mont Blanc, partout ! Et l’amour, ou du
moins, des histoires d’amour non abouties, même pas des histoires de sexe, non,
l’amour ! Le sujet éternel, avec la mort, comme disait si bien ma presque
professeure de théâtre de l’Université d’Ottawa voilà 15 ans. J’espère qu’elle
est morte aujourd’hui, elle ne m’a jamais rien inspiré.
Eh bien, cessez de
lire ce livre insipide où, à Londres, rien ne se passe, et lisez ce court
métrage de ma vie à travers l’Europe, bien plus digne d’un jeune gai en manque
de sexe, que Rimbaud ne l’a jamais été, sans parler d’Émile Nelligan (alors que
tout le monde se masturbe à les croire uniques dans toute l’histoire, alors que
je suis l’histoire du futur, et ça prendra juste 50 ans avant que le peuple
s’en rende compte) :
http://www.lemarginal.com/elements.htm
J’ai appelé mon
père aujourd’hui. Je devais bien m’expliquer, le rassurer. J’avais une bonne
raison, et c’était un vraie raison. Dans ma dernière
semaine de vacances je me suis intéressé aux jeux de cartes traditionnels, je
les ai tous appris par cœur, je peux maintenant jouer n’importe quoi :
Bridge, Belote, Jeux de Piques, les Cœurs, Rummy, Canasta, etc. Mais il
existait un jeu dont je ne pouvais trouver aucune trace, et pourtant, moi et
mon père avons tant joué lorsque j’étais jeune : La Poule. Nous avons
oublié les règles. Si vous connaissez ce jeu de carte des temps anciens,
veuillez me faire parvenir les règlements. Il n’y a rien sur tout l’Internet,
sauf que ça semble avoir inspiré bien des jeux de cartes anglophones, d’où
l’origine of any kind of pool quand on joue aux cartes en anglais. Comment ils
en sont arrivés à traduire une poule en une piscine, je ne le saurai jamais.
Mais c’est là. Go Fish now, in the Poule.
Je me souviens
juste que nous avions huit piles de trois cartes en face de chacun des deux
joueurs, et que l’As, le Valet et le Neuf formaient une Poule. Sûrement un de
mes lecteurs invétérés saura reconnaître ce jeu de cartes oublié ?
J’ai dû confirmer à
mon père que je n’étais pas près de me suicider. Et que oui, j’ai certainement
écrit des choses impensables, que si je me relisais, je voudrais certes faire
disparaître, mais voilà, nous sommes un vrai écrivain, ou un faux qui se
censure, et par le fait même, devient insignifiant. Ainsi, si le prix à payer
pour la naissance d’un écrivain qui affirme une certaine vérité de ce monde,
c’est l’inquiétude et l’ahurissement d’un père (on ne parlera pas de
déshéritage dans ce cas, il n’y pas d’héritage), alors ça vaut la peine. Et il
faudra endurer.
J’ai dû lui
confirmer que la seule fois où j’ai vraiment atteint les bas-fonds et que
j’allais vraiment me suicider, c’était à Los Angeles voilà deux ans. Et
encore là, il existe une différence énorme entre vouloir se suicider et passer
à l’action. Alors je pensais prendre le camion de mon patron, et me lancer dans
un canyon à Topanga, où j’habitais dans la Valley San Fernando. Et même là,
alors que j’avais enfin trouvé un moyen de le faire, de passer à l’acte,
j’étais trop vache pour sortir de l’appartement alors que j’étais trop saoul.
Les joies de Los Angeles. Que de bons souvenirs. Si vous pouvez lire l’anglais,
lisez les deux 3615 Ma Vie que j’y ai écrits :
http://www.lemarginal.com/corporateamerica.htm
http://www.lemarginal.com/kiddo.htm
Je n’ai pas avoué à
mon père que dans mon appartement à Londres il existe un moyen beaucoup plus
facile et expéditif de me suicider. Chaque samedi mon copain rapporte à
l’appartement une pleine bouteille de méthadone. Seules quelques gouttes
suffisent à permettre à un drogué de l’héroïne de survivre sa journée.
Imaginez, boire cette bouteille. Ce serait de l’Agatha Christie pure laine,
Sparkling Cyanide !
Mais non, pas en ce
moment. Je suis loin de ces idées suicidaires en ces jours si routiniers, si
ennuyants, ils me tuent d’eux-mêmes chaque jour un peu plus, sans pour autant
me faire atteindre ces bas-fonds si indésirables, qui sans doute, ont inspiré
toute une littérature qui j’espère durera. Mon Dieu, j’ai à peine 35 ans, et
pourtant, j’ai presque autant écrit que Victor-Lévy Beaulieu.
Avant de parler de
ce phénomène, je dois parler d’autre chose. Mon père m’a demandé ce que
signifiait 3615 Ma Vie, pourquoi ce titre, d’où ça provient. N’est-ce pas
extraordinaire ? Voilà un homme qui ne parle qu’une seule langue en ce
monde, le français, et il ignore tout du fameux Minitel en France. Me voilà
expliquant à mon père aujourd’hui, ce qu’est le Minitel. Que pouvais-je
dire ? Une sorte de version de l’Internet française avant-gardiste avant
que l’Internet ne vienne prendre notre existence ? Et qui maintenant est une
invention passée date et qu’il est temps de faire disparaître ce 3615 ? Un
bottin téléphonique, j’ai fini par lui dire, ce que le Minitel était, un bottin
téléphonique futuriste, maintenant mort, ou qui devrait l’être, certainement. Impossible
à expliquer, il n’a encore aucune de ce qu’est un Minitel, encore moins 3615 Ma
Vie. Moi-même serait tout à fait ignorant de cette
adresse, si l’on ne m’avait pas accusé d’écrire du 3615 Ma Vie sur un forum
français quelconque. Ces inventions françaises, ils sont tellement bizarres ces
Français, pour le Britannique que je suis…
Et maintenant, un
dur retour à la réalité. VLB, Victor-Lévy Beaulieu. Certes, quelque chose
qu’aucun Français ne saurait reconnaître. Et malgré l’institution que VLB
Éditeur est devenue au Québec, je suis certain que si j’avais demandé à mon
père aujourd’hui s’il savait qui était Victor-Lévy Beaulieu, il m’aurait
demandé : une marque de gauffres eggo de Kellogg, peut-être ? Et
qu’elle insulte ça aurait été pour cet homme.
Mon père est un illettré.
Il ne connaît rien de la littérature. En plus, né en 1946, plus de
soixante-ans, pour lui, la politique québécoise est plus un loisir que quoique
ce soit d’autre. Est-il maintenant un séparatiste québécois, ou un fédéraliste
canadien ? Mystère. J’ai un demi-frère, voyez-vous, en politique, et il
est 100% fédéraliste. Et comme j’ai été fédéraliste pour la plupart de mon
existence, voilà bien le seul point en commun que moi et mon demi-frère n’ayons jamais eu. Nous n’avons jamais désiré séparer le Canada
en deux pays différents, un anglophone, un francophone. La différence entre mon
demi-frère et moi, c’est qu’il deviendra un jour Premier Ministre du Canada,
alors que moi, je deviendrai le Premier Ministre du Québec, ou plutôt,
Président de la République Québécoise. D’où VLB. Oh, quel mal de tête.
Je n’ai jamais été
un séparatiste, ou un souverainiste. Sans doute voilà pourquoi toutes les
portes au Québec m’ont été fermées aussi longtemps, que je suis plutôt
maintenant une sorte d’animal bizarre, qui a étudié à Ottawa, vécu à Paris et à
Londres, et maintenant, pratiquement un citoyen Britannique anglophone, qui
n’écrit qu’en anglais. Que voulez-vous ? Je vis à Londres, depuis 15 ans,
j’ai vécu à New Yorl et à Los Angeles, presqu’un an, allais-je écrire des
romans québécois à l’eau de rose ? Des histoires d’amour mortes, parce
l’un est fédéraliste, et l’autre séparatiste ou souverainiste ? Oh, au
Québec, ce sont les romans qui gagnent tous les prix littéraires, ça me fait
vomir. Je suis heureux de ne jamais avoir gagné un prix littéraire, car je n’ai
jamais cru en la prostitution littéraire, et avoir tous les amis nécessaires,
amis séparatistes, afin de gagner ces prix. Monde hypocrite littéraire, où
seuls les auteurs qui parlent largement et seulement de la séparation du Québec
d’avec le reste du Canada, sera reconnu, publié, enseigné dans toutes les
écoles québécoises, jusqu’à ce que toute nouvelle génération ne puisse plus
penser par elle-même, et ne rêve que d’avoir son propre pays de huit millions
d’habitants. Semble petit ? Voyez la Belgique, dix millions.
Oui, ça m’a pris
des décennies, pour comprendre que le Québec aurait dû se séparer voilà
longtemps, en 1980, la campagne du oui, parce que c’était bleu, et non rouge,
et ma couleur préférée, a toujours été le bleu. J’avais quatre ans alors, et
même à cet âge, j’étais fédéraliste, alors même que mon père m’a lancé par la
tête, que si nous votions non, nous allions tous parler que l’anglais dans 20
ans. Vingt ans plus tard, nous avons voté non, et mon père ne parle toujours
pas l’anglais.
Les temps ont
changé. George W. Bush est venu au monde, Harper au Canada est devenu son
esclave. Les prochaines élections canadiennes, considérant ce qui se passe aux
Etats-Unis, je n’y crois plus. La démocratie est morte, mondialement, Stephen
Harper va gagner ses prochaines élections, mais comme il m’est impossible de
vérifier que ces élections seront légitimes, je suis devenu, instantanément, un
séparatiste, un souverainiste, un dévolutionniste, whatever ! Soudainement,
le Québec doit devenir son propre pays, et je n’ai aucun doute qu’en peu de
temps, malgré toutes les conséquences, il deviendra un des pays les plus riches
du monde. Sans voix, certainement, mais qu’importe. Le dernier refuge des
Américains qui chercheront à évader l’État fasciste de Bush et family and Co.
Tant de corruption, aveugle, doit bien avoir une fin. La mort de la démocratie,
doit bien un jour conduire à une guerre civile. Et comme cela ne nous concerne
pas, en tant que québécois, séparons-nous de tout ça. Nous aurons notre propre
république québécoise, et j’en serai un jour le Président. Comme un vieux
camembert français, pourri sur les étagères, loin de la France, sans rien à
voir avec la France. Parce que la France de Nicolas Sarkozy, c’est l’Amérique
de George W. Bush. La France est aussi pourrie que l’Amérique, ainsi, il faudra
simplement survivre par nous-mêmes. Les Chirac et les Mitterrands, déjà si
douteux après tant d’années, ce n’est rien comparé à Sarkozy. Un Québec Libre
n’aura rien à voir la France, au contraire, un Québec Libre deviendra le vrai
leader de toute la francophonie mondiale. Inutile de flirter avec la France, la
France est corrompue, comme le reste du monde. Et ce qu’il me reste à
identifier, c’est si le nouveau leadership québécois sera lui aussi corrompu.
Je n’ai jamais fait confiance à aucun de nos Premiers Ministres Québécois
précédents, surtout si vous savez reconnaître leurs noms. Du nouveau sang il
faudra, de nouveaux visages non corrompus, il faudra. Certainement pas mon
demi-frère. Il baigne là-dedans depuis 20 ans déjà, et ça ne l’a même pas
conduit quelque part. Triste monde. Si la politique avait été mon cheval de
Troie, je serais déjà premier ministre. Car j’ai la prétention nécessaire, une
fois saoul. Combien de temps il a perdu celui-là, il
n’ira jamais nulle part. Parce que moi, j’aurais été capable de motiver une
nation, une fois saoul. Parce que je suis un extrémiste, parce que je suis un
anarchiste, un anarchiste couronné.
Et cet anarchiste
couronné n’a jamais cru en la séparation jusqu’à maintenant. Et maintenant tout
a changé. Il est trop tard de toute manière. Je n’ai jamais été une voix
québécoise, je ne pourrais pas l’être maintenant. Non plus j’ai cette
intention. Peut-être parce que je suis incertain de mes positions politiques.
Je suis capable de changer d’avis, voyez-vous ? Je suis capable de faire
une certaine analyse en un certain temps, et alors, et seulement alors,
apporter mes conclusions. Qui pourraient encore changer. Avant je ne voyais pas
l’intérêt d’une souveraineté. Maintenant je la vois. Parce que je vois ce qui
se passe dans le monde. Tant de corruption politique, même au Canada, mais
voilà, il ne faudra pas voir cette corruption au Québec, et j’ai peur parfois
que le monde entier soit contaminé.
La globalisation.
Qui sommes-nous ? Des Français ? Ou des
Américains qui parlent français et qui mangent des œufs et du bacon à
l’anglaise comme petit déjeuner, comme déjeuner (dîner) ? Savons-nous qui
est Nicolas Sarkozy au Québec ? Non ? Eh bien. Très bien. Nul besoin
de savoir ce que la mère patrie fait, n’est-ce pas ? Nous sommes
francophones en Amérique, une société Da Stink, comme ils disaient à Ottawa,
qui pue. Eh bien, allons-y, let’s stink proper. Totalement indépendant du reste
du monde, y compris la France. Cette société distincte, ne dépendra de
personne. Nos ressources, l’énergie électrique, l’énergie nucléaire, tous les
arbres à sacrifier, nous allons devenir vendeurs, de ressources naturelles aux
Américains qui sont lents à agir. Plenty of engineers to borrow, let’s ship them all to the New York State.
A shame our
lawyers only know the Civil Code, les Coutumes Napoléoniennes, et rien du Droit
Commun. First class engineers. Energy. We will provide, for every single Newyorkais. Et ces six États Américains oubliés à la frontière
québécoise, qui se meurent. On devrait les annexer au Québec, ils n’en seront
que réjouis : Maine, New Hampshire, Vermont, Massachusetts, Rhode Island,
and Connecticut. New England I think it was once called. Ah ! On va aussi
assimiler les quatre provinces maritimes : New
Brunswick, Nove Scotia, Prince Edward Island and Newfoundland and Labrador.
N’oublions pas St-Pierre et Miquelon.
Considering how corrupt all of you are, and how
you simply ignored them all for so long, I’m sure these people will be all too
willing to learn to speak French, and become some sort of real force in this
world, a positive force against oppression.
Québec,
terre de liberté. Peu importe la langue parlée. We are everything, we are
opened minded, on va reconstruire le nouveau monde en Amérique, qui va encore
et toujours survivre à l’envahisseur. Comme l’Armorique, en Gaule, en tant
jadis.
On vous donne
l’Ouest-Canadien avec plaisir, l’Ouest-Canadien n’a jamais servi à rien. Je pense
qu’ils parlent surtout l’allemand dans ce coin perdu. L’allemand, en Amérique,
je vous demande… à quoi pensaient-ils ? Aux guerres mondiales ?
Une troisième s’en
vient. Voilà pourquoi je suis maintenant souverainiste. Je veux être certain
qu’aucun québécois n’en fera parti, parce que cette guerre, elle sera battue
pour enrichir quelques Américains seulement, et par extension, quelques
politiciens Canadiens corrompus. On peut pas faire le
ménage comme en Australie, alors ma réponse, est une séparation instantanée, et
l’annexe de tout ce qui est autour qui veut être annexé, alors que l’enfer
continuera de tonner de l’autre côté de la frontière de la Nouvelle-France 2000,
la Nouvelle-France version 2.0. Et oui, j’y jouerai un rôle quite important.
Fuck VLB, ça n’a rien à voir avec lui.
Pourquoi j’en
parle ? Question intéressante. Je viens juste d’obtenir son adresse de
courriel. Un vieux professeur de l’Université d’Ottawa, quite the anarchist,
vraiment connecté avec tous ces auteurs québécois, et ces éditeurs québécois,
révolutionnaires, et encore, le sont-ils plus que je ne le suis ?
Mon Dieu,
soudainement, en trois cliques je pourrais les atteindre. Leur écrire, leur
dire que j’existe. Certainement les hommes les plus importants de ce Québec
souverainiste. Mais je ne le ferai pas. Pour moi ça n’a aucune importance. Mon
Dieu, qu’aurais-je à leur dire. Nous sommes tellement loin l’un de l’autre.
Ignoré depuis si longtemps, je ne fais pas partie de ce monde. Non plus
veuille-je en faite partie.
Je suis du monde
entier, j’appartiens au monde entier. Et je désire protéger mon coin de pays,
d’où je viens, si c’est possible, je le ferai. Un danger extraordinaire existe.
Depuis déjà une décennie. Ça a aussi contaminé le Canada. Ainsi, je suis devenu
un séparatiste. Je vais protéger non seulement mon coin de pays en Amérique,
mais aussi, tous ces anglophones autour qui voudront aussi une protection,
contre cette corruption généralisée.
Le Québec sera le
dernier refuge de ceux encore capables de voir et de désirer la liberté. Ce
n’est pas la France corrompue cette fois qui nous construira une statue de la liberté,
nous devrons la construire nous-mêmes. L’île d’Anticosti semble l’endroit
idéal, mais voilà, j’ai vécu à Beauport, les Chutes Montmorency. J’ai aussi
vécu dans le quatorzième, et le treizième à Paris.
Il n’y a qu’un seul
endroit pour cette nouvelle statue de la liberté, c’est sur l’île d’Orléans, où
Félix Leclerc a vécu et est mort. Cette île, c’est mon île, c’est là où j’ai
vécu, c’est là où j’existais. C’est ma connexion avec Paris, c’est ma connexion
avec le monde. La Place d’Orléans, Denfert-Rochereau, mon premier roman
franco-France-Québec. Orléans, nouveau symbole de notre liberté, et VLB en sera
heureux.
On va construire
une nouvelle statue de la liberté, ignorante de la corruption politique mondiale,
sur les champs de fraises que je ramassais alors que je n’étais qu’un enfant. Sur
l’île d’Orléans, notre nouveau symbole de liberté national, qui fait encore
référence à qui nous sommes vraiment, nos origines, françaises, dans le
treizième arrondissement de Paris. Je suis rempli de nationalisme, et de
vanité. Je suis votre nouveau symbole de liberté, et personne d’autre. Je suis
de ma génération. Ça va exploser !
Oh ! Parce que
je vous le dit. Personne, ne devez-vous faire confiance, en tout le Québec.
Corrompu jusqu’à l’os ! Oh oui. Du sang nouveau vous aurez besoin. Si vous
n’avez jamais entendu son nom, alors oui, vous pourrez leur faire confiance.
Les vieux, ils ne sont pas encore morts, on se demande pourquoi, ils sont tous
corrompus. Et mêmes les jeunes, si vous avez entendu leur nom depuis quelques
années déjà. Du nouveau, un renouveau complet ! Se débarrassez de la
vieille génération, de cette corruption politique, Le Devoir inclus, et La Presse,
mon Dieu, tous morts, tous. Il faut un renouveau absolu, il faut même oublier
VLB, avec toutes ses connexions.
À l’heure actuelle,
au Québec, seul moi serait acceptable en tant que
nouveau Président de la nouvelle république. Parce que seul moi n’a aucune
connexion avec qui que ce soit, seul moi ignore tout de ce qui se passe au
Québec, seul moi pourrait tourner cette nouvelle page sur notre histoire. Et ne
faites surtout pas confiance à mon demi-frère, il est encore fédéraliste. Ce
qui influence sa mère mariée à mon père, une famille de fédéralistes ! Et
moi aussi, jusqu’à récemment ! Je les vends tous à Hitler, ils sont tous
prêts pour les fourneaux crématoires.
Je suis la
liberté ! Je suis l’espoir d’un peuple ! Je suis Hitler ! Ô
Dieu, odieux, jamais je ne pourrais me prendre au sérieux. Voilà pourquoi je
suis le candidate parfait pour ce nouveau Président de
la nouvelle République Québécoise (incluant les États-Américains autour, et les
Provinces Maritimes désespérées).
Je suis votre
nouveau Président Québécois, get used to it ! Parce que je suis
imprévisible. Parce que moi, jamais je ne mentirai à mon peuple. Parce que moi,
jamais je ne mentirais. Toujours, que la vérité. Une chose si difficile à
avouer. I care for my people ! En tant que fédéraliste, pour tant
d’années, qui a appris à parler l’anglais, mon Dieu, quel traître
suis-je !
Et pendant tout ce
temps, j’ai appris, que loin d’être un traître pour ma nation, seul moi aurait
été capable de diriger ma nation sans lui mentir. Parce que oui, malgré tout,
je suis avant tout un québécois. Combien pratique il a été de me fermer toutes
les portes du Québec parce que j’étais fédéraliste. Impossible de croire que
l’on peut encore être québécois et fédéraliste. Oui ! Et jamais je ne n’ai
eu, que l’intérêt des Québécois at heart. Malgré tous mes défauts, d’un fils
qui ne mérite pas d’exister, qui ne mérite rien. Parti de par le monde, la
France, l’Angleterre, les États-Unis. Que pensiez-vous ? Que j’étais un
fédéraliste, et que par conséquent je travaillais contre le Québec ? Alors
que je n’ai jamais que travaillé pour le Québec ?
Cette histoire est
si triste, il me faut tuer quelqu’un. Mon demi-frère peut-être, qui a été
fédéraliste depuis la nuit des temps. Mais voyez-vous, je comprends ce soir,
cette nuit, alors que demain matin je dois aller à Monkey World, dans deux
heures, que mon demi-frère, lui aussi, pense comme moi. Jamais mon demi-frère.
Même étant fédéraliste, n’agira contre le Québec. Ainsi, à Ottawa, jamais vous
n’avez été misrepresented.
Toujours vos
intérêts ont été à l’ordre du jour. Je ne suis pas un traître, non plus mon
demi-frère. Il ne le sera jamais, moi non plus. Je ne l’ai jamais été ! Et
pourtant, vous m’avez craché dessus, je ne méritais pas d’exister. Et cela fait
de vous, des gens limités dans leur capacité de voir et de comprendre ce monde.
Et juste pour ça, je devrais continuer de prétendre que je n’existe pas, et que
vous n’existez pas. Mais voilà, j’existe, et vous existez. Et j’ai l’intention
d’exister davantage, de devenir une voix québécoise. Fuck VLB !
Je vois, je dis,
j’agis. Pour moi, la politique ne signifie rien. Je n’y connais rien de toute
manière. Tout ce que je vois, est qu’il faut se déclarer un nouveau pays à même
l’Amérique, maintenant. Je ne supporte aucun parti, aucun politicien actuel. Il
faut tout renouveler, comme dans un jeu de cartes. La Poule, ce jeu oublié. Je
ne fais confiance qu’à une seule personne, moi, juste comme vous devriez
penser. Ton fils, ta fille, oui, peut-être. Mon père, oui, je lui ferai
confiance. Ma sœur, moi, mais pas mon demi-frère, qui lui, ça fait des années
qu’il baigne dans cette corruption.
La Poule. Mon père,
ma sœur, moi, dans cet ordre. C’est une poule. Et cette poule, c’est le futur
du Québec, la seule qui jamais ne pourra inspirer une certaine confiance. Aucun
de nous n’a jamais été politique, voilà sans doute pourquoi le Québec aurait
raison de nous donner le pouvoir. Parce que nous sommes ignorants de tout, mais
voilà, nous sommes intelligents, nous savons protéger les intérêts québécois,
parce que nous La Poule Québécoise.
Du sang nouveau, du
sang intelligent, qui justement était entre deus états auparavant. Mon père, ma
sœur, moi, jamais, ne pourrions agir contre les Québécois, jamais ne pourrions
être achetés, devenir les esclaves de qui que ce soit, d’une idéologie
quelconque. Nous sommes libres, nous sommes intelligents, nous sommes
québécois. Et nous avons été fédéralistes, oui, parce que nous pensions que
c’était nécessaire en ces temps. Mais voilà, le monde a changé, et nous sommes
capables de repenser notre position.
Nous n’irons jamais
en politique. Je suis le seul anarchiste de la famille, parce que j’en m’en
fous ! Et je suis à Londres, à deux doigts de devenir un citoyen
britannique. Un vrai anglophile, un vrai colonisateur. Oh ! C’est de
l’histoire ancienne, ça fait 400 ans, les 400 coups, voilà 400 ans !
You better watch
me. Je vais vous anéantir, et encore, devenir le premier Président de cette
nouvelle république québécoise. Never mind that I have been
living all over the place, que j’aie vécu en Angleterre tout ce
temps, et Los Angeles. Je suis le Choix du
Président, le protégé du premier ministre, de quel premier ministre, du Québec
ou du Canada ? Quelle importance ? Je suis prêt. Votre nouveau
Président. Une trinité, avec mon père et ma sœur, les seuls que je pourrais
vraiment écouter et leur faire confiance, dans toutes ces affaires québécoises.
Une nouvelle dynastie québécoise, intelligente, pour faire changement.
Vous êtes perdus.
Vous n’existez plus. Moi, le fils, le neuf, va tout remettre en ordre. Et le
reste de la poule, mon père et ma sœur, feront certain que je ne perdrai pas,
moi le fils perdu à travers le monde. Ça fait longtemps que l’on n’a pas
vu une certaine intelligence prendre les rennes de la destinée québécoise. L’ignorance
a atteint une limite qui n’est plus acceptable. Ah ! Ne me parlez plus de
politique québécoise ou canadienne ! Je vais mourir, avec le reste du
pays.
En un temps deux
mouvements, je propose de faire plus que Victor-Lévy Beaulieu. N’est-ce pas
impressionnant ? Et non seulement ça, je suis convaincu, de proposer une
solution beaucoup plus réaliste, et fonctionnelle, que tous ces extrémistes du
passé. Les années 80 n’existent plus. Non plus les années 90. 2010 maintenant.
Ça c’est le futur, dont l’on parle. Aucun discours politique passé ne saurait
survivre au-delà cette nouvelle décennie. Excepté la mienne. Celle que
vous n’avez jamais encore entendu parler.
Parce que moi je
suis tout nouveau tout beau. Ignorant juste à souhait. Non contaminé par le
passé. Avec un seul intérêt, l’intérêt des Québécois dans le monde. Je ne
supporte aucun parti politique, parce que pour moi, ils sont tous corrompus.
Moi, je ne suis pas corrompu, je ne le serai jamais, parce que je me
suiciderais avant de devenir corrompu. On ne peut faire confiance en personne.
Au Québec, le monde politique, c’est pourri jusqu’à l’os. Jamais je ne
pourrais faire confiance qu’en quelqu’un qui n’ait jamais fait partie de ce
monde politique jusqu’à maintenant.
Ne soyez pas
aveugles ! Ne faites confiance en personne ! Reprenez les reines de
votre destinée, renouveler sans cesse le nouveau sang en politique, n’écoutez
plus ce qui a déjà un quart de siècle en politique. On ne peut même pas faire
confiance au nouveau sang déjà contaminé, déjà acheté. Mon Dieu, en qui donc le
peuple québécois peut-il avoir confiance ? En personne. Sauf en moi, et
moi, je n’ai aucune ambition politique québécoise, la poule est morte.
Existe-t-il encore un espoir à l’horizon ?
1 Octobre 2008
Bonsoir M. X,
C’est combien
extraordinaire de toujours pouvoir trouver quelqu’un qui connaît les grands de
ce monde. Quand je faisais ma maîtrise en littérature à la Sorbonne sur Antonin
Artaud, soudainement on m’a communiqué plusieurs noms et adresses de gens qui
connaissaient l’homme. Et dernièrement j’étais producteur en développement sur
un film d’Einstein à Londres pour Channel 4 et PBS aux États-Unis, et là encore
durant ma recherche j’ai communiqué avec plusieurs personnes qui connaissaient
Einstein en personne.
M. X est une grande
ressource également, il connaît tout le monde littéraire du Québec. Je suppose
que vous également, un monde que je ne connais pas du tout. Malgré que je sois
né dans la ville de Québec et que ma famille habite le Saguenay-Lac-St-Jean
depuis toujours.
Le seul livre
québécois que j’ai lu, à part Anne Hébert et Michel Tremblay, est Le Libraire
d’un certain Gérard quelque chose, Bessette peut-être. Après ça je n’ai plus
jamais rien lu de québécois, parce que ça m’a rendu malade pendant des
semaines. Des vomissements et une diarrhée atroce. Il faut bannir ce livre,
tellement c’est pourri! (Je blague… l’ironie, c’est aussi un thème récurrent
dans mon œuvre, on ne peut jamais rien prendre au sérieux, vous avez été
averti.)
M. X me disait que
vous désiriez en apprendre un peu sur moi. Voici donc une bio sommaire, mais
voilà, il s’en passe tellement dans ma vie, je pourrais vous en écrire trois
autres de plus en bonus, complètement différentes, d’ici la fin de la semaine.
Les liens dans ce
courriel ne sont pas mes meilleurs livres, mais ce sont eux que je mentionne
dans cette courte bio. Il faudra explorer les liens de mes sites à la fin,
surtout si vous désirez lire mes six livres publiés : L’Anarchiste
(poésie), L’Attente de Paris (roman), Denfert-Rochereau (roman), l’Éclectisme
(essai), Un Québécois à Paris (journal), Un Québécois à New York (journal). Ah,
et puis voici les liens (ne soyons pas vache, la vacheté tue la vache, je
pense) :
http://www.lemarginal.com/anarchiste.htm
http://www.lemarginal.com/paris.htm
http://www.lemarginal.com/denfert.htm
http://www.lemarginal.com/eclectisme.htm
http://www.lemarginal.com/quebecoisaparis.htm
http://www.lemarginal.com/quebecois_a_ny.htm
M. X a été le
professeur à l’Université de X qui m’a le plus marqué, sans doute à cause de
son cours sur Anne Hébert que j’ai dévoré, comme un de ses livres à ce propos.
J’ai rencontré Anne Hébert à Paris et elle est devenue mon amie.
Quant à moi, je
suis l’auteur québécois en exil qui vit en Europe depuis 1994, dont 15 ans à
Londres où je suis toujours. J’ai vécu un peu partout, entre autres à Paris,
Bruxelles, New York, Toronto, Los Angeles. J’ai six livres publiés à Paris chez
deux éditeurs différents, iDLivre Éditeur, qui maintenant je crois ne publie
que des livres pour enfants. Et Textes Gais Éditeur. Mes livres sont maintenant
tous en ligne intégralement sur mon site, comme ils l’ont toujours été.
C’est une condition
que j’ai toujours négociée avec mes éditeurs, le droit de garder mes livres en
ligne sur mon site. Bien que les premiers deux ans, mes deux derniers livres
n’avaient que des extraits en ligne. Et aussi que je garde tous mes droits sur
tous mes livres en tout temps. Je suppose que vous avez plusieurs livres à
votre actif que vous avez écrits, et qui sont maintenant morts? Aucun de mes
livres ne mourra jamais.
Ainsi au Québec je
pense que je suis connu dans le monde gai, mais ça s’arrête là. Les médias
n’ont jamais vraiment parlé de mes livres à part quelques articles ici et là et
une entrevue à Radio-Canada, ces entrevues sont sur mon site dans cette
section:
http://www.lemarginal.com/#articles_entrevues_medias
J’ai terminé ma
maîtrise en littérature française à L’Université de Londres et je n’ai plus
tenté de me faire publier chez les éditeurs depuis mes 22 ans, j’en ai
maintenant 35. Mes livres sont en ligne sur mon site depuis 1994, au moins six
millions de visiteurs par an, vaut mieux être lu qu’être publié. J’ai écrit
au-delà de 35 livres en français comme en anglais.
Un jour les
Québécois entendront parler de moi et se demanderont comment un auteur
québécois a-t-il pu écrire autant de livres sans que personne n’en ait jamais
entendu parler. Ce statut d’être plutôt reconnu en France et dans la
francophonie (même en Afrique, ils ont bien aimé l’Anarchiste) plutôt qu’au
Québec, ne m’inquiète pas trop.
Et maintenant dans
le monde anglophone je commence à faire ma marque. Bien que j’affirmais
dernièrement à M. Lemieux que question fierté nationale, je n’étais
certainement pas Michel Tremblay, et je le regrette un peu. Qui est quoi s’il
n’est pas reconnu en sa nation? Mais je déteste la prostitution littéraire…
sous toutes ses formes. Le seul cul que je lècherai, sera le mien. Vous pouvez
me citer là-dessus, si jamais vous êtes capable d’oser.
Il est vrai que je
suis un auteur différent, qui va plutôt écrire ce que je ressens, ce que je
désire écrire, plutôt que quelque chose de commercial, ce que les éditeurs
commandent. De ce point de vue, l’Internet est merveilleux, on peut écrire ce
que l’on veut, c’est une libération et je m’en donne à cœur joie. Ça donnera
l’œuvre que ça donnera, d’autant plus que je suis fort prolifique, dans tous
les genres littéraires.
S’il existe encore
un genre littéraire dans lequel je n’ai pas encore écrit, c’est sans doute
qu’il me reste à l’inventer. Certains de mes livres sont illisibles, lisez La
Révolution (je vais mourir avec sa seule vraie signification, je n’ai pas
l’intention de m’expliquer là-dessus, je me suis déjà expliqué ailleurs) :
http://www.lemarginal.com/revolution.htm
Si je suis saoul,
je vous dirai que je suis l’Émile Nelligan et l’Arthur Rimbaud d’aujourd’hui,
je vous dirai aussi que ça ne prendra que 50 ans d’analyse littéraire dans les
universités pour que l’on s’en rende compte. J’ai écrit beaucoup de poésie
sombre, en voici quatre livres dans ces deux liens :
http://www.lemarginal.com/anarchiste.doc
http://www.themarginal.com/anarchist2.doc
Et en anglais
surtout, dont voici les trois derniers :
http://www.themarginal.com/workinginwestminster.doc
http://www.themarginal.com/losangeles.doc
http://www.lemarginal.com/destructivismpoetry.doc
Lorsque je suis
saoul, j’écris beaucoup, et je me réveille le lendemain honteux d’avoir écrit
tant de bêtises extrêmes, et qu’il me faille effacer tout ça au plus vite,
surtout mon journal francophone actuel :
http://www.lemarginal.com/3615mavie.doc
L’histoire de ma
vie. Mais voilà, un bon auteur est extrême et « off his head most of the
time », et finalement, je dois admettre, ça fait de la bonne littérature.
Je suis d’une prétention à tout casser. Je ne m’en excuse pas, parce que c’est
de nature et je ne puis l’empêcher. Sans prétention on n’arrive à rien dans la
vie, car alors on meurt dans l’ombre.
Si vous désirez
voir l’étendue de ma prétention, visitez cette page secrète sur mon site
anglophone, des gens que je pense avoir inspirés, dont Denys Arcand (Les
Invasions Barbares), Anne Hébert (Un Habit de Lumière) et Michel Houellebecq
(Atomised, Les Particules Élémentaires, le titre d’un de mes livres). Bien sûr,
je suis sans doute fou, mais voilà, je suis incapable de m’en convaincre, trop
de coïncidences :
http://www.lemarginal.com/inspiration.htm
Ah, il me faut
vraiment être saoul pour envoyer ce lien. Je vous donne la permission d’arrêter
de lire maintenant. J’en suis maintenant à boire une bouteille de Pernod
vieille de 15 ans. Et avec l’âge, ça ne devient pas meilleur. Le goût est
toujours aussi mauvais.
Lorsque je ne suis
pas saoul, je suis beaucoup plus modeste. Je ne crois plus être l’auteur génial
d’une génération, mais plutôt je crois ne pas être un vrai auteur. Ça a
beaucoup d’avantages de ne pas se prendre au sérieux, de ne pas avoir de
crédibilité littéraire, et surtout de ne pas avoir d’éditeur qui nous exige des
échéances et nous dicte quels livres écrire. Ne pas être un auteur, après avoir
écrit plus de 35 livres, est merveilleux. Je ne voudrais pas que ça change.
Je ne suis que
quelqu’un qui est né avec cette maladie d’écrire sans arrêt, sans raison. Comme
je ne puis me guérir de cette maladie de naissance, je continue à écrire comme
un besoin, et je travaille à Londres dans une Cour de justice pour survivre.
Parfois je décroche
des contrats pour écrire pour des films ou des séries télévisées. J’ai été
instrumental pour la série Black Hole High (Strange Days at Blake Holsey High)
au Canada pour Fireworks Entertainment et NBC, qui a passé partout dans le
monde. Le personnage principal est une jeune fille assez anarchiste sans
vraiment l’être, elle est basée sur moi.
J’ai écrit comme un
déchaîné pour cette série et je n’ai même pas été crédité (je n’ai jamais été
crédité pour mon travail en télévision, alors que le jeune garçon qui allume un
spot light l’est, mais j’ai encore les chèques ici pour prouver mon
travail) :
http://www.lemarginal.com/workfilmtv.doc
Ces contrats ne
viennent pas souvent, sans doute parce que je ne fais aucun effort en ce sens.
Ils me trouvent sur mon site, comme les éditeurs. Je n’ai que le temps
d’écrire, et rien d’autres. Et comme l’écriture ne paie pas, il suffit de
travailler 40 heures par semaine, et écrire le reste du temps.
Un de mes fans est
mon père, qui n’a jamais lu un de mes livres avant qu’ils ne soient publiés
depuis 2001. Maintenant il me lit au jour le jour et j’ai bien peur que ça va
l’envoyer au cimetière. Il se tourmente que je vais bientôt me suicider.
Des thèmes
récurrents chez moi : la mort, la liberté, la crise existentielle, la
philosophie, la poésie, et en anglais la physique théorique et la science
fiction (aucun marché au Québec ou en France pour ça). Et seulement cette
année, politique à propos de la mondialisation (Bush et Blair) :
http://www.lemarginal.com/destructivism.doc
Et même la
spiritualité dont un livre genre The Secret de Rhonda Byrne :
http://www.themarginal.com/changingyourfuture.doc
Il y a peut-être de
l’espoir pour moi, qui sait? Mais mon prochain livre sera le deuxième tome de
mon livre de science fiction en anglais appelé Anna Maria, c’est le premier
lien sur mon site anglophone :
http://www.lemarginal.com/annamaria.doc
J’allais écrire un
livre de science fiction québécois, extrêmement politique, où tout le Québec
serait envoyé dans le passé avant l’époque coloniale, pour changer la face de
l’Amérique, en faire la Nouvelle-France. Je me suis arrêté à temps, je
l’écrirai peut-être un jour. Un plan est sur mon site :
http://www.lemarginal.com/fabriqueauquebec.doc
J’ai une famille
complètement antilittéraire. Je n’ai toujours vécu que dans des environnements
où la littérature ne comptait pas. C’est tellement bizarre parfois de
rencontrer des gens littéraires, qui prennent le tout au sérieux, ils sont
tellement rares dans ma vie.
Pour moi, tout ce
travail, toute cette écriture, c’est vraiment comme s’il ne s’agissait que de
mon propre monde virtuel que je me construis à l’insu de tous, dans ma bulle,
dans mon univers parallèle dans lequel j’existe et dont personne n’a accès.
C’est peut-être une
bonne chose d’être si éloigné de tout, d’être en exil, rien n’est contaminé,
tout est naturel, comme une catharsis personnelle. Pour la catharsis, il faut
retourner à un de mes premiers livres, encore un qui soit indéfinissable :
http://www.lemarginal.com/champs.htm
Il n’existe pas
d’avenir en littérature, il n’existe pas vraiment de nouvelle génération, nous
nous abrutissons davantage avec les années. À 35 ans je suis jeune, mais à 35
ans je me sens vieux, très vieux. Il est vrai je n’ai jamais cru vivre jusqu’à
30 ans. Non, je n’ai pas de maladie bizarre, je pourrais vivre au-delà de 100
ans. Mais il m’a toujours semblé, peut-être à cause de Nelligan et Rimbaud, que
je mourrais jeune. Mais voilà, ils sont morts vieux, ils ont seulement arrêté
d’écrire alors qu’ils étaient jeunes. Dans ma tête ils sont morts jeunes.
Il faut bien avoir
des idoles littéraires à imiter, bien que j’avoue que ça fait longtemps que je
n’ai plus lu Rimbaud, Nelligan et Hébert. En fait, j’ai tout lu de Sir Arthur
Conan Doyle et Arthur C. Clarke plusieurs fois depuis 15 ans, et cette
année, un record, tous les livres d’Agatha Christie en moins de quelques mois,
j’en arrive à la fin. Je suppose que c’est une sorte de corruption littéraire.
Ça m’aide à mieux écrire en anglais du moins, surtout Doyle. Je pense que ça se
ressent dans mon dernier roman Anna Maria.
Parfois je pense
que je pourrais mourir maintenant, que j’ai déjà écrit tout ce que j’avais à
écrire. Parfois je pense qu’il me faudrait tout effacer et recommencer à partir
d’aujourd’hui, à zéro, que tout reste à faire. Intéressant, non? Il faut vivre
au jour le jour, et écrire ce que l’on doit écrire, au jour le jour.
Je suis désolé, je
suppose que vous ne vous attendiez pas à tel message. Mais la dernière fois que
j’ai parlé littérature, ça fait plus d’un an et demi. Un ingénieur en
informatique de passage à la Cour de Londres, un travesti, ou plutôt un
transgenre. Il était de Belgique, fort cultivé, intellectuel et littéraire.
J’ai longuement conversé avec lui (elle), pendant que mes collègues britanniques
sans cervelle riaient dans notre dos, ou se scandalisaient que l’on parlait
français au bureau, alors que tous les jours ils parlent l’Indien à tour de
bras. Cette histoire est quelque part dans mon journal anglophone actuel que
j’ai dû faire sauter de mon site dernièrement parce qu’un de mes anciens
managers l’a trouvé et l’a lu (c’est un lien secret maintenant) :
http://www.themarginal.com/madhouse.doc
Ce n’est pas par
hasard si j’ai pris cet emploi, je désirais prouver qu’au sein du Ministère de
la Justice en Angleterre, il n’y avait pas de justice. Et c’est maintenant
prouvé, et le livre est fini. Habituellement quand je termine l’écriture d’un
livre, ou dans mon cas entre trois et quatre livres généralement en moins d’un
an, ma vie change du tout au tout. Parce que ma vie s’organise, où je
l’organise, afin de trouver de nouvelles expériences, une nouvelle motivation
littéraire, une certaine inspiration.
J’ai toujours tout
sacrifié pour la littérature, voilà pourquoi j’ai habité un peu partout, prêt à
sauter dans un avion du jour au lendemain pour le prochain pays. Il faut bien
écrire quelque chose d’intéressant. Je ne crois pas que j’aurais tant écrit si
j’étais demeuré à Jonquière dans le nord du Québec. Et de quoi aurais-je parlé?
Oh, de tous ce que les autres auteurs québécois parlent sans doute, de la
souveraineté!
Voilà bien un sujet
dont je ne parle pas, je dois être unique au Québec. Sans doute considéré tel
un traître, mais voilà, avec la mondialisation et ses dangers, je deviens de
plus en plus pro-québécois. Encore un an, et cette souveraineté, c’est moi qui
l’accomplirai, seul. Je blague encore. J’ai un peu bu.
Je vais tenter
d’aller me coucher, si je veux éviter un massacre demain au travail. Il est
2h30 du matin à Londres. Ce qui me retient de tous les exterminer… le monde
parallèle littéraire que je me suis construit en dehors de cette réalité, sans
doute. Ils vont certainement légaliser à nouveau la pendaison au Royaume-Uni
pour moi, un de ces jours. Ch’t’à boutte!
Vôtre,
Roland Michel Tremblay, Londres
25 Novembre 2008
Je suis
suffisamment cynique ce soir pour croire que je vais écrire quelque chose de
significatif. Pourtant je n’ai aucune idée précise en tête, sans doute c’est le
whisky qui parle. J’en aurais certes beaucoup à dire et à dénoncer, mais en ce
moment je ne puis pas parler. Peut-être dans quelques mois. Et alors, ça va
exploser.
Oh oui, je suis
cynique, et d’une humeur massacrante. Si j’étais musicien, ce soir je
composerais ma chanson la plus noire, et certainement ma meilleure. Si j’avais
un livre de poésie en chantier, j’écrirais sans doute mes meilleurs poèmes
sombres.
19 Décembre 2008
Ce journal tire à
sa fin. Je suis incapable de renouveler mes contrats. Un an, c’est suffisant.
Pas beaucoup dit, mais encore, j’ai dit beaucoup plus que dans le passé. Car ce
n’est pas ma vie que j’ai racontée ici, bien au contraire. Voilà pourquoi je
n’aurai pas besoin d’en faire sauter 500 pages avant que ce ne soit lisible.
En fait, c’est
fini.
Je n’ai pas
l’impression que j’en écrirai davantage, je suis motivé à bloc, et pourtant,
rien ne sort. Ce 3615 Ma Vie, c’était en parallèle de tout ce qui se passait cette
année, tous ces articles politiques, ce livre Destructivism. L’ère George W.
Bush qui tire maintenant à sa fin (espérons le !).
Il y a encore
Sarkozy, Brown et Harper, bien que ce dernier ils ont bien essayé de le faire
sauter, je ne sais plus ce qu’il en est, à ce propos, au Canada. Et moi qui n’avais
jamais fait dans la politique, qui était bien heureux de tout dénoncer dans
toute son ignorance, de tout ce qui se passait dans le monde.
C’était bien
suffisamment actuel de toute manière, ce que je vie, c’est que tout le monde
vie, peu importe si je lis ou non tous les journaux nationaux tous les jours
pour m’en assurer.
J’en ai assez de
lire tous ces mensonges, toute cette propagande, toute cette stupidité. La
stupidité des auteurs qui pensent qui s’imaginent que nous sommes cons, et
aussi, cette stupidité que l’on assume si aisément chez autrui, qui nous fait
penser que finalement cette campagne politique et médiatique éhontée est
efficace, parce que nous, finalement, sommes tous des innocents.
Un Français
dernièrement m’a contacté pour me dire : « Je voulais rajouter que
j'ai été époustouflé par votre vision du monde et votre philosophie, vous êtes
un visionnaire comme on en voit peu... Avec mon admiration et mon profond
respect. » Ce commentaire flatteur m’a surpris, non pas que c’est la
première fois que je reçois de tels commentaires, j’en ai des centaines
maintenant, même en français, de ceux qui se sont investis à me lire. Je ne
compte plus les courriels que je reçois qui me disent que je suis un génie ou
un idiot. Alors pourquoi soudainement ce commentaire me surprend-t-il ?
Parce que je n’ai
plus rien écrit en français depuis des lustres, sauf ce présent blog. Et oui,
on aurait raison de me déclarer visionnaire après l’enfer de Destructivism, en
anglais. Mais en français, pour ce journal ? Il me faudrait le relire, et
voir si c’est si révolutionnaire, après la révolution en anglais pour s’assurer
que Bush sera bien mort en 2009.
Dernièrement on m’a
dit plusieurs fois que je suis le nouveau Karl Marx, Engels et Nietzsche. Que
les gens sont imbéciles, me comparer à ceux-là. Pourquoi faut-il être comparé à
qui que ce soit ? Je n’ai jamais rien lu de ces auteurs, non plus ai-je
l’intention de les lire. Non pas que je ne lis pas, je lis énormément, à vrai
dire, j’achève de lire les 80 livres d’Agatha Christie. Et ça c’est sans doute
beaucoup plus révolutionnaire que Karl Marx.
Je ne tente pas ici
d’être prétentieux, en rapportant les commentaires que j’ai reçus depuis que je
suis devenu un bloggeur international de renom sur les sites politiques
progressifs les plus populaires du monde anglophone. Non. Ici c’est moi, avec
mes doutes, mes observations sur la stupidité de ce monde, et combien peu il
leur en faut pour sauter aux conclusions.
Je ne suis pas un
intellectuel, non plus suis-je philosophe. Oui, certes, je prétends l’être,
lorsque ça m’aide à écrire un article, un livre, mais voilà, comparé à tant
d’autres, qui sont véritables, moi je suis le faux qui crie très fort, avec une
haine et une rage, qui semblent conduire à quelque chose de vrai. Mais voilà,
ce n’est pas sérieux, je suis le premier à l’admettre.
Je n’ai pas le
temps ou la chance de sérieusement devenir ce que certains pensent que je suis.
J’aimerais certes, lire tous les journaux chaque jour, tous les blogs Internet
et les sources d’informations moins officieux où nous pouvons voir la vérité,
et la comprendre. Je le fais très sommairement, je travaille à temps plein.
C’est peut-être ce qu’il faut, sinon je deviendrais vite incompréhensible, à
écrire de la vraie philosophie digne de la Sorbonne. And
at any rate, I haven’t done any of that in French. Voilà pourquoi ma surprise.
J’avouerai que je
ne suis pas un amateur, merde, oui, je l’avoue, je n’ai pas cette chance d’être
un professionnel. On fait ce que l’on peut, pas ce que l’on veut. Oui, je suis
impressionné par ce que j’ai réussi à faire, malgré les contraintes. Ça ne m’a
conduit nulle part. Sans doute j’ai été trop extrême. Je n’ai pas encore eu le
temps de tout transférer de l’Anarchiste Couronné au Le Marginal, et du The Marginal au The Marginal, et me débarrasser de l’étiquette d’être un
anarchiste alors que je ne le suis pas (tous les anarchistes vous le
confirmeront, je ne suis pas un anarchiste).
Mais voilà, je suis
extrême, aussi bien dire que je suis un anarchiste. Le monde est blanc ou noir,
en ce qui me concerne, il n’existe aucun juste milieu. Et la vérité dans tout
ça, mon Dieu, elle dépend de toutes les opinions de tous les commentateurs de
ce monde.
C’est maintenant
clair que ma vision de ce monde est noire, et quand bien même ce monde serait
blanc, je suis né avec cette indisposition qui m’empêche de le voir autrement
que sombre. Ma crise existentielle permanente, qui a si bien servi les auteurs
français nés avec la même indisposition : Antonin Artaud, André Gide,
Marguerite Duras, Marguerite Yourcenar. J’en oublie certainement une dizaine,
mais peut-être pas.
Rares sont les
auteurs reconnus qui sont en crise existentielle permanente, et qui vont sombrer
dans l’obscur. L’obscurité est ce qui les attendait, mais il existait un temps
en France où ces auteurs obscurs étaient à la mode, et fort reconnus à
travers le monde. Aujourd’hui, c’est différent. Les grands auteurs sont tous
morts, et les grands auteurs d’aujourd’hui, aucun n’en vaut la peine. Qu’ils
meurent tous, ce monde ne changera pas en conséquence.
Pour dire la
vérité, plus rien ne m’impressionne en ce monde, certainement rien en
littérature. Rien qui puisse me faire dire, mon Dieu, comme j’aimerais avoir
écrit ça, et ensuite mourir croyant avoir tout accompli. Et le pire, est que
même ce rêve de devenir un écrivain immortel, après avoir écrit une seule œuvre
immortelle, est mort ! Parce qu’un tel écrivain immortel, et une telle
œuvre immortelle, aujourd’hui, ne pourrait être rien d’autre qu’un avortement
d’une telle œuvre. Parce que bien que nous ayons été capables de reconnaître
ces œuvres éternelles dans la passé, aujourd’hui nous sommes aveugles. Tant
aveugle, que personne n’ose écrire ces œuvres éternelles.
Par œuvres
éternelles, je ne parle pas de l’Énéide de Virgile, cette œuvre imposée au
peuple, tout comme la Bible. Et cette liberté de s’extasier, et d’écrire cette
passion outrée, en prétendant être un auteur exceptionnel, et par le fait même,
le devenir. Tout ça c’est mort et enterré. Parce que personne ne croit que
c’est encore possible aujourd’hui. Et pourtant, ce que nous vivons aujourd’hui,
ce que nous traversons aujourd’hui, c’est la même chose que dans le passé. Tout
est cyclique.
Il existait un
temps où la littérature signifiait quelque chose, sans préjugé. Ah ! C’est
toujours construit, répété par les grands, immortalisé par les Institutions, ça
oui. Facile à dire aujourd’hui.
Ce que je veux
dire, est que j’aurais écrit de la grande littérature, si l’on m’en avait donné
la chance. Mais on m’a tué dans l’œuf. Et mes grands idéaux littéraires, basés
sur la grande littérature française du passé, se sont vite éteints. Et je suis
devenu ce que je suis devenu. Encore que, je suis devenu, tout de même, un
auteur indéfinissable, non classifiable, impubliable aujourd’hui. Ainsi,
lorsque l’on fera la somme de ce tout, je pourrai dire que je suis demeuré
honnête à moi-même. Fier de ce que j’ai accompli. Et je mourrai heureux de cet
accomplissement.
Cette pensée
m’inspire grandement. Elle m’invite à écrire davantage, de l’incompréhensible
subjectif, des écrits qui s’apprêtent à une multitude d’interprétations.
Jusqu’à ce que l’auteur soit finalement mort, et que l’on se demande encore ce
qu’il ou elle a écrit, et la vraie signification d’une telle œuvre.
N’est-ce pas là
tout ce qui importe en littérature ? Loin des idéaux sociaux, des idéaux
philosophiques, et politiques, mort. Écrire une œuvre éternelle,
incompréhensible, qui s’adresse à l’humanité entière, peu importe en quelle
époque, et l’enfer de sa propre existence en tels temps.
C’est comment j’ai
commencé, c’est comment je finirai. Et ça me motive, à écrire, des œuvres
éternelles. Et ça n’a plus d’importance alors, dans quelle langue j’écris. De
telles œuvres aujourd’hui, à la lumière du passé, de la grande littérature
du passé, c’est en français que ça doit être, en autant que le peuple français
sache encore reconnaître la grande littérature qui a défini la France à toutes
les époques, sauf celle d’aujourd’hui.
Dans la littérature
mondiale, rien ne se compare à la littérature française. Il est vrai qu’elle a
été imposée de force sur tant de nations de ce monde, en un temps où la France
était « la » puissance mondiale, mais voilà, cette littérature alors
imposée était une littérature profonde et songée, ouverte à toutes les
interprétations possibles. C’était de la grande littérature, une littérature
qui existe encore aujourd’hui, mais que nous sommes incapables de reconnaître.
Avec tous ces
idéaux, à 15 ans, j’écrivais. Je savais alors que ce ne serait pas au Québec que
mes livres seraient publiés. Les auteurs reconnus du Québec étaient, et le sont
encore, des auteurs pourris, qui n’écrivent que de la merde. Seuls ceux qui
écrivent à propos de la politique québécoise et canadienne, ont survécu à
l’histoire et sont encore enseignés dans les écoles et les universités.
Pas de problème, je
me disais, je serai publié en France, où ils seront capables de reconnaître un
grand auteur comme ceux du passé, sur lesquels je me basais pour me dire
qu’il n’existait aucune limite à une œuvre, et l’obscurité absolue, et les
multiples interprétations d’une œuvre, sont les bienvenues.
Non ! Ce n’a
pas été le cas. Aujourd’hui n’est pas hier, on n’analyse pas la littérature
d’hier comme on analyse la littérature d’aujourd’hui. En fait, on ne veut pas
aujourd’hui la littérature d’hier. Et là peut-être est mon erreur de jugement.
Il faut être
moderne, il faut être conformiste, il faut faire exactement ce que tout le
monde fait, et alors, il faut le faire mieux que tout le monde, si l’on désire
se faire remarquer. Ou alors, il faut demeurer un reclus, et ne jamais espérer
être découvert. Et si l’on peut survivre autrement, et toujours écrire ce que
notre cœur et notre pensée nous dictent, eh bien, pourquoi pas.
L’écriture est un
art, et tout art n’aboutit jamais qu’avec un appui inconditionnel de l’establishment.
Et cet appuie est nié. Qu’est-ce qui nous empêche de continuer sur notre route
obscure d’une littérature unique qui se renouvelle au fil de nos pensées et de
nos passions ? Rien !
La littérature
française a été grande, en une époque où l’on savait reconnaître une telle
littérature. Non pas que je dirais que je suis un grand littérateur, je dirais
plutôt que l’on a très vite tué cette idée, et que Dieu seul sait aujourd’hui
ce que j’aurais pu écrire, et que je me suis empêché d’écrire, parce que ce
n’était pas la mode littéraire. Il est clair que je n’ai jamais su, même après,
suivre cette mode littéraire.
La littérature
française a été grande, elle est maintenant morte. Il serait aisé de blâmer le
déclin de la littérature française sur le déclin de l’Empire Français dans le
monde, mais vraiment, ça n’a rien à voir. Il faut juste constater que les
idéaux littéraires aujourd’hui, sont bien moins ambitieux que les idéaux
littéraires du passé.
Qui donc
aujourd’hui, en un roman, peut nous offrir une grande œuvre littéraire
française prête à passer à l’éternité ? Personne, parce qu’une telle œuvre
alors ne pourrait être déclarée que par convention, et cette œuvre ne saurait
par elle-même être éternelle, sinon que par convention. Et ça, c’est
insuffisant. Tant de merde, par convention, devient de la grande
littérature ! Il faut arrêter cette souffrance, cette destruction de la
littérature française !
Je suis bien aise
de parler ainsi, qui donc prétends-je être ? Gide ? Et pourquoi
pas ? Je n’ai aucun complexe. Je suis d’une prétention à tout casser.
Pourquoi ? Parce que je pense être cet auteur qui n’a jamais écouté que
lui-même. J’ai écrit plus de 35 livres. J’aimerais pouvoir affirmer que je n’ai
plus rien à dire, que j’ai écrit tout ce que je désirais vraiment écrire. Mais
non, j’ai été arrêté dans mon élan.
Et cet élan, cet
élan originel, cet élan initial, c’est ce que je me propose d’écouter
maintenant. Écrire une littérature que je pense vaut la peine d’être écrite. En
français. Car en anglais, dans l’histoire de la littérature, ce que je suis, ce
que je désire écrire, n’a jamais existé. Il faut que ce soit en français. Et
j’aimerais ajouter qu’il faut que ça débouche quelque part, mais voilà, cela
n’a plus d’importance, ce n’est plus essentiel, car aujourd’hui ça ne pourrait
pas déboucher.
Aujourd’hui on ne
peut écrire de la grande littérature qu’en parallèle d’une autre existence. Et
cette autre existence souvent est une source pour inspirer une telle œuvre,
alors on ne peut cracher dessus. Personne n’est jamais devenu riche à écrire de
la grande littérature, seulement Hollywood a pu faire penser autrement.
Un auteur est né
pauvre, et meurt pauvre. Il est reconnu 50 ans après sa mort, après avoir
suffisamment été décortiqué en milieu scolaire, s’il est chanceux. Et
finalement, la chance n’a rien à voir avec si une grande œuvre est reconnue par
tout et chacun, ou si elle est seulement reconnue par l’auteur lui-même ou
elle-même. Tout ne dépend, aujourd’hui, que de notre propre fierté et
satisfaction à avoir écrit une telle œuvre, et au diable tout le reste.
Je vais mourir fier
de ce que j’ai accompli. Je n’ai besoin de personne d’autre pour valider mon
existence, pour me dire que maintenant, je puis mourir fier. Tout cela serait
faux de toute manière, on ne peut jamais vraiment se fier à ce que nos proches
disent. On ne peut jamais faire confiance qu’à soi-même, on ne peut jamais croire
que soi-même. Et alors, toute œuvre que nous écrivons, ne peut être jugée que
par soi-même. Si nous sommes fiers d’avoir écrit une telle œuvre, alors cette
œuvre est justifiée, elle en valait la peine. Tout ça n’a rien à voir avec
autrui, les critiques ou qui que ce soit d’autre.
Pourquoi je ne
cesse de penser à Alain Fournier et Le Grand Meaulnes ? J’y pensais encore
cette semaine en marchant vers le travail. Le roman jugé si extraordinaire,
mais qui finalement n’avait rien d’extraordinaire, bien que bien écrit, est
devenu éternel, par la mort subite de l’auteur, à 27 ans, durant la Première
Guerre Mondiale. C’était déjà voilà plus de 100 ans ! Tellement est
survenu depuis, dans le monde littéraire francophone.
Tragique, comme
c’est tragique ! Comme c’est rassurant, une mort si propice, si tôt, une
œuvre si éphémère, qui n’a jamais eu la chance d’être conduite à sa fin. Une
vie si insignifiante, une famille si riche, et pourtant, le fils si littéraire,
est mort subitement.
Il n’a jamais eu le
temps de nous dire ce qu’il pensait de ce monde, de cet univers. Jamais eu le
temps de faire sa rébellion, et de devenir un anarchiste. Jamais eu le temps de
tout contredire, de tout remettre en question. Il aurait eu la chance, personne
n’espérait qu’il travaillerait durement pour gagner sa vie, il nous en aurait
écrit, toute une littérature !
Et je me demande…
se serait-il révolté ? Aurait-il dénoncé ce monde, s’il en avait eu la
chance ? Ou aurait-il continué à nous écrire des romans insignifiants
comme Le Grand Meaulnes, déclaré un classique littéraire de tous les
temps ?
Un deuxième roman,
et sans doute, nous l’aurions massacré, et jamais aujourd’hui, cent ans plus
tard, je l’aurais mentionné ici. Well worth dying in a World
War after writing one book! Je me
demande vraiment quoi, dans ce roman, réussi à englober tous les rêves et les
idéaux de ce monde, en un classique parfait.
Le succès, n’est
toujours qu’un accident. Il survient par accident, ou connexion, toujours. Même
pour les plus talentueux d’entre-nous. Voilà pourquoi il ne faut jamais se
décourager, et toujours continuer, peu importe comment sourd demeure ce monde.
Le talent
littéraire ne peut toujours qu’être défini que par l’auteur lui-même ou
elle-même. Pensez-vous avoir écrit une œuvre éternelle ? Alors sans doute,
oui, vous avez écrit une œuvre éternelle. Aujourd’hui, c’est le seul critère de
sélection, la seule opinion d’importance, dans ce monde littéraire qui se
meurt, qui ne rêve que de capitalisme.
L’art ne se définit
plus que par soi-même, notre propre fierté, notre propre opinion personnelle.
Et souvent, se dire : « Mon Dieu, j’ai écrit ça ? Et
comment ? Et comment pourrais-je le refaire ? » Est un bon
signe, et n’a pas besoin d’autrui pour une quelconque validation.
23 Décembre 2008
De cette existence,
il n’existe qu’une seule chose qui importe vraiment, lorsque nous oublions tout
le reste, c’est trouver une motivation à cette existence. Une motivation à
continuer, à exister.
Il existe deux
types de personnalités, ceux qui créent quelque chose, et ceux qui
s’intéressent à ce que crée ces autres. Et bien sûr, ceux qui créent
s’intéressent également, et trouvent une certaine motivation en ce que les
autres créent. Mais par-dessus tout, ils doivent eux-mêmes faire quelque chose,
créer absolument, aussitôt que cette motivation se présente.
Ce désir de
création ne provient pas d’un désir de faire de l’argent, de réussir dans la
vie et d’enfin acheter son propre château sur la Côte d’Azur. On se fatigue
rapidement de voir ces vieilles poufiasses trainer avec leurs manteaux de
fourrures à Cannes, on se fatigue rapidement de perdre tout notre argent dans
les casinos, on se fatigue même de flirter et rencontrer des gens pour un one
night stand, du sexe sans de lendemain.
Je suis un de ceux
qui doivent créer quelque chose, sans cesse, et se renouveler, sans cesse, même
lorsque limiter à un seul art, l’écriture. C’est devenu ma seule motivation à
l’existence, la seule raison pourquoi j’existe. Et pourtant, cela ne dépend en
rien à un certain succès, la chance d’en vivre, une façon de faire de l’argent.
Ça ne dépend même pas du si je pense que c’est sérieux et une vraie carrière.
Ça ne dépend de rien. C’est juste une besoin inexplicable.
Je suis le premier
à trouver que la littérature ne signifie rien, et qu’un auteur à succès ne vaut
rien. Vendre un million d’exemplaires d’un livre ? Impressionnant, mais,
et puis après ? Ça n’a pas d’importance. Parce que je ne parle pas
d’écrire un livre recherché et intellectuel, sur un sujet à propos, dont je
sais très bien qu’il vendrait un million d’exemplaires, surtout si écrit en
anglais. Je parle simplement de ce besoin inexplicable de créer quelque chose
de nouveau, écrire un nouveau livre, même et surtout, quelques pages, après
avoir bu quelques verres d’alcool, et soudainement, avoir ce désir d’écrire
quelque chose, d’éternel, ou même, quelque chose de significatif, mais limité
dans le temps.
Je n’ai jamais
perdu ce désir d’écrire, je me surprends moi-même de tout ce que j’ai écrit.
Car si j’avais décidé d’écrire autant, jamais je ne l’aurais pu. Si jamais je
m’étais décidé à écrire quelque chose, de façon cérébrale, jamais je ne
l’aurais pu. Et certes, ceux capables d’un tel exploit réussissent bien plus rapidement,
et gagnent bien plus de succès, mais alors, pour eux, ce n’est qu’un emploi
comme un autre, un travail, une besogne, une souffrance, une malédiction.
Il existe des gens
qui sont nés écrivains, et qui écrivent tout le temps, sans raison, autre que
ce besoin d’écrire. Je suis de ceux là. Ça ne veut pas dire qu’ils écrivent
nécessairement quelque chose de révolutionnaire ou d’intéressant, pour ceux qui
au contraire se divertissent de n’importe quel écrit. Ça ne veut pas dire que
leurs écrits vaillent la peine d’être écrits, et qu’ils devraient passer à
l’histoire littéraire de ce siècle, c’est juste que c’est un besoin d’écrire,
un besoin inexplicable. Être né pour écrire, toutes sortes de choses, tout le
temps, en tout temps, des lignes et des lignes, des pages et des pages, et
souvent, sans même réfléchir, sans même penser, ça sort, dans tous les sens,
sur tous les sujets, et même, sans sujet ou thème particulier. Rien
d’admirable, juste un fait.
Trouver alors un
sens à son existence, une motivation à exister extérieure à ce désir
incontrôlable, devient alors impossible. Ce n’est pas surprenant que j’aie été
suicidaire toute ma vie. Et qu’il importait peu que je réussisse et que je
devienne un millionnaire, je serai toujours suicidaire. Je pense à ces auteurs
qui se sont suicidés même après avoir été déclarés des génies, comme Romain
Gary (Émile Ajar), et dans la musique, Kurt Cobain. C’est que tout cela n’a pas
d’importance. On ne change pas sa nature, sa façon d’être, qui on est vraiment,
avant et après le succès. Rien ne change. On naît cynique, on est cynique pour
le reste de notre existence, et le succès devient une raison supplémentaire de
devenir ultra-cynique, parce qu’alors, plus rien ne fait sens. Et ça signifie
davantage de responsabilités et d’obligations, alors on ne peut plus créer
comme avant, en toute liberté. Cette crédibilité, cette réputation, cet
honneur, tout ce qu’il faut sauvegarder pour demeurer « mainstream »,
populaire. Sans oublier que jamais sans aucune de ces contraintes, aurions-nous
pu atteindre cette popularité en premier lieu.
Demeurer
indépendant de toutes ces choses, de toutes ces pensées, de tout ce potentiel
qui pourrait exploser à n’importe quel moment, est préférable. Ça empêche, ça
arrête, ça tue. Oui, bien sûr, il fait encore pouvoir se le justifier, se dire
que ça vaut la peine de continuer, même pour soi. Avoir l’impression que tout
de même ça a un certain impact sur ce monde. Mais l’on demeure toujours plus
vrai à avoir un petit impact, qu’un impact global, parce qu’alors, nous ne nous
appartenons plus, nous ne pouvons plus rien faire, il reste seulement une
existence à justifier à tout et chacun, et tout et chacun ne devrait jamais
avoir quoi que ce soit à faire avec ce désir de créer quelque chose, et de le
créer.
La liberté absolue,
la libre pensée, écrire ce que l’on veut, ce que l’on peut, et non pas ce qui
doit, la mode d’aujourd’hui, et la mode d’hier et de demain, sans importance
aucune.
Aucun poète n’est
pris au sérieux en ce monde. Ils sont tournés au ridicule. C’est la même chose
pour n’importe quel auteur, même les romanciers. Bonne chose que je ne me suis
jamais pris au sérieux, je n’ai jamais pu. Mais il existera toujours en moi ce
besoin de créer, et alors, je n’ai pas le choix. Et il importe peu du comment
je suis perçu (tout le monde autour de moi ignore que je n’aie jamais écrit
quoi que ce soit), il importe peu que je sois reconnu et que j’aie un impact
quelconque, je dois juste faire ce que je dois faire, ce que je me sens motiver
de faire en ce monde.
Ceci aurait pu être
le cynisme d’un raté qui croit qu’il devrait être reconnu, mais ce n’est pas le
cas. J’ai réussi au-delà de mes espérances initiales. Et j’ai détesté cette
reconnaissance, ce succès, je ne l’ai vu que comme un obstacle, et j’ai trouvé
le moyen de retourner à continuer d’être cet être inconnu qui ne cherche pas à
parler à la radio, qui ne cherche pas à devenir quoi que ce soit, à éviter les
étiquettes, les appellations. Je ne veux pas ce succès, je veux juste faire ce
que je veux faire, en toute liberté. Je ne vivrai jamais de mes écrits, et
c’est un prix à payer pour tant de liberté, pour cette chance de dire ce que
l’on veut vraiment dire, et écrire ce que l’on ressent le besoin d’écrire. Et
laisser peut-être une sorte de testament témoin d’une certaine époque dans
laquelle on vit.
Je ne m’inquiète
plus de mourir demain matin sans être reconnu, sans qu’aucun de mes livres ne
survivent au-delà mon existence. Je ne m’inquiète plus que tout vient de la
nature, et retourne à la nature, que tout se créé et que tout se perd, et que
rien ne vaut rien, et n’a jamais rien valu. Je ne m’inquiète plus de tout
perdre, mes biens matériels que je n’ai jamais possédés, ma pensée, mes écrits,
que tout soit effacé du jour au lendemain en pressant « delete » sur
un clavier. Il n’y a rien que j’aie jamais dit qui
n’ait été dit par un autre. Nous sommes tous pareils, tous limités, qui pensons
la même chose, et disons la même chose. Non, je n’ai jamais privilégier
la littérature, jamais crié au génie, à cette nécessité de sauvegarder quoi que
ce soit de ce monde, parce que rien n’a vraiment d’importance en ce monde, et
que la disparition de l’humanité demain matin, ne changerait rien à cet
univers, peut-être même ce serait préférable à cet univers que l’humanité
disparaisse.
Personne n’est
important en ce monde, aucun livre n’est essentiel. Aucun intellectuel
mérite la gloire, ou même de vivre. This world is pointless. Sans but. Nous
sommes comme ces insectes qui peuplent cette planète, et jamais nous n’avons
cru que leur existence était si essentielle, peu importe leur rôle en ce monde,
être la proie de d’autres insectes ou animaux de cette planète.
Non, je n’ai jamais
dit qu’il fallait sauver cette planète, l’environnement, l’humanité. Je m’en
fous complètement. Ce monde me tue, cette existence sans raison m’exaspère. Je
n’ai jamais souhaité exister en premier lieu, comment alors pourrais-je vouloir
sauver l’humanité ? Je me suis certes écrié plusieurs fois de certaine
inégalités en ce monde, de discrimination, et quoi d’autres. Mais alors j’étais
saoul, et le lendemain, je m’en foutais éperdument.
Je prétends à
beaucoup de choses en ce monde, si seulement on savait à quel point ces choses
ne me concernent pas. Ce n’est même pas de l’égoïsme, ou de l’égocentrisme,
c’est simplement un désintérêt absolu de tout. Rien n’a jamais eu d’importance
en ce monde, sauf peut-être cette chance d’être heureux de vivre, ou au moins,
au moins, cette chance, ce droit, d’être indifférent à l’existence. Il doit
bien exister un moyen d’exister sans souffrir, sans douleur, sans vouloir
prendre un fusil et de se tirer une balle dans la tête. Cette sorte de vie doit
bien exister, il faut que ce soit possible d’atteindre cette sorte de paix
intérieure, cette existence dénaturée où rien ne survient qui puisse nous
atteindre, une sorte de vie végétative qu’une plante verte vie.
Je veux, je désire
ardemment, une existence où aucun de vous n’existerait. Où je serais seul à
observer l’univers et à tenter de le comprendre, par moi-même, sans contrainte,
sans responsabilité, sans obligation. Je ne demande pas l’impossible, une paix
mondiale, je demande juste ma paix personnelle, m’isoler loin de tout, mourir
seul à répondre à ma crise existentielle. Atteindre même ce niveau où plus
aucune question ne sera nécessaire, atteindre la contemplation, contempler
l’univers, sans question. Voir, entendre, sentir, quelque chose, loin de cette
humanité, ce bruit, afin de comprendre, s’il est possible. Et sinon,
déconnectez-moi ce cerveau inutile, laissez-moi cette vie végétative loin de
tout, laissez-moi mourir. Je n’ai aucune motivation à cette existence, aucun
intérêt en cette vie politique ou sociale, aucune opinion vraiment à donner sur
toute la corruption de ce monde, de nos leaders qui n’ont jamais aucune pensée
pour autrui. Je ne veux rien avoir avec ce monde.
7 Janvier 2009
Oh oh oh ! La
nouvelle année ! 2009. C’est pratiquement impensable. Je me souviens qu’en
1980 je me disais : nous n’atteindrons jamais l’an 2000, et si oui, moi je
ne l’atteindrai jamais. Et voilà, pratiquement 2010 ! Mais c’est l’ère
futuriste, nous sommes dans le futur impensable et impossible à conceptualiser
dans les années 80 et même 90. En théorie, c’est fantastique, en pratique,
c’est désespérant. Il ne semble exister aucune technologie aujourd’hui qui
semble si futuriste, qui n’existait pas déjà dans les années 90. Oui et non. Je
viens juste de m’acheter une paire d’écouteurs de Sony, la deuxième meilleure,
la première était trop dispendieuse, et maintenant je suis devenu
schizophrénique. Mais oui, j’entends des bruits que je n’ai jamais entendus
auparavant, et je me retourne croyant que quelque chose se produit derrière
moi. Mais rien ne survient jamais ici. C’est la routine à tout casser, à en vouloir
mourir. Ce son est si bon, je viens d’acheter pour 125 livres de DVDs et de
livres via Amazon France. Le prix juste pour la livraison de l’autre côté de la
Manche, est pratiquement 40% de ce que j’ai acheté. Mais comme ce que je viens
d’acheter ne peut être acheté qu’en France, je ne me sens plus, je ne puis
attendre de recevoir cette commande. Trois semaines, alors que j’ai payé plein
prix pour cette livraison, la plus chère ! Vais-je survivre ou vais-je
mourir avant cette livraison ? Oh
malheur, après avoir fait mes achats, j’ai vérifié mes comptes, je n’avais plus
d’argent. Je suis allé chercher la carte de crédit de mon copain, et voilà,
rien ne m’arrêtera de recevoir mes achats.
À Londres, j’habite
plus près de Paris que la majorité des Français qui habitent hors Paris et sa
banlieue. Et pourtant, quel prix je dois payer pour acheter un DVD en France,
aussitôt que l’on parle d’un autre pays Européen, on pourrait tout aussi bien
dire que j’habite la planète Mars.
Je m’en fous, j’ai
besoin d’évasion, j’ai besoin de m’évader de mon emploi, de ma misère, il me
faut de l’exotique, il me faut du français. Ça me fait rêver, ça me fait penser
à autre chose que l’Angleterre et mon existence. Aujourd’hui j’ai parlé
français toute la journée à la Cour Criminelle de Londres. Je pense que j’ai
crié dans tous les corridors que j’allais tuer ma Manager, que je ne pouvais
plus la sentir, et qu’il me fallait décrisser de cet emploi au plus vite avant
que je ne passe au meurtre. Et comme personne ne parle français à deux heures
de train de Paris, j’ai pratiquement crié au meurtre toute la journée, sans
conséquence.
Je devrais en être
au bilan, c’est la nouvelle année. Rien d’extraordinaire n’est survenu l’an
dernier. J’ai certes beaucoup écrit, et c’est mieux que ce que j’ai écrit
auparavant, mais encore, cela compte-t-il pour quelque chose, alors que je n’ai
aucun moyen de vérifier cet impact ?
Ces derniers jours
je pensais à cette femme aux Pays-Bas qui me disait que la première fois
qu’elle a rencontré mon nom sur l’Internet, il s’est soudainement mis à briller
une couleur d’or blanc, mon site également. Elle m’affirme que lorsqu’elle
rencontre quelque chose d’horrible, ou « evil », comme le nom Nicolas
Sarkozi, ça tourne au rouge. Ça me plaît de croire que je suis un Saint,
comparé aux monstres qui nous gouvernement, Harper inclus. Voyez, je n’ai même
pas peur de crier haut et fort que l’on devrait interdire aux psychopathes
d’aller an politique.
Que peuvent les
services secrets Français et Canadiens contre moi ? Je suis coincé à
Londres jusqu’à la fin de mes jours. Mon passeport est passé date, il est passé
dans la machine à laver au moins trois fois. Je n’ai pas l’intention de le
renouveler dans la prochaine décennie, à quoi bon ? Les Civil Servants en
Angleterre si sont mal payés, ils ne peuvent pas s’offrir de vacances. La seule
évasion possible est via cette télévision, des DVDs pas chers, la
musique ! et sans doute aussi la littérature.
Devrais-je ici ce
soir vous décrire mes rêves de capitalistes endurcis ? Oh, ce midi sur
l’heure du lunch, alors que je tentais de dormir pendant 20 minutes, je me
voyais signer un contrat littéraire pour un de mes derniers livres anglophones,
et je me voyais déjà riche à craquer à vivre dans une villa quelque part. Des
servants, un prostitué tous les jours, et chaque jour plus beau. Et je me
demandais comment je jonglerais tout ça. Je suis encore trop jeune pour me
payer un prostitué, mais dans trente ans je pense que je n’aurai plus aucun
complexe, morale ou éthique qui m’empêchera d’abuser de la misère d’autrui.
Lorsque je serai un vieillard décrépi en état de décomposition avancé, je vous
jure, ça va payer de faire l’amour avec moi ! J’y investirai toute ma
fortune.
Je suis en manque
de sexe, est-ce que ça se voit ? Pourtant j’ai fait l’amour avec mon
partenaire à noël, et à l’Halloween, et maintenant je dois attendre
Pâques ! J’aurai le temps de mourir trois fois avant Pâques. Mon prochain
chum sera un maniaque du sexe, et je m’en fous s’il n’est pas fidèle, en autant
que l’on fasse l’amour tous les jours ! Ça me tue d’être fidèle, et
pourtant, je n’ai aucun désir de ne pas être fidèle. Heureusement que la
pornographie existe, et que ça se télécharge gratuitement sur l’Internet.
J’ai ce désir ce
soir d’être extrême et controversé. Ça annule tout ce que j’ai déjà dit
d’extrême, et dont je me répète sans cesse que je dois retourner et effacer, et
remettre en ligne. Et puis après ? Jamais effacer
quoi que ce soit ! C’est ma devise. Être complètement fou, c’est ma
devise. Ne jamais avoir honte de tout dire, c’est ma devise. Qu’est-ce que ça
change de toute manière, rien. Tous les autres, ils ne disent jamais rien,
parce qu’ils ont trop peur de dire quoi que ce soit, peur du jugement, de
perdre leur réputation, leur crédibilité. Mais voilà, ils n’ont aucune
réputation ou crédibilité de toute manière, de quoi donc ont-ils peur
alors ? Il vaut mieux pour vous de ne jamais vouloir me rencontrer, parce
que je vais vous sauter au cou, et vous frencher pendant des heures et des
nuits. Au point où j’en suis, il importe peu que vous soyez une femme ou un
homme, que vous soyez laids ou gros, j’t’en manque !
J’t’en manque de
toute en faite. Vivre, réfléchir, avoir le temps de voir cette existence et
respirer, de vouloir m’éclater, exploser, écrire des choses révolutionnaires,
changer ce monde, oui, tout ça me manque. Je sens que cette nouvelle année sera
révolutionnaire pour moi. Je pense que cette année je vais écrire l’œuvre de
toute une vie, même si je n’ai encore rien en tête pour me motiver à l’écrire.
Ma tête va exploser ! Cette année je vais m’arrêter et écrire quelque
chose d’extravagant, du jamais vu, quelque chose d’éternel. Et je vais l’écrire
avec ma tête pour une fois, plutôt que le cœur.
Et je vais l’écrire
avec beaucoup de vin rouge de toutes ces caves à vins que j’ai visitées en
France en 1992. Je vais refaire ce voyage, où enfin tous ces vins signifient
quelque chose, parce que l’on en a visité tous les châteaux. On n’achète plus
une bouteille de vin alors, on achète son passé, ses souvenirs, alors que nous
étions heureux et saoul de traverser, encore une fois, la grandeur de la
France.
Ces Français, ils
n’ont plus aucune fierté. Ces Français, ils n’ont plus aucune fierté nationale.
Le Québec sans doute pourrait leur apprendre quelque chose à ce niveau. Ça me
ferait vomir. Ce nationalisme, ça tue, surtout si ça devient politique. Sauf si
c’est juste pour motiver, pour inspirer, l’art. Une telle fierté, de parler
français, comme Hercule Poirot, insulté chaque fois que la méprise le qualifie
de Français. Mais non ! Il est Belge ! La Belgique, elle existe
aussi ! Je le sais, j’y ai vécu un an. Malgré tout ce que j’ai pu dire à
ce sujet, j’adore la Belgique, j’en garde le plus extraordinaire des souvenirs,
alors même que toute cette expérience se mélange avec les conditions misérables
dans lesquelles je survivais, alors que j’habitais Bruxelles. J’étais si pauvre
alors, à vivre dans un hôtel à la Gare du Midi, à attendre que mon copain
arrive de Londres, à chaque quinzaine, pour que l’on puisse explorer davantage
tout ce qu’il y a à voir en Belgique. Je ne pouvais peut-être pas m’acheter une
baguette alors que j’habitais Bruxelles, mais j’en garde le plus merveilleux
des souvenirs.
Je me souviens
aussi de ces bonnes femmes qui prétendaient ne pas parler français alors
qu’elles habitaient Bruxelles. Je me souviens aussi de ces cons que j’ai
rencontrés dans les bars qui rêvaient non pas de Paris, mais d’Amsterdam. De
quoi donc faut-il rêver lorsque l’on habite la Belgique ? Sans cesse de
l’ailleurs ? Comme si la Belgique ne suffisait pas. Mais elle suffit très
bien la Belgique, elle n’a rien à désirer à qui que ce soit. C’est peut-être le
compromis parfait la Belgique, parce qu’elle a tout la Belgique. Elle a tout ce
que l’on pourrait espérer d’un pays dans lequel nous serions retenus
prisonniers. On peut facilement perdre son existence entière à visiter et à se
perdre à travers la Belgique, comme je l’ai fait cette année-là. Je ne me
souviens plus l’année, mais ils ont des trains et des tramways qui vont
partout, et nulle part. Je n’ai jamais autant été perdu qu’en Belgique, sans
savoir où j’étais. Ça ferait des romans extraordinaires. Lorsque l’Empire
Britannique, toujours grandissant, annexera la Belgique, j’y retournerai y
vivre. Je serai Britannique alors. Soyez heureux que je ne mentionne pas TinTin
au Congo, la seule tache de la Belgique, mais une tache incontournable. Ça
n’enlève rien au fait que j’adore me perdre dans ces trains et ces trams à
l’intérieur de la Belgique.
Visitez les plages
Belges ! Je n’en pensais rien, avant d’avoir visité les plages
britanniques. Alors oui, c’est peut-être pas juste
pour les vieillards belges à la retraite. Si on ne peut pas avoir les plages
françaises, les plages belges sont certainement mieux que les plages
britanniques.
Je me demande si
c’est plus facile d’obtenir la nationalité belge, que d’obtenir la nationalité
française ? Parce que si la France est fermée à tout ce qui est étranger
et indésirable, peut-être que la Belgique n’est pas si extrême ? Je ne
voudrais pas prendre ma retraite au Maroc, le dernier endroit où ça parle
encore français. Je n’ai aucun problème à être un citoyen de troisième classe
peu importe où je vie, mais être un citoyen de troisième classe au Maroc, c’est
une mort certaine.
Je parlais voilà un
an avec cet Indien au travail qui me détestait comme ce n’est pas possible. Il
a vécu en Afrique. Un soir nous étions seuls au pub, il m’a raconté comment il
était fier d’être un citoyen de deuxième classe en Afrique, une sorte de middle
management entre les Anglais et les Africains, qui eux, étaient la troisième
classe dans leur propre pays.
Je ne puis décrire
exactement le déclic qui s’est produit en moi ce soir-là, mais je sais que moi
je serai toujours juste de la troisième classe, comme je l’ai toujours été, et
comme je le suis maintenant dans mon emploi actuel où les Indiens sont la
première classe, les Anglais la deuxième, et les étrangers, dont je suis, la
troisième.
Je sais que si je
vivais en Afrique, je serais cette troisième classe, et c’est la mort qui
m’attendrait. Et je sais alors que probablement je deviendrais clé pour une
révolution. I don’t really give a shit what happens to me, mais je verrai
justice faite en ce monde peu importe où je suis et ce que je fais. Peut-être
devrais-je prendre une retraite anticipée dans cette troisième classe au Maroc.
I bet you would have preferred then to give me that damn French
nationality and keep me in France until the very day I die. Un sandwich par jour est finalement tout ce dont j’ai
besoin pour survivre. Pour le reste, du papier et un crayon est tout ce que
nous avons besoin pour accomplir une révolution et changer ce monde.
Très vite je pense
ils oublieraient que je suis homosexuel. Parce que la première chose à faire en
Afrique, est de les débarrasser du travail de tous ces missionnaires Français
et Canadiens, qui transmettent des idéologies passées dates depuis la
Révolution Française. Il est temps de réveiller l’Afrique et de li expliquer
que la religion qu’elle respecte tant, n’est qu’un lavage de cerveau que nous
avons utilisé pour les contrôler, alors même, que nous-mêmes, nous nous sommes
débarrassés de ces idioties voilà longtemps.
Aimeriez-vous que
je débarrasse l’Afrique de toutes ses croyances religieuses, ou cela vous
laissent-ils indifférents ? À qui profite que l’Afrique soit si religieuse
et croyante ? Qui sont donc tous ces missionnaires que nous y
envoyons ? L’Afrique doit se réveiller, rejeter toute religion, rejeter
tous nos missionnaires, nous rejeter complètement.
Je ne suis pas fier
de ce que nous avons fait en Afrique, je ne suis pas fier de la France, parce
qu’elle ressemble drôlement aux Américains et aux Britanniques, et encore
aujourd’hui tout ça est actif !
Ne me parlez pas de
l’Afrique. Ne me parlez pas d’aidez ces Africains qui crèvent de faim. Ne me
parlez pas qu’ils soient tous en train de crever du sida. Ne me parlez pas de
l’Afrique ! Parce que je ne pourrai m’arrêter de vous blâmer et de vous
dénoncer pour tous ces problèmes de l’Afrique. Et cette idée que nous les ayons
lavés du cerveau envers la religion, ça, c’est ce qui me tue au-delà de tout.
Quels hypocrites nous sommes, parce que nous, ça fait longtemps qu’en s’en fout
de la religion. Mais de l’utiliser ainsi sur les Africains, pour s’assurer
qu’ils demeureront inférieurs à nous tous, cette troisième classe dont je suis,
ça, c’est impardonnable, inexcusable. Oh bien sûr, vaut mieux que ce soit la
Christianité que des Musulmans. Ils sont tellement pauvres d’esprit ces Africains,
c’est une question de qui va les atteindre en premier et leur dicter la
religion à suivre. Eh bien, s’ils sont aussi crédules, je m’en vais leur
apprendre la liberté absolue, comment se débarrasser de la religion, comment
atteindre cet idéal Français : Liberté, Égalité, Fraternité ou la Mort,
avec le reste de la France, avec le reste du monde.
C’est quoi le
problème de la France ? Vit-elle dans le passé, avec une mentalité
Américaine ? Même l’Amérique respecte ses femmes, et en arrive, à une certaine
limite, à comprendre que les femmes sont aussi intelligentes que les hommes. En
France, les femmes elles-mêmes sont heureuses de ne pas prétendre être
supérieures aux vers de terre (les hommes).
Je pensais être né
trop tard, pour changer quoi que ce soit. Mais plus l’humanité avance, plus est
elle renfermée sur elle-même, plus elle s’accroche, en termes de valeurs
sociétaires, et aussi en rapport aux affaires internationales extérieures, au
passé. Aujourd’hui tout ça est une contradiction, parce que la population en
générale ne pense plus comme ça, seuls les gouvernements pensent encore ainsi.
Ah ! Je
n’avais pas l’intention de devenir si moraliste, d’aliéner tous ces Français
que j’aime. Ils ne sont pas responsables pour que leurs leaders décident, c’est
comme en Amérique. Ce n’est jamais une nation qu’il faille réveiller et
arrêter, ce ne sera toujours que quelques leaders qui pensent agir pour le
mieux de leurs communautés, leur pays, et alors il importe peu ce que pense
vraiment leurs communautés, leur pays. Les criminels de guerre, un jour,
paieront pour leurs crimes, espérons-le. Inutile de condamner un pays entier,
alors qu’un seul homme peut être condamné, celui au sommet de la hiérarchie
sociale, au sommet de la pyramide gouvernementale, le Président.
La France, ce n’est
pas l’Amérique. La France, c’est encore respectable, à plusieurs niveaux, quand
elle pense davantage au socialisme qu’au capitalisme. Mais la France, c’est
sans doute la troisième terreur mondiale, après les Américains et les
Britanniques. Un État terroriste, qui inspire la terreur dans le monde, parce
qu’elle pense et agit exactement comme les Américains et les Britanniques. La
France est sans doute la troisième puissance mondiale dans le monde en ce
moment, lorsque l’on oublie que la Russie existe toujours et qu’elle est liée à
la Chine. La France a toujours agi exactement comme ces ennemis qu’elle a
longtemps dénoncés. La France est aussi pire que tout le reste.
Et si j’aime encore
la France, c’est parce que j’oublie tout ça alors que je traverse cette France.
Et que finalement, à travers cette lutte pour contrôler le monde entier,
n’est-il pas souhaitable que le France ait son mot à dire ? N’est-il pas
souhaitable que la France soit aussi forte que les Américains, les Britanniques
et les Russes ?
On ne parle pas des
Allemands ici, non plus des Italiens, des Espagnols ou des Canadiens. La
France, est la dernière puissance mondiale. La France est encore un empire. J’ai
encore cette fierté nationale en moi, que je ne puis aider, qui fasse de la
France un pays qui ait encore son mot à dire en ce monde. En espérant que ce
mot saura encore respecter son adage national, peu importe à qui il s’adresse,
aux citoyens du monde entier : Liberté, Égalité, Fraternité. Si jamais on
oublie cet adage, alors, nous sommes aussi pires que tout le reste.
24 Janvier 2009
Après avoir acheté
tant d’Indochine, merde, je dois avouer, à contre-cœur, je suis nationaliste.
Nationaliste Français. Extrémiste ! Qu’avions-nous besoin de l’anglais,
alors que nous avons Indochine ? It could sustain me for a lifetime.
Mais voilà, le
monde français est si élitiste, personne ne sait se faire entendre. Je n’ai pas
su me faire entendre en français. Alors l’anglais devient second best, là où
l’on peut si aisément se faire entendre, et dénoncer tout un monde, sans
limite. Atteindre les sommets, se faire un nom, se faire reconnaître, se voir
offert des opportunités que jamais en français l’on ne verrait. Mais voilà,
établir son nom français en un monde anglophone, ne signifie rien, c’est comme
une planète différente, dont l’on doute même son existence. Cette planète
anglophone est trop grande de toute manière, on ne peut jamais rien cerner de
son impact, même si l’on sait qu’il est grand. C’est
pas la même chose ! C’est pas la France, le
Québec, la Belgique, la Suisse !
Y-a-t-il moyen pour
moi de prendre mon entrée en marché français ? Y-a-t-il moyen pour moi
d’être reconnu en monde français ? Un exemple parfait serait Michel
Tremblay, mais voilà, je ne changerais pas de place avec lui. Car l’on ne peut
être reconnu pour ce que l’on est, ce qui nous défini en tant qu’être, ce que
nous écrivons. Et je n’écris pas à propos de sottises montréalaises. Who cares
about Westmount ? Never heard of it, wherever I was in this world, it just does
not exist. Jésus de Montréal is as far as it goes,
beyond that, vous n’existez pas.
Parce qu’il faut
non seulement réussir mondialement, mais en plus, il faut réussir en tant que
francophone anglophone, parce qu’il ne faut jamais oublier ses origines. En
même temps, ça fait exotique, c’est charmant, surtout à Santa Barbara en
Californie, et même au centre de Londres. Wow, il est si bon de parler
français, et de créer quoi que ce soit en français ! Ils sont fous ces
anglais. Je suis fou moi-même, de jouer l’auteur francophone publié en France,
tous ces livres, tous ces écrits, si seulement ils pouvaient comprendre. Mais
c’est au-delà leurs capacités, je serais fou de les contredire dans leurs
illusions. Que tout cela est si futile en ce monde ! L’art de la
littérature est mort depuis longtemps en France, comme il n’est jamais né en
monde anglophone. Mais on s’en fout, non ? Surtout, et puisque, tous nos
classiques, sont des classiques fabriqués dans nos universités
francophones ? Et que finalement, personne en français, n’a jamais
vraiment eu, quoi que ce soit de vraiment significatif à dire ou à
dénoncer ? Fuck you ! You know I’m right. Nothing revolutionary came out of any of you in recent years.
Je suis le plus anarchiste de tous les auteurs
francophones encore vivants, et peut-être même, qui ait jamais existé. Et vous
n’avez aucune idée, parce que vous ne comprenez que le français.
Vous êtes comme ma
maman, elle me demande encore quand je ferai mon premier million, à écrire de
la littérature francophone. Elle est complètement folle, mais c’est ce que je
lui ai promis, alors que je n’avais que 15 ans. C’est ahurissant que j’aie pu
oublier, alors qu’elle, n’a jamais oublié.
Alors je pensais en
homme d’affaires, certainement pas en homme littéraire. J’allais partir ma
propre compagnie, et j’y pense encore, une compagnie de conférences. Et ce qui
m’arrête, est que je n’ai pas envie de spammer la planète. C’est très
capitaliste tout ça, et nous vivons en ce monde capitaliste, nous en souffrons
tous les symptômes. La France est d’un côté très socialiste, et d’un autre,
très capitaliste. Je ne sais qu’en penser, ça semble fonctionner. Ça semble
bizarre, mais ça semble être mieux qu’ailleurs. Et le Québec ? Semble
perdu, hors contrôle de sa propre destinée, et alors, au Québec, nous sommes
tous Américains, américanisés au max.
Aucun journaliste
québécois le confirmera, n’osera l’affirmer, car nous avons notre propre
culture québécoise, renfermée sur elle-même, imposée à la nation, mais voilà, je
suis hors de ce monde, pour moi, tout ça n’a aucune importance. Je ne suis plus
québécois, peut-être ne l’ai-je jamais vraiment été. Je préfère de toute
manière être d’origine franco-ontarienne, ceux-là ont vraiment une bonne raison
de se battre pour sauver leur langue francophone qu’ils ont déjà perdue de
toute manière. Ils possèdent tout le nord de l’Ontario, et une bonne partie du
Nouveau-Brunswick. Nous les francophones, sommes si résistants au froid, nous
peuplons tous les coins de pays les plus froids du monde, dans le monde entier.
Comme c’est triste. Give me some sort of pill I
can digest, I have heartburns. L’assimilation
est absolue, nous parlons tous l’anglais maintenant, et pire encore, avec
fierté. Dans mon cas, certainement. J’ai même renié ma religion, je n’ai plus
de religion. I don’t really care anymore, I don’t
really care about anything these days, not even my nation.
Saviez-vous
que j’étais prêt à retourner vivre au Saguenay-Lac-St-Jean, juste à cause de ce
fromage qui est produit dans cette région, et qui n’est nulle part ailleurs
vendu ? On ne peut même pas l’acheter à Montréal ou à Québec, tellement
ignorants ils sont, d’un fromage si extraordinaire, qu’il a presque failli changé ma destinée. Non ! Ma destinée ne sera pas
décidée par un fromage régional, je vie encore à Londres, après Los Angeles. Tout
de même, je cherche encore le moyen de l’importer en Angleterre. Mieux connu
sous le nom du fromage en crottes. Mieux que la drogue, mieux que n’importe
quel fromage français.
Oui, je suis
nationaliste, français. Et ça n’a tellement pas d’importance à Londres, ça ne
signifie absolument rien. Le français n’existe pas à Londres, la France,
le Québec, n’existent pas. Et comme Londres ne devient pour moi qu’un tremplin
pour atteindre le monde anglophone mondial, des Etats-Unis jusqu’à la
Nouvelle-Zélande, eh bien, le nationalisme français se meurt, noyé dans la
masse anglophone. Est-ce ma faute, ou la vôtre ? Je me demande. Je n’ai aucun
complexe, aucun regret. Vaut mieux être reconnu en Nouvelle-Zélande, que nulle
part ailleurs. Et voilà !
Dans le fond, pour
qui je me prends ? Je n’ai jamais vraiment tenté de réussir en français,
malgré mes six livres publiés en France. Non plus je tente de réussir en
anglais, je n’ai rien tenté commercialement, dans tout ce que j’ai écrit. Il
m’importe bien plus d’écrire que n’importe quoi d’autres, peu importe la
langue. Et c’est pourquoi j’écris en français ce soir. Mais voilà, il ne me
faut pas devenir amer. Ça n’a jamais vraiment d’importance aujourd’hui,
l’Internet, ça a une telle portée, que personne jamais ne soupçonne.
Je vais me
réveiller un jour, un héros national, sans jamais l’avoir su. Vive la
France ! Et quel traître je suis, à ma nation. Mais, cette nation,
a-t-elle jamais vraiment existée, ou était-ce juste un cauchemar de ma jeunesse
infernale, que je ne puis survivre ?
N’est-ce pas la
raison pourquoi j’ai fui aussi loin que j’ai pu ? Même Los Angeles était
trop proche du Québec, au moins à Londres, on m’oublie complètement, je
n’existe plus, et peut-être même, je n’ai jamais vraiment existé.
Ce monde, c’est un
monde virtuel, il n’a jamais existé. I am in serious denial about
this world. Je ne serai jamais suffisamment loin de mon
passé. Il me faut quitter ce système solaire. Et un jour, je le ferai, je
quitterai ce système solaire.
Je suis peut-être
nationaliste français, mais je ne suis pas nationaliste québécois. Qui le
pourrait ? Il faudrait d’abord être québécois, et ça, aussi rejeté que je
l’ai été dans ma jeunesse, je ne le serai jamais, québécois. Sans doute, parce
que j’étais différent, je suis gai voyez-vous, et pour ce monde de ma région,
c’était impensable, même en l’an 2000.
Je suis Français,
de part ce monde ! Et rien d’autre. Et un jour un Prince Français viendra
me sauver de ma misère, de ma crise existentielle.
Sans ironie, cette
existence ne vaudra certes pas la peine d’être vécue. Ne soyez pas si imbécile,
je me joue de vous, depuis le début. Ne croyez pas tout ce que je dis, alors
que je suis complètement saoul. Voilà une clef, pour comprendre le tout. Mon
Dieu !
31 Janvier 2009
C’est le temps que
ça finisse, tant d’idioties.
Je ne crois pas que
cette entrée sera si impressionnante, et pourtant, je me sens différent, perdu
comme toujours, mais, plus le même. Je me suis peut-être trop investi avec ce
qui se passe en France. La France, c’est bien, en autant que l’on n’en fasse
pas partie, que l’on ne dépende pas d’elle pour se faire entendre, et que cette
France ne nous critique pas.
Je détesterais tout
connaître de la France, j’avoue bien franchement que ce que j’aime de la
France, c’est de passer à travers incognito en voiture, tous les villages
perdus, toutes les églises vides en décomposition, ses châteaux, surtout, ces
champs verts, ses champs à vin.
Mais la politique,
les journalistes, les éditeurs, les critiques, les industries, les causes
sociales, les crises ? Ça détruit la France, ça fait oublier les champs
verts, tous ces villages remplis d’inconnus, qui représentent vraiment la
France que je connais. Des gens qui ne pourraient jamais me faire de mal, parce
qu’ils ne me connaîtront jamais. Être anonyme, c’est un luxe extraordinaire.
Bien sûr, sans
pression, rien de concret ne survient, rien de si prodigieux, que ça va encore
une fois casser la baraque. Une telle liberté, ça ne force pas à créer des
choses éternelles, non plus commerciales.
Ces offres, elles
ne se refusent de toute manière. Quand Sony ou Gallimard frappe à ta porte,
seul un lunatique dirait non. Alors, vaut mieux qu’ils ne frappent pas à notre
porte. Et vive la liberté absolue en tout ! Et ça donnera ce que ça
donnera, après la mort. Pour un auteur, c’est tout ce qui peut motiver. Et
alors, après la mort, on meurt oublié, et ça n’a plus d’importance, nous sommes
morts. C’est l’aventure qui comptait, ce que nous avons vécu. Alors, il ne
faudrait pas oublier de vivre non plus, puisque c’est finalement tout ce que ce
sera.
Le syndrome de
Peter Pan, c’est sérieux tout ça. Cette idée de vouloir non seulement être
immortel, mais en plus d’être Dorian Gray. Il faudrait avoir l’air d’avoir 30
ans pendant 70 ans. Certains réussissent au-delà de toutes espérances, et l’on
se demande comment.
C’est toujours
inquiétant d’être une personnalité publique, car alors, nous n’avons pas le
droit d’avoir l’air d’avoir plus de 30 ans, sauf si l’on est en politique, et
encore, être un ver gluant n’attirera aucune sympathie, à moins d’avoir une
philosophie sociale populaire, et je me demande aujourd’hui qui pourrait
convaincre une population de quoi que ce soit, même à travers toute cette
propagande gouvernementale qui, je pense, ne fonctionne plus très bien.
On ne s’en fait
plus accroire depuis longtemps. Seuls les jeunes peuvent encore être
sensibilisés, et trop vite aujourd’hui ils savent voir à travers les mensonges.
Il n’y a que le concret qui frappe, et le concret, il désespère grandement.
C’est le plus vieux discours du monde. Comme il est bien de ne pas se sentir
concerné, par rien, ça évite de voir rouge et d’exprimer une certaine
frustration, pour ne pas dire de la haine envers tout, et envers tout et
chacun.
Je n’ai aucune idée
de ce qui se passe, aucune opinion sur rien en ce monde francophone. N’est-ce
pas rafraîchissant ? Je vais plutôt vous parler de la pluie et du beau
temps. Nous sommes en janvier, aussi bien se suicider, apportez-moi enfin ce
réchauffement global, et je m’en fous si les carottes ne pousseront plus en
France, je ne mange pas de carottes de toute manière. Je ne mange que du
préfabriqué en laboratoire, rien qui ne pousserait sur un champ, par exemple.
Heureusement ! C’est ainsi que je survivrai, que nous survivrons, la
prochaine centaine d’années. La carotte est enfin morte, j’ai des vitamines en
bouteilles, ça va faire l’affaire, peu importe ce qu’en disent les autorités à
ce sujet.
Je semble peut-être
alarmiste, j’ai certainement toujours été pessimiste et misérable. Avant je
n’étais pas acceptable, j’étais trop extrême. Mais voilà, une récession plus
tard, qui durera pendant un quart de siècle, et vous verrez, soudainement ma
crise existentielle résonnera à travers le monde entier ! Nous allons tous
souhaiter mourir, plutôt que de continuer dans des conditions aussi lamentables.
Le plus triste de
toute cette histoire, est que rien n’a vraiment changé en ce monde. Cette crise
économique, cette dépression, qui coûtera la vie à plusieurs millions d’êtres
humains, elle est absolument artificielle, et peut facilement être éliminée du
jour au lendemain, par un gouvernement radical qui déciderait de tout changer.
En fin de compte,
ce système monétaire, ce capitalisme, n’est pas nécessaire. Non pas que je sois
communiste ou socialiste, je suis pour de nouvelles solutions plus adaptées à
notre monde d’aujourd’hui. Il faut tout de même se rendre à l’évidence, que le
capitalisme n’est pas la solution.
Ces fermiers, ils
existent encore, ces champs, ils peuvent produire encore, personne n’a besoin
de crever de faim, et pourtant, cette crise, fait en sorte que personne ne
mangera, et aussi, nous y perdrons tous nos maisons et nos appartements, donnés
à ces banques, qui à l’origine ne nous ont prêté que notre propre argent, créé
à partir de rien, sinon une garantie de notre gouvernement.
Est-ce un problème
trop compliqué pour moi ? Est-ce que je simplifie trop les choses ? À
mon avis, il me semble évident que l’on peut tout changer du jour au lendemain.
Finis la privatisation et les profits aux corporations, nous allons travailler
à subvenir à nos besoins primaires, récession ou non. Et alors, nous pouvons
tous avoir un toit, des vêtements et de la bouffe. C’est la crise, c’est comme
la guerre, les mesures extrêmes doivent être prises. Nul besoin de crever de
faim, nous sommes des millions, nous pouvons produire de la nourriture, des
toits et des vêtements, et effacer ces dettes à des banques en faillite,
laissons-les mourir. Faut juste se réorienter, prendre les bonnes décisions.
L’Angleterre sera
le pays le plus durement touché par cette crise monétaire, pourquoi ?
Parce que l’industrie principale de l’Angleterre, c’est l’argent, les banques,
l’administration mondiale de l’économie. Et quand ça flanche, alors, comment se
nourrir, comment survivre ? Et pourtant, l’Angleterre, elle pourrait
certainement s’auto-suffire elle-même, si du jour au lendemain le reste de la
planète s’autodétruirait à coup de bombes nucléaires (en assumant que
l’Angleterre ne serait pas le premier pays à disparaître en cette Troisième
Guerre Mondiale planifiée pour durant cette crise). Nous l’avons cherché, nous
l’avons causé, nous allons payer. Juste après les Etats-Unis, notre partenaire
principal dans cette affaire.
Je vie à Londres,
heureusement que tout ce que j’ai vraiment besoin pour survivre, soit un
ordinateur ou même du papier pour écrire. Et j’ai assez de papier dans mon
appartement londonien, pour écrire pendant au moins une décennie. Telle est ma
nature, que je n’existe que pour écrire, et être le témoin de notre histoire.
Avant je ne pensais
pas que c’était important d’écrire ma vie sur une période de 30 ans, 50 ans
peut-être. Je croyais que c’était inutile, tout le monde sait ce qui se passe
en ce moment dans ce monde. Mais quand je lis les 80 livres d’Agatha Christie,
je comprends l’ampleur de son œuvre. C’est le vrai livre d’histoire qui témoigne
de plusieurs générations en ce siècle dernier. Pas les lignes politiques
importantes, mais comment les gens vivaient alors, à travers ces deux guerres
mondiales, avant, pendant, entre les deux, et après. En un temps où le
téléphone n’existait pas, jusqu’à l’invention des ordinateurs. Ces 3615 Ma Vie
ici et là, un jour, ce sera notre vraie histoire, pour les générations futures,
pour lesquelles, les années 80 et 90 ne signifieront absolument rien, et avec
raison.
J’espère qu’un jour
il existera une France où les noms de Chirac et Mitterrand seront aussi inconnus
de tous, que ces noms le sont pour moi aujourd’hui. J’espère qu’il existera un
jour une France où le Général de Gaulle et Napoléon ne feront pas toute
l’histoire de la France. Mais voilà, comment oublier ces personnages du passé
qui nous gardent dans le passé, alors que nous sommes au présent, et regardons
au futur ? Comme l’avènement d’un nouveau monde, au recommencement de
tout ? Comment construire l’avenir, alors que nous sommes coincés dans le
passé ?
C’est facile. Les
nouvelles générations ignorent tout du passé, elles n’en ont que faire du
passé. Inutile de trop perdre de temps à les sensibiliser aux horreurs du
passé. Les grandes lignes suffiront, sans fanfare ou un surplus de fierté mal
placé, et voyons voir au futur la grandeur de cette Nouvelle-France.
Ivre à l’idée
d’exister, un monde à reconstruire, une nouvelle fierté à acquérir non plus
basée sur un passé maintenant douteux. Ces grands classiques, ces grands
auteurs, après tout, peut-être n’étaient-ils pas si révolutionnaires ? Après
tout, peut-être que nous sommes actuellement en position, aujourd’hui, de
reconstruire une grandeur et une fierté qui n’appartiennent en rien à un passé
passé ?
J’ai davantage
confiance en une jeunesse ignorante, qu’à des vieux qui ont parlé et contrôlé
pendant trop longtemps, notre histoire, l’histoire de la France et du monde
francophone. Certaines institutions ont fait leur temps, il est temps qu’elles
disparaissent. Ce monde élitiste va mourir, s’il n’est pas déjà mort. Et en
France, c’est certainement un problème très sérieux.
Je n’ai vécu que
deux ans à Paris, et j’en ai vu suffisamment pour être complètement abasourdi
par ce dont j’ai été témoin. Sort yourself out ! Désancrez-vous de ce
passé, désencrassez le système, éliminez cet élitisme, ces experts, ces
professionnels. Ils ont conduit ce monde à cette faillite, il est temps de
laisser la place aux jeunes et d’espérer un meilleur avenir pour la France,
même si d’abord il faudra voir une période chaotique. Cela ne peut pas être
aidé. Mais un jour, il faudra bien faire confiance à cette nouvelle génération.
On ne peut tout de même pas imaginer qu’elle continuera ce que nous avons
toujours fait.
Pour commencer,
nous ne les avons jamais inclus dans quoi que ce soit, ils n’ont jamais eu
accès à ce monde élitiste d’experts. Ils n’ont aucune patience, ils
n’attendront pas d’avoir 80 ans avant d’entrer dans une quelconque académie,
ils auront changé ce monde bien avant. Je l’espère du moins. Sinon, mon Dieu,
vous êtes plus puissants que je ne l’aurais cru, avec vos sociétés désuètes se
mourant dans un passé incertain que nous aurons bientôt tous oublié.
Et moi, je suis
tellement bien placé pour dire toutes ces choses, parce que moi, je n’ai rien à
gagner ou à perdre dans cette affaire. Je n’ai aucune crédibilité en France, je
n’aurai jamais aucune crédibilité en France, non plus veuille-je avoir une
crédibilité en France. Alors, moi, le système ? Fuck it ! Fuck you ! I don’t
give a shit ! I don’t care !
Ou alors la France se renouvelle
maintenant, et reprend sa place dans le monde, ou elle meurt pour
toujours !
Michel Houellebecq
est le seul exemple que je puis citer pour le renouveau dont je parle. J’ai
sans doute mal calculé son impact, parce que je ne l’ai lu qu’en anglais, et je
pense qu’à la traduction tout a été perdu. Et puis, je l’avoue, ça m’a rendu
malade de jalousie, son succès international inespéré. Mais moi je puis passer
par-dessus ça, puisque je ne suis rien de toute manière, alors quelle
importance ?
Mais c’est la
construction française parfaite exportable, qui pourrait révolutionner un
monde. Bien qu’à l’écrit, il me semble, je n’ai pas vraiment vu le
révolutionnaire chez Houellebecq. Ce sera peut-être plus difficile et compliqué
que je ne le pensais. Mais il faut faire quelque chose, n’importe quoi, il faut
rétablir la France dans le monde. Et devant la faillite américaine actuelle,
c’est le temps ou jamais. Ce ne sont pas les Italiens ou les Espagnols qui
reprendront la relève.
Et je ne parle pas
de guerres de conquêtes, tout ça c’est le passé, aucune fierté ne peut être
extirpée de telles sottises, de telles atrocités. C’est une guerre culturelle
qu’il faut mener, une guerre intellectuelle où la langue ne sera pas une
barrière. Une guerre intellectuelle accessible aux masses. Parce qu’une
intellectualité uniquement accessible aux intellectuels, est tout à fait
inutile, même pas un pourcent de la population mondiale est intellectuel.
Alors, l’intellectualité se doit d’être fort intelligente pour atteindre sa
cible. Hence, here I am, pour motiver tout un peuple !
L’ère
intellectuelle en France est morte de toute manière. La dernière génération
d’êtres qui savait tout, n’a pas su faire quoi que ce soit de son savoir
encyclopédique. Et la nouvelle génération est tout, sauf intellectuelle. Elle
ne sait même pas écrire la grammaire de base, et ce n’est pas un mauvais signe.
Mais où donc est la faute ? Pourquoi n’ont-ils pas répondus comme les
générations précédentes ? Un signe d’intelligence ? Un backlash
contre ce monde élitiste ? Il fallait bien s’y attendre un jour ou
l’autre. Enfin une certaine liberté absolue peut être espérée et accomplie.
Aujourd’hui tout
est éphémère. On vie très rapidement, on meurt très rapidement. Les
institutions du passé sont devenues non seulement inaccessibles, personne ne
veut les atteindre, bien que l’on ne puisse pas refuser une quelconque
invitation de ces institutions. Mais on n’attend pas après. C’est le premier
signe d’un renouveau absolu. Plus besoin de ces institutions pour se faire
entendre, plus besoin d’être publié par qui que ce soit. On peut changer le
monde, peu importe sa situation, son statut social, son accomplissement
personnel, sa crédibilité.
Ce monde, il
appartient à tout le monde, et tout le monde a le droit de penser, d’écrire, de
s’exprimer. Après tout, c’est l’adage français : Liberté, Égalité,
Fraternité, ou la Mort. Ça, a été ignoré, trop longtemps. Et cette perte de
contrôle que vous voyez aujourd’hui, c’est nécessaire. C’est nouveau, c’était
prévisible, vous avez lutté contre ça, mais vous mourrez, avec le reste de ces
institutions. Et ça nous rempli de joie.
Crève donc, vieux
croûton. Qu’as-tu écrit de si révolutionnaire dans ta vie ? Qui donc t’a
lu ? Vraiment ? Et vois donc comment je m’en fous éperdument. Comment,
finalement, avec tous tes mérites, tes mentions et tes distinctions, tu n’as
rien changé, rien apporté de nouveau. Simplement contribué à la continuation
d’un système déjà rejeté par les nouvelles générations, un système déjà mort et
enterré.
Ah, la vraie
liberté ! De dire, d’écrire, de composer, de recréer ce monde, à notre
image, à nos idéaux ! Et non plus, juste apprendre avec tant
d’expertise, un passé encrassé dans sa propre bureaucratie, sans avenir !
Revoir ce monde, le repenser, et le voir s’accomplir et devenir quelque chose
de plus grand encore, de nouveau !
Ecœuré, fatigué, de
tout ce que je vois, de tout ce que j’entends, de la manière par laquelle quoi
que ce soit puisse enfin voir le jour, s’accomplir et changer quelque chose. Ça
ne prend pas vingt ans pour une création quelconque de voir le jour, ça prend
un jour. Et le jour d’après, on assiste à une nouvelle naissance. Et personne
n’a le droit de tuer cette création, cette idée, cette philosophie. Il est
inconcevable que quelqu’un doive d’abord accepter qu’une création naisse pour
qu’elle puisse enfin naître sur ce monde. Trop d’idées révolutionnaires meurent
ainsi, sinon toutes.
Ça naît tout
simplement, et ça meurt tout simplement. Que ce soit politique, littéraire,
musical, philosophique, peu importe, il faut que ça naisse et il fait que ça
s’adapte, et il fait que ça meurt un jour. C’est ça l’existence, c’est ça la
liberté d’expression, ça ne se contrôle pas, ça éclate ! Ça se consume, ça
se digère, on passe à autre chose. J’ai bien appris ma leçon. Aussi bien se
donner tous les moyens d’accéder à tout et d’influencer le tout, à tout
moment, peu importe les circonstances.
Vous avez des
jeunes en France qui parlent sur l’Internet, qui s’expriment, ils me semblent
beaucoup plus intelligents que ce que l’élite tente de nous faire avaler. Eh
bien, alors, je suis fier d’exister, de faire partie de ce monde, parce que je
les ai entendus, ils m’influencent, ils ont eu un impact. Et tout ça me fait
rêver en un monde meilleur, un monde où un jour nous serons heureux d’exister,
à espérer en un monde qui évolue, et qui peut évoluer du jour au lendemain,
plutôt qu’à chaque dizaine d’années, peut-être.
Je n’ai plus le
temps pour rien. Je n’ai plus aucune patience. Je suis enragé contre tout. Je
mords le premier venu qui me raconte des bêtises ! Va donc te perdre dans
un trou noir dans une autre galaxie, je n’ai plus aucune raison d’écouter tant
d’imbécilités. Moi, j’existe aujourd’hui, en ce monde. Je ne vois que
l’immédiat et le futur.
Je n’ai pas
récemment lu quoi que ce soit qui puisse m’inspirer confiance en ce monde, un
espoir de voir un jour un monde meilleur où je serai heureux de vivre. Va te
faire foutre, va te perdre ailleurs, je ne suis pas intéressé ! Rien à
vendre, rien à acheter, rien à assimiler ! Je ne veux plus que ce qui peut
m’inspirer quelque chose, me donner un certain espoir à vivre ! Si c’est pas ton domaine, malgré tous tes titres, alors oublie.
Nous n’avons plus le temps pour rien, sauf l’essentiel, ce qui inspire à
vivre !
La France, elle est
tellement plus belle, tellement plus innocente, en vacances, alors que nous la
traversons en voiture de village en village. Elle peut alors tellement inspirer,
n’importe quel créateur insoupçonné de ce monde. Parce que la France, elle a
tout ce qu’un pays pourrait espérer avoir.
Elle m’inspire
grandement la France, un jour j’y prendrai ma retraite, si l’on m’en donne la
chance. Et ce sont ces n’importe qui que j’écouterai attentivement, qui
m’inspireront davantage. Ce sont ces n’importe qui, et ces n’importe quoi, qui
changeront le monde, un monde où jamais il n’existera encore une période de
misère, une crise économique préfabriquée, une guerre interminable, une
dépression absolument inutile, et définitivement contournable.
Allo ? Ici ce
n’est pas l’Amérique ! Ce n’est même pas l’Europe ! C’est la
France ! Et cinquante millions de personnes savent encore décider leur
propre destinée. Si la France ne le peut pas, aucun pays ne le peut. C’est
l’heure de la libération !
Le soleil se lèvera
à nouveau, comme chaque matin, sur notre vie. On travaillera toujours à
subvenir à tous nos besoins, nous serons encore inspirés, nous serons heureux
peu importe les circonstances. Parce que la politique, les systèmes monétaires
et sociaux, finalement, tout ça c’est secondaire.
En face de nous, il
existe encore, et toujours, notre existence, et nous vivrons, nous survivrons,
peu importe quoi. Un monde devant nous, où nous vivons, chaque jour, et puis
c’est tout.
Toute l’inspiration
et l’espoir d’un monde !
28 Février 2009
Vous ne savez pas,
vous ne pouvez pas comprendre, comment, c’est un enfer, combien difficile pour
moi d’écrire, ici, ce soir. Tellement j’ai à dire ! Et même, comment si
peu important c’est, en fin de compte, pour moi, de me forcer ainsi, ce soir
d’écrire. Je ne sais pas si je réussirai, sans tomber endormi, et
pourtant, if I could only be let lose for that very night, tonight, my God, I
would ce soir écrire my best entry ever. I
would be, whatever.
D’une chose dont je
sois certain, je suis suffisamment saoul. Sans doute j’ai besoin d’une
cigarette de plus, et peut-être ça me réveillerait. I have a
date ! Un rendez-vous pour vendredi soir prochain. Avec quelqu’un. Je ne
sais pas qui. Bernard Miller. Un pub, londonien, hors Londres, le pire pub
qui soit, mais voilà, c’est là où j’étais ce soir, c’est là où je l’ai
rencontré, c’est là où il m’a donné rendez-vous.
Il garde un low
profile. Il m’a assuré que je ne trouverai rien à propos de lui on the
Internet. Successful author on the West End, many successful plays, and
now all dried up. Looking at me for
inspiration, my God, maybe de mon énergie, une grande œuvre, une dernière,
pourra être extirpée. Surtout si je le suce. Ce n’est pas hors de question, je
dois le rencontrer vendredi prochain, même pub, 19h30. I
don’t care, I don’t give a shit anymore. I will suck his
dick, out of desperation, not at all because he might himself be desperate,
j’t’en manque. Je suis bien certain que c’est exactement
ce qu’il a besoin pour écrire sa dernière grande œuvre, avant de crever. Il me
l’a dit lui-même, il va mourir bientôt, peut-être même avant notre rendez-vous.
I could not care less.
I’m all over the place. Il me faut parler de ce soir, mais beaucoup m’est parvenu,
de ce monde virtuel, Outlook. Comme pour m’empêcher d’écrire. Un
multimillionnaire m’a envoyé un message, il a écrit les meilleures chansons,
riche à craquer, Albert Hammond. Son nom dit rien, pourtant, encore une fois,
encore une fois, une christ d’histoire d’une réussite
infinie, à millions, vite terminée, vite oubliée. Et moi, ce soir, inspirant
tant d’espoir pour un futur si incertain, où il n’y a aucun espoir… suis-je si
sûr de mes habilités, de mon potentiel, de ma réussite ? Je n’ai pas
besoin de répondre, lorsque je suis saoul, parce qu’alors ça va sans dire. Il
n’y a pas de futur, sauf moi. Une prétention à tout casser, qui ne nécessite
aucune excuse, parce que c’est amplement justifié, en la tête d’un saoulard. Je
vais conquérir tout un monde, chaque jour de cette semaine. Je vais conquérir
le monde, ce soir. Someone has to, better be me.
Et Christian
Gagnon. Qui était-il ? Ce boxeur qui m’a traité de poire un jour ? Un
incapable, d’accomplir quoi que ce soit ? Et que me dit ce soir, mon Dieu,
comme je me suis rendu loin ? Je n’ai pas oublié que je suis une poire,
mais lui, je l’ai oublié. C’est la dernière de mes pensées ce soir, alors que
je dois raconter, ce qui est survenu. Le pourrai-je ? Mais je dois, parce
que si ce n’est pas ce soir, ce sera jamais. Je dois.
Angie ! Angie
my Hero ! Elle travaille à la Cour. Elle est une criminelle, and it is all about to kick off this
very next Monday. Mais vraiment,
est-ce que tous les criminels sont aussi cons, ou le sont-ils seulement
lorsqu’ils sont saouls, et encore, comment peuvent-ils alors être aussi
cons ?
Parce que si
j’avais été un criminel, je ne serais pas si imbécile, à le crier sur tous les
toits, à rouler dans ma Merc, à me faire reconduire, la veille de mon jugement.
Si j’étais criminel, comme Angie, je serais humble devant Dieu. Si humble,
comme l’Italienne qu’elle est, comme la Catholique qu’elle est, que personne
jamais ne saurait qui je suis. Et alors, je serais déjà loin en Italie, perdu
au loin pour toutes ces autorités totalitaires, ce police state britannique.
Quand on a pas de cerveau, on ne mérite pas d’être
appelé une criminelle. On mérite la prison. Parce que si j’étais criminel,
personne ne l’apprendrait un vendredi soir, et je serais déjà sur la banquise
française, la Riviera, whatever that is, though I know, I have been there at
least three times in my life, Nice, Cannes, and thereabout. No
point being a criminel if you cannot shut up about it, and enjoy it, where no
one will ever question where that Merc comes from.
Si
c’était seulement ça, je ne ressentirais pas le besoin de me forcer à
continuer. Elle n’est pas lesbienne, et pourtant, mon Dieu, ce soir, elle
buvait des Téquilas coincées entre les seins d’une lesbienne monstrueuse. Ça
m’a enragé. Je lui ai dit : ce n’est pas juste de lui faire croire que tu
es intéressée si tu ne l’es pas. Même les lesbiennes monstrueuses ont des
sentiments. La réponse à cette remarque, a été remarquable : I will sleep
with anyone, I will sleep with anything. Remarquable, oui, jusqu’à un certain
point. Moi aussi je pourrais coucher avec n’importe quoi, à moins que ça
m’apporte quelque chose en retour. Mais dans ce cas, mon Dieu, il n’y avait
rien à espérer. Alors pourquoi ? Elle est peut-être folle ? Ou
saoul ?
Je suis le roi de
toutes ces conneries, de faire ces choses alors que je suis saoul, juste pour
le regretter le lendemain. Et même alors, alors que j’étais saoul, ce soir,
j’étais là à la protéger. Elle est extrême, beaucoup plus que je ne
l’ai jamais été. Et moi, saoul, j’étais ajeun, comme un condamné.
Tout le monde ce
soir a répondu à son stéréotype identifié en société, en un diapason si marqué,
ça me fait vomir. L’Italienne de la Sicile, la criminelle endurcie qui roule en
Mercedes, qui prétend être lesbienne, à boire des téquilas entre les seins
d’une innocente lesbienne bien identifiée.
Une PCO, Police
Custody Officer, lesbienne comme il se doit, qui, avec son gaydar, already
knew, que j’étais gai, jusqu’à la moelle osseuse, je réponds aussi à tous ces
stéréotypes. Mais pas autant que son boss, un Noir, en charge de la prison à la
Cour, qui pourtant, n’a su que bégayer lorsque j’ai trop insisté à propos d’un
certain Barack Hussein Obama. What ? Is
the man already a criminal ? That no one should
chose to associate himself with him at this time, after a month on the job ?
Et
Peter. Il a reconduit la Merc et la femme à la maison. Juste comme c’était
planifié. Un retraité, qui travaille encore, sa femme à moitié morte à la
maison, qui s’en fout, pendant que Peter s’amuse à regarder les lesbiennes et
les prétendues lesbiennes, et leurs seins, s’amuser, dans les pubs gais du
coin.
Et pourtant, le
stéréotype absolu, c’était bien pourquoi nous étions tous dans ce premier pub
straight d’Isleworth ce soir. Un cancer du sein, six mois à vivre, c’est sa
dernière semaine, Jeanne. Elle m’a pris dans ses bras, pleurant, espérant que
j’obtienne enfin ma promotion dans un mois, que je devienne un Clerk. Comme si
c’était la fin du monde. Mon Dieu, elle n’a aucune idée, que je m’en fous
éperdument, de devenir un Clerk à la Cour. Ça, c’est la pire job que je n’ai
jamais eu, the most demeaning of all, un Civil Servant à la solde de la
Couronne Britannique, à la solde de la Reine d’Angleterre. Si j’étais mis
dehors demain matin, ce serait une célébration au Champagne ! I’ve
only been looking for an acceptable way out for the last two years and a half. Je n’avais pas besoin d’une mourante du cancer pour
espérer pour moi, un futur dont je n’ai point besoin.
Et ces stéréotypes,
c’est pourquoi j’ai vu cet homme, dans ce pub ce soir, cet Américain, qui m’a
semblé être un écrivain célèbre. J’ai répété plus tard à l’autre tapette, qui
lui aussi répond à tous les stéréotypes, il est gay ! Cet homme, il a le
look d’Harvard. Et personne, in his right mind, aurait le look d’Harvard, à
moins d’être un prof qui parle aussi le français, comme celui de ce soir, et
qui ne serait pas écrivain, et merveilleux, si en bonus, comme celui-ci, il a
été célèbre l’instant d’un moment. Et que ce soudain manque de célébrité
aujourd’hui, ainsi lancé en une crise existentielle permanente qui ne connait
aucun remède sauf moi. Et c’est ce que je vais faire vendredi prochain,
empêcher son suicide, après son succès immense qui s’est évanoui aussitôt
après. En ce monde, vaut mieux ne jamais atteindre aucun sommet en son domaine,
vaut mieux mourir en train d’essayer, sans jamais réussir, plusieurs décennies
plus tard.
Je suis d’un cynisme
ce soir ! Un cynisme absolument justifié. Ce serait un moment opportun, de
prendre un fusil, et de me tirer une balle dans la tête, oubliant la dizaine
d’hommes qui ont flirté avec moi dans ce pub, que j’ai ignorés, mais cette
entrée vaut peut-être la peine que je continue un jour de plus. Tu t’es rendu
si loin ! Cet inconnu a dit. Peut-être, qui sait, je m’en fous, mais bon,
peut-être que oui ? All right, un jour de plus, avant que je ne me tire une
balle dans la tête. Un stéréotype parfait, j’étais destiné pour le suicide dès
ma naissance. Alors qu’est-ce que j’attends ?
I won’t regret any of this tomorrow. I will
only regret not having done it. I don’t give a fucking fuck about anything
anymore. I don’t give a shit.
7 Mars 2009
Enfin, finalement,
quelque chose de signifiant qui survient dans ma vie. Bien sûr, ma définition
de quelque chose de signifiant, n’a rien à voir avec votre propre définition.
Je suis bizarre, je le sais, c’est dans ma nature. Mon idée d’un événement
signifiant, est de rencontrer un être humain. Il importe peu que cet homme
d’une soixantaine d’années soit un homme qui a réussi dans le passé, ait
atteint des sommets que je n’atteindrai jamais, à Broadway, dans le West
End Londonien, whatever. C’est un intellectuel, il parle français, il enseigne
la créativité littéraire, et en ce moment, en plus d’être un manque de sexe, je
suis également en manque d’intellectualité chez autrui, et celui-là fera
l’affaire, il va assouvir mon désir de parler littérature, et même, de
littérature française.
Tant de culture,
franchement, devrait me rendre malade. Mais voilà, quand on a étudié une
matière pendant 20 ans, étant incapable d’en parler à qui que ce soit, pendant
20 ans, soudainement, quand un plouc débarque dans notre vie, qui connait tout
de cette matière, dans les deux langues dans lesquelles on est capable de
s’exprimer, franchement, il me faudrait être malade mental pour l’envoyer
chier.
Question
statistique, ce n’est pas un hasard non plus. Isleworth, Middlesex, un pub
perdu in the old part, c’est là où je l’ai vu pour la première fois.
Immédiatement je lui ai dit : vous êtes un auteur ! Et j’avais
raison. La semaine d’après je lui lançais : vous êtes Juif ! Et
j’avais raison. Je me demande comment il pourra dormir encore, à tenter de
comprendre comment mon intuition a pu être si révélatrice. Ça importe peu,
c’est la destinée, je devais le rencontrer, je l’ai rencontré deux fois, je le
rencontre encore la semaine prochaine.
Et ce n’est pas que
j’aie quoi que ce soit à attendre de lui, je ne vais pas coucher avec lui, bien
qu’il soit gay, marié, avec un fils avec qui il est en amour, ou s’amourache,
whatever, I don’t want the details. Une triste histoire. Je ne peux pas
l’appeler sur sa land line, sa femme pourrait se
demander si je suis le tout nouveau rent boy, le jeune prostitué de service.
Mais qu’elle ne s’inquiète donc pas, cet homme, et moi aussi, sommes 100% pour
la fidélité. Comme il est facile d’être fidèle alors que l’on devient vieux,
gros et décrépi. Autant alors faire l’amour avec des poteaux de téléphone. Il y
a plein à Londres ! À Paris ils sont tous enterrés sous terre, comme le
chantait Félix Leclerc, de son Île d’Orléans, in Québec City.
Eh bien, nous sommes
d’accord, que Marcel Proust, c’est pourri à mort, personne, jamais, ne devrait
être obligé de lire un livre de Proust. Mais Gide, oui, ça va, c’est
révolutionnaire encore aujourd’hui. André Gide, c’est encore plus
révolutionnaire aujourd’hui, que ça ne l’était au début du siècle dernier.
Parce que ce qu’André Gide a écrit, personne aujourd’hui ne pourrait l’écrire,
ça serait censuré. Et on est d’accord, si on entend encore le nom de Céline, il
faudrait envoyer une bombe nucléaire sur toute la France, pour l’anéantir.
Mentionner Céline ne fait pas de celui qui le mentionne, un intellectuel. Ça
montre une certaine ignorance, en fait. I fucking hate Céline ! De mon
expérience à la Sorbonne Paris IV. Et franchement, j’avoue ne jamais l’avoir
lu. Mais qui donc est ce Céline, que tout les jeunots de la Sorbonne pensent
impressionner, à le mentionner ainsi à tour de bras ? Give me Roland
Barthes any day ! Paris VII. No wonder I failed spectacularly à la
Sorbonne, j’étais ailleurs alors que je devais être ailleurs. J’ai écrit de
bons livres à propos de ça, ça valait la peine.
Je pense
sincèrement, que la vie, cette existence, elle survient alors que nous sommes à
moitié inconscient. Saoul, complètement malade dans tête. On écrit sans
lendemain, un enfer, dans le feu de l’action. À le regretter le lendemain, et
pourtant, ça fait toute la littérature de ce monde, la vraie. C’est triste,
parce qu’alors on ne voit rien de cette existence, on ne se voit même pas
l’écrire, on se demande comment cette littérature se fait. Elle s’accomplit
sans doute, oui, les résultats sont là, mais on s’arrête pour se demander si on
l’a vraiment écrit, ou si ce n’était pas un autre, en un autre monde.
Je vais mourir,
après avoir écrit une œuvre littéraire gigantesque, sans pouvoir me souvenir
l’avoir écrite. Qui j’étais alors, où
j’étais. In the Old Isleworth, tonight, no doubt.
Et c’est bien. On n’écrit que de la merde,
alors que nous sommes conscients de ce que l’on écrit. J’en sais quelque chose,
je sais encore reconnaître quand j’écris quelque chose d’éternel, ou de la
merde. Ma merde, je la garde pour ma toilette. With any luck, you will never
read it. Don’t worry, you will, I kept everything, excepté mon premier roman de
science fiction écrit alors que j’avais 15 ans. Ça c’est perdu pour toujours.
Je suis en train
d’écouter the Eurythmics, Annie Lennox, the Greatest Videos, Hits, oui bon. Annie
Lennox, c’est une femme, une femme originale, une femme à mon image. Une de mes
idoles. Elle Britannique, of course. Il n’y a eu que deux femmes dans ma vie.
La première, Christiane, j’étais destiné à la marier. Nous aurions eu des
enfants. C’était non pas l’amour de ma vie, mais la seule femme que j’aurais
accepté de marier, et de vivre avec, pour le reste de mes jours. Elle est une
image parfaite et identique, d’Annie Lennox. Et je pense, et je suis convaincu,
qu’en elle, elle a exactement tout le potentiel créatif d’Annie Lennox. Je
pense que je vais la marier, après son divorce, et après le mien, ça devrait
survenir bientôt. Elle serait un succès à Londres, une blonde naturelle, c’est
tellement rare de nos jours.
La deuxième femme
de ma vie, je l’ai marié, mais shush, je ne peux pas en parler ici. C’était une
femme, une vraie, un mannequin, une Française, aussi folle que je suis fou. Les
folies, elles sont pour toujours, elles se font à froid, elles sont grandement
appréciées une fois complètement saoul. Encore une fois, un potentiel
impressionnant, à tout casser. Si j’avais été riche, les deux femmes de ma vie,
seraient aujourd’hui les stars de ce monde. Et pas à cause de moi, car c’est
tout en elles. Mais tant de talent n’abouti jamais à rien, à moins de connecter
avec celui ou celle qui fera la tout devenir une réalité, et ça c’est moi. Parce
que moi, je suis out there, I make it happen, I reach out, au-delà un monde entier ! Because I could not possibly
settle for anything less.
Vaut
mieux être complètement hors de sa tête, et écrire les pires choses, en étant
honnête, à vouloir les effacer le lendemain, sans en avoir le courage, de même
se relire. Ne faut-il pas vivre une vie remplie, pleine à craquer, de toutes
ces choses hors de ce monde, sans vraiment vivre en fait, sinon que dans sa
tête, une vie de rêve, faite de fleurs, des tulipes. Que de vivre la vie la
plus misérable qui soit, et n’écrire que la misère d’une vie
insignifiante ? Au moins, je suis honnête, avec moi-même, jusqu’au bout.
Loin de construire une légende, je suis construit un monde, le monde actuel. Perdu
dans les pubs londoniens, où tellement survient, où l’on rencontre les légendes
juives nées au New Jersey, après leurs succès dans le West End, et maintenant,
preying on the young blood que je suis, pour l’inspiration de toute une vie,
pour une dernière grande œuvre avant de crever pour l’éternité. Et moi je joue
mon rôle à la perfection. How can I possibly fail ? Je suis le nouveau
sang de ce monde, je suis la créativité incarnée de tout un monde ! Je
suis vais conduire l’humanité à sa fin ultime, c’était écrit bien avant ma naissance.
Et je la construis, cette existence, au fur et à mesure, parce qu’après tout,
nous sommes le moteur de tout un monde.
Et j’ai bien
compris ce soir, comment finalement, je ne prends rien au sérieux. La
politique, l’anarchie, la créativité, les pièces de théâtre, la littérature,
les auteurs, l’existence, la vie, tout ! Je crois en la destinée, elle ne
m’a jamais laissé tomber. Et je crois également que je construis la destinée
que je veux, et ça aussi ça ne m’a jamais laissé tomber. Alors c’est quoi cette
vie ? Cette création, cette créativité ? Hors de ce monde. Off my
head, for an eternity, for eternity.
Je vais vivre plus
et plus longtemps que n’importe qui, parce que je créé la vie. I make it
happen ! Que ce soit le RER de Paris, avec vue sur Denfert-Rochereau, ou
le Métro de Montréal, dans le quartier italien, ou l’Underground de Londres
over Greenwhich. Seulement le train se rend au méridien zéro. Et plein de
briques rouges ! in between.
La dysfonctionalité. Un être anormal. Hors
de l’ordinaire ? Always add up to ultimate
success. People ! De ce monde. Voilà tout ce
qui est bizarre en ce monde, réduit à devenir l’éternité.
Oh mon Dieu, est-ce
que ce sera encore une entrée que je regretterai avoir écrite ? Et voudrai
faire disparaître ? Alors… c’est un succès. Qui êtes-vous de toute manière,
le gouvernement britannique ? À m’espionner, à tout traduire tard la
nuit, juste au cas où j’agiterais les masses en une révolution quelconque. Oui,
vous avez raison. Parce que la révolution, en ce monde, elle commence par ici,
elle commence par moi. Et c’est la fin du monde !
Je n’ai jamais pris
cette vie au sérieux. Parce qu’il est facile de changer ce monde. Suffit d’un
peu de volonté, d’imagination, et d’une confiance absolue que l’on puisse
changer ce monde. Je le sais, je l’ai changé ce monde. Et finalement, ça ne me
motive pas davantage que si j’étais un être impuissant.
Ce monde, il est à
l’image que j’ai voulue. Il est ce que j’ai souhaité. Une misère à tout casser,
qui ne m’affecte aucunement. Parce que même lorsque je meurs de faim, ça ne
change rien. En autant que je puisse écrire, et que j’écrive ce que j’écris, et
que j’écrive encore. Rien d’autre importe.
Merveilleux, que cette existence, puisse être si simple. En autant que ce que
l’on écrive soit significatif. Et comment cela pourrait-il être, sans la misère
éternelle humaine, que l’on sait si bien causer ?
Je ne suis pas
moraliste en français, ça ne vaut pas la peine. Suffit d’affirmer que peu
importe cette fin du monde, je m’en contrefous complètement. Peu importe ce que
j’ai pu dire récemment en anglais sur tous ces sites internationaux, ces
articles à grande portée, je m’en fous éperdument. Écrire ces articles, ce
n’est qu’un exercice littéraire de style. Mais les anglos ne pourraient jamais
comprendre une telle chose. Il faut avoir étudié à la Sorbonne pour comprendre
ce genre de chose.
Devenir un héros
national mondial, un révolutionnaire d’influence, juste pour un exercice de
style. I guess that’s me ! Because I
never ever believed in anything, and I certainly don’t care about anything
anyone else is doing or not doing in this world.
Je n’ai
aucune fibre morale, aucune conviction, aucun désir de changer ce monde. Je
sais que je peux le changer à volonté, je l’ai fait, et ça ne m’intéresse même
plus. Le monde, laissons-le crever. Je n’ai aucun désir de vivre, je me fous de
tout. Ça fait de ma carrière d’écrivain anglophone, une hypocrisie assez
marquée. Alors pourquoi cette croisade ? Oui, c’est un exercice de style,
combien intéressants mes articles peuvent-ils devenir, des œuvres d’art.
Écrire des articles
politiques, c’est comme écrire de la poésie. Il faut des idées originales, et
il faut que ça explose au visage du bon peuple. En un cynisme à tout casser, le
cynisme, c’est important. Parce que c’est si absent, chez tous les autres
auteurs. Ça me rend unique. Je ne suis pas un auteur commercial, je pense que
vous vous en êtes rendu compte. C’est pourquoi je suis un auteur à part, le
seul qui vous dira et décrira le monde tel qu’il est, une vraie horreur !
Mais je sais encore
sourire, parce que moi, je n’existe pas. Après tout, ce monde, il n’est que
virtuel. Et quand on a compris ça, que l’on s’en est convaincu, vraiment, il
n’y a plus rien à craindre, plus rien qui vaille la peine que l’on se batte.
Plus rien à sauver ! Tout n’est qu’une illusion ! Maintenant vous me
comprenez.
J’ai dit ces choses
en anglais, dans mes articles populaires publiés partout, mais ce n’est jamais
compris, c’est truffé à travers tous les arguments et les dénonciations. Je ne
crois pas que ce monde comprenne l’ironie, mon ironie. Vous ne comprenez pas
vous-mêmes, vous n’avez pas lu ces articles qui m’ont rendu si populaire cette
dernière année. Je ne crois pas croire un mot de ce que j’ai écrit. Je n’ai
aucune conviction, aucune opinion, en ce monde, parce que le tout me passe
largement au-dessus de la tête.
Seule ma crise
existentielle compte, rien d’autre. Alors la politique ? La politique
américaine ? Le monde des finances, la crise économique, la dépression, la
guerre, la troisième guerre mondiale, franchement, je ne me sens pas concerné.
Je n’ai rien à dire
sur le sujet. Je suis même ignorant. Et pourtant. Et pourtant, une soixantaine
d’articles de haut niveau, à grand impact… je ne sais pas qui m’a pris, trop
d’alcool sans doute. Et un désir de me faire entendre, peu importe le sujet. Ce
que l’on peut être con, ou désespéré, je ne sais pas. Suis-je
si désespéré ? Même pas.
It was fun, I enjoyed myself tremendously. It was part of an era, we will remember
it one day, I will.
Changer
le monde par l’action, plutôt que par la volonté. Ça donne l’impression de
faire partie de cette existence. Mais lorsque l’on sait que l’on peut changer
ce monde à volonté, juste par la pensée, l’action n’a plus d’importance. Mais
voilà, ça donne l’impression que l’on existe encore, même si l’on sait que nous
n’avons jamais existé.
Inutile de chercher
quel philosophe français a dit ça, aucun ne l’a dit. Je suis already beyond
toute philosophie. Ça vient de moi, c’est moi, faudra lire en anglais :
http://www.themarginal.com/changingyourfuture.pdf
Oh
yes, I am lost to the world. Un perdu
de ce monde.
11 Mars 2009
Je n’ose même pas
relire mes deux dernières entrées, j’avais plein de choses à dire, mais j’étais
tellement saoul, que finalement j’ai fini par ne rien dire du tout. Je ne suis
pas si saoul ce soir, mais rapidement je le serai. Je ne travaille pas demain,
j’ai pris la journée off. J’avais plein de choses à faire, mais surtout
d’écouter non-stop le nouvel album d’Indochine tout frais arrivé de France
aujourd’hui, et le livre de Thierry Desaules que j’ai commencé à lire, sur le
sujet de mon groupe rock favori.
J’étais tout
enivré, j’attendais d’avoir fini de convertir au MP3 tous les CDs d’Indochine
que j’ai achetés, et aussi en faire des images que je vais garder sur l’ordi,
pour ne pas à avoir à utiliser les CDs (puisque tous mes lecteurs CDs sont
brisés, et que je dois utiliser un ordinateur portatif qui ne fonctionne plus,
connecté à mon PC, afin de scanner mes CDs… enfin, tout ça c’est fini). Et
j’allais écrire une lettre à cet auteur, pour lui dire comment j’attendais ce
livre, et ce cd, mais soudainement j’ai trouvé son site sur myspace. Ça m’a
tué. Je n’ai plus envie de lui écrire, je n’ai même plus envie de lire son
livre. Ça m’a presque fait décrocher d’écouter le dernier CD d’Indochine. Pas
un, pas deux, mais trois traumas, j’ai subis, après avoir vaguement surfé sur
sa page.
Premièrement, il
connait Nicolas Sirkis personellement. Si Nicolas Sirkis était mon ami,
j’aurais déjà écrit au moins trois livres sur le sujet. Comme je ne le connais
pas, je n’ai écrit qu’un seul livre à son sujet : On a Drunken Night. C’est
sur mon site quelque part. Et ça c’est mal terminé, Olivier de Sat, membre du
groupe, m’a pratiquement envoyé chier en me refusant l’accès à son myspace.
C’est là où mon livre s’est terminé abruptement. Alors maintenant myspace, ça
me donne mal au ventre.
Deuxième trauma,
l’homme a écrit de peine et de misère son premier roman dernièrement, et le
voilà maintenant auteur extraordinaire, qui a interviewé tous les grands
auteurs de ce siècle, dont Amélie Nothomb, qu’il remercie de tout son cœur dans
son livre. Et les photos sur son site, les vidéos, tous ces grands auteurs,
tout un monde littéraire dont je ne fasse pas partie, et dont je ne ferai
jamais partie, tout ça, ça me rend malade. Surtout lorsque bien rendu, pro, ça
me donne l’impression d’être déjà mort. Et certainement peut-être, le désir de
mourir.
Non pas que je
veuille faire partie de ce monde, loin de là, ça me tuerait. C’est clair que je
n’ai besoin que d’une seule chose dans ma vie, la liberté, de m’enfermer dans
une chambre noire, avec un ordi, des MP3 et des MPEG, et la chance d’écrire
jusqu’à ce que je crève. Rien d’autres. Mais voilà, je ne suis tout de même pas
insensible à tout ce qui se passe autour, le grand monde de la littérature
française, ou même québécoise, qui ne me concerneront
jamais. Et réussir à Los Angeles, c’est pas la même
chose, ça c’est un monde virtuel qui n’existe pas vraiment. Bref, c’est de
vivre à Londres en anglais, et peu importe le succès, ne jamais naître, ne
jamais être reconnu ou même exister.
Ce soir je pense
que je pourrais sans doute commettre un meurtre ou deux, assassiner Amélie
Nothomb et peut-être aussi Michel Houellebecq. Je me sentirais tellement
mieux ! Parce que voilà, pour moi, la littérature, c’est insignifiant, ça
n’existe pas, c’est un passe temps après le travail, mais pour eux, c’est un
monument monumental érigé en plein centre de Paris et de la France. Et j’ai
l’impression que rien de tout ça est mérité, j’ai aussi la mentalité que la
littérature ça vaut rien. Et ça me fait rechigner quand soudainement je vois la
construction que l’on tente de faire autour de certains livres qui finalement
sont plates à mourir. Pas de quoi commencer à se prendre pour Dieu le Père, le
Fils et le Saint Esprit.
Je viens juste de
dégueuler partout sur le plancher de la cuisine. Je suis incertain si c’est
parce que je viens juste de parler de littérature française, ou si c’est parce
qu’un de mes sept chats a vomi partout sur la tapis du salon. C’est ma faute,
plus d’argent, je viens juste d’acheter de la bouffe pour chat pas cher chez
Tesco, un mix de sardines en gelée, qu’est-ce qu’on donne à nos chats tout de
même, moi qui suis végétarien. Et je viens de me brûler une buttock (une fesse)
sur les toilettes, avec une cigarette. Je suis sans doute plus saoul que je ne
le pensais. Cette histoire est en train de tourner au drame d’horreur !
Et troisième
trauma, cet auteur est gai, et il ressemble comme deux gouttes d’eau à l’homme
que j’ai rencontré à Los Angeles voilà deux ans, avec qui j’ai collaboré sur un
scénario de film que l’on ne finira jamais, et pourtant je n’ai jamais autant
travaillé sur aucun autre projet dans toute ma vie, et qui est devenu mon chum,
mais ça aussi ça a tourné au drame d’horreur.
Premièrement
j’ignore toujours s’il est hétéro ou gai, Juif ou Catholique. Tout ce que je
sais, est que nous avons comme fait l’amour plusieurs fois, il a dormi dans mon
lit plusieurs nuits, mais voilà, il a un complexe marqué contre l’idée d’avoir
un pénis qui le toucherait. Il a fait panique absolue une nuit, il ne voulait
pas de pénis sur lui. Alors, moi ça ma traumatisé pour la vie, une telle
panique. Et même s’il est tombé en amour avec moi, et quémandait pratiquement
que l’on couche ensemble et que l’on finisse nos jours ensemble, je suis resté
traumatisé, et depuis je suis heureux de mon retour à Londres.
Ainsi, cette page
sur myspace m’a estomaqué. Je ne vais pas contacter cet auteur, bien que je lirai son livre que j’attendais avec impatience. Je ne sais
plus. J’ai bien d’autres problèmes qui demandent mon attention. J’ai pris un
day off demain pour trouver un emploi pour mon chum dyslexic actuel. Et
préparer my drinking session ce vendredi avec cet autre scénariste, avec qui
peut-être je vais collaborer sur certains projets. Un autre cas désespéré. Un
Juif qui ne l’est plus, qui est gai, mais qui pourtant a marié une Britannique
avec qui il a eu un fils, dont aujourd’hui il est si fier.
Esti de christ de
calice, le monde entier est perturbé et vie en crise existentielle permanente.
Est-ce que cette stupide existence avec autrui si difficile à vivre et à
accepter ? S’assumer, au moins une fois dans sa tabarnack de vie ? Ou
est-ce que cet amas de problèmes psychologiques, cette série marquée de
névroses qui marquent notre vie, est clef pour produire des classiques littéraires
et filmiques ? Et avec un suicide grandiose pour couronner le tout, c’est
la cerise sur le gâteau, c’est la perfection. Plus besoin de Rimbaud.
Est-ce que c’est
encore ça ? Confronter le monde fallacieux et artificiel et plastifié de
dernière qualité d’Hollywood, jusqu’à dans le Middlesex, à Isleworth, où
j’habite ? N’y-t-il pas moyen d’échapper à l’esclavage, de gens qui
demanderont des mois de notre vie, sans rien payer, pour des projets qui
n’aboutiront jamais ? Ou alors, est-il lui-même la victime de ces êtres
désespérés et ravageurs ? Il s’en va prendre une année sabbatique pour
« pitcher » des idées à son agent, connecté aux grands studios
américains. Armé de ces grands succès des années cinquante, et ses
collaborations mystérieuses avec les grands de ce monde, dont il ne semble
jamais avoir eu de crédit. Comme cette histoire me semble familière.
Des grands de ce
monde, je n’en connais qu’un, moi. Et je ne serai grand qu’à travailler pour
moi-même, en toute liberté, sur tous les projets que je jugerai nécessaires et
méritants. Je ne devrai jamais l’oublier. Ainsi, finalement, ce business
meeting ce vendredi, n’a plus besoin d’être si important. Ce ne sera pas ma
libération absolue hors de ce monde.
Je n’ai rien écrit
cette année, nous sommes déjà en mars, ça commence à m’inquiéter. J’ai beaucoup
écrit pourtant, un peu partout, j’écris sans cesse, mais voilà, il faut que ce
soit concentré sur un seul projet. J’aurais déjà dû commencer l’écriture de mon
roman Anna Maria II. Je suis incapable de trouver le temps. Franchement, je
regarde en arrière, le volumineux premier tome, et je me demande, j’ai écrit
ça ? Quand, où, comment ? Et je suis encore dans ma relation vieille
de 15 ans ? Ces damnés relations, elles demandent tant de temps et
d’énergie, on se demande comment un écrivain peut arriver à écrire un livre, en
parallèle d’être un civil servant à temps plein.
Et c’est rien, l’an
passé j’ai aussi écrit trois ou quatre autres livres en parallèle de ce roman.
Et cette année, mon Dieu, je serai chanceux d’écrire un seul livre. Suffit
peut-être de le commencer ? Je devrais réfléchir à des idées, c’est par là
que ça commence, d’habitude. Une première idée. Je ne sais pas. On verra,
surtout après cette rencontre après-demain, où la discussion sera aux scénarios
de films, peut-être même pièces de théâtre sur Broadway et dans le West End
Londonien. C’est sa spécialité après tout.
Je me demande
maintenant à quoi ressemblerait une pièce de théâtre que j’écrirai,
spécialement pour Broadway ou les West End ? Je suis d’un cynisme à tout
casser en ce moment, d’une ironie hors pair, d’une humeur massacrante d’une vie
misérable sans fin. Le résultat ne peut être autrement qu’explosif ! Une
sorte d’idée similaire à l’effet d’une bombe nucléaire sur les spectateurs non
avertis. J’ai bien étudié mon Antonin Artaud, son Théâtre et son Double. Je
suis à 100% pour un impact insoupçonné et massacrant sur le public, qu’il
ressorte du théâtre à moitié mort. Avec mon nom au générique, ça va
sauter ! Parce que moi, j’ai compris Artaud mieux que lui-même a su se
comprendre. Après tout, il était fou, et je le suis. Les fous se comprennent
très bien entre eux, bien sûr, ils sont tous fous.
Et vous, vous êtes
normaux, vous ne comprendrez jamais rien à l’art, à l’art de la destruction, de
la crise existentielle. Je serai témoin de la fin du monde, de mon vivant, if I
have anything to do with it. Voilà pourquoi on peut maintenant oublier Arthur
Rimbaud, nous sommes bien plus loin que Rimbaud aujourd’hui. Du passé date, du
réchauffé dans le four à micro-ondes, give me a
break ! Le pov petit homosexuel perdu sur toutes les rues de la France,
j’ai fait ça voilà 15 ans. Maintenant, je dois conquérir le monde de mon
vivant, et plus rien ne scandalise le bon peuple. Alors le renouvellement
nécessaire afin d’être original dans sa propre originelle créatrice d’une
matrice primaire frappante, je vous le dis, ça demande l’utilisation de toutes
les cellules du cerveau qui ne se sont pas encore éteintes, après avoir tant
été noyées par l’alcool. The little grey cells, they are all dead, dirait
peut-être Hercule Poirot, à la fin de sa vie. S’il s’était « shooté »
à l’héroïne, comme tout le monde de cette nouvelle génération, comme Sherlock
Holmes l’a toujours fait, alors que c’était légal en Angleterre, au début du
siècle dernier.
Le futur de la
littérature française, il se construit ici ce soir. Cette œuvre-là, elle est
littéraire. Ce 3615 Ma Vie, ce n’est pas ma vie. Combien de fois ai-je
mentionné en 200 pages ma bitch manager qui occupe
tous mes cauchemards depuis deux ans ? Une fois peut-être ? Ironique,
n’est-ce pas, que ce 3615 Ma Vie, soit tout, sauf ma vie. Ma vie, si je la
racontais, elle causerait plus de suicides que d’Iraquiens que nous avons tué cette dernière décennie. Nous en avons tués au-delà d’un
million, et tout le monde se demande encore pourquoi. Enfin oui,
pourquoi ? Ce n’est pas une question de pétrole, cette guerre nous a déjà
coûté des trillions de dollars et d’Euros, elle a coûté la faillite financière
des Etats-Unis et de l’Empire Britannique maintenant mort pour toujours. Bien
plus que ça nous aurait couté de simplement acheter ce pétrole à des tyrans.
C’est une guerre inexplicable, comme la littérature l’est. Ça explique
peut-être pourquoi je suis devenu si politique ces derniers deux ans. La France
contrôlait l’Iraq, c’est peut-être la guerre contre la France que Bush et Blair
menaient, comme le Vietnam, l’Indochine, get the Frenchies out !
Une guerre contre
l’Europe, aujourd’hui au moins. Contre l’Euro surtout, la monnaie qui
rapidement remplace le dollar partout dans le monde, et qui laisse New York et
son Stock Exchange Market mourir. Ah ! J’ai déjà trop bu pour développer
ce sujet, en français du moins. Vous avez lu mon dernier article en
anglais ? Il a fait un malheur partout dans le monde. Publié la semaine
dernière, j’ai déjà oublié de quoi je parlais. En tout cas, ça a certainement eu
un grand impact, j’ai encore reçu 700 emails à ne pas répondre à ce propos.
Ah ! Que tout ça me tue ! La guerre et la dépression économique, tuent
la littérature ! Ce que j’écrirais à la place… je n’ai plus aucune
patience pour l’idiotie humaine. Et ces idiots, je ne parle pas de nos leaders,
je parle du peuple qui avale tant de mensonges, et acceptent tant d’idioties de
nos leaders, qui eux, savent très bien ce qu’ils font. Ils accumulent tous une
fortune extraordinaire sur notre dos, et on s’en fout, pensant encore vivre
sous une forme bizarre de démocratie, qui n’a plus existé depuis longtemps.
Voyez, comment facile il est de devenir un écrivain politique, alors que nous
n’en avons jamais eu l’intention ?
C’est triste de
voir des empires se ruiner pour sauver leurs dernières gardes déjà mortes. Il
existait sans doute de meilleures solutions, mais maintenant, il est trop tard.
On verra ce que ça donnera. En tout cas, ne pensez jamais que la France est
innocente dans tous ces conflits, la France est franchement présente, à la
source même, peut-être. L’empire français est loin d’être mort, mais l’empire
américain se meurt à tenter de l’effacer, d’effacer l’histoire de la France.
Peu importe, c’est une histoire honteuse, il est temps que tous ces empires
meurent, et que ce monde connaisse enfin l’autosuffisance et la liberté, sans
que toutes les ressources premières soient pillées par les étrangers. Rien n’a
changé en 500 ans, nous en sommes exactement au même point. Aucune évolution
pour la race humaine, ça pourrait faire croire à la création instantanée.
Aucune raison de croire que le passé a vraiment existé, tout a peut-être été
créé dans votre CPU ce matin (votre cerveau). J’ai toujours cru que ce monde
n’était que virtuel, je le créé, le recréé, chaque matin, à mon réveil. Ce
monde, ce monde entier, n’a jamais existé, que dans ma tête. Reste à
comprendre pourquoi je créerais un tel monde, qui n’a jamais fait aucun sens.
Mais voilà, les rêves sont toujours très élaborés, et eux aussi n’ont jamais
fait aucun sens.
Oh mon Dieu, vous
n’avez aucune idée de ce que j’ai écris en anglais ces dernières années. On
pourrait vite me catégoriser de malade mental new age, qui n’a plus aucune
limite, et qui n’est plus de ce monde. Aucun auteur francophone n’a jamais
écrit autant de sottises. Et le pire, je crois à ces sottises. Croyez-moi, une
évasion nécessaire, afin de survivre.
Je ne suis plus de
ce monde, je ne touche plus à terre. Mission accomplie, je suis complètement
aliéné, je suis prêt pour l’asile. Pourtant j’en parlais déjà dans
l’Éclectisme, ça a été publié en France. Alors, ce n’est peut-être pas une surprise
absolue, du combien hors de cette réalité je suis. On ne pourra plus dire de
moi que j’étais un intellectuel. Je n’ai jamais aimé le mot de toute manière.
Aujourd’hui, on n’accepte plus facilement être homosexuel qu’intellectuel. Le
stigma attaché à un tel titre est alors beaucoup plus acceptable. Facile de
vivre en tant qu’homosexuel, mais en tant qu’intellectuel déclaré ? Non.
Aujourd’hui il faut
être commun, comme le plus commun des mortels. Comme tout le monde, être le
monde, le représenter, et parler pour lui. Parce que le monde il n’existe pas,
il n’a jamais existé. La voix du peuple, personne ne l’a jamais entendue. Ça
n’a toujours été que du prétendu, et souvent, que du réchauffé. Même durant la
révolution française. C’est tout dire. On réussit à s’en fait croire !
Suffit de lire l’histoire entre les lignes, et de lire au-delà l’histoire, pour
se rendre compte, que c’est l’envers de tout, ce que l’on raconte, ce que l’on
enseigne. Et la preuve, suffit de regarder au peu de pouvoir que le peuple a su
usurper au vrai pouvoir, avec le temps, ce qui se résume aisément au mot niet.
Et ces grèves
illimitées si communes en France, vous pensez vraiment que ça fonctionne et que
ça fait trembler le gouvernement ? Vous vous en faites croire, même si
vous pensez avoir gagné quoi que ce soit que le gouvernement n’était déjà pas
préparé à offrir, pendant qu’en arrière, il s’en passait des choses.
Ni en Angleterre,
ni aux Etats-Unis, ni au Canada, jamais une grève, aussi illimitée qu’elle pusse être, n’a jamais ébranlé le gouvernement, et jamais
n’avons-nous vraiment gagné quoi que ce soit au retour. Pourquoi cela serait-il
différent en France ? Le gouvernement ne bouge jamais sur quoi que ce
soit. En France, c’est la même chose.
Pendant que vous
gagnez des cacahuètes, un monde entier se fait voler hors de votre portée, sans
doute votre liberté, votre fraternité, votre égalité. Parce que, lorsque vous
vous retournez, soudainement, après tout ça, vous ne pouvez que constater que
vous n’avez aucune liberté, aucune fraternité, aucune égalité. Et vous n’avez
toujours aucune voix ou pouvoir, pour décider quoi que ce soit. On vous mène
encore par le bout du doigt, victime des hiérarchies, un esclave de l’État, et
aucune porte de sortie vers une liberté quelconque. Le gouvernement français a
toujours su être dramatique, prétendre tomber face à la voix du peuple, mais à
la fin, une nouvelle grève illimitée l’attend, parce que finalement, le peuple
comprend très vite qu’il ne gagne jamais rien, et qu’il est toujours l’éternel
esclave des leaders de l’autorité, au pouvoir depuis des décennies. Certes,
l’aristocratie a été remplacée, par nos leaders politiques. Rien n’a changé,
rien ne change jamais vraiment.
La France, c’est
comme dans n’importe quel pays. Le monde jamais n’avance ou n’évolue, il ne fait
que régresser. Les conditions de vie, le standard de vie, les conditions au
travail, jamais tout ça ne s’améliore, ça ne fait que se détériorer, peu
importe les pseudo-victoires des ces unions.
Mais oublions ça.
En français, je ne suis pas politique. En français, je suis fou, et je n’existe
pas.
Vendredi
13 Mars 2009
« You know I was, I was wondering, you
know, if, if we should keep on, because, before I should, it’s got a lot of
power, you know, it make me feel like a, it, it make me feel like, aouh ! »
(Michael Jackson, Don’t Stop ‘Til you Get Enough. The
very intro missed by all those lyrics websites, I had to listen and listen and
write it down myself, and that’s what I think he said.)
That’s all I felt like saying tonight. Now I’ll
go and write some poetry.
If this English disturbs you, you are just a
hypocrite, and I suggest you get a life. Speak White! And fuck you!
Je pense que tout ceci traduit vraiment,
entièrement, my state of mind, ce soir…
Time for you to get acquainted with an extreme
part of me, as a poet for human rights:
http://poetsforhumanrights.ning.com/profile/RolandMichelTremblay
Let’s get irradiated to nigger black. Was it
Black, your Face ?
On ne
peut pas faire plus extrême en ce monde. Vous y découvrirez un autre lien, d’un
autre livre que j’ai commencé à écrire, et qui n’est encore nulle part en
ligne, sauf sur ce site oublié, parce que tout le monde s’en fout des droits
humains. Voici le lien, choisissez le format (en anglais) :
http://www.themarginal.com/atanotherlevel.htm
http://www.themarginal.com/atanotherlevel.doc
http://www.themarginal.com/atanotherlevel.pdf
http://www.themarginal.com/atanotherlevel.lit
La Cour Criminelle Londonienne en Folie
Nouveau Blog 2009 en projet
Roland Michel Tremblay
16 Mars 2009
Voilà deux ans et
quatre mois j’ai commencé à travailler à la Cour de Justice Criminelle de
Londres, j’ai écrit tout un blog sur le sujet que je ne peux pas encore mettre
en ligne sur mon site, parce que c’est en anglais et que je travaille toujours
à la Cour. Voilà pourquoi le deuxième tome sera en français, enfin un peu
d’anonymat.
À l’époque, j’étais
tellement certain d’obtenir l’emploi, j’ai commencé à écrire mon blog la veille
de mon entrevue. Et comme je croyais alors dur comme fer à ces théories que
l’on puisse influencer son futur, juste par la certitude de certains événements
dans notre vie, je n’ai jamais douté un seul instant que j’obtiendrais cet
emploi.
Maintenant c’est un
peu la même chose. Demain je passe une nouvelle entrevue pour devenir un Clerk
de la Cour, plutôt que d’être coincé dans le bureau administratif général. Et
j’ai la conviction que cette fois je vais obtenir ma promotion.
Pourtant, il existe
deux raisons qui pourraient m’occasionner un doute sérieux. Je n’ai jamais
réussi à obtenir même une entrevue pour devenir Clerk depuis deux ans, après
plusieurs tentatives. Cette fois j’ai l’entrevue. La première raison est que le
Top Manager de la Cour décide qui il veut engager, et cette fois j’ai
l’impression qu’il me veut, ce n’est pas lui qui m’a empêché auparavant d’avoir
une entrevue, c’était plutôt mes managers directs.
Deuxième problème,
la façon qu’ils ont de tenter de rendre le processus équitable pour tout le
monde, ne réussit qu’à éliminer les meilleurs candidats, et à engager des
cruches inintelligentes incapables de faire quoi que ce soit. Un système de
points, où si tu ne réussis pas à dire tout ce qu’il faut dire, tu ne passes
pas l’entrevue. Et seuls ceux qui ont la clé de ce qu’il faut dire en entrevue,
ou une chance inouïe, obtiennent l’emploi (le plus souvent des crétins sans
cerveau). Mais voilà, le Court Manager peut encore dire : celui-là, je le
veux, et demain, il va dire : celui-là, je le veux.
C’est maintenant
une question de destinée, ma destinée. Jamais dans ma vie n’ai-je réussi à
garder un emploi aussi longtemps que celui-ci, et si rien ne change, je vais
certes trouver un emploi ailleurs au centre de Londres, genre demain matin. Et
pourtant, je n’ai pas l’impression d’avoir trouvé ce que je cherchais alors que
j’ai décidé que je travaillerais dans une Cour criminelle de Londres.
C’est qu’alors je
voulais apprendre de ces dossiers criminels et dénoncer des abus de justice, mais
je n’ai jamais eu cette chance, parce que je me suis retrouvé en
administration. J’ai tout de même écrit un long blog de plusieurs centaines de
pages (700 pages d’un livre normalement publié), mais c’était comme avant,
plutôt toutes les injustices qui viennent avec n’importe quelle hiérarchie
sociale, que l’on retrouve dans n’importe quelle organisation.
Cette fois, il me
faut le gros lot, il me faut devenir un Clerk et me retrouver en Cour tous les
jours, à entendre tous ces cas, tous ces criminels, et enfin donner mon opinion
à propos du s’il existe encore une justice en ce monde.
Je dois avouer que
j’ai été témoin d’énormément d’abus de pouvoir de la police en Angleterre, je
puis confirmer que l’Angleterre est maintenant devenue un « Police
State », et que s’il était donné à la police de régler tous ces cas, avec
le procureur (prosecution), mon Dieu, ce serait de la persécution.
Mais à date, je
vois que l’on peut faire confiance aux Juges, ils ne sont pas imbéciles, ils
savent très bien voir le jeu et les exagérations des policiers et du procureur,
les Juges sont justes. Mais c’est ce que je veux définitivement vérifier.
C’est d’avoir perdu
beaucoup de temps, deux ans et demi, afin d’être incapable de vérifier ce
point, et c’est pourquoi d’un point de vue de la destinée, je dois, je vais
obtenir cette promotion.
La destinée ne m’a
jamais laissé tomber. Ça a été un long cheminement, pour prouver mes capacités,
mon mérite, mais c’est maintenant ou jamais. J’ai eu le temps de devenir le
caissier de la Cour, et maintenant, depuis presque un an, je suis le IT Systems Manager (Dieu seul sait la traduction d’un tel
titre en français). Je suis en charge de tout le côté technique, les
ordinateurs, la connexion au réseau, c’est ça : les réseaux informatiques,
je suis responsable de ça. Étant pratiquement le seul jeune homme de la Cour,
le seul qui comprenne tous ces systèmes, c’était inévitable.
Mais maintenant, je
suis tellement essentiel de ce côté, ça pourrait les convaincre que je ne puis
être un Clerk, car je ne pourrais pas alors continuer mes responsabilités
informatiques. Bien sûr, la Cour vient de doubler en grandeur, après plus d’un
an de construction. Il faudra enfin quelqu’un pour travailler sur
l’informatique à temps plein, il y a toujours un système qui ne fonctionne pas
chaque jour, sinon deux ou trois. Alors on verra, devenir un IT Systems Manager
à plein temps, alors que je n’ai jamais étudié les réseaux
informatiques, et juste parce que je travaille majoritairement avec des
femmes qui ne prennent aucun intérêt à ces choses, et que les hommes sont tous
trop vieux et près de crever (la retraite), pour avoir jamais possédé un
ordinateur à la maison, n’est pas pour me déplaire. Mon prochain job pourrait
alors être dans l’informatique. Et c’est connu, on s’entend toujours mieux avec
des machines, qu’avec les êtres humains, dans mon cas en tout cas. Donnez-moi
une machine n’importe quel jour de la semaine plutôt que l’enfer d’autrui.
Je suis né avec un
ordinateur dans mes bras, mon premier, on me l’a acheté alors que j’avais 10
ans. Ça semble tard, mais au contraire, c’était le moment parfait. J’ai connu
toutes les versions de ces ordinateurs compliqués et incompréhensibles, bien
avant la naissance de Windows 3.1. Les générations après moi n’ont jamais rien
eu à comprendre aux ordinateurs, ils n’ont jamais eu à les déconstruire et à
les reconstruire, à les reprogrammer, etc. Quand on naît avec Windows Vista, il
n’y a plus rien à comprendre aux ordinateurs, tout simplement ils deviennent
nos meilleurs amis, ceux avec qui la vie serait impossible, mais tout de même,
une vie si facile… avec un peu de chance il n’y a pas besoin de comprendre quoi
que ce soit au comment ça marche.
Mais voilà, sans un
diplôme, je n’aurais jamais pu devenir un responsable informatique d’une des
cours les plus importantes d’Angleterre, si je n’avais pas été entouré d’une
génération qui n’y comprend absolument rien à l’informatique. Plus, je n’ai pas
peur de trois salles remplies de machines avec davantage de câbles que plusieurs
de mes collègues n’ont de cheveux leur couvrant le cerveau. Et pourtant, je
suis loin d’être un génie informatique, je dois l’avouer.
Bref, ou bien ce
sera un obstacle, ou ça m’aidera à prouver que je suis capable, et sinon,
moderne. Si vous saviez combien de fois on m’appelle pour me dire que rien ne
fonctionne, alors que tout ce qu’il fallait faire était de tourner le courant à
l’imprimante, c’est désespérant. Ou lorsque tout simplement il n’y a plus de
papier dans l’imprimante, et que juste à côté de l’imprimante, il y a une
dizaine de boites de papier.
Demain je m’en vais
à cette entrevue avec la certitude que tout a déjà été décidé. J’ai déjà
l’emploi ou ça m’a déjà été refusé. Peu importe les conneries que je pourrai
radoter dans cette entrevue, ça n’a aucune importance. Alors aussi bien y
prendre plaisir, et même, devenir extrême. Je blague, mais la tentation y est
certes.
Enfin, il ne reste
plus qu’une chose qui pourrait se retourner contre moi. Je dois arrêter de
boire de l’alcool ce soir, sinon je n’aurai plus aucune cellule du cerveau
demain qui fonctionnera, et leurs questions à répondre en entrevue sont tout à
fait impossibles. Ensuite je dois me coucher tôt, avant minuit. Ces deux choses
sont impossibles pour moi un lundi soir. Les lundis, j’ai toujours bu comme un
déchaîné, et je me suis couché très tard. Pourquoi ? Parce que ma manager est une bitch, et lundi c’est le jour où elle est
à son summum de cruauté.
Alors moi, tous les
lundis soirs, depuis des mois, sinon des années, je me saoule comme un malade
afin d’apaiser ma soif de voir son sang imprégner tous les murs, les planchers
et les plafonds de la Cour de Justice de Londres. Sans ça, c’est certain, le
lendemain matin, je deviendrais aisément et facilement le pire accusé de toute
l’histoire du Ministère de la Justice du Royaume-Uni. Et même pas la plus
importante entrevue de toute ma carrière, le lendemain, pourrait me faire
dévier de ma névrose acquise, depuis que je travaille à la Cour Criminelle de
Londres.
Un jour, si seulement
un jour, quelqu’un pourrait l’assassiner pour moi. Et je crains que je n’aurai
pas longtemps à attendre avant que cela ne se produise, car je suis surpris que
personne ne l’ai encore fait, avec un résultat épatant, le sang coulant
partout ! Mon Dieu ! Enfin débarrassé d’elle ! Elle est
maintenant dans le département du listing, j’espère de tout mon cœur qu’elle y
mourra. Elle est « evil », sa place en enfer est garantie, car elle
n’a pas d’âme. Malheureusement, il faudra quelqu’un avec une âme pour se sacrifier,
afin de se débarrasser d’elle. J’espère juste que ce ne sera pas moi. Ainsi, ce
soir, je bois comme à l’habitude. Ça réduit la pression, ça empêche la soupape
du cerveau de sauter, devant tant d’audace et d’ahurissement.
Nous avons eu
beaucoup de confrontations, en un clash de personnalité hors pair, ça aussi
demain ça va jouer contre moi. Je suis une petite bombe sous pression prête à
exploser n’importe quand. J’espère juste que le Top Manager, qui vit dans un
autre monde, ne sait rien de toutes ces choses. Il ne voit simplement que je
travaille extrêmement fort, d’une efficacité à tout casser, et c’est cette
compétence extraordinaire que les managers immédiats sont incapables de
digérer, et le pourquoi ils ne ressentent que le besoin de saboter notre
carrière, et le pourquoi ils doivent tous être assassiner un jour.
Mais pas par moi,
j’ai trouvé ma solution, je me saoule comme un malade au moins une nuit par
semaine, et alors je suis un zombi au travail juste lorsqu’il le faut. Je ne
ressens rien de leurs attaques, ça passe comme dans le beurre, et pourtant, je
réussis encore à être un travailleur qui excelle. L’alcool, c’est ce qui a
sauvé ma carrière, et cet alcool la sauvera encore. Pas besoin d’un psychologue
pour me le confirmer, ou un contrôleur judiciaire (probation officer).
L’heure de la
liberté a sonné ! Ma libération ultime s’en vient à grands pas, et demain
va couronner le tout, me confirmer en tant que Clerk de la Cour.
Greffier ? Est-ce la traduction correcte d’un Clerk de la Cour ? Oui,
je viens de vérifier. Oui, effrayant, demain je passe une entrevue pour devenir
greffier. Ça sonne tellement plus important en français, alors qu’en anglais
c’est ce que j’aurais déjà dû être voilà plus d’un an, alors que ça m’a été nié
à cause d’une jeune Indienne sans aucune expérience, mais qui a obtenu le poste
parce qu’elle était Indienne. À cette Cour de Londres, je ne travaille qu’avec
des Indiens. On va voir si cette fois le racisme contre les Canadiens-Français
va gagner contre le résultat final, car personne n’est aussi expérimenté que
moi.
Sauf sans doute
Abdul, ce Pakistanais. Mais avec lui le racisme est absolu, après neuf ans à
travailler à la Cour, c’est certain qu’il n’a aucune chance. Il n’avait qu’à
naître de l’autre côté de la frontière, aux Indes plutôt qu’au Pakistan. Je ne
vais pas parler ici de tout le racisme qu’il a souffert dans cet endroit, parce
que j’en ai déjà trop parlé dans mon blog anglophone. Voici le lien pour ce
livre trop extrême pour que je puisse faire un lien de par mes sites
anglophones :
http://www.themarginal.com/madhouse.doc
http://www.themarginal.com/madhouse.pdf
Et l’article qui a
tué le tout, que j’ai envoyé en exclusivité à un site politique anglophone, et
le lendemain j’ai demandé qu’il soit enlevé (en ligne 24 heures seulement, mon
meilleur, le seul qui valait vraiment la peine d’être écrit et publié (et
certes, il aurait été publié partout si j’avais voulu)) :
http://www.themarginal.com/article.doc
http://www.themarginal.com/article.pdf
Plus sur le sujet (si vous savez lire l’anglais, ce que
je doute, avec raison):
Big Brother state reaching new levels of
surveillance and depression
http://www.opednews.com/articles/Big-Brother-state-reaching-by-Roland-Michel-Trem-080919-663.html
UK: Police State Veering toward
Dictatorship
http://www.opednews.com/articles/United-Kingdom--a-Police-S-by-Roland-Michel-Trem-080529-573.html
Tous
les deux sont des extraits de mon livre en anglais “Destructivism, the Path to
Self-Destruction”, où l’on retrouve tous mes articles politiques extrêmes
écrits cette dernière année:
http://www.themarginal.com/destructivism.htm
http://www.themarginal.com/destructivism.pdf
Avec vous, il n’y a
pas de problème. Je puis toujours tout vous dire, tout vous avouer, tout
dénoncer. Premièrement, aucun de vous ne lit l’anglais. Deuxièmement, aucun de
vous ne me lisez, vous ignorez mon existence. Vous êtes le public parfait, pour
n’importe quelle confession, pour finalement tout dire, de ce qu’aucun auteur
jamais n’oserait écrire. Parce qu’avec vous, le tout est toujours sans
conséquence. Et c’est tellement essentiel, pour un auteur honnête et extrême,
de n’avoir aucun public (autrement j’écrirais en anglais, où alors, mon Dieu,
le public est mondial et sans frontières, et l’impact est instantané,
croyez-moi). Merci !
Je suis encore
chanceux que personne ne prenne la peine d’apprendre le français de nos jours.
Pratiquement une langue morte, justement ce qu’il me faut pour tout avouer de
cette existence. C’est pourquoi j’écris ce nouveau blog en français, aucune
autre raison, je ne désire pas être lu et compris, de mon vivant du moins. Ça
prend au moins cinquante ans avant d’être analysé littérairement, et crucifié
juste après.
Si ce n’est plus
très évident, pour vos facultés affaiblies, comme pour les miennes, est-ce que
je vous ai déjà dit combien je vous méprisais ? J’espère que ça ne vous
insulte pas trop, parce qu’en fait, vous êtes certainement responsable pour
tant de mépris. I really do not give a shit, do I ? De toute manière, vous
ne comprenez jamais rien.
Causer mon suicide
littéraire, en français, est franchement le dernier de mes soucis. Peut-être
même que ce suicide littéraire m’aidera à écrire ce que je dois écrire, à le
mettre en ligne pour la postérité, l’humanité, sans complexe, parce qu’alors,
je sais que ce sera toujours sans conséquence. Je n’ai jamais pu faire de compromis.
Avec moi, c’est toujours toute la vérité, et seulement la vérité. Je ne le jure
pas sur la Bible, la Bible est trop sale pour valoir quoi que ce soit en de
telles circonstances. Je le jure tout simplement. Et je vous emmerde.
Le ton de ce nouveau
blog est lancé ! Ça promet ! On ne change pas sa nature, je suis né
un auteur extrême, je vais mourir un auteur extrême, mais au moins on aura
enfin toute la vérité sur ce monde pourri. Oh, certes, je ne me fais plus
aucune illusion.
Je ressens un besoin
inexplicable de vous laisser avec une pensée remplie de sagesse : je pisse
toujours dans le lavabo, so I don’t awake the old man. Maintenant, vous
comprenez que je suis complètement off my rock. Good ! Le ton est
lancé !
Après tout, la vie
n’est qu’un jeu, un jeu d’aventure virtuel, je ne l’ai jamais prise au sérieux.
Nous n’avons jamais existé, rien de tout ça n’est vrai. Voilà pourquoi je puis
si aisément me foutre de tout. Et voilà pourquoi je vais atteindre tous les
sommets de ce monde, dans n’importe quel pays de ce monde.
Mon but n’a jamais
été que de rendre une bonne littérature. Le reste est sans conséquence aucune.
Me retrouver nu demain matin avec rien, à Piccadilly Circus, au centre de
Londres, m’inspirerait certainement mes meilleures pages, et ça, ça vaudrait
toute la misère du monde. Je n’en suis pas encore là, mais j’y suis presque.
Après tout, c’est
la crise à l’heure actuelle. Une dizaine d’années d’une misère incommensurable,
incalculable, nous y mourrons tous. J’y vois la littérature de toute une
éternité, quelle joie ! Après ça, seule une bombe nucléaire serait
valable.
Je n’en puis plus
d’attendre les extrêmes de cette existence virtuelle. I need food ! Genetically manipulated modified food would do
just fine, thank you. J’ai une pizza congelée
dans le réfrigérateur, rien de plus artificiel en ce monde, rien de plus
virtuel, ça va faire l’affaire. J’ai faim, de toujours plus, jusqu’aux
extrémités de ce monde.
Cette entrée est
unique, dans toutes les annales de la littérature francophone. Jamais un autre
auteur francophone n’a parlé ainsi. Je le sais, j’ai une maîtrise universitaire
en la matière. Il importe peu que ce soit reconnu, en autant que moi, je puisse
le reconnaître.
All
right then, I’ll wait another few days before committing suicide. Before dying an untimely death, as un incompris de ce
monde, un fou aliéné mental digne d’Antonin Artaud. Le signe d’une grande
littérature. Je vais tout surpasser en ce monde, même le mythe de Sisyphe,
parce que moi, je suis incapable d’être aussi ignorant. Même Rimbaud, parce que
je l’ai suivi partout où il a été, et je me suis rendu beaucoup plus loin, et
je n’ai jamais arrêté d’écrire de la poésie insignifiante.
Dois-je vraiment le
dire pour vous ? Je ne suis pas le nouveau Rimbaud. Je suis moi-même,
au-delà tous les horizons de ce monde, partout où j’ai été, partout où j’ai
vécu, partout où j’ai été inspiré, et partout où je n’ai pas été inspiré, et où
alors, le suicide est devenu fort séduisant.
Le ton n’est plus
lancé. Aucun ton n’est lancé. Peut-être que ma destinée est une destinée pour
quelque chose de beaucoup plus grand. I just wish I knew what it was, avant que
je ne me tire une balle dans la tête, out of this désespoir absolu.
Je ne pense pas
décevoir. Là n’est pas la question. Suis-je fier de ce que j’ai accompli, de ma
destinée ? C’est là toute la question. Et pourtant, ô combien j’ai
contemplé le suicide. Ça ne se répond pas, ces questions. On ne peut que vivre,
continuer, et mourir un jour au bout de toute cette œuvre. Let’s make it aussi
signifiante que possible, et ne jamais faillir à la tâche. Une Révolution en
devenir, en un développement constant. Aucune retraite possible à l’horizon, au
contraire, car alors, ce sera toute une explosion.
21 Mars 2009
Il existe encore
des écrivains sur cette planète, qui ne comprennent encore rien au monde
littéraire. Comme c’est triste, mais en même temps, ça me fait sourire.
Il est vrai qu’il
existe un monde littéraire francophone, et un monde littéraire anglophone, ce
dernier entre guillemets. Car le monde littéraire anglophone n’est devenu qu’un
moyen d’atteindre une richesse inouïe, en deux temps trois mouvements, et puis
soudainement l’oubli absolu.
Il n’existe plus de
monde littéraire anglophone, ce monde appartient plutôt à des banques, et aux
coïncidences. Genre, être à la bonne place au bon moment, connaître les bonnes
personnes bien placées au bon moment, et alors, peu importe l’œuvre, bonne ou
mauvaise, avec un budget marketing illimité, ça va se rendre loin cette fois-ci,
mais jamais plus après. Laissant ensuite l’auteur en crise existentielle
permanente, à tenter de comprendre comment un tel succès a pu être atteint
aussi facilement, et jamais plus ensuite.
En français ce
n’est pas mieux. Avant, un auteur entrait dans une maison d’éditions, avait un
livre qui connaissait un succès assuré, parce que tous les livres publiés par
les grandes maisons, sont lus par les journalistes, et sont critiqués dans la
presse générale, et sont d’habitude suffisamment bons pour être critiqués. Et
après, tout ce que l’auteur écrivait était publié. Plus maintenant. One hit
wonder, ce monde littéraire francophone est devenu. Tu écris un bon livre,
c’est publié. Tu écris quelque chose de moyen, c’est
pas publié ensuite. Et alors, tu es un auteur mort. Parce que si ton grand
éditeur refuse de publier ton prochain livre, c’est alors évident que c’est
pourri, et sans doute ça l’est vraiment, pourri. Je n’ai jamais eu ce problème,
Dieu merci je n’ai jamais été publié par Gallimard ou Le Seuil, et rejeté
ensuite par Gallimard ou Le Seuil. Personne ne peut encore me juger par ces
critères, Dieu merci. Being published by these, is assuring your instant death, as an
author. And don’t even think of Les Éditions du
Minuit, la mort ne peut qu’être alors qu’assurée. L’heure de la gloire, en
littérature française, est morte depuis longtemps, parce que les lois ont
changé. Mais les mentalités n’ont pas changées, ni les journalistes. You’re
dead, condamné à la misère, la misère des auteurs de littérature francophone,
où il n’existe plus aucun public, ni en France ou dans l’empire français
maintenant éteint. Tout a changé. Les maisons d’éditons se sont adaptés, ventes
obliges, mais le reste du monde n’a pas su s’adapter ou comprendre.
You’re
only as good as you truly are, and as constant as you can be. Let me repeat
that in a language you can understand. Let me try to be kind here, as… dear me,
I certainly don’t feel like it. I don’t feel like it. You do deserve your
faith. Hope you die well, somehow. It is well deserved. Je
n’ai aucun respect, pour aucun auteur.
26 Mars 2009
J’étais en train de
me demander si j’allais transférer la dernière entrée en un nouveau blog/livre,
depuis que j’ai eu la nouvelle que je vais devenir greffier. Mais après avoir
lu la finale, que j’ai écrite sans doute alors que j’étais complètement saoul,
je vois que c’est inutile. C’est trop extrême et hors sujet pour faire partie
du nouveau blog. De toute manière, je ne voudrais pas trop faire évident, il y
a encore trop de gens à la Cour qui comprennent le français, en particulier
Marie, qui justement est en dépression complète depuis la mort de sa mère, et
la guerre dans sa famille où le monde s’arrache les dernières livres de la mère
morte, et se déshéritent l’un l’autre. Elle parle si bien le français, elle ne
fait que me parler de littérature française, aujourd’hui c’était François
Mauriac. Je me souviens d’avoir lu au moins un livre de Mauriac, le Nœud de
Vipères, alors que j’étais à Toronto. Mon oncle de Toronto est un fanatique de
Mauriac. C’était un bon livre, mais de là à devenir un fanatique, franchement,
aussi bien se tirer une balle dans la tête.
Même mon professeur
Juif que je rencontre chaque semaine à l’heure actuelle, bien qu’il ait
cancellé aujourd’hui, se scandalisait qu’un de ses collègues ait pu consacrer
sa vie entière à la lecture de… de… j’ai déjà oublié… Proust ! Apparemment
il ne parlait que de Proust, et Proust ceci, et Proust cela, il voyait du
Proust partout, même dans sa soupe à l’alphabet. Et son mot final, sur son lit
de mort, était bien sûr Proust ! Et mon prof qui disait que Proust,
c’était plate à mourir ! Et je le crois, jamais je n’ai su digérer Proust.
J’aimerais mieux épouser une femme et lui faire l’amour pendant toute une vie,
que de lire l’œuvre complète de Proust.
C’est tout dire,
c’est connu que je déteste les femmes, je ne comprends même pas pourquoi elles
existent. Une erreur de la nature, une erreur de Dieu Créateur de l’Univers.
Une idée folle pour tenter d’arrêter la race humaine de se multiplier à
l’extrême, et de prendre le contrôle de l’univers entier. L’autoreproduction
était peut-être un peu trop risquée, et pourtant, nous n’avions besoin que
d’hommes homosexuels pour peupler cette planète ! Mais calmez-vous, je
blague. Je ne suis pas encore complètement malade mental. L’ironie vous passera
toujours 20 pieds au-dessus de la tête.
Je ne sais plus
quel blog écrire, je ne devais pas parler de ma vie dans 3615 Ma Vie, surtout
depuis la stagnation marquée de ces deux dernières années. Mais voilà, je suis
en transition, je viens d’être promu, tout va peut-être changer, enfin j’aurai
peut-être des choses à dire sur tous les cas criminels que j’entendrai à la
Cour, en direct, coincé entre le Juge Honorable et les Counsels. Et counsel, en
français, c’est… un avocat ? Un conseiller juridique ? Peu importe.
Je serai en
contrôle de tout, et je serai un petit tyran. Un anarchiste dans la Cour de
Justice la plus importante de l’Angleterre, après the Old Bailey. Et moi, je
suis toujours du côté des accusés. Pour moi, vol, viol, alcoolique out of
control, tabasseur, ou peu importe, je n’ai qu’une loi, prouve-le hors de tout
doute, et alors, okay, je me la ferme, mais pas avant, et même jamais !
Moi, je suis la
justice réincarnée. Ironique que je suis l’homme le plus honnête que cette
planète n’ait jamais vu. Et mon honnêteté est d’autant plus admirable, qu’elle
ne m’a pas été imposée par aucune religion. Je suis éthique de naissance. Et
même, au-delà de tout, un éthique philosophe, où il n’est pas permis de faire
souffrir quelqu’un pour aucune raison valable, et prouvée hors de tout doute.
Je suis aussi pour
les nouvelles chances, mais bien sûr je ne suis pas aveugle. Ceux qui causent
l’enfer, je ne le vois que trop bien, et ceux-là, bien plus souvent de l’autre
côté de la clôture, doivent par définition souffrir l’enfer, jusqu’à ce qu’ils
comprennent, apprennent, l’enfer qu’ils causent autrui. Je verrai encore une
justice en ce monde avant ma mort ! Même si je ne devrai agir que
localement, à petite échelle, et peut-être avec mes articles et livres
subséquents, à grande échelle, et massivement. C’est le but.
Je ne manque pas
l’ironie que j’aie étudié le droit à l’Université d’Ottawa, que j’allais
devenir un avocat, avant de tout abandonner et de me lancer plutôt dans l’étude
de la philosophie et de la littérature française. Mais c’est bien mieux ainsi.
Un avocat doit prendre partie, être ou bien le procureur ou la défense, moi je
suis neutre, je ne prends pas partie, et j’élimine les abus de pouvoirs d’un
côté comme de l’autre. Et comme fort souvent le procureur est responsable de
ces abus de pouvoir, c’est le procureur qu’il me faut ralentir dans sa course vers
l’ultime État Big Brother.
Et je n’ai même pas
besoin de me scandaliser en Cour, de suggérer au Juge que je trouve ces
méthodes extravagantes et extrêmes. Je n’ai besoin que d’enregistrer et de le
dénoncer ensuite dans mes écrits. Je n’aiderai pas cet accusé, mais j’aiderai
tous les autres dans le futur. N’est-ce pas l’important ?
Mais le dénoncer en
français, en un blog que je cache, c’est un peu dérisoire, c’est le système de
justice britannique que je dénonce. Mais comment pourrais-je le dénoncer en
anglais, alors que je fais partie de ce système ? Je serais très
rapidement viré. De toute manière, je n’ai pas l’intention de garder cet emploi
très longtemps. Un an ou deux au max. Je devrais peut-être écrire en anglais,
et aussitôt que je serai parti, mettre le tout en ligne sur l’Internet. Qui
sait. Je ne sais pas. On verra. Je « switcherai » peut-être à
l’anglais, une fois que je serai officiellement un greffier.
And
now, out of the blue, out of context, I am going to divulge the most important
thing anyone ever told me whilst I was working in that London Criminal Court,
in those last two years. Told to me by a British War Veteran so respectable, he
has ultimate full clearance to enter the Prime Minister’s office and fix his
computer. He said something quite amazing to me, about the great work the
British Army is doing abroad to ensure the continuation of this Great British
Empire. I was told not to repeat it, but you know me…
« It was very simple what we did in South
America. We found the leader, we gathered everyone around, and we shot him in
front of everyone. We then asked who was next in line, as he would be shot
next. And there came the end of that rogue State, fully now under British
supremacy. But you don’t understand. The British, they are so superior to the
Americans. We are the best. Because the American way would have been to drop a
nuclear bomb over that country, and then, let’s see who’s next in line. No one of course, everyone’s dead by then. »
Je me demande,
seulement, ce que les Français auraient fait à la place. Et, aucune inspiration
ne vient. Mon Dieu ! L’armée, et ce qu’elle fait hors de notre monde
de justice insignifiant, contrairement à toutes nos lois, à toutes les lois
internationales, mon Dieu ! Ce monde de lois, c’est une anarchie absolue.
Quelle hypocrisie !
29 Mars 2009
J’ai passé près
effacer tout ce que j’ai écrit plus haut, et j’y pense encore.
Je ne crois pas
prendre cette existence aussi sérieusement que je ne le devrais. Pendant que
tout s’écroule autour de moi, j’ai un sourire intarissable, alors que je ne
semble exister que dans un monde virtuel, qui n’existera jamais vraiment. Et
pourtant, ça a des conséquences concrètes sur mon existence, tout le monde est
tellement enragé autour de moi, alors que je ris de me voir si belle en ce
miroir.
On en revient
toujours à ce monde virtuel, toujours plus vrai que le vrai monde ? de Michel Tremblay. Lui, il n’est plus de ce monde depuis
longtemps, il est de ce monde dont j’aspire, et dont je ne ferai jamais partie.
Key West or something of the sort, au paradis terrestre, après avoir écrit Les
Belles Sœurs.
Je me demande,
peut-on vraiment atteindre le paradis, après avoir écrit de telles sottises ?
Mon Dieu, qu’est-ce que j’attends, pour moi aussi écrire de telles conneries
libératrices de tout en ce monde, libératrices d’autrui ? What
am I waiting for, to write my stupidities, make my million, and disappear from
the face of this Earth ? Michel Tremblay l’a fait, je vais le faire aussi ! C’est
juste une question de temps.
J’espère que vous
connaissez Michel Tremblay ? Je ne serais pas surpris du contraire. Je
n’ai jamais rencontré quelqu’un en France qui connaissait Michel Tremblay. Et
pourtant, j’ai rencontré partout en France des inconnus qui connaissaient
Roland Michel Tremblay, et même pas dans le monde gai. Et pourtant, Michel
Tremblay a été traduit en 46 langues, il est si riche, étant l’écrivain
québécois le plus connu dans le monde, et pourtant si inconnu en France. Il
habite Key West.
Bizarre, très
étrange que vous me connaissiez, mais ne le connaissiez pas. Il est vrai que
j’ai écrit beaucoup plus que lui, malgré ses 46 livres publiés. Il est vrai,
que somme toute, il n’est qu’un écrivain médiocre, pas comme moi, qui suis
écrivain extraordinaire. Je ne crois pas pouvoir me fatiguer de l’insulter
ainsi. Il sait bien que je plaisante.
Je suppose qu’il
est mon idole, well, il l’a été jusqu’à ce que je pense l’avoir dépassé, tout
en étant encore si pauvre, que je ne puis trouver l’argent pour m’acheter une
nouvelle chemise et de nouveaux souliers, alors que je vais bientôt commencer
mon nouvel emploi de greffier à la Cour Criminelle de Londres.
Michel Tremblay,
Michel Tremblay, Michel Tremblay. Je dois écrire ici son nom plusieurs fois,
pour qu’il me remarque, et me contacte, et me sauve de ma situation désespérée.
Ça marche, à grands pas. Je n’ai eu à mentionner Madonna que quelques fois,
avant qu’elle ne me contacte :
http://www.atlanticfreepress.com/news/1/3974-george-w-bush-against-madonna.html
Pour que j’écrive
des scénarios de films pour elle qui n’ont jamais été nulle part. Ça
fonctionne, to kiss and tell, to talk about anything and everything, they do
pay attention, they never miss anything. Même
si ce lien est le seul lien où vous pourrez lire cet article, car j’ai tout
tenté pour éliminer cet article de l’Internet, ce n’est certainement pas sur
mon site. Vous êtes chanceux que j’en parle ici, en toute confidence, je sais
que c’est sans conséquence.
Oh mon Dieu !
Je vais rencontrer Madonna en personne ! Lui écrire un scénario de film,
une chanson, et puis quoi encore, réécrire sa vie ? Comme l’on fait pour
Édith Piaf avant sa mort ? :
http://www.lemarginal.com/rm/southbeach.pdf
Je dois me rendre
chez le coiffeur. La moitié de la tête platinum blonde, l’autre moitié en noir
et blanc, à cause de l’Afrique coloniale. Am I hype or what ? Après
Madonna, Michel Tremblay ne devrait être que de la Key lime pie, from Key West,
via New York. Le dernier lien nécessaire, au succès de toute une existence.
Vous suivez cette logique j’espère ? Elle n’est pas très évidente, et
pourtant, c’est du concret. Du ciment concret. Le même ciment qui a servi à
construire les tours du World Trade Centre. Alors on sait que le ciment, ça
brûle, et ça s’écroule, jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien, mais plus rien du
tout. On en avale des choses inconcevables ! Aussitôt que le nom de Bush
est mentionné, en relation avec Madonna, et Roland Michel Tremblay.
Mais j’en radote
des choses ! Encore une entrée dont j’aurai honte demain matin, encore une
entrée que je voudrai effacer. Mon Dieu, ce blog entier doit être éliminé, si
je désire encore avoir une quelconque crédibilité en ce monde. Vous devez penser
que je suis un imbécile de premier ordre. Vous n’avez aucune idée du combien je
vois le tout comme une grande ironie, je n’ai jamais cru pendant un instant que
l’on pourrait prendre ceci sérieusement. Mais je me demande, le monde est
tellement con !
5 Avril 2009
J’étais motivé à
bloc, pour écrire quelque chose de grand et d’éternel ce soir. Ça semble
s’évanouir rapidement, avec les minutes qui passent, et les 1664. Tout ce que
j’aurais pu faire et écrire… perdu dans la nuit. Commencer le deuxième tome
d’Anna Maria, mon roman de science fiction en anglais. Continuer At Another
Level, mon dernier livre de poésie plutôt axé sur l’idée des poètes pour les
droits humains. Écrire un article anglophone pour publication instantanée sur
tous les sites Internet les plus importants en dehors du mass
media. Et puis quoi encore, ré-ouvrir mon On a Drunken Night, mes lettres à
Nicola Sirkis d’Indochine. Et même, pourquoi pas, commencer l’écriture d’un
nouveau roman qui deviendra le classique des classiques ? Tellement de
choses je pourrais faire ce soir, and instead, 3615 Ma Vie ce sera. Une entrée
de plus, it fucking better be good !
J’ai fini mes
quatre 1664, et je suis en train de considérer si je devrais ouvrir cette
bouteille de Gin. Je travaille demain, je ne veux plus être un zombie au
travail. Ce que ma vie semble prendre de l’ampleur, ma vie sociale
insignifiante est en train de prendre le contrôle de toute mon existence. J’allais
devenir un greffier, mais voilà, le Court Manager m’aime bien, et ça, même en dépit
du fait que je ne sois pas un Indien. J’ai réussi à briser les barrières du racismes et de l’homophobie. J’ai su montrer combien
j’étais essentiel au travail, en dépit de tout. Et maintenant, devenir un Clerk
ou un greffier, n’est pas suffisant. Je vais devenir management. Je vais être
un manager, le manager du General Office. Donnez-moi une minute, pour aller
vomir dans l’évier, toutes les tripes qu’il me reste.
J’ai toujours été
anti-management. Je l’ai écrit, je l’ai dénoncé, ça a fait le tour du monde des
cinquantaines de fois, et maintenant, et voilà, je vais être management. Ce
serait bien insignifiant si ça demeurait ce que c’est, six personnes en dessous
de moi, mais voilà, cette Cour de justice va devenir l’une des plus importantes
en Angleterre, d’ici six mois. J’aurai bientôt une vingtaine de personnes à
contrôler.
Passé la vanité, le
réconfort que finalement notre valeur en tant qu’être humain est enfin
reconnue, que l’on comprenne que je pourrais facilement être au top, le Court
Manager de toute la Cour, et remplir mes taches mieux que n’importe qui, n’est
pas pour me rassurer. Ces jobs, ces management jobs,
elles sont pour les vampires de la société. Ceux qui ont cette idée fixe de
tout contrôler, les autres, autrui, avec une main de fer. Pour satisfaire leurs
besoins les plus primaires, du pouvoir et de finance. Je ne suis pas comme ça,
je n’ai jamais désiré contrôler autrui. Un désir, oui, de dénoncer ce pouvoir,
mais pas de l’obtenir.
Bien sûr, il en
faut beaucoup, pour se sacrifier, et prendre ces emplois, devenir ces monstres
du management. Grimper l’échelle sociale, et balancer un peu le pouvoir et l’enfer
de ces vampires. Rendre la vie facile à ceux qui soufrrent dans les bas-fonds
de ces hiérarchies. Mais ce n’est pas à moi de me sacrifier. Le tout est
tellement insignifiant. Moi, où j’en suis, c’est globalement que j’agis, c’est
mondialement que j’atteints autrui. Je change tout à une échelle planétaire. Ou
alors, rien de tout ça n’a aucune importance.
Tout de même, il me
faut cette expérience pour ce faire. Cette expérience dans le microcosme, afin
de dénoncer le tout dans le macrocosme. Rien n’est perdu donc. Tout est valide.
Je dois le faire, je dois devenir management, apprendre et dénoncer ensuite. Mais
ça me semble tellement insignifiant, ou no longer
nécessaire, ou, mon Dieu, n’y a-t-il pas autre chose que je devrais faire en ce
moment, plutôt que de perdre mon temps avec de telles futilités ?
Par exemple, et
c’est certes l’exemple ultime. Peter. Peter est un homme gai qui travaille à la
Cour, en tant qu’Usher. Il n’est pas seulement gai, il est extrémiste gai. Out
of control, dans toute sa gaieté. Je l’ai vu depuis le début s’autodétruire,
juste parce qu’il était lui-même, trop extroverti. Il a été expulsé de la Cour
jeudi dernier, avec un avertissement de contacter personne, et de ne pas
revenir. Ça me fatigue, ça me fatigue énormément, à la veille de devenir
management. Un vrai test lancé dans mes jambes, avant même que je ne commence.
Fidélité ? Compassion, understanding, support ? I don’t know. Suis-je prêt à tout abandonner, à saboter ma carrière,
afin de faire ce que l’on doit faire, moralement et éthiquement ? Ne
l’ai-je pas vu s’autodétruire, commencer une guerre tout à fait non nécessaire,
pour Dieu seul sait quelles raisons ? Et maintenant, je dois le sauver de
sa misère, de son imbécilité, son incapacité de comprendre et de jouer le jeu
du management ? Et sacrifier ma carrière avant même qu’elle ne commence ?
Quel test.
Je n’ai pas à
prendre de décision ce soir, j’ai encore cette liberté de prendre le tout au
jour le jour. Pour l’instant, je ne l’ai pas ignoré. Je l’ai appelé vendredi
soir, pour lui offrir mes sympathies. Si je l’avais ignoré complètement, on
aurait vite su mes priorités. Moi, je suis management, en devenir. Moi, je ne
puis plus sympathiser avec la discrimination et l’homophobie de ceux qui
souffrent en dessous de moi. Moi, je dois assurer ma position, je dois assurer
ma survie. Et si c’est ça que je deviendrai, alors, vraiment, je ne veux pas de
cet emploi. J’aimerais mieux balayer les rues, c’est emploi que j’ai longuement
considéré pour ma carrière ultime, et il me semble, que je serais excellent à
ramasser les détritus dans la rue, accompagnés de tous ces Polonais qui ont des
doctorats dans toutes les matières, mais qui en Angleterre, ne réussissent qu’à
devenir des balayeurs de rue. Aussi, que ça me rendrait heureux. J’en
reviendrai toujours à ça, pour justifier mon existence.
J’ai peur, de
devoir prendre une décision qui assurera que moi aussi, je serai escorté hors
les portes de cette Cour de Justice. J’ai peur de défendre un employé
maltraité, et de devenir alors une cible du management, quelqu’un à éliminer.
Je ne pourrai pas aider ma nature, je ne pourrai pas lui dire qu’il a invité
cette crise dans sa vie, et que c’est sa faute. Je ne pourrai pas ne pas le
défendre. Je ne pourrai pas m’empêcher de risquer ma carrière pour le défendre.
And hence, je ne suis pas management material, je ne pourrai jamais survivre en
une telle position. Mes jours sont maintenant comptés, et finalement, je m’en
fous. Je ne puis endurer aucune discrimination, je ne puis endurer this sort of
affair. Je n’ai jamais été qu’un tout petit… un tout petit… avec une grande
langue pour tout dénoncer, tout ce qu’il a y à dénoncer. Et ça ne va pas changer. Oh shit, I have to look for another job,
I’m toast. Ma grande carrière à la Cour sera morte
avant même qu’elle ne commence. Le prix à payer pour avoir une conscience, et
pour accepter que l’acceptable, autrement, la baraque doit brûler, tout ce
monde doit être éliminé et remplacé. Au-dessus de tout, il existe les droits
humains, et ces droits, de mon point de vue, sont surtout cette chance d’être
heureux dans la vie, d’aimer ce que l’on fait. Et sans ça, rien ne vaut la peine,
cette vie ne vaut pas la peine d’être vécue.
Il n’existe aucun
doute que je serai le pire des Managers, du point de vue du management. Oh
certes, j’aurai toute la loyauté de mes employés, ils m’aimeront, me
défendront, mais je ne pourrai entrer dans le moule qu’ils désirent. Ils ont
fait une grave erreur en me donnant cette promotion, ça ne leur prendra pas
longtemps pour s’en rendre compte. Et alors, moi aussi je deviendrai cette
victime qui sera escorté hors les murs de la Cour. Je me demande juste combien
de temps ça leur prendra pour s’en rendre compte, et d’agir. Nous ne sommes pas
en France, en Angleterre cette sorte de mentalité est très arriérée, elle est
très capitaliste, elle est très américaine. C’est pas
facile dans les circonstances. L’employé n’a jamais eu aucun droit à rien, il
est un esclave absolu du système. À moi seul je ne pourrai jamais changer
cet état de fait, mais je vais certes essayer.
N’ai-je pas autre
chose à dire ce soir ? J’étais tant motivé, à changer tout un monde, ou au
moins à créer une littérature éternelle. À ajouter à cette littérature
éternelle, parce qu’elle est déjà écrite, mais ce n’est jamais assez, sans
cesse il faut se renouveler, et tout refaire, récréer ce monde. Jamais je ne
pourrai simplement mourir. Et alors tout serait tellement plus simple. De toute
manière, ce monde n’a pas besoin de moi, et je n’ai pas besoin de ce monde. I
might as well just go to bed.
30 Juillet 2009
Pratiquement quatre
mois depuis ma dernière entrée. Si quelques fans perdus lisaient ceci, et je
sais qu’il en existait quelques-uns, ils ont certainement passé à autre chose
depuis. Tant pis. Personne n’a aucune idée comment c’est difficile de survivre,
avec un copain complètement mental, qui n’a plus travaillé depuis Octobre,
pendant que moi je dois tenter d’écrire quand je peux, comme je peux, à
continuer d’être « le jeune homme aux yeux bleus » au travail, dans
cette Cour de Justice londonienne, sans aucun jour de congé depuis des lustres,
et seulement quatre jours de congé cet été et jusqu’au mois de novembre
maintenant, je suis près d’exploser. Vraiment, ça va exploser, car je n’en peux
plus. Tous les albums d’Indochine du monde ne peuvent plus me contenir, m’aider
à « venting all my anger, my frustrations, everything ».
Et je n’ai
certainement pas arrêté d’écrire, tous ces articles anglophones qui font partie
de « Destructivism », et ce dernier livre de poésie en anglais appelé
« At Another Level » aussi publié sur « Poets for Human
Rights ». Je sais bien que cela ne conduit nulle part, en tant qu’auteur,
bien que je sois maintenant reconnu dans le monde anglophone sur les sites de
nouvelles progressistes, mais ça, je m’en fous.
En fait, d’une
carrière littéraire quelconque, à l’heure actuelle, est le dernier de mes
soucis. Mais la créativité est encore là, et l’intelligence, et le génie. Tant
que je le pense, ça doit être vrai, même si je ne serai toujours que le seul
juge, et encore, je sais reconnaître quand j’écris de la merde. Le début de
« At Another Level », c’était vraiment décourageant. Mais maintenant,
ce sera sans doute mon meilleur livre de poèmes anglophones. Et sans doute
« Destructivism » deviendra aussi le seul livre pour lequel un jour
je serai reconnu.
Pas vraiment, parce
que j’ai en tête quelque chose de bien plus révolutionnaire. Je dois comme Sir
Arthur Conan Doyle créer mon Sherlock Holmes, je dois comme Agatha Christie
créer mon Hercule Poirot et ma Miss Marple. Et ça c’est ma
Anna Maria, mon dernier roman. Et je me dis, je dois maintenant écrire le
deuxième tome. Mais j’ai également en tête que je dois transposer ma poésie en
musique, et maintenant je contemple l’idée d’acheter un synthétiseur « Roland »
et tenter de voir ce que je puis en faire.
Apprendre à partir
de zéro, comme Dépêche Mode et Indochine à leurs débuts. Et espérer qu’avec les
années, et l’endurance, j’en viendrai à faire quelque chose de potable. Les
standards sont beaucoup plus élevés aujourd’hui qu’ils ne l’étaient alors, mais
peu importe. J’aimerais dire que la technologie aujourd’hui est plus
sophistiquée, mais ce n’est peut-être pas vrai. La grande révolution
technologique pour la musique, c’était la fin des années 70 et le début des
années 80, plus rien n’est survenu depuis. On pensait que les ordinateurs alors
éventuellement allaient composer de la musique et écrire des livres par
eux-mêmes, malheureusement, ou heureusement, c’est loin d’être le cas, le génie
et le savoir-faire sont encore requis.
Et moi j’en suis
déjà à bout ! J’t’a boutte ! Comme on dit au Québec. J’m’en vas parquer mon char ! Comme on dit au Québec. Comme un
« counsel » m’a dernièrement lancé à Londres, en apprenant que
j’étais québécois. Je n’avais pas entendu cette expression depuis 16 ans. Ils
me demandent toujours d’où je viens, je leur donne toujours trois chances.
C’est maintenant que je suis de la France, de la Belgique, ou du Luxembourg.
Ils pensent rarement à la Suisse, ils oublient toujours le Québec. Quelle surprise,
lorsqu’ils apprennent que je suis un Américain. Une telle anomalie. Un
Américain avec un tel accent français, alors que je suis si fier de mon accent
britannique. À Los Angeles, ils ont tous cru que j’étais un Anglais, malgré
l’accent français.
La vérité est que
je n’ai plus l’intention de retourner au Québec. Ça fait déjà dix ans depuis ma
dernière visite, et maintenant je pense que de ne plus jamais y retourner est
une idée séduisante. Je n’ai l’intention que de retourner à Toronto et l’Ouest
Canadien. Jamais au Québec. Ça ne me semble plus me tracasser de ne plus revoir
ma famille avant leur mort. Je vais éventuellement déménager seul quelque part
en un endroit isolé de l’Angleterre, et je vais éventuellement demander ma
citoyenneté britannique, et alors, je vais emménager dans le sud de la France
où j’ai l’intention de mourir, et de mourir vite, parce que je n’en peux plus
de cette existence, ça me tue. Une vie tellement stressée, jamais le temps de
faire quoi que ce soit, de respirer, de voir l’été passer.
Et vraiment, ça me fait drôlement chier. Ça me fait chier dur. J’t’écœuré.
Et pourtant, au
travail, c’est maintenant idyllique, malgré le stress et l’enfer. C’est
idyllique parce que finalement, après presque trois ans à la Cour, on reconnaît
ma valeur et mon dur labeur. Tous ces monstres sont maintenant à mes pieds, ils
sont gentils, ils me traitent comme un être humain, je suis indispensable à
cette Cour. La vie devrait être belle, mais ce n’est jamais aussi parfait,
cette existence. Quand on travaille comme un malade, que nous avons appris à
être l’employé exemplaire qui fait trois fois plus que n’importe qui, tout en
étant l’être le plus soumis du monde entier, éventuellement ça va exploser.
Ce qui m’a surtout
aidé, est que je suis devenu le « IT Systems Manager », et que dans
cette Cour, je suis le seul qui soit technologiquement « minded ». Je
ne suis pas en train d’essayer de vous aliéner avec tout cet anglais, j’ai
simplement oublié tout mon français, après 16 ans à vivre en anglais à Londres
et à Los Angeles. J’en suis maintenant au point où je puis jouer avec la langue
anglaise dans mes écrits, afin d’établir plusieurs interprétations, plusieurs
signifiants. J’en suis au point de tenter de traduire Roland Barthes en
anglais, pour que ces anglais ne comprennent rien de ce que je fais. Mais
Roland Barthes en anglais, ça fait vraiment pitié. Et les analystes littéraires
anglophones, ils sont « clueless ». Ils n’ont aucune idée de
l’étendue de certains écrits, quelle ampleur ça peut prendre.
De toute manière, ça
a été mon erreur en français. Parce que finalement le lecteur moyen, tout comme
l’analyste littéraire francophone, sont tout à fait aveugles face à de tels
écrits, à moins d’être pointé dans la bonne direction. Et ce n’est pas à
l’auteur de leur montrer la voie. Might
as well be direct and for the masses. Direct et
pour les masses. Monsieur tout le monde va me comprendre, il
va m’entendre. J’ai reçu des messages de chacun des États américains, monsieur
tout le monde m’a entendu. Mais c’était juste une phase de ma vie, elle se
termine déjà, et déjà je me vois évoluer dans tous les sens.
La prochaine phase,
j’espère, la musique, même si je dois tout apprendre, même si je dois tout
faire moi-même. I can do it, I can do anything! Just watch me go. It is not like
if I cared about anything, is it? Je ne
m’en vais pas faire du Julie Masse, si ce nom means anything to you. Son mari peut-être, Corey Hartz. Also long
dead. But what a couple that was, a couple that could still be, if they
wanted to, redevenir signifiant.
J’ai de
la misère à comprendre comment le génie artistique peut mourir, ou se perdre
avec les années. Dans ma tête, avec moi, on ne peut que devenir meilleur avec
le temps. On ne produit pas quelque chose de génial sans jamais être capable de
répéter un tel génie ensuite. Sauf avec la drogue, parce qu’alors un jour il
faut arrêter la drogue, sinon on meurt. Et sans drogue, on n’arrive à rien.
C’est un grand avantage lorsque, comme dans mon cas, le génie provient de
l’alcool plutôt que la drogue.
Je ne devrai pas
arrêter de boire de l’alcool, alors que je devrais certes arrêter
éventuellement de prendre de la drogue. Si je ne laisse pas l’alcool devenir un
problème dans mon existence, je suis sauf. Oh certes, l’alcool a fait de moi un
auteur délinquant, un auteur extrême, et parfois souvent ça me tue. Mais
personne n’en mourra, certainement pas moi, sinon de honte. C’est
pas facile. Ça n’aide pas que dans mon cas ça part aussitôt l’écriture
terminée. Ça ne va pas en jachère pendant des mois dans l’attente d’une sortie
et d’un succès commercial. Pas en ce moment dans tous les cas, c’est sur
l’Internet aussitôt.
En vérité, je ne
sais plus trop où j’en suis. À tous les niveaux. Ma vie sociale, ma vie au
travail, ma vie en tant qu’auteur indéfinissable, en tant qu’être humain de ce
monde. Heureusement rien de tout ça n’a beaucoup d’importance pour moi, pour ma
survie immédiate, pour donner une raison à mon existence. Vivre au jour le
jour, survivre, occupe tout mon temps. Et je ne puis survivre que parce que
déjà j’ai tant écrit, que parce que déjà je pense avoir accompli quelque chose
de significatif. Autrement, mon Dieu, je serais déjà mort. Oh oui, je me serais
déjà suicidé. Alors heureusement que le monde de l’édition et un quelconque
succès commercial sont devenus avec le temps secondaires pour les auteurs.
Sinon, je me demande où nous en serions, où j’en serais.
Quelle idée de
génie j’ai eue que d’écrire des articles anglophones à grande portée, vraiment
ça ma revigoré. Je suis lu, je me suis établi dans ce créneau au moins. C’est
maintenant tout oublié sans doute, mais peu importe, mais ça continue, j’écris
encore ces articles à grande portée. Dans le feu de l’action, l’instant d’un
moment, ça en vaut la peine, ça a un impact. Ça me donne une raison d’exister,
une raison d’écrire. Après tout, c’est là l’important.
Et j’en suis fier,
je puis en être encore plus fier que si j’étais maintenant Michel Tremblay. Parce
que j’ai l’impression de faire une différence ce monde, j’aide à le rendre
meilleur (j’espère en tout cas). Je ne suis pas certain si je serais aussi fier
aujourd’hui, d’être reconnu pour tout ce que Michel Tremblay a écrit. Je pense
que je me serais déjà suicidé, de honte. Je préfère et de loin ma propre
carrière chaotique d’écrivain.
J’ai certainement
écrit des choses plus songées que Michel Tremblay, un peu plus philosophiques,
et je suis loin d’être mort. Que vont m’apporter les prochaines décennies ? Michel Tremblay is already dead, if not, he
certainly ought to be. You can quote me on
that.
Ai-je déjà dit
quelque part que Michel Tremblay était mon père ? Et que vaut un fils, la
relève littéraire, si ce fils demeure incapable de dépasser son père ? Je
vais éventuellement faire disparaître le nom de mon père du monde littéraire,
dans le monde anglophone du moins, et dans ce monde, c’est pratiquement déjà accompli.
Fuck my dad ! I couldn’t care less ! I don’t give a shit about my dad !
That is why, I have no wish to ever return to Québec
one day.
Je vais
mourir en France sans jamais revoir ma patrie, et ça me rempli de joie. Bien
sûr, tout cela n’est pas vrai, quelques Freudiens cependant seront nécessaires
pour comprendre cette névrose. Je n’ai pas l’intention de vous aider dans cette
mission. Et pourtant, j’adore tout ce qui touche la psychanalyse. It helps me a great deal in everything I write. Shush ! No
one needs to know just yet. Let them think I am brainless as an author, for
now. On dit toujours plus que ce l’on écrit,
dans mon cas anyway.
L’analyse
littéraire psychanalytique, ça a été mes cours littéraires universitaires les plus
intéressants. Peut-être dû à ces deux professeurs de l’Université d’Ottawa qui
m’ont vraiment marqué. Impossible de me souvenir leurs noms. Ils étaient
meilleurs, et de loin, que tous ces pseudo-profs de la Sorbonne que j’ai eu
la malchance d’avoir voilà 16 ans. Je n’ai pas grand-chose à dire de mes études
à la Sorbonne, mais je garde de magnifiques souvenirs des mes études
littéraires à l’Université d’Ottawa, malgré l’enfer d’alors.
Sans doute ils vous
diront et confirmeront comment récalcitrant j’étais en tant qu’étudiant. Je
n’ai pas besoin d’élaborer là-dessus, c’est déjà tout publié à Paris dans
« Un Québécois à Paris » et « L’Attente de Paris ». Deux
éditeurs différents, sans compte d’auteur. Mais ça n’a pas tellement
d’importance, ça n’a vendu que quelques milliers d’exemplaires. Et
pourtant ! C’est déjà plus que la majorité des livres d’auteurs québécois
publiés au Québec, même pour leurs best-sellers. Ils comptent par centaines
(imaginez !), au moins je compte par milliers, même en français.
Mais ce n’est rien,
et ce ne sera jamais rien, comparé à ce que j’ai l’intention de devenir en tant
qu’auteur qui écrit maintenant en anglais. Comme Céline Dion disait avant tout
son succès anglophone : « We’re going to the top! ». I am
going to the top, and I certainly will one way or another. You have no idea,
not yet, it will become clearer eventually. I am not about to give up. And I
will not need to compromise to reach the top. I will reach it writing exactly
what I feel the need to write. Nothing needs be commercial in order to reach
the top, you only need to remain true to yourself.
N’y
aurait-il pas moyen de rétablir la langue française en tant que langue première
dans le monde entier, comme avant les années 70 ? Parce que j’aimerais
écrire en français plutôt qu’en anglais, ou en chinois. Mais en ce moment je ne
vois pas comment ça pourrait m’aider. La langue française se meurt, elle est
devenue insignifiante. Doit-on l’imposer au monde entier ? Les aider à
oublier la langue anglaise ? Est-ce que ça va aussi devenir ma mission ?
Je me demande. Une littérature ne peut être qu’imposée sur ce monde. Sans le
pouvoir d’imposer une littérature sur le monde, cette littérature est déjà
morte. La littérature française dans le monde est
mourante. If you cannot help it, don’t tell me in which language I should be
writing in.
Vous
savez quoi, ce dont nous avons besoin ? Un nouveau Général Charles de Gaulle.
Un vrai patriote qui s’inquiète davantage pour sa nation que pour sa propre
carrière. Son « Vive le Québec Libre » de 1969, trois ans avant
ma naissance, mais l’année de naissance de ma sœur, est la phrase magique que
tous les « counsel » anglophones dans ma Cour de Justice londonienne
me chantent à longueur de journée. (Counsel au pluriel ne prend pas de
« s » en anglais, c’est comme pour les poissons. On dit :
« Ces counsel sont des imbéciles, comme ces fish sont des imbéciles. On ne
dit pas ces counsels sont des imbéciles comme ces fishes sont des imbéciles.) Yes,
and I don’t give a shit, est ma réponse instantanée. Mais ce n’est pas vrai. Well
travelled are these bastards, too much money they make, they know everything. Je vais en écrire un roman un jour. On dirait qu’ils ont
tous été au Québec, ces counsel, et ils ont tous compris les vrais enjeux
politiques québécois. Mieux que moi il semble.
Je suis le plus
mauvais ambassadeur québécois/français à Londres. Parce que moi, voyez-vous,
j’adore la Reine d’Angleterre. Élizabeth II. Elle est devenue ma grande amie,
en littérature. Parce qu’à l’écrit je suis un membre du Commonwealth, je suis
devenu un citoyen britannique, mon seul moyen de demeurer en Europe. I
would not mind dying in England, if somehow it becomes impossible for me to die
en France. Je n’ai qu’une seule Reine, et je l’adore,
sans doute parce que je suis gai (as my colleague pointed out to me at work
last week, my Queen is another one, it is my partner).
Je suis
en train de pousser l’ironie à un extrême aussi extrême, que je demeure
moi-même incertain de ce que je dis. Il semble évident que tout ceci soit de
l’ironie. Mais je dois admettre qu’il vient un temps où je finis par me
convaincre moi-même qu’il ne s’agit plus d’ironie, mais bien d’une certaine
réalité qui doive éventuellement survenir après tant de frustrations provenant
du monde francophone. C’est simple, vraiment, ça dépend de bien des choses.
Mais en ce moment, moi, à Londres, je suis chez-moi.
Au Québec je ne veux
que me suicider. En France je ne suis qu’un immigrant illégal. Alors moi je
suis Britannique, je suis un sujet de ma Reine, qui est aussi la Reine du
Canada, mon pays, je suis Canadien avant tout. So fuck you! (Maintenant il est
temps d’inviter ces analystes littéraires freudiens psychanalytiques qui
pourront tout vous expliquer.)
J’espère que je ne
relirai jamais cette entrée, car alors je devrai l’effacer. Une chose est
certaine, d’une façon ou d’une autre, un jour je vais prendre ma retraite en
France. Et ce sera loin de Paris et de la Gare St-Michel. Mais le parc
Montsouris, c’est plus difficile à oublier. Le dix-septième, Denfert-Rochereau,
ça a été ma vie un peu trop longtemps.
La rue René Coty à
Denfert-Rochereau… c’est aussi ma vie. Aucun québécois ne pourra ou voudra comprendre
ça, à tous les niveaux d’interprétations possibles, et certes, ça peut se
comprendre à plusieurs niveaux. Let’s see if you identify them all. Un indice,
Roland, René, Éner, Énée, l’Énéide, le voyage initiatique, René Coty, Pierre
Marie Philippe Aristide Denfert-Rochereau. Toute l’histoire de la France est au
rendez-vous.
Ces futilités de
l’analyse littéraire sont maintenant tellement loin de moi. Je suis aujourd’hui
beaucoup plus direct, mais encore, je laisse place à l’interprétation. J’ai
déjà tout dit, mais en 400 pages d’un roman ça se perd. En
plus, ça ne fait plus très cool. Better be loud and change the world that way. Et pout tout avouer, with a big fucking smile on my face,
because I truly do not give a shit.
28 Septembre 2009
Cette entrée
devrait vraiment être écrite en anglais. Continuer un de ces blogs, mon dernier
anglophone n’est même plus en ligne sur mon site, car ça devenait trop
dangereux, j’allais perdre mon emploi. Je deviens trop populaire, ces collègues
de travail deviennent trop curieux, ils trouvent sur l’Internet ce que je
n’aurais jamais cru qu’ils allaient trouver un jour. Ce n’est plus aussi
simple, on me trouve trop facilement ces jours-ci, dans le monde anglophone. Mais
ici ce n’est pas mieux, ma famille entière au Québec me trouve instantanément,
et comme je n’écris plus rien en français sauf ceci, c’est tout ce qu’ils
lisent. Ça devient difficile de parler d’eux.
J’ai trois cents
cousins et cousines du côté des Tremblay-Ouellet, et ce n’est pas une
exagération, c’est peut-être cinq cents maintenant. Mes grands-parents ont eu
seize enfants, ça se multiplie rapidement après cinq générations. Pourtant je
n’ai que deux cousins-cousines du côté de ma mère, du côté des Girard-Côté. Les
deux autres sont trop jeunes, ils ne sont pas de ma génération. Et le problème
est que ma sœur et mon cousin et ma cousine, ont tous réussi dans leur vie. Ils
sont remplis d’argent. Et ça fait de moi la faillite de la famille. Ça me fait
chier, je devrais déjà à l’heure actuelle être le plus riche de la famille, le
plus reconnu. Mais je suis la faillite de la famille ! Qu’est-ce qui s’est
passé ?
Je me dis bah,
quelle importance ? Je serai le plus riche et le plus reconnu avant notre
retraite, mais je me demande. Tant de sacrifices pour la littérature, me
conduit à la faillite immédiate et absolue. Si je n’avais jamais rien écrit,
jamais rien sacrifié pour la littérature, aujourd’hui je serais certes un
millionnaire.
Où sont mes
priorités ? L’art ? L’art ne signifie plus rien, n’amène nulle part.
Je suis fou. Je ne serai pas un de ces artistes désespérés qui espèrent encore
que leur art aboutira vers la liberté absolue de toute une nation. Je pensais
davantage à la démocratie en général, plutôt qu’une séparation immédiate du
Québec d’avec le Canada.
Oh, moi je ne
désire que sauver la planète entière, pas juste le Québec. Désolé. Si ça a tué
ma carrière d’écrivain au Québec, ça me réjoui. Parce que j’ai certes un rôle
plus important à jouer dans le reste du monde entier.
Qu’est-ce que j’en
pense du Québec et de sa séparation ? Je n’en pense rien. J’ai fuit ou on
m’a fait fuir, voilà bien longtemps, je n’ai pas suivi, je n’en pense rien. Je
ne serais pas difficile à convaincre, je pourrais facilement devenir la voix de
ma nation, mais pas maintenant. Ma voie est internationale, toutes les nations
de ce monde. J’ai trop vu et trop vécu, on ne pourra pas m’enfermer dans un
bocal ou un coin de cette planète. Je ne mourrai pas au Québec, ça c’est
certain.
Moi je vie au gré
de la musique, forte, au maximum, et de l’alcool. Moi je vie dans un autre
monde loin de cette réalité. Moi je ne suis pas mon demi-frère qui un jour
deviendra Premier Ministre du Québec, je n’ai aucun doute là-dessus. Sans doute
vous n’avez jamais entendu son nom : Pierre-Jean-Jacques, je pense. Ou
Pierre-Éric, Pierre-Éric Gagné ? Ah non, Claude-Éric Gagné. Il faudra que
je demande à mon père la prochaine fois. J’oublie toujours les noms de mon
demi-frère et de ma demi-sœur. Aucune idée du nom de ma demi-sœur. Marie ?
Louise ? Peut-être. Il ne faut pas trop m’en demander, j’oublie toujours
tout. C’est pratiquement de l’ironie.
Je viens de faire une
recherche sur Wikipédia sur mon demi-frère, heureusement il n’a pas encore sa
page, bien qu’il y apparaisse ici et là sur certaines pages politiques. Je suis
encore plus important que lui. Pas pour longtemps, j’en ai bien peur.
Quelle importance.
Nous n’évoluons pas dans les mêmes sphères, il n’y a aucune compétition. Alors
je serai fier de mon petit-demi-frère, le jour où il aura enfin sa page sur
Wikipédia. Premier Ministre du Québec, ou peut-être même alors Président du
Québec. Il est fédéraliste, alors Premier Ministre du Canada. Mais je ne
doute pas que le jour où il y a aura enfin séparation et création d’un nouveau
pays, la Nouvelle-France, il saura sans doute très vite s’adapter. Il sera
donc Président de la République Québéco-Française en Amérique, Président de la
Nouvelle-France.
Pourquoi il est
fédéraliste, comme moi, est un mystère. Je n’en ai aucune idée. Nous avions nos
idées politiques et idéologiques établies bien avant que l’on ne se rencontre,
au mariage de nos parents. Quelle coïncidence, surtout quand nos parents sont
tous souverainistes. Il ne s’agit donc pas d’un lavage de cerveau, nous sommes
tous deux indépendants dans nos pensées, nos désirs, nos aspirations.
Non, je ne serais
pas difficile à convaincre, je pourrais rapidement devenir un fervent
séparatiste. C’est pas comme pour mon demi-frère, lui devrait renier une
carrière à se battre contre cette maladie de vouloir sa propre indépendance de
notre Reine d’Angleterre, ou plutôt du gouvernement fédéral d’Ottawa.
J’adore ma reine,
mais je n’ai aucun respect pour le gouvernement au pouvoir à Ottawa. Je n’ai aucun
respect pour le gouvernement au pouvoir en France. Quelques têtes doivent
sauter, ça c’est certain. Mais je suis trop loin de tout ça pour prendre
position dans ces débats. Donnez-moi juste la tête de Nicolas Sarkozy et de
Stephen Harper, et je serai content. Nous n’avons pas besoin de ceux qui ont
prouvé être à la solde de George W. Bush, et ses idées d’annihilation du monde
entier au profit de leurs propres personnes.
Je ne pense pas
grand-chose du présent gouvernement canadien ou français, je dois admettre.
Voilà pourquoi je ne serais pas difficile à convaincre, pour une révolution au
Québec comme en France. Il est grand temps que l’on se débarrasse de l’herbe à
puces, avant qu’elle ne devienne mortelle. Plus personne en politique ne semble
servir le peuple qu’il ou qu’elle est supposé(e) servir. Vous me verrez aux
barricades. Mais je n’allais pas parler politique ici ce soir, je ne connais
rien de la politique francophone. Je suis devenu un expert sur la politique
américaine et britannique, ça oui. Quelle anomalie.
J’espère que mon
demi-frère deviendra Premier Ministre du Canada un jour, parce qu’alors je
deviendrai son bras droit, je lui dicterai tous ses discours et toute sa
politique à venir, l’avenir d’un pays aussi puissant que le Canada est dans le
monde, et plus puissant encore il pourrait devenir s’il continuait à parler
pour tous les peuples de ce monde, les droits et libertés de l’humain partout
dans le monde. Ce n’est pas la France qui est championne en ce domaine, elle a
ses propres intérêts commerciaux à défendre. Même mon père ici ne saurait
reconnaître son fils, il n’a rien lu de mes articles publiés dans le monde
anglophone ces deux dernières années :
http://www.themarginal.com/destructivism.pdf
Jamais nul besoin
pour moi d’être dans le spot light. Il n’y a que le monde qui compte, il n’y a
que les masses, que le droit de l’humain. Et sans moi, mon demi-frère va tout
manquer, et jamais il ne pourra passer à l’histoire, et avoir au moins une rue
ainsi nommée en son nom, quelque part dans la francophonie, ou un aéroport
complet en son nom, comme c’est la mode aujourd’hui.
Seul un homme comme
mon demi-frère saurait réussir à devenir Premier Ministre ou Président, pensant
à sa carrière et à ses ambitions, mais seul un homme comme moi, qui ne pense
qu’au peuple, et qui n’a que faire de ses propres ambitions et titre, saurait
gouverner avec succès et changer un monde.
Ainsi, moi et mon
frère, saurions devenir le seul gouvernement canadien ou québécois respectable
depuis des centaines d’années. Mais moi ou lui seul au pouvoir, serions
incomplets. Il serait dangereux, et moi, jamais je n’aurais pu atteindre de
tels sommets en premier lieu. Il a une peau très épaisse, la
mienne est mince. Il sait prendre l’insulte, moi pas. Il se fout de la
critique, moi elle me tue. Nous serions une alliance parfaite. Je devrais en
parler avec lui un jour.
Mais je n’ai pas
l’intention de quitter l’Angleterre, alors ce sera du Royaume-Uni que toutes
les décisions canadiennes se prendront. Comme dans le bon vieux temps. J’ai
même renié la religion catholique, c’est donc permis pour moi de prendre part
au pouvoir au Canada. Avant ce n’était pas la même chose, lavé du cerveau
signifiait aucun avenir. Je serai Mormon, Protestant, Juif ou Musulman s’il le
faut. Je vais parler pour le monde entier, jamais juste pour mon pays ou ma
patrie.
Je n’ai pas de
pays, je n’ai pas de patrie, j’appartiens au monde entier, je suis le monde
entier, et c’est le monde entier que je vais sauver de sa misère éternelle. Ça,
ce serait moi au pouvoir. Je ne serais pas très populaire, je n’arriverais
jamais au pouvoir, parce que pour arriver au pouvoir, il faut d’autres
motivations, plus personnelles.
Avec mon frère,
peut-être je saurai faire une différence en ce monde. Et ne vous inquiétez pas,
je saurai contrôler mon frère. Comme tous les politiciens ambitieux de ce
monde, qui finalement réussissent, il n’est pas très intelligent. Juste
suffisamment intelligent pour arriver au sommet, et alors, que faire, sinon
faire appel à ceux qui savent tout et qui savent mieux faire ?
Cher père, ne
laisse pas ma demi-mère lire ceci ! Ça la tuerait. Mais je m’en fous si
son fils lit ceci. Peut-être alors comprendra-t-il quelque chose à propos de ce
monde dans lequel on vit, et ce qui doit être fait pour le sauver, ce monde. Je
suis certain qu’il n’a aucune idée. Il va désespérément avoir besoin de moi
dans sa carrière politique éventuellement, s’il désire réussir, ou passer à
l’histoire.
Je sais ce que le
people veut entendre, parce que c’est ce que je veux entendre, et je ne suis
pas un politicien, aucune ambition politique. Tu vois la différence? Mon cœur
est pur, il n’a qu’un seul désir, amoindrir la souffrance du peuple, avant tout
contre l’idiotie du monde politique qui jamais ne saurait comprendre les maux
du people, trop centrés ils sont envers l’aveuglement de leur propre ambitions personnelles.
Je l’ai toujours
dit, le seul Premier Ministre ou Président que cette nation a besoin, est ma
grand-mère, qui jamais n’a eu aucune ambition politique, et qui pourtant, a
toujours su exactement quoi faire pour assurer la survie de toute sa portée de
seize enfants, qui sont maintenant, quoi, 500 ou 700 citoyens de cette nation?
Encore 300 ans, ce sera un million. Ils seront tous comme moi, né avec une
conscience pour sauvegarder l’humanité entière.
Avoir un idéaliste
plutôt qu’un fils, un homme qui pense d’abord à autrui plutôt qu’à ses propres
ambitions personnelles. Un fils prêt à mourir s’il savait qu’il pourrait alors
sauver toute une nation ou même un seul être humain. Oui, c’est ça ton fils,
cher père. Moi j’en serais fier.
Je n’aurai jamais de
fils, ou de fille, cela importe peu. Si l’on ne peut pas être fier de soi-même
en ce monde, et espère plutôt être fier de sa descendance, c’est un signe
certain que l’on a tout manqué de notre existence et du potentiel qui sommeille
en chacun de nous.
Je ne puis espérer
que mes enfants feront ce que j’ai toujours souhaité faire, je dois le faire
moi-même avant ma mort. Je dois changer ce monde de mon vivant. Et je le ferai,
cher père, aucune inquiétude à ce sujet. Ce sera La Révolution, et c’est déjà parti
pour une éternité à venir, pour la postérité. C’est ça que je faisais ces deux
dernières années, à une échelle mondiale. On peut encore se faire entendre en
ce monde.
5 Octobre 2009
Voyez le génie en
action ! Qui sera perdu ici. J’aurais pu écrire autre chose, j’aurais dû
écrire autre chose ce soir.
C’est mon père qui
m’a ordonné d’écrire ici en français au moins une fois par mois, voilà moins
d’une semaine. Ce qui explique ma dernière entrée tout à fait hors-contexte.
Elle n’a été écrite que pour lui. Ce même père qui m’a annoncé que mon entrée
du 30 Juillet lui a fait faire quelque chose qu’il n’avait pas fait depuis des
années. Contacter ma mère pour lui dire de lire ce que j’avais écrit alors.
Une entrée où j’affirmais que si je ne reviendrait plus jamais au Québec, je
n’en serais que plus heureux.
Ça n’a pas
tellement d’importance, je pense qu’il m’a cru cette fois quand je lui ai dit
que tout cela n’était que des mensonges, ce 3615 Ma Vie « being just hype »,
j’ai écrit plusieurs fois dans cette entrée qu’il fallait faire appel à Freud
afin de comprendre ma névrose.
Et je pense que ce
soir, il faudra en faire autant. Eh bien que je sache que mon père, et ma mère,
et mon grand-père liront ceci, je dois dire, m’enfin, quel écrivain s’arrêterait
d’écrire pour ces raisons ? Cette nuit, c’est la nuit des confessions.
Si je m’inquiétais
de la réaction de mon demi-frère après la dernière entrée, je dois avouer,
j’aurai bien d’autres choses qui m’inquiéteront après cette confession de ce
soir. Always remain true to oneself, peu importe les conséquences. Il n’y en a
jamais de toute manière, des conséquences, quand on écrit en français. Il n’y
en a jamais de toute manière, des conséquences, quand nous sommes enfin libres
de vivre comme l’on veut, si loin et si indépendant de ceux que l’on aime. Ceux
qui pourraient toujours tout arrêter d’une telle existence s’il y avait alors
encore dépendance. Oh, je suis toujours pour une indépendance absolue ! Je
vais vivre ce que je dois vivre, d’une manière ou d’une autre. Je n’en dirai
pas autant pour ma nation.
J’ai rencontré un
autre homme, si on peut s’exprimer ainsi. Je dois décider si je vais laisser
cet autre homme après 16 ans ensemble. Au travail je dois également prendre une
grande décision, continuer à travailler avec les juges en tant que greffier, ou
retourner au List Office dans la gueule du loup, en tant qu’assistant de la
bitch qui m’a plusieurs fois donné la tentation de un, la tuer avec un bazooka
(elle est très grosse), ou de deux, me suicider. Plusieurs choix, mais bien sûr
il existe d’autres options, si j’avais l’argent, ou si j’avais le courage de
les prendre, ces options. L’indépendance a toujours un prix à payer.
J’ai été
suffisamment stoïque dans mes relations avec autrui, que c’est peut-être le
temps que ça change. J’aurai 37 ans dans dix jours. Et je ne suis plus aussi
beau que j’étais jadis. Un temps où j’entrais dans n’importe quel club
d’Ottawa, New York ou Paris, et tout le monde se retournait pour me regarder
entrer. Alors je n’avais aucun intérêt en personne, le flirtage était tout ce
que cela allait devenir. Aujourd’hui c’est différent. Mais pas vraiment. Je
n’aurais qu’à perdre du poids, et voilà, j’en serais au même point, avec ma
baby face, même à 40 ans je saurais être la chose la plus cute de tout un club
rempli à craquer, avec au moins 2000 personnes.
Un grand merci à
mes parents, ou à l’évolution de l’humain. The development of the perfect
human being, the Superman of Hitler ! Je blague à moitié, bien qu’il y ait de la vérité dans
tout ça, à quelque part. Bien que je ne sois ni blond, ni grand, sans yeux
bleus. Mes yeux sont si noirs, personne ne saurait dire si je prends de la
drogue dure. Peu importe quand nous sommes déjà loin dans notre névrose.
Mais je n’ai plus
aucun intérêt à toutes ces choses. Le sexe m’est devenu bien secondaire avec le
temps, et il était temps, qui veut vraiment laisser toutes ces choses guider
une existence entière ?
Il n’existe qu’une
chose qui m’importe vraiment dans cette existence, c’est de pouvoir écrire
non-stop. Écrire implique aussi cette chance extraordinaire de pouvoir lire ce
que les autres ont écrit, je n’ai jamais eu cette chance, je n’ai jamais eu le
temps de lire les écrits d’autrui. Et aussi cette chance de penser, de
réfléchir, et enfin pouvoir écrire le produit d’une telle réaction chimique. Une
réaction qui pourrait sincèrement changer ce monde. J’ai une mission à
accomplir, car je suis né avec cette maladie d’écrire quelque chose de
signifiant qui changera ce monde, et je vais certes accomplir cette mission,
d’une manière ou d’une autre,
Et quand je reviens
sur terre, et que je considère mes options, en regard de cette mission, je me
rends compte que ce n’est pas encore aujourd’hui qu’une telle mission sera
remplie, ou accomplie. J’en suis encore à tenter de survivre pour l’argent qui
me permettra de payer mes factures, pour ma survie immédiate. J’en suis encore
à travailler comme un malade afin d’assurer ma survie, comme ça a toujours été
le cas, même durant mes études.
Et je dis, j’ai
écrit énormément durant ce temps, mais je n’ai jamais eu le temps ou la chance
d’écrire ce que j’aurais vraiment dû écrire. Je n’ai encore jamais rien écrit
d’aussi signifiant, que j’aurais dû et pu écrire, que j’ai l’impression d’avoir
le potentiel de pouvoir écrire. Me libérer des réalités de cette existence, me
libérer d’autrui et leurs problèmes, est quelque chose que je n’ai pas encore
réussi à accomplir. Et s’il me faut éliminer cette humanité entière pour ce
faire, je le ferai. Total independence, is my only regard. Pretty inflammatory,
je l’ai dit, la nuit des confessions. Je n’ai qu’un seul objectif, celui
d’écrire ad nauseam.
Ce que j’ai besoin,
est de pouvoir prendre quelques années sabbatiques, afin de lire, de penser et
d’écrire. Et alors je saurai changer ce monde, le transformer entièrement. Il
importe peu alors que j’écrive en français ou en anglais, très peu. Mais j’ai
cette impression que je n’aurai jamais cette chance, que je vais crever avant
même que mes parents ne meurent, et tout ce potentiel qui sommeille en moi
mourra avec moi. Et tout ce que j’aurai su faire, avec ces années qui m’ont été
accordées depuis, ne sera que du remplissage, que de l’insignifiant que je me
devais d’écrire alors pour justifier cette existence maladive qui jamais ne
pourra aboutir à quoi que ce soit.
Qu’est-ce qu’il me
reste, si je désire vraiment accomplir ma mission et atteindre les sommets de
l’histoire ? La prostitution, à un autre niveau. Est-ce que ce nouvel
homme, qui pense avoir tombé amoureux de moi, en ces circonstances si bizarres,
serait prêt à me faire vivre jusqu’à ce que j’écrive l’histoire de ce
monde ?
Avec un salaire de
£50,000 par année, je ne crois pas. D’autant plus qu’il a déjà exprimé une peur
que je ne puisse être après lui que parce qu’il a un haut salaire. £50,000, un
haut salaire ? Cet homme rêve en couleur ! Je ne suis avec lui que
parce que j’ai cette impression morbide qu’il me faille partager cette
existence avec un autre, sinon je deviens fou. Mais je me demande maintenant,
le seul moyen d’accomplir ma mission d’écrivain, est vraiment de vivre seul
jusqu’à la fin de mes jours. Suffit de trouver le moyen d’avoir suffisamment
d’argent pour que cela se fasse, écrire à plein temps, des choses qui ne sont
pas commerciales, mais qui certes changeront ce monde avec le temps. Je n’ai
besoin de personne pour atteindre mes propres sommets ! Something I
learned very early on.
Et qu’est-ce que
tout cela signifie vraiment, quand je pense à mon dilemme actuel au travail. De
passer de greffier à travailler avec les Juges, ou retourner dans le List
Office et d’être l’assistant de la grosse femme d’à côté qui m’a rendu
l’existence si infernale ces derniers trois ans, mais qui pourtant aujourd’hui
semble comprendre mon potentiel et mon savoir-faire, mais qui pourrait si
rapidement se retourner contre moi ?
Enfin, je pense, je
n’ai aucune décision à prendre pour l’instant. Ni au travail, ni dans ma vie
intime. Oui, je suis maintenant greffier, et ça me tue. Oui, je vois maintenant
un autre homme chaque vendredi, à l’insu de mon chum que j’ai depuis seize ans.
Oui, je considère
des décisions radicales, de déménager le plus au nord de l’Écosse seul, ou
alors, préférablement, dans le Devonshire à Torquay, où notre chère Agatha
Christie a écrit autant de romans qui l’ont rendu si célèbre. Il n’y a que la
Bible qui vend plus qu’elle, mais cette Bible, c’est une vente forcée, tous
sont obligés de l’acheter. Alors cette Bible, elle ne compte pas,
rentrez-vous-la dans le cul cette Bible. Quelle Bible de toute manière ?
Quelle version vend plus qu’Agatha Christie ? Toutes les versions inclues
ou juste une version miraculeuse ?
Vivre à Torquay
pourrait bien faire de moi l’auteur le plus vendu au monde, au-delà même de la
Bible. Je suis tellement versatile, ça peut entrer, et ça peut sortir. Je peux
entrer, et sortir. Partout dans le monde, au-delà toutes ces idées téméraires,
les téméraires, une idée ancienne. D’où me vient-elle ? Ottawa ?
C’est mon site sur
l’Internet, ça a presque été Les Téméraires. J’ai longuement regretté
l’Anarchiste Couronné, et Le Marginal, mais quand je pense aux téméraires, je
vois que j’avais alors de la vision. Les Téméraires seraient déjà morts, un nom
tellement déjà défunt. Passé date. Mais pas l’Anarchiste Couronné, pas le
Marginal. Ce qui me fait souvenir, je dois éliminer le contenu du Marginal, et
y copier le contenu de l’Anarchiste Couronné. Ma dualité, ma double
personnalité. J’en ai plusieurs, des personnalités, en tant qu’écrivain menteur.
Quelles sont mes
aspirations avec ce nouvel amour de ma vie ? Premièrement, je ne suis pas
en amour. Il pourrait facilement assurer ma survie alors que je n’aurais plus
besoin de travailler à la Cour. Je pourrais alors écrire à temps plein, jusqu’à
ce que ça débouche, dans tous les domaines. Je suis très versatile, à écrire
trois livres différents en même temps chaque année, alors que je n’ai pas le
temps d’écrire, à travailler à temps plein. Qu’est-ce que ce serait d’écrire à
temps plein sans emploi en parallèle ?
Il n’a pas encore
accepté cette idée, de payer pour ma survie. Il n’aura sans doute pas la
chance, je n’accepterai pas d’être dépendent de qui que ce soit. À moins d’être
certain d’atteindre les sommets peu après, et de repayer au double ou au triple.
Je ne puis rien garantir pour l’instant, en tant qu’écrivain je me cherche
encore, jamais eu la chance de me trouver, et d’écrire sans fin pour
l’éternité.
La meilleure option
est de trouver suffisamment d’argent pour déménager au Devonshire ou Wales, de
trouver de l’emploi, et encore une fois écrire en parallèle d’une existence
infernale. Espérer qu’à travers un tel enfer une œuvre éternelle naîtra, qui
sera reconnue, et me permettra d’atteindre ces sommets littéraires, des
sommets.
J’ai ce potentiel
en moi, mais si on ne me donne pas cette chance d’écrire à plein temps, je vous
dis, ça n’aboutira jamais. Et si jamais toute cette merde atteint tout de même
des sommets, je vous dis, ce ne sera rien comparé à tout ce que j’aurais pu
écrire.
Je vais mourir
avant d’atteindre ma retraite, jamais je n’aurai cette chance d’écrire ce que
je devais écrire, ce qui aurait pu changer ce monde. Ça me tue, mais en même
temps je dois l’accepter. Je dois tenter d’accomplir cette destinée d’une
manière ou d’une autre.
C’est pourquoi je
pense à vivre seul en Écosse ou au Devon. Certainement, si je dois travailler
pour survivre, ces endroits devraient être moins stressants que le centre de
Londres ? J’aurai alors la chance d’écrire quelques pages de plus. Mais de
comprendre l’humanité et sa place dans l’univers ? La physique théorique
qui gouverne ce monde ? Non. À ma retraite seulement, si je ne meurs pas
avant de l’atteindre.
De toute manière,
qu’est-ce que je lirais si j’avais le temps ? Des philosophies
ésotériques. Et Dieu seul sait ce que j’écrirais par conséquent, et si vraiment
ça changerait le monde. Peut-être vaut-il mieux que je meure maintenant, avant
que ça ne devienne trop compliqué à comprendre.
À partir d’ici, je
n’ai plus l’intention que l’on me comprenne. Je n’ai plus l’intention d’écrire
un livre à succès. J’ai juste l’intention de comprendre le monde dans lequel on
vit, et de transférer cette compréhension. Et il n’est pas exclu que ces
philosophies ésotériques, finalement, n’aient rien à offrir, et alors, tout viendra
de moi, de ce que j’aurai compris de ce monde. Et du point de vue de la
physique théorique, au moins, je suis déjà en avance sur mon temps. Lisez mon
dernier article à grande envergure, déjà publié partout sur le web indépendant
anglophone :
Revolutionary
New Physics (Nouvelle Physique Révolutionnaire) :
http://www.opednews.com/articles/Revolutionary-new-physics-by-Roland-Michel-Trem-090917-858.html
Non, ce n’est pas encore le temps pour moi de mourir, il
y a encore beaucoup à faire, en ce monde. Car ce monde, je vais le changer.
13 Octobre 2009
Je viens de passer
la soirée à faire une recherche sous mon nom sur Google, et à lire certains de
mes articles publiés dernièrement. Au point où je me demande, est-ce tout ce
que je suis, tout ce que je suis devenu, ce que l’on peut trouver sur Google
sous mon nom ? Un nom si unique, on ne trouve rien d’autre que moi dans
une telle recherche. Ce qui m’a toujours inquiété au travail, on peut me
trouver si facilement, et pourtant, il me semble, on ne me trouve jamais. C’est
global, mondial.
Je vais vous dire
où j’en suis. C’est jamais assez. Je me disais ce
matin, je n’ai plus besoin d’écrire, et ce soir je me dis, tout est à
recommencer jusqu’à ce que ça débouche en grand dans le monde entier. Alors
quoi, un autre roman à la Agatha Christie ? Only luck could turn such un
autre roman into a commercial success. Pourtant, j’ai treize jours de congé en
novembre, et je me dis, voilà ma chance enfin d’écrire, je dois écrire un roman
entier en treize jours.
Est-ce que je peux,
est-ce ce que je dois le faire ? Mon dernier roman, Anna Maria, n’a jamais
été nulle part, un autre de plus dans la même veine est impensable. Vrai, Anna
Maria n’a été nulle part parce que je ne l’ai envoyé nulle part, je n’ai pas le
temps de me promouvoir, je n’ai que le temps d’écrire. Ainsi, ce n’est pas
peine perdu d’écrire davantage, pour la postérité, pour l’éternité. Je dois écrire
un nouveau roman, en treize jours.
Pas de problème, je
suis tellement prolifique, je suis certain de pouvoir prouver en treize jours
de congé, que je puis écrire un roman complet, d’au moins 800 pages d’un
fichier Microsoft Reader LIT, tout ce qu’Agatha Christie a toujours fait, afin
de devenir l’écrivaine la plus lue au monde.
Did not even have
the chance, même pas eu le temps, de penser un tel roman, ce que ce best-seller
of all time sera about, je ressens juste le besoin de l’écrire, en treize jours.
C’est un challenge que je me suis lancé, j’ai encore quelques jours pour y
penser, pour l’accepter, et écrire un roman complet, en anglais, en treize
jours, qui ira révolutionner le monde entier.
No small challenge,
mais c’est qu’il me reste, car déjà au travail ils sont en train de se battre
pour que je ne puisse pas prendre ces jours de congé, ces seuls jours que j’ai
été capable de négocier en hiver, même à Londres, alors que les feuilles dans
les arbres sont déjà toutes mortes et ramassées, et à la poubelle. Un temps si
déprimant, même si ce n’est rien comparé au Québec. Il ne neige jamais à
Londres, et pourtant la neige m’inspire tant.
Je ne sais pas.
Treize jours de congé, je dois écrire un roman complet, mais lequel ? Que
dois-je écrire, du passé ou du nouveau ? En français ou en anglais ?
En anglais, ça c’est certain. Basé sur l’univers d’Anna Maria, ou tout autre chose ? Un roman policier ou de la science
fiction ? Un roman tout court ? Treize jours pour écrire un roman
complet, je dois rapidement me décider, planifier, créer quelque chose de
durable, de signifiant.
Cette entreprise
est rendue beaucoup plus difficile par le fait que mon partenaire ne peut plus
supporter que je puisse passer une autre minute de mon existence sur
l’ordinateur. Et que tant qu’il soit éveillé, je ne puis rien écrire, comme ça
été le cas ces quinze dernières années. Je me demande comment alors j’ai pu
écrire autant. Durant la nuit, toujours, à grands coups pour mon existence.
Tous mes ordinateurs portatifs ont été détruits, je ne puis écrire que dans le
salon, et seulement lorsque mon partenaire est endormi, fort souvent lorsque je
dois aller au travail le lendemain. Misère !
Je pense que j’ai
encore mon premier ordinateur portatif dans l’appartement, Twinhead avec
Windows 3.1, en noir et blanc qui date de 1993. Peut-être puis-je écrire un
roman complet en treize jours sur une telle machine passée date ? Dans la
chambre à coucher ? N’importe où à travers Londres, Richmond Park,
Osterley Park, Westminster, whatever, n’est plus possible, les cinq ordinateurs
portatifs que j’ai achetés depuis ont tous été annihilés, la plupart après
avoir renversé un verre d’alcool sur le clavier. Irréparables.
Pourtant, I need to
write a whole roman en treize jours en novembre, ou ma vie en temps qu’écrivain
est terminée. Jamais plus je n’aurais le temps ou la chance d’écrire quoi que
ce soit d’autres. Trop busy working my ass off à être un greffier insignifiant
dans une cour de justice criminelle de Londres.
Treize jours pour
écrire un roman complet… en français ou en anglais ? Un roman policier ou
de science fiction ? Ou un roman out of it all, à propos de n’importe
quoi ? Aucun doute, je puis écrire un roman complet en treize jours, reste
juste à définir la langue et le sujet, le genre.
Mon Dieu ! En treize
jours je puis changer mon existence à jamais, écrire quelque chose de durable
et d’éternel, parce que je n’ai plus le choix, c’est en treize jours que tout
peut se faire et tout doit se faire. Je dois choisir judicieusement, c’est le
risque de toute une vie, ce qui pourrait changer ma vie à jamais. Alors quoi,
comment, et dans quelle langue ? Treize jours… pour changer l’humanité à
jamais, ou au moins, mon existence.
Oh ! Did André
Gide ever suffered such extremes quand il écrivait un de ses livres ?
Certainement pas, alors qu’il avait tant de loisirs et d’argent pour financer
la naissance des Éditions Gallimard, dans le seul but de publier ses propres
œuvres dans l’anonymat. Et voilà comment l’on devient un Grand Écrivain Français
de l’Académie Française.
Que reste-t-il de
la grande littérature française dans le monde, maintenant que le français est
devenu une langue secondaire au même titre que l’italien ou l’espagnol ?
Même la littérature allemande semble plus durable aujourd’hui, grâce à la
philosophie. C’était une illusion, c’était une littérature imposée, la
littérature française a toujours été une littérature insignifiante. Ça n’avait
même pas besoin d’être politique pour être signifiant, ça se devait juste
d’être intelligent et durable, et même ça a manqué, chez tous nos auteurs. Aucun
ne sont vraiment révolutionnaires, aucun ne sont mémorables. Paul Claudel est
certainement mort, voilà des dizaines d’années, il n’a jamais eu rien à dire de
vraiment signifiant. Je vais vomir, à chaque fois que j’entendrai son nom. Ça
me rend malade, malade d’une littérature qui vraiment en vaudrait la peine, la
peine d’exister. Rabelais ? Peut-être.
Je sais exactement
le roman que je devrais écrire en français afin de passer à l’histoire
littéraire francophone. J’ai déjà écrit le plan, déjà tenté d’écrire plusieurs
introductions, mais je vois maintenant que je n’écrirai jamais ce roman.
Certainement pas ce mois prochain, ce mois de novembre si critique à mon avenir
littéraire. Simplement parce que ce roman ne sera pas écrit en français, afin
de satisfaire un désir avide d’un nationalisme mal placé en ces jours, in this
day and age.
Je pense, je peux
atteindre un monde entier, et changer un monde entier. Et cela ne peut se faire
en français. Mais est-ce que ça peut se faire en un roman anglophone, sans
donner l’impression de devenir moraliste ? Quite a challenge. Ou
alors, le secret, n’est d’écrire qu’à propos de valeurs humaines
premières ? L’amour, l’abandon, le rejet, le bonheur avec un autre ?
L’infidélité en amour. Le mariage, le divorce, l’enfer et l’impact sur les
enfants ? Yeah ! So d’actualité, c’est commun à tout le monde. Rien
de nouveau dans tout ça, depuis que Dieu est enfin mort et enterré quelque part
à Ottawa ou à Paris. I am so disconnected, I no longer know who I am, nor do I wish
to know, as I do know I am no longer of this world.
J’en ai
bien peur, je ne suis ni Français, ni Québécois, ni Canadien. Je suis de ce
monde, et je ne puis écrire que par ce monde entier. Non plus ai-je cette
chance d’être moraliste dans le monde littéraire, je ne puis même pas produire
des arguments pour justifier un monde meilleur. Je ne puis que décrire un monde
dans lequel mes personnages existent. Un monde insignifiant qui n’a rien à voir
avec le vrai monde où l’on souffre tous.
Mon monde est
imaginaire, sans conséquence, aussi bien existant en un monde parallèle au
nôtre. Un monde où vous n’existerez jamais. Un monde où un meurtre quelconque
vient d’être commis, et qui deviendra central à mon nouveau roman à écrire,
complètement hors de ce monde, préférablement à Torquay au Devon, là où j’étais
encore voilà quelques jours.
Eh bien, en voilà
une mission à accomplir. Et pourtant, j’ai l’impression que tous ceux que j’ai
connus au collège au Québec, ceux avec qui j’ai étudiés, qui étaient si
brillants, pourraient faire mieux que moi, à écrire un roman en treize jours,
qui ne dira rien de ce qui se passe en ce monde.
Ils étaient tous
meilleurs que moi, et pourtant, ils pourraient tous écrire un roman en treize
jours. Il demeure que seul moi aujourd’hui se suis lancé un tel challenge, et
seul moi l’accomplirai. Oui, tout le monde pourrait le faire, tout le monde
peut le faire, mais personne ne le fait, et ne le fera, et c’est pourquoi je le
ferai. Et ça va passer à mon histoire au moins, un livre de plus, mon
quarantième livre ? Treize jours pour écrire un nouveau roman en anglais,
c’est mon objectif pour novembre. C’est ainsi que l’histoire survient. Je dois
m’y mettre, furieusement y penser et l’accomplir, cette destinée.
20 Octobre 2009
Plusieurs choses à
dire ce soir. Avant que je n’oublie. Mon chum et l’infidélité, ma poésie
révolutionnaire, la révolution en physique théorique, et mon futur de riche et reconnu
(rich and famous). Je ne vais pas suivre cet ordre.
Ma Poésie Révolutionnaire
Encore reçu ce soir
un message à propos de ma poésie, on me remercie d’avoir écrit une telle poésie
capable de changer l’existence de certaines personnes, sinon de l’humanité
entière. Je ne vous dirai pas qui ici ce soir, mais c’est quelqu’un
d’extrêmement connu, qui fait partie de l’histoire de l’humanité. Intéressant
comment à parler de ma propre existence insignifiante, je puis devenir si
signifiant. All the way to the assassination of the
President John F. Kennedy. J’en ai déjà trop dit. Yee hee, ma poésie certainement
reaches out. Qui aurait cru, alors que la poésie est maintenant morte et
enterrée. Eh bien, quel impact cette poésie peut avoir en ce monde, quand on
sait comment la rendre signifiante et se faire entendre, une révolution
entière :
http://poetsforhumanrights.ning.com/profiles/blog/list?user=13v0ejszixirj
C’est tout simple,
et non je n’ai jamais été du type humble, je suis le plus grand poète que ce
monde connaîtra, et j’espère seulement que ce monde s’en rendra compte avant ma
mort. Aucun complexe à l’affirmer en français, car rien en français n’est
d’importance ou n’a de conséquence. Je ne dirais jamais une telle chose en
anglais, ça signifierait ma mort d’écrivain. Oh comme je m’en fous de toute
manière. Je suis un mort-née, être un mort-née, ça me défini entièrement.
Ce qui conduit à un
autre message que j’ai reçu ce soir à propos d’un poète grec, tout en français,
qui me disait autre chose whatever, sur ma poésie. Pas de temps à perdre avec
tout ça. Ma réponse :
« Il est fort connu que la poésie ne vend pas et en plus,
qu’elle n’intéresse personne sauf l’auteur et peut-être quelques fans invétérés.
Il faut savoir s’en balancer et tout de même écrire ce que l’on ressent le
besoin d’écrire. Le reste n’a aucune importance. Inutile de se lamenter sur le
fait que la poésie n’intéresse personne, il suffit de se concentrer sur
l’écriture d’une poésie intéressante et durable. »
J’aurais pu
ajouter, inutile d’être un poète si l’on n’a pas l’intention d’être le seul
poète au monde, le poète le plus révolutionnaire au monde. Et soudainement je
me demandais… oui en anglais j’ai certes été révolutionnaire en poésie, mais en
français ? Alors je suis retourné à ma poésie première en français :
http://www.lemarginal.com/anarchiste.doc
http://www.lemarginal.com/anarchiste.pdf
Et ça m’a surpris.
Mon Dieu, je pense, j’étais encore plus extrême à mes débuts qu’à ma fin (ou
jusqu’à aujourd’hui). Ça m’a rendu fier. Mon premier livre publié, c’était de
la poésie, l’Anarchiste, qui a subséquemment inspiré mes sites littéraires en
français comme en anglais. Je pense que c’est encore mon livre le plus
vendu entre les six publiés. Et pourtant, c’était juste de la poésie. Je ne
regretterais pas d’être seulement connu en tant que poète, parce que j’ai la
certitude d’être le plus grand poète au monde, plus grand encore qu’Arthur
Rimbaud. J’ai toujours été prétentieux, ça ne va pas changer ce soir. And
fuck you, I don’t give a shit about your petty
feelings about it. Acceptez-le, je suis
le plus grand poète du monde entier, le plus signifiant, même pas juste en français,
mais aussi en anglais, c’est-à-dire, le monde entier. Je lance le défi, je suis
le plus grand poète du monde. Inutile d’être poète en ce monde, sans être le meilleur
au monde, et pouvoir le prouver. No one is my equal.
Tout ça fait partie
de ma névrose, le pourquoi le juge devra certainement demandé
un rapport psychiatrique sur ma personne. C’est pourtant la seule façon pour
moi de fonctionner, de continuer, à écrire de telles sottises sans avenir
aucun. La poésie est morte, et pourtant, mon livre le plus populaire dans toute
la francophonie, et plus spécialement en Afrique, c’est de la poésie. Je suis
au moins un poète ? Un grand poète. Même si j’ai abandonné le français
voilà des lustres. Ce que j’écris maintenant en anglais, c’est mieux que ce que
j’écrivais en français, tellement mieux, c’est la perfection. Mais je me
demande, suis-je aussi extrême que je l’étais en français à mes débuts ?
Lisez le tout et dites-le moi :
Destructivism Dark Poetry
http://www.lemarginal.com/destructivismpoetry.htm
Book of Songs (Best of my dark
poetry, what you can turn into songs!)
http://www.themarginal.com/bookofsongs.htm
Los Angeles, California, Where Paradise turns to Hell
http://www.themarginal.com/losangeles.htm
Working in Westminster, Intelligence not Required
http://www.themarginal.com/workinginwestminster.htm
The Anarchist (published in French in Paris)
http://www.themarginal.com/anarchist.htm
The Anarchist II (Out of this World)
http://www.themarginal.com/anarchist2.htm
At Another Level
http://www.themarginal.com/atanotherlevel.htm
Je n’ai
jamais arrêté d’être poète, je pense que je suis poète avant tout. Ce qui est
une idée complètement suicidaire en littérature, aucun poète jamais ne devient
connu aujourd’hui, ou fait des millions. C’est pas pur besoin que je suis
poète, je suis né poète, ça ne peut pas être aidé, je ne puis changer ma
nature.
J’en ressens de
toute manière une telle satisfaction, quand j’écris et que je me relis, il
n’existe rien en ce monde qui puisse m’apporter autant, quand bien même je ne
serais que poète que pour moi-même dans mes temps perdus.
Et c’est ainsi que
l’on devient le plus grand poète français de tous les temps en ces temps
modernes. Être né ainsi, extrême et révolutionnaire, même à ses débuts. Ah,
oui, je suis fier de ma poésie. Je sais que personne d’autres n’est mieux que
moi en ce domaine. Je me fous de votre sourire et de ce que vous pensez. Lisez
alors, tous ces poèmes modernes, toute cette poésie en français comme en
anglais. Je n’ai plus aucune humilité, pas en français du moins, parce qu’en
français, je m’en fous. Je puis dire ce que je veux, sans conséquence. Mon
avenir littéraire en France est mort depuis longtemps, il n’a jamais existé. So
now, let’s see what I can accomplish in English, darling! Ce que ce site de Poètes pour les Droits Humains peut
faire pour un poète extrême.
Mon futur de Riche et Reconnu
Ce n’est pas de ma
poésie que je rêve la nuit avant de m’endormir, lorsque je me dis qu’un jour je
serai riche et reconnu dans le monde entier, pour peu importe ce que j’aurai
écrit. J’admets même que j’ignore ce qui débouchera dans tout ce que j’ai
écrit, j’ai tant écrit sur tant de sujets et dans tellement de genres. Ou bien
ma poésie deviendra musique populaire, ou alors un de mes livres anglophones
politiques sera publié et deviendra un best-seller du New York Times, ou alors
un de mes scénarios de films en anglais se vendra pour un million et ouvrira la
porte pour plusieurs autres, ou alors on me contactera et on me demandera
d’écrire quelque chose basé sur ce que j’ai déjà écrit, et ça vendra des
millions.
Peu importe.
Parfois, toujours, je rêve qu’un jour, je serai riche à craquer, à écrire quoi
que ce soit. C’est un talent comme un autre, et je suis meilleur que plusieurs.
Tout mon potentiel n’a même pas encore été touché, car je n’ai jamais encore
été payé pour écrire à temps plein, et alors, mon dieu, quelle révolution nous
attendrait, ce dont je serais capable.
Alors parfois je
rêve d’un futur où je serais riche et reconnu, capable de faire ce que je veux
n’importe quand. Voyager à travers le monde et écrire tous les jours, des
romans et mon journal, peu importe. Ou acheter une maison au Wales (Pays de
Galle ?), ou au Devon. Et enfin ne plus rien faire sauf respirer et
écrire. Plus on y pense, plus on pense que ça se produira, plus ça a de chances
de se réaliser, un autre livre que je dois terminer :
Changing Your Future
Just wish it, be convinced and it
happens: HTML, DOC, LIT, PDF
http://www.themarginal.com/changingyourfuture.htm
La Révolution en Physique Théorique
Vous n’avez
peut-être aucune idée de ce qui a été toute mon existence ces dernières années,
c’est peut-être ma faute, je n’en parle jamais en français. Je dois écrire
rapidement, je dois aller me coucher avant de devenir trop saoul et d’être un
zombi demain à la Cour. Je suis obsédé avec l’idée de trouver une théorie
universelle du tout, the Theory of Everything in Theoretical Physics.
Ça fait longtemps
que je travaille là-dessus, en fait, ça a été ma première page sur mon site
Internet en 1994 ou 1995, tout le pourquoi j’étais tant motivé à créer mon site
Internet en un temps ou personne ne surfait l’Internet :
http://www.lemarginal.com/relativite.htm
Aujourd’hui cette
idée n’est pas morte, bien au contraire :
http://www.themarginal.com/finaltheory.htm
Je suis maintenant
devenu celui qui va changer la face de la physique dans le monde entier. Je
travaille ardemment à produire un documentaire sur Expansion Theory, la théorie
de l’expansion, qui changera le monde entier, et remettra en question Newton,
Einstein et la Mécanique Quantique. Plus besoin de mentionner la Théorie des
Cordes (String Theory).
Non, non, ça aussi
ça fait partie de ma vie, j’ai beaucoup travaillé dans le monde du film et de
la télévision à Los Angeles, tout ça ne sort pas de nulle part ce soir. J’ai
créé des choses pour la NBC et ITV3 et Channel 4 en Angleterre, et Fox Network,
PBS, Discovery Channel aux États-Unis, whatever else :
http://www.lemarginal.com/workfilmtv.htm
Encore une fois
j’ai toute la prétention du monde de croire que j’ai raison. Aucun complexe à
l’admettre en français (tout ce qu’un auteur peut dire en français, n’a aucune
conséquence). Just watch me go, produire ce documentaire révolutionnaire en
physique, et tout remettre en question le monde entier de la science. La
théorie de la gravité de Newton, morte. La théorie d’Einstein morte. Lisez mon
dernier article sur le sujet, si vous savez comprendre l’anglais, plus rien ne
peut plus m’arrêter :
Revolutionary New Physics
will Change the World
(Nouvelle Physique Théorique Révolutionnaire changera le Monde)
http://www.opednews.com/articles/Revolutionary-new-physics-by-Roland-Michel-Trem-090917-858.html
Le titre importe
peu, ça a été publié partout sous des titres différents. Cette idée fixe occupe
tout mon temps en ce moment. Je discute avec l’auteur de ce livre, le
documentaire télévisé que l’on doit écrire ensemble. Je me demande si vous
saviez. Je dois écrire un deuxième article, pratiquement une entrée
encyclopédique, et ce scénario de film que je vendrai quelque part à Londres
dans les mois prochains. C’est ma seule obsession à l’heure actuelle, bizarre
qu’il n’existait aucun moyen pour vous de le savoir à moins que je ne l’affirme
ici ce soir.
Et oui, mon dernier
article publié sur le web news indépendant Américain. Pour cette théorie de
l’expansion, en laquelle je crois entièrement, je suis prêt à tout sacrifier,
même mon existence. La vie, l’existence, est tellement frivole anyway, tout le
monde est toujours prêt à la sacrifier pour n’importe quelle raison, pour
n’importe quelle idée. Aussi bien trouver une bonne raison, une révolution
entière en physique théorique, me semble être un sacrifice valable, pour une
raison de vivre, pour une vie aussi insignifiante que la mienne. Peut-être du
jour au lendemain, je la rendrai tellement signifiante, je suis le seul
marketing manager de la théorie de l’expansion, la
seule théorie du tout en physique que nous ayons. Oh oui, ça va révolutionner
tout un monde, le fruit de tant d’années à lire toutes ces théories inutiles de
lunatiques, moi seul j’ai trouvé la théorie qui va tout révolutionner, et c’est
seulement par moi qu’elle sera reconnue. C’est ma seule mission en ce monde,
c’est pourquoi je suis né. Je ne l’ai pas écrite cette théorie. J’ai pensé une
théorie similaire, et alors, tout de suite j’ai compris que Mark McCutcheon
avait raison, et alors, je suis devenu son porte-parole mondial :
Le livre n’est pas
encore traduit en français. Je me suis proposé pour le traduire, mais ce sera
peut-être inutile, les droits seront vendus sous peu.
Mon Chum et l’Infidélité
Vous avez sans
doute été scandalisé que j’aie pu ainsi être infidèle à mon chum que j’ai
depuis les seize dernières années. Eh bien, quand il n’y a plus de sexe dans
une relation, on peut sans doute s’attendre qu’une telle chose puisse survenir.
Je ne me sens pas coupable, je n’ai aucun sentiment de culpabilité. Ce que je
ressens est encore pire.
Mon plus grand
problème est que, pendant que je pensais être un être riche et reconnu, je me
disais, mon Dieu, je pourrais faire l’amour avec n’importe qui, peu importe si
je devrais alors me payer des prostitués. Et alors je me suis demandé, avec qui
donc voudrais-je alors faire l’amour ? Eh bien, mon chum avec qui j’ai été
depuis seize ans.
Même s’il n’est
plus capable de bander, d’avoir une érection, trop de drogues, il demeure que
nous couchons encore ensemble, et même s’il n’éjacule jamais, moi certainement
j’éjacule tout le temps. Et vraiment, il est beau et désirable.
Cet autre homme que
j’ai rencontré, depuis ces derniers mois, je comprends maintenant que je n’ai
éjaculé que quelque fois avec lui. Je pensais qu’avec le temps j’en viendrais à
le désirer comme un malade, mais maintenant je me demande. Ainsi, je pense, je
vais bientôt terminer cette relation à côté, et continuer avec mon Mark. Et ça
ne change rien si soudainement Mark se rend compte d’une telle infidélité, tout
simplement je n’aurais qu’à lui dire la vérité.
Personne ne peut
rester avec quelqu’un incapable d’avoir une érection. Alors j’ai trouvé un
autre non seulement capable d’une érection avec moi nu contre lui, mais en
plus, capable d’amour et de tout sacrifier pour moi. Qui ne vit que pour me
voir tout sacrifier de mon existence pour se retrouver dans ses bras tous les jours
de sa vie. On ne peut pas cracher là-dessus, quand on a 37 ans. À 40 ans, nous
sommes déjà morts, personne ne peut encore s’intéresser à soi. En voilà encore
un autre qui sait encore tomber en amour avec soi, à l’aube de la mort. Est-ce
que ça va encore survenir avant notre mort ? On ne peut pas cracher
là-dessus, à moins de ne pas être en amour soi-même ?
Oui, je vais
revenir à 100% avec mon chum de toujours. Il est le seul que je désire. Et
quand bien même tout ce que j’aurai sera de le voir nu ici et là, et à moitié
nu ici et là, à le toucher et à le prendre dans mes bras, alors qu’il me
repoussera avec force, de peur que je veuille encore faire l’amour alors qu’il
a en tant peur, tant pis. Je vivrai cet enfer. Bref, enfin, je l’admets. Je
vivrai cet enfer jusqu’à ce que je rencontre un autre que je désirerai
davantage que lui. Il est si beau nu, même presque à 50 ans, je me demande,
vais-je rencontrer mieux dans ma vie ?
Merde. Ma seule
voie de sortie, hors de cet enfer, est maintenant hors de question. M’enfin, ma
stabilité précaire, d’une vie de pauvre, ne sera pas remise en question très
prochainement. Je n’ai pas à remettre tout en question demain matin. La
routine, la continuité, c’est tellement facile. Alors que mon rêve est de
crisser mon camp seul au Devon, à Torquay, et recommencer seul une vie
entière d’écrivain, à zéro. Comme si je n’avais jamais existé auparavant, rien
écrit auparavant. Commencer à écrire des romans policiers à la
Agatha Christie. Je trouverai le moyen de travailler à la maison dans
laquelle elle habitait, même en tant qu’esclave. Quels rêves impossibles nous
avons tous en ce monde. La différence est que moi, je sais réaliser mes rêves.
Car je créé ma propre existence. Il n’existe aucune limite en ce monde, suffit
de savoir et d’accepter ce que l’on veut vraiment de cette existence, comme de
partir pour Paris, ou Bruxelles, ou Londres, ou New York, ou Toronto, ou Los
Angeles, comme je l’ai fait jadis.
Fallait être fou,
aujourd’hui ça me fait peur, sans doute j’étais fou dans ma jeunesse, et j’en
suis encore à Londres. Peut-être me reste-t-il encore ce goût d’aventure, cette
folie qui fait de cette vie, une existence qui vaut la peine d’être vécue.
Faut-il toujours
encore être prêt à tout sacrifier pour une littérature de toute une vie ?
Eh bien, je pense,
j’en ai peur, mon seul livre de toute une vie est ce seul livre, et cette idée
ne m’enchante pas. J’espère qu’un jour on ne me résumera pas juste à ce livre,
sans aucun doute mon plus signifiant :
http://www.themarginal.com/destructivism.pdf
Ça ne me
surprendrait pas qu’il soit un jour publié, après un travail monstrueux
d’éditage, et qu’il devienne un best-seller. J’y ai certainement consacré tout
mon temps ces deux dernières années, et ça a déjà été publié partout dans le
monde. On ne peut plus échapper une telle destinée, même si cette destinée,
comme vous l’avez lue ici ce soir, n’a rien à voir avec la politique de ce
monde. C’est tellement toujours loin de mes pensées.
Je ne pense
vraiment et toujours qu’à la liberté absolue, la liberté de partir de par le
monde et simplement exister. Peut-être aussi acheter un coin de terre et y
construire ma propre maison de mes propres mains, quelque chose que ma
génération est incapable d’accomplir à moins d’avoir le soutient financier de
la génération précédente, nos parents. Je n’aurai jamais ma propre chambre où
je pourrai ronfler à tue tête et réveiller les morts du monde entier, ce ne
sera jamais de mes moyens. Quel enfer ! Je dois dormir sur le sofa, avec
le zoo de notre appartement. Impossible de dormir avec un perroquet, sept
chats, un chien et une vingtaine de tortues avec une lumière étincelante
assurant leur survie.
Peut-être
devrais-je de toute manière éventuellement trouver ma voie de sortie. Si un
auteur ne peut plus écrire, parce que son chum est incapable de comprendre une
telle destinée, et panique à la seule idée qu’un ordinateur puisse avoir un
bouton pour être ouvert, alors finalement peut-être suis-je destiné à trouver
le moyen de finir mes jours seuls.
Je dois admettre
que j’ai longtemps pensé, et j’y pense encore, qu’une telle existence en
solitaire, la seule existence possible pour un être né avec cette idées fixe
d’écrire jusqu’à ce que mort s’ensuive, serait pour moi de déménager dans le
nord du Québec où mes parents habitent, pratiquement le pôle nord.
Je ne crains pas
l’hiver, si seulement je pouvais trouver une maison isolée de tout un peuple,
dans le Parc des Laurentides. Avec des milles sans aucun voisin, ça en vaudrait
la peine. Je n’ai pas peur de vivre seul, je n’ai qu’une mission, celle
d’écrire jusqu'à ce que je meure.
Il semble qu’il
m’importe peu que j’écrive quoi que ce soit de populaire ou qui sera
édité à grand tirage. Il importe seulement que je lise, que je pense, et
que j’écrive. Il importe seulement que j’écrive pour la postérité, et c’est
pourquoi tout ce que j’ai écrit, ou presque, est en ligne sur mes sites.
Trouvez-moi un seul auteur encore en vie qui a tous ses livres en ligne sur
l’Internet. Je m’en fous, c’est une mission à accomplir. Il me faut changer un
monde, et ce monde, je le changerai.
Cette entrée est ma
plus significative jamais écrite. Sans doute devrais-je me relire avant de tout
mettre en ligne sur l’Internet. Mon Dieu, je n’aurai pas le temps, je travaille
demain matin, à la grande Cour criminelle de Londres. Un miracle que je puisse
encore trouver le temps d’écrire quoi que ce soit, mais encore, je n’ai jamais
été aussi prolifique que maintenant.
Ça se perd
cependant, c’est tellement partout, vous n’avez aucune idée de tout ce que
j’écris et de tous les endroits où c’est publié, pratiquement tous les jours…
moi-même je n’ai pas le temps de vous dire et de pointer ces endroits. Je n’ai
même pas le temps d’écrire… alors. Faites une recherche sous mon nom sous
Google (en anglais, US ou UK). Vous verrez, après 50 pages de résultats, on en
trouve encore.
Je suis hors de
moi, je suis hors de ce monde, c’est hors de ma compréhension, où je trouve
encore cette énergie, alors que je suis entièrement mort. Je pourrais
maintenant dormir pour une centaine d’années, mais je continue, je n’ai pas le
choix.
L’ai-je déjà
dit ? Je me fous de ce que vous pourriez ajouter après un tel discours, je
n’ai plus l’énergie, allez vous faire foutre. De toute manière, vous ne m’arrêterai
pas, plus rien ne pourra m’arrêter. Il est trop tard pour ça, je suis au-dessus
de toutes ces choses. Je n’ai qu’une destinée à accomplir, une destinée d’écrivain
qui écrit pour la postérité, plus rien ne m’arrêtera.
Je suis en train de
me demander, vais-je regretter une telle entrée demain matin ? En
français ? Aucune chance. Ce qui me tue est un autre article en anglais
publié le lendemain partout dans le monde, alors que je savais que j’étais
complètement saoul. Même alors, alors que je relis un tel article ajeun le
lendemain, je me dis, wow, c’est du génie et vive l’alcool. En français ça n’a
aucune importance. Je vais vite oublier cette entrée, je n’ai rien dit ici, ça
n’a jamais existé, ça n’existera jamais on such a scale.
La Séparation du Québec d’avec le Canada
Je n’ai pas le
temps de parler de ceci, c’est un addendum. Déjà deux heures du matin, je
travaille demain. Mais je dois ici rapporter ma conversation d’aujourd’hui avec
le Court Manager de cette Cour criminelle de Londres. Il m’a dit :
« Cette séparation au Québec ne surviendra jamais. C’est similaire à cette
dévolution en Écosse ? »
Mon Dieu. Je
n’aurai pas la chance ce soir de dire tout ce qui doit être dit après ça. Et ce
que je lui ai dit, alors même que je n’avais pas le temps de lui répondre,
j’étais déjà greffier dans trois cours différentes en ce jour, il n’y en a que
six pour couvrir treize cours de justice.
Alors très vite, je
lui ai dit que cette séparation va survenir de toute manière, parce que ma
génération a été lavé du cerveau, tous ne veulent que
la séparation du Québec d’avec le Canada, et c’est encore pire avec les
générations après moi. Nous n’avons perdus que parce que la vieille génération
était incertaine, avec moins d’un pourcent. Le prochain référendum sera fait
accompli, alors la vieille génération sera morte.
Il m’a alors dit,
quelles chances a le Québec de survivre financièrement dans le monde ? Je
lui ai dit que cela ne m’inquiétait pas, le Québec deviendra sans doute une
nouvelle République, une république riche dans le monde, quand elle pourra
enfin se vendre elle-même au monde.
Je lui ai dit, mes
inquiétudes étaient plutôt ce qui surviendrait avec les autres provinces du
Canada. Que plusieurs sans doute ne deviendraient que de nouveaux États
Américains annexés. Toutes sinon les plus riches (Ontario, Alberta et la
Colombie-Britannique). Et même cette Colombie-Britannique me semblait être
prête à devenir le premier nouveau État américain, tellement elle est déjà
américaine de toute manière. Et c’est ça qui me tuait.
Je ne lui ai pas
dit pourquoi je ne désirais pas cette séparation. Le Québec contrôle déjà le
Canada entier, aucun Premier Ministre n’a jamais été qu’un anglophone, tous les
Premiers Ministres sont Québécois avant tout. Le Québec a toujours contrôlé
Ottawa, car aucun parti politique ne pourrait jamais atteindre le pouvoir sans
l’appui du Québec. Même si ce dernier Premier Ministre, à la solde de Bush,
doit vraiment être mis à mort. Peu importe, encore quelques années, il sera
remplacé, par un autre Québécois. Jamais il ne sera réélu.
Est-ce que l’on
veut vraiment avoir la moitié des provinces canadiennes, devenir des États
américains, alors que toujours le pays est contrôlé, à moitié, par les
Québécois ? Non. Trust the damn system ! La représentation par
population, qui assure au Québec une telle présence à Ottawa. On a toujours
contrôlé le gouvernement canadien, on le contrôlera toujours. Nous sommes
canadiens, et en tant que francophones, nous sommes davantage canadiens que les
anglophones ne le seront jamais. Ils n’ont aucune identité, nous en avons une,
en un pays très fort sur la scène internationale. Il ne faut pas perdre cette
voix.
J’en aurais
beaucoup plus à dire. Mais je n’ai plus le temps. Dodo
for me, the grand traitor to my nation, living in the United Kingdom, et fier de l’être. N’avez-vous
jamais pensé qu’alors je puis encore être votre plus grand allié, l’allié de ma
nation ? Même un grand allié de la France en Angleterre, et dans le monde
entier. Jamais je ne pourrais renier mes origines, jamais ne je ne pourrais
dire et agir contre mes origines. Je me demande si on pourrait en dire autant
de vous ? Je n’agirai jamais pour mes propres intérêts, toujours pour ceux
de ma nation. Je ne serai jamais que le seul politicien en qui on pourrait
toujours avoir une confiance absolue, pour les intérêts de sa nation québécoise
et française. Une bonne chose que je ne sois pas un politicien. Je ne suis
qu’un auteur. Mais les auteurs au Québec, ils ont toujours été centraux à cette
révolution tranquille, qui n’a jamais vraiment été tranquille, plutôt
révolutionnaire ça a toujours été, comme moi.
24 Novembre 2009
Finalement !
Cette nuit j’ai terminé Anna Maria, ce roman de science fiction en anglais. Mon
Dieu, deux ans, trois ans ça m’a pris ?
No wonder j’en suis
encore à boire du cidre et à fumer des rollups à 2h45 du matin alors que je
travaille le lendemain matin à cette grande cour criminelle de Londres. Demain
c’est un grand jour, tous les Court Managers de Londres and beyond seront à
Isleworth. Et certes je serai leur esclave. Un Zombi, certes. Mais ça vaut la
peine, non ? À écouter tous les vidéos de Madonna depuis 25 ans, I feel
like a Celebration !
Le livre le plus
significatif que j’écrirai dans toute ma carrière d’écrivain, qui sera peut
être populaire et pour les masses, alors même que j’ai tout dit de ce que je
devais dire en ce livre, est enfin terminé, cette nuit.
Let’s
celebrate baby ! I can die now, and I wouldn’t
give a shit ! Et si je ne meurs pas, et si finalement ce roman de
science fiction devient tout ce qu’il doit devenir, alors, ce ne sera que le
début. Mon premier roman en anglais, et une douzaine, une trentaine suivront
avant ma mort.
Comme c’est
bizarre, que si ce roman ne va nulle part, ce sera le dernier. Jamais plus
alors je n’écrirai un autre roman. Ça n’en vaudrait pas la peine. J’y ai pris
du plaisir, oui, mais quel enfer, en parallèle du travail et de tout ce que
j’écris, que je ressens le besoin d’écrire en parallèle.
Il faut comprendre
que je ne ressens pas le besoin d’écrire des romans, mais je ressens le besoin
d’écrire, toujours, toutes sortes de choses que jamais ne pourraient être
publiées en un livre. Et avec un tel lectorat, tout cela m’importe peu. Alors,
vraiment, il faut que ce roman débouche.
Ou sinon je m’en
fous. Je ressens le besoin de célébrer la fin de l’écriture du roman du début
d’une vie, pour un écrivain qui tente de réussir dans le monde anglophone. Je
ne puis même pas expliquer comment, un homme qui ne parlait même pas anglais
voilà 16 ans, lorsqu’il est arrivé à Londres, en est arrivé à écrire des romans
en anglais. Alors, ce serait certes toute une célébration si une telle réussite
serait possible. Et tout est possible en ce monde. Just watch me go. I will
revolutionise just about everything in this world. Je suis hors-bornes, je
n’appartiens plus à aucune nation, aucun langage, as long as, encore, je puisse
communiquer avec le peuple, tout ce qui doit être communiqué.
My
mind is out of this world! There’s no end to it. I will need to be shot at some
point. Now would be a good time. Or else… God only
knows what I will make out of this life! 3615
Ma Vie, sans limite! Vive la France! Et tous ceux qui y vivent encore… I could
not possibly care less. Well, I do. Jamais je pourrais
arrêter d’aimer la France et le Québec, le mariage nécessaire entre
France-Amérique. Fabriqué au Québec. Je vais l’écrire ce roman de science
fiction francophone, je vois que je n’aurai pas le choix. Au moins, ce sera
significatif, en français. Je doute qu’aucun étudiant en littérature québécoise
pourrait sauter au-dessus d’un tel roman nationaliste. L’idée est ici :
http://www.lemarginal.com/fabriqueauquebec.htm
Je peux voir mon
pouls, sur mon poignet, alors même que cet amour de ma vie, qui m’a rendue la
vie infernale depuis tant d’années, est en train de tout faire pour m’empêcher
d’écrire. Be quiet, he says in the background. When both
doors were shut, and there would be no need for me to be quiet. I’m
trying to change the world darling, can’t you shut up
once in a while? Ta gueule, esti de calice de con ! Pendant
que je travaille ardemment à changer tout un monde! Car ce monde, je vais le
changer, à avoir plus d’influence qu’un Président ou un Premier Ministre. C’est
sans doute là le seul rôle d’un vrai écrivain. Même de ceux qui ne parlent que
de balivernes, alors même qu’ils décrivent en long et en large ce monde
lamentable, les conséquences de telles décisions politiques, dans lesquelles on
vit. Tout n’est jamais que politique en ce monde. Témoin de l’inefficacité de
nos leaders d’aujourd’hui et de demain, en tout pays. Seul le penseur ou la
penseuse saura nous sortir d’un tel enfer, et ça passe à travers le roman
insignificatif qui n’a rien à voir avoir avec les politiques de ce jour, tout
en ayant tout à voir avec toutes les politiques de ce jour, à son insu même.
Je ne pense pas
grand-chose de ce monde, de ce monde que l’on continue de construire, de créer,
franchement ça me tue. J’espère que j’aurai un impact avec tout ce que j’ai
écrit sur le sujet, sur tous les sujets, car jamais je n’ai arrêté d’écrire. Et
ça aussi ça me tue. Tout me tue en fait.
Quand je me couche
pour penser à tous les événements de mon passé, qui m’ont rendu heureux, qui me
donnent un espoir en un jour meilleur, un jour où je serai heureux, je ne puis
alors penser qu’aux moments où je marchais, si librement, dans des champs
verts. J’ai écrit là-dessus, je ne saurais le ré-écrire aujourd’hui. C’est le
meilleur livre que je n’écrirai jamais, et c’est en français, écrit à 17 ans,
tant d’innocence jamais ne pourra mourir, car jamais aujourd’hui je pourrais
écrire ça. Mon premier livre, peut-être ça aurait dû être mon dernier, car
alors j’ai tout dit :
http://www.lemarginal.com/champs.htm
Je me souviens
comment Anne Hébert, à Paris, alors, m’a dit comment ce livre était
extraordinaire. Léonard l'Illuminé! C’est ce qui l’a marqué. Et c’est tout ce
que j’avais besoin pour continuer d’écrire jusqu'à la fin des temps. Le dernier
livre d’Anne Hébert avant sa mort, Un Habit de Lumière, c’est ma vie, c’est à
propos de moi, c’est le dernier livre que j’ai su inspirer à Anne Hébert. J’ai
un exemplaire ici à Londres, je ne l’ai jamais lu, je ne sais pas pourquoi. Ça
m’inquiète peut-être. Elle avait alors lu tous mes livres, Un Québécois à Paris
inclus :
http://www.lemarginal.com/quebecoisaparis.htm
Dieu seul sait ce
que tout ceci lui a inspiré. Oh, une photo de nous deux à Paris, autour de 1995.
Elle est à l’extrême droite, je suis à l’extrême gauche :
http://www.lemarginal.com/annehebert.htm
De toute manière,
je n’ai nul besoin de recourir à une erreur argumentative, l’appel à une
autorité, afin de m’établir enfin en tant qu’auteur québécois en ce monde. Je
peux facilement atteindre ce somment par moi-même. Je l’ai déjà atteint ce
sommet, sans même avoir besoin d’écrire quoi que ce soit d’autre. Ce sera
reconnu un jour, avant ma mort peut-être, et même ça m’importe peu.
Parce qu’avant que
ça survienne, j’aurai déjà eu tout l’impact nécessaire sur le monde anglophone.
Inutile de perdre son temps sur les gouvernements qui n’ont aucun impact en ce
monde, il n’existe que deux gouvernements dédiés à anéantir notre existence,
les Etats-Unis et le Royaume-Uni. Ce sont les gouvernements qui doivent être
dénoncés, talked about, anéantis.
Qui suis-je donc? À
qui j’appartiens? Pour qui je parle? Je n’ai aucune fierté nationale, je parle
pour le monde entier. Et ça sera ce qui sera le plus difficile pour vous
d’avaler. Je suis une sorte de Rodrigue Tremblay, mais hors contrôle. Un
Rodrigue Tremblay qui ne peut pas si facilement être identié à un nationalisme
québécois, car moi, je suis pour le monde entier, et je suis ailleurs dans ce monde
entier. Je suis hors de ce monde, parce que je me fous de toutes ces idioties.
13 Décembre 2009
Je reviens juste de
mon party de noël d’avec mes collègues du travail. On ne m’a pas prévenu à
propos du « dress code » formel qu’un tel événement demandait,
j’étais le seul qui n’était pas en habit, en plus, tous les juges et leurs
femmes et leurs maris y étaient, quelle horreur !
La première heure je
l’ai passée à paniquer dans mon coin, avec une seule idée en tête, partir au
plus tôt. Mais ces juges, ils sont toujours les premiers à partir, et après avoir
enlevé mon « fluffy top », et avec mon T-shirt noir en-dessous, j’ai
l’impression d’avoir été le plus sexy à cette fête, dans un hôtel perdu autour
du terminal 5 de l’aéroport d’Heathrow de Londres.
Un centre de
conférences, assez pour me faire vomir, à me souvenir de toutes ces conférences
que j’ai produites dans le passé, dans ces salles d’hôtel à cinq étoiles
partout en Europe de l’Ouest et de l’Est, et des États-Unis, où une chaleur
infernale et fétide semblait toujours régner.
Comment encore être
sexy à 37 ans, avec un petit bedon ? C’est simple, c’est très sexy pour
ceux qui sont déjà au-delà de la trentaine. Ils sont tellement en manque de
sexe, ils seraient prêts à sauter des poteaux électriques ou de téléphone. Bien
sûr ceux dans leur vingtaine ne me trouveraient pas sexy, pour eux je suis un
vieillard, mais de ça je m’en fous.
Je viens de laisser
tomber mon nouveau potentiel avec qui je planifiais peut-être de passer un
autre dix ans, pendant un instant j’ai même eu peur qu’il me viole sans condom,
tellement il me désirait. Et moi qui m’inquiétais de ne plus jamais pouvoir
encore avoir du sexe de premier ordre, le genre qui nous conduit à une sorte de
paradis terrestre, ou à l’asile de fous le plus près.
Je suis maintenant
revenu à part entière, et fidèle, avec mon copain avec qui je suis depuis 1995.
Donc, je ne suis pas à la recherche de qui que ce soit, mais comme il est bien
d’être la vedette de mes managers qui sont sans hommes depuis trop longtemps,
qui peut-être même resteront vierges leur vie durant.
« Je suis
encore désirable on m’a dit, je suis encore désirable. » Et je le serai
toute ma vie. Écrit alors que j’avais 18 ans, Le Principe (L’Hilda la Dame), Vers et Verts les Champs, pages
8-9 :
Le Principe
« L'Hilda la Dame, misérable femme. Les merveilleux
clubs sandwichs, pour toute une civilisation. C'est la joie et le bonheur
lorsque l'on est née pour un petit pain. Quand Julien était vivant, la vie
facile et oui. Quatre enfants ou cinq, un nouveau dans ma vie, et je fais les
pizzas aussi. Pardon, je fais les voyages aussi. Quatre jours dans l'année où
je respire le nord ou le sud, et pourquoi pas l'ouest. Pauvres enfants, des non
dignes à recevoir mes clubs et à quel prix. Pauvres enfants, je pourrais être
derrière le bureau là-bas. Je pourrais être l'exécutive en chef, je pourrais
être et je. Mais je et mes cinq enfants. Quand Julien était vivant, facile la
vie et pauvres enfants. Si peu la compréhension, je dois refaire ma vie.
L'injustice la plus flagrante et pourquoi. J'ai tant donné qu'aujourd'hui je
veux vivre pour moi. Vous êtes grands maintenant, sachez donc vous débrouiller,
aimer, me laisser espérer à la vie. Vous êtes grands maintenant, quel est ce
besoin pour moi de faire vos clubs? Je fume les cigarettes et ô sacrilège, je
fais vos clubs pour fumer, alors que si je ne faisais pas les clubs, je
n'aurais pas ce besoin de fumer. Quand Julien vivait, ma vie belle et belle.
J'ai besoin aussi, l'amour et tout, je suis encore désirable on m'a dit, je
suis encore désirable. Pas grâce à vous, enfants, et pourquoi. N'avez-vous pas
compris que je cherchais à vivre? Vous ne pouvez comprendre que je désire
vivre? Je suis prête à inventer la liberté, je suis prête à justifier ma
liberté. Le contraire la liberté, la réalité et c'est le malheur. Je me
décompose davantage sur chacun de vos besoins. Je sais qu'on se fout de mes
besoins, je m'en fous. Je vais inventer la liberté moi. Que cette gigantesque
responsabilité me soit accordée, ô courage, ô volonté, j'ai une grande décision
à prendre. Faire de ma vie le plus grand échec et ne pas vivre pour un petit
pain. Heureusement je ne me nourris pas que de pain. Mais Julien est mort. Mais
Julien mort... je suis encore, et je suis pour me reprendre en main. À Dieu
pauvres enfants! Chacun se suffit dans et puis dans et puis tant mieux et
peut-être pas vrai et je m'en fous et c'est pas vrai.
Quel genre de société aurions-nous, il est trop tard pour les
trop-vieux-trop-tôt, et nous en sommes tous, surtout les jeunes. Mieux vaut
rechercher ailleurs ou m'isoler, partir et l'aventure. Faire de ma vie le plus
grand échec, sans les regrets, et inventer la liberté. Des contradictions, et
où? Où résident les contradictions lorsque l'on possède chance à interpréter la
vie comme l'on veut. Où résident les contradictions lorsque l'on peut
interpréter. Où résident les contradictions. Je vous parle aujourd'hui et
pourquoi. Pire, vous m'écoutez aujourd'hui et pourquoi. Vous n'avez pas compris
que vous cherchiez à vivre? Vous ne pouvez comprendre que vous désirez vivre?
Vivement refoulée au plus profond de vos idées, vous découvrez une certaine
liberté à faire des clubs sandwichs, à en arriver crevé le soir pour
recommencer le lendemain. Je vous admire et sincèrement. Je vous parle
aujourd'hui et pourquoi. J'ai une grande décision à prendre, et on en revient
toujours. Lorsque l'on est née pour un petit pain, c'est la joie et le bonheur.
Pour toute une civilisation, les merveilleux clubs sandwichs. Misérable femme,
l'Hilda la Dame. »
http://www.lemarginal.com/champs.htm
Et ces juges de la
Grande Cour Criminelle de Londres, avec qui j’ai dansé ce soir, qui m’ont souri
toute la soirée, tellement que j’en ai maintenant mal aux joues. Une vie
Plastic Bertrand à la Belge. Je n’ai pas oublié mes origines, j’ai vécu un
an à Bruxelles, la pire année de ma vie. Et pourtant, c’est l’année qui a
cimenté ma relation d’une quinzaine d’années, mon chum est venu me voir à
Bruxelles toutes les deux semaines (trois heures de train entre Londres et
Bruxelles). Quel romantisme ! Je suis retourné à Londres éventuellement,
quel enfer (Niagara) ! Je n’oublie jamais mes origines, j’ai vécu un an à
Paris, la pire année de ma vie, quel enfer ! Ça a cimenté la fin de ma
relation avec mon premier chum d’Ottawa (un Français !).
Enfin oui, quelle
honte ce soir, danser avec les juges. Qu’est-ce que ce sera en Cour la semaine
prochaine, le retour à tout ce formalisme, après avoir dansé comme des malades
sur une musique des années 70, disco (je vais vomir), comme si nous n’avions
tous que 18 ans, fraîchement sorti du trou du cul de nos mères. Quoi ? Vous n’êtes pas sorti du trou du cul de votre mère ?
En êtes-vous bien certain ?
Dans ces soirées du
travail, il en existe toujours un ou deux hors contrôle. Ça a été moi une fois,
dans ma vingtaine, mais en cette occasion j’ai été tellement hors contrôle,
j’ai rapidement appris ma leçon et jamais plus ça s’est reproduit. J’allais
être accusé d’abus sexuel, envers une femme, parce que pendant que je lui
parlais, pour me soutenir alors que j’étais assis en petit bonhomme, j’ai
mis ma main sur sa jambe pendant un bon 10 secondes. La seule chose qui
m’a sauvé en ce jour, ou qui m’aurait sauvé s’ils avaient décidé de m’accuser
en Cour, était que je suis à 100% gai, et donc, ça ne pouvait pas être sexuel.
Mais ils ne le savaient pas, en ces temps-là je mentais à tour de bras au
travail. De leur point de vue j’étais alors davantage hétérosexuel que le Pape
lui-même (le Pape est-il hétérosexuel, ou est-il asexuel, comme il est certainement
au moins amoral ?).
Aujourd’hui je suis
tellement en contrôle de ma boisson, tout est calculé au pourcentage près. Pas
plus de deux soirs par semaine, quatre bières maximum si je travaille le
lendemain (une cinquième en bonus), et au lit avant une heure (d’habitude deux
heures du matin). Ainsi je ne suis pas un zombi au travail le lendemain, je
prends simplement trois fois plus de temps pour compter que un et un font
trois. Guilty Your Honour !
Et comme je suis
par nature un travailleur miracle, un génie, avec un hang over le lendemain de
la veille, je deviens comme tout le reste du monde, un mécréant incapable de
penser par moi-même, incapable d’exprimer une opinion quelconque. Quelle vie le
reste du monde doit endurer ! Si je devais vivre ainsi tous les jours, je
me serais déjà suicidé. Qu’est-ce que ça vaut d’avoir un cerveau, si personne
ne l’utilise.
Parce que moi j’ai
une mission à accomplir, je dois sauver le monde. Rien que ça. Et ce n’est
pas une mission qui me vient d’une source supérieure, d’une autorité
quelconque, c’est une mission que je me suis donnée. Sinon franchement ma vie
n’en vaudrait jamais la peine. Et cette misère, je ne puis vivre avec. Je dois
avoir un tel impact sur ce monde avant ma mort, je suis prêt à tout. Je pense
avoir déjà tout accompli, mais peut-être que tout me reste à accomplir. C’est
une question qui me démangeait aujourd’hui, je pense que tout reste à faire.
Je terminais
aujourd’hui la lecture d’un livre d’Orson Scott Card, Les Chroniques d'Alvin le Faiseur, Le Septième Fils. Un enfant qui
semble être né et destiné à changer le monde, un créateur de ce monde, et il
est protégé par une enfant qui est identifiée telle une torche, ou une lumière.
Et lorsqu’Alvin Junior lit une phrase qu’elle a écrite, la page est remplie de
lumière.
Ça m’a fait
souvenir du comment une de mes grandes correspondantes des Pays-Bas s’est
décidée un jour à me copier sur tous ses courriels. Elle m’a dit qu’elle a
rencontré mon nom un jour sur un site Internet, et que soudainement mon nom
s’est transformé en couleur or, une lumière éblouissante qui l’a pousée à me
contacter. Elle me disait que c’était rare, la couleur or. D’habitude les êtres
qui sont une force de la nature, leurs noms tournent au noir ou au rouge quand
c’est le fruit du diable, ou alors de lumière argentée, ou or, quand c’est
précieux, quand ces sources sont pratiquement divines.
Premièrement,
considérant tout ce que j’ai écrit, je pensais certainement que mon nom
tournerait à la noirceur, sinon au rouge alarme ! Assurément, en
littérature, je suis loin d’être un ange. Et pourtant, je me demandais, suis-je
ou pourrais-je devenir une force positive de la nature ? Est-ce que c’est
déjà accompli ou alors tout est à accomplir ?
Elle est une médium clairvoyante fort puissante, elle sait voir aussi
bien le passé que le futur. C’est une longue histoire, mais fascinante. Un jour
prochain ça va m’inspirer un scénario de film, un film complètement hors de ce
monde. Je n’ai aucune raison, après deux ans, de douter de quoi que ce soit
qu’elle m’ait dit. Elle est la seule Anarchiste Couronnée, une Amérindienne de
l’Amérique, la dernière Grande Hiérophante de ce monde.
Ce phénomène de voir
des phrases, des bouts de textes, des livres changer de couleur, n’est pas
nouveau, c’est un phénomène identifié, plusieurs savent voir ces changements
indicatifs de ce qui est de source divine ou du mal. Je n’ai jamais été capable
de voir ce monde en termes aussi machiavéliques ou manichéens, mais plusieurs
en sont capables. Et ce que j’écris, mon nom, tourne à l’or, et d’une lumière
éclatante. Aucune pression. C’est pas comme si j’essayais, parce qu’alors ce
serait de l’hypocrisie, et alors assurément mon nom ne tournerait jamais à
l’or.
Elle n’est pas la
seule à me l’avoir comme indiqué, indirectement. Si seulement vous saviez tous
les malades qui me contactent tous les jours, ils sont tous directement
connectés à Dieu. Heureusement j’écris en français ce soir, aucun d’eux ne
semblent comprendre ou lire le français. Je suis libre de parler librement.
Encore que c’est dangereux, ces sites instantanés de traduction sont maintenant
tellement sophistiqués, je puis lire pratiquement en un anglais et en un français
fort compréhensibles, tout ce que ce monde dit à mon propos dans des langues
aussi bizarres que le Suédois, le Norvégien, le Portugais, le Russe, et
d’autres langues inconnues de l’Amérique du Sud.
Je ne suis pas
encore lunatique, mais aujourd’hui j’y pensais. Et si c’était vrai ? Des
idées tout aussitôt oubliées le lendemain, c’est certain. Mais quand même,
est-ce que c’est le futur qu’elle voyait en mon nom, tout ce qu’il me reste à
faire ? Est-ce que ça se limite à la littérature, ou en des actions
concrètes en ce monde ?
Je sais que la
littérature peut être puissante, et j’en ai encore beaucoup à écrire de cette
littérature avant ma mort, dans peut-être 50 ans. Imaginons, je pourrais
facilement alors avoir écrit au-delà de 150 livres à ma mort. Mais aussi,
est-ce qu’un Président-Directeur-Général d’une corporation internationale à millions
à but non lucratif ferait également l’affaire ? Tout en ce monde ne peut
pas se limiter à un idéalisme verbal ou écrit, quand même ? Une action
concrète doit succéder à l’idée d’un monde. Est-ce à moi d’agir, ou aux autres
après m’avoir lu ?
Mon dernier article
est à propos de la création d’une telle agglomération, pour faire compétition à
ce monde capitaliste, une corporation qui produirait des produits et des
services, manufacture, et même agir dans la construction, le tout sans profit,
et déjà on m’a contacté à ce propos, et je considère l’idée de me lancer en
affaires sans faire d’argent :
Creating
The Global Nonprofit Corporation, The Ultimate Cooperative
http://www.opednews.com/populum/diarypage.php?did=14935
Mais ça
ne me semble pas être moi. Moi j’écris, je créé dans le virtuel, j’inspire
autrui à agir sur toutes ces choses, je n’ai pas l’impression que ces choses
doivent me concerner au-delà l’idée lancée sur ce monde après l’écriture, c’est
aux autres d’agir en ce sens.
Oui, je suis prêt à
créer une telle entreprise s’il le faut, et je n’ai guère l’impression que ça
m’arrêterait d’écrire, mais encore. Je pense être destiné pour quelque chose de
plus grand encore. Et j’ai même cette impression que ce n’est pas de mon vivant
que j’aurai tout l’impact nécessaire à changer ce monde. Et ça non plus
m’inquiète. Quelle importance, 50 ans de plus ou de moins, dans l’histoire de
l’humanité ?
Je sais que
beaucoup de jeunes auteurs, de jeunes innovateurs de ce monde, ont ces mêmes
pensées que j’ai ce soir. Il faut toujours garder espoir en un monde meilleur,
et que peut-être soi-même pourrait jouer un rôle crucial dans tous ces
changements sociaux et même politiques. Vous devez penser que je suis devenu
malade dans la tête, j’ai une excuse en béton, je suis saoul. Demain je me
réveillerai de honte, voudrai effacer ceci, me penserai alors le plus misérable
ver de terre qui existe, incapable de changer quoi que ce soit de ce monde. Quelle
ironie ! Vous êtes chanceux, il m’est difficile de me censurer, je me
demande si j’ai finalement vraiment effacé quoi que ce soit que j’aie écrit.
Mais quand même,
quelle vie misérable ce serait, si l’on ne pouvait pas boire un peu d’alcool,
et pendant l’instant d’un moment, croire que nous sommes Jésus-Christ
réincarné, ou même une meilleure version ? Le pouvoir de l’alcool. Pas
comme certains de mes collègues du travail ce soir au party de noël, plusieurs
étaient sans doute sur la cocaïne, ça se lisait dans leurs yeux et sur la piste
de danse, aussi qu’ils tombaient dans tous les coins, arrachant toutes les
nappes et le contenu des tables en leurs mouvements mouvementés. Ils se
réveilleront lundi matin, en réunion avec le management, qui leur feront une morale de l’enfer, avec des menaces instantanées
de mise à la rue. L’alcool suffit. Le résultat final n’est peut-être pas aussi
génial et éclatant qu’avec la drogue, mais avec le temps, la longévité d’une telle
sorte de sagesse, suffira peut-être.
La frontière entre
l’aliénation mentale et le génie, est tellement mince, il faut savoir éviter de
devenir schizophrénique. Après tout, avec toutes ces voix de toutes ces
autorités, qui chaque jour de notre vie, dictent notre existence entière, il ne
serait pas surprenant qu’avec le temps, nous ne soyons pas tous déjà
schizophréniques. On répète toujours dans notre tête, tout ce que cette
autorité prêche, une aliénation assurée. Avec l’alcool on peut garder nos pieds
sur terre.
J’ai l’impression
d’écrire une entrée importante cette nuit. Je dois avouer que ça m’inquiète
qu’elle soit écrite en français plutôt qu’en anglais. En anglais cette entrée
serait lue par des milliers, ça aurait un impact sur le monde. En français, je
me demande, j’ai l’impression qu’une dizaine de personnes liront ça, et cette
dizaine me condamnera d’être un lunatique. Apparemment en français les auteurs
inspirés ou hors de ce monde n’existent pas, donc je n’existe pas. De toute
manière, je n’ai jamais eu aucun impact en français. Ce qui me fait me demander
si je ne devrais pas changer d’idée, pour mon prochain roman.
Après une telle
entrée, et toute cette influence qu’un seul auteur peut avoir sur ce monde, ce
prochain roman n’est pas vraiment en ligne avec cette sorte de délusion de
grandeur d’auteur. Mais non plus ce que je planifiais en anglais, écrire le second
tome d’Anna Maria. Ou une toute autre idée d’un roman anglophone de science
fiction.
Je copie ici un
courriel que je viens d’envoyer à un éditeur québécois, et peu importe leur
réponse, je pensais m’y mettre dans les vacances de noël, l’écriture de Fabriqué au Québec, La Renaissance de la
Nouvelle-France. Je ne sais plus où j’en suis, et ce que je dois faire. Ce
sera limité au Québec, ce sera sans conséquence, et le succès n’est même pas
garanti. Me lancer dans l’écriture de ce roman, est de la folie.
Pourtant, je
ressens le besoin de l’écrire, ce roman québécois. Et je sais que ce roman, du
point de vue du Québec, sera mon plus important, sinon le seul que j’aurai
jamais écrit. Mais comment me limiter au Québec, aujourd’hui, alors que déjà je
parle au monde entier ? Alors que je suis reconnu dans le monde entier, excepté
au Québec ?
De : Roland Michel Tremblay [mailto:rm@themarginal.com]
Envoyé : 07 December 2009 23:16
À : XXX
Objet : Fabriqué au Québec, La Renaissance de la Nouvelle-France
Bonsoir,
Vous ignorez sans
doute qui je suis, mon nom est Roland Michel Tremblay et j’habite Londres
depuis 1994. J’ai six livres publiés en France (sans compte d’auteur) chez
iDLivre (maintenant défunt) et Textes Gais. Je n’ai jamais vraiment tenté de me
faire publier, bien que j’aie écrit au-delà de 36 livres, mes éditeurs m’ont trouvé
sur l’Internet. Je suis également un journaliste politique sur les sites web
anglophones les plus importants dont :
http://www.opednews.com/author/author16270.html
http://www.opednews.com/author/diary/author16270.html
Depuis des années
je n’écris plus qu’en anglais, surtout de la science fiction. J’ai travaillé
sur des films et des séries télévisées pour NBC, PBS, Channel 4 (UK), Discovery
Channel et d’autres :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Roland_Michel_Tremblay
Tous mes livres
sont offerts gratuitement sur mes sites, mêmes les publiés. En ce moment je
célèbre la finition de mon dernier roman de science fiction en anglais nommé
« Anna Maria ».
Je ne l’ai pas encore envoyé chez les éditeurs, je n’en ai pas l’intention, il
me faudrait d’abord le corriger. Je contemple l’écriture du second tome, ou
alors un tout autre roman de science fiction en anglais, ou alors
« Fabriqué au Québec, La Renaissance de la Nouvelle-France » :
« Fabriqué au
Québec est un roman qui commence dans le futur, un futur où après une guerre
civile Américaine, l’Amérique du Nord a subi des divisions significatives d’un
point de vue géographique. Le Québec indépendant se tient maintenant seul
devant un flot anglophone préparant la Troisième Guerre Mondiale. Dans ce
contexte, le Québec doit maintenant se défendre contre les forces américaines.
Une attaque sur la base militaire de Bagotville située dans la Ville du
Saguenay, envoi toute la région du Saguenay-Lac-St-Jean dans le passé. Un passé
d’avant l’ère coloniale, leur laissant la chance de décider du futur de la
Nouvelle-France. »
Un début de plan qui va changer :
http://www.lemarginal.com/fabriqueauquebec.htm
Mais voilà, ce
roman de science fiction en français ne prend pas priorité sur mes romans
anglophones, et j’ai comme abandonné l’idée de l’écrire, au moins pour les
prochaines années. Sauf si je savais que le roman serait définitivement publié
au Québec par vous. Il me semble que ce serait toute la motivation dont j’ai
besoin pour écrire ce livre, comme me donner des échéances pour me motiver
davantage, un chapitre par mois pendant dix ou douze mois.
Je pense que le
monde de l’édition au Québec, et même l’enseignement de la littérature
québécoise dans le monde, sont vraiment centrés sur le nationalisme québécois
(j’ai une maîtrise en littérature française de l’Université de Londres). Je
n’ai jamais écrit sur le sujet parce que je n’ai jamais vraiment été un souverainiste.
Pourtant je suis fier du Québec, et ce roman a pour but de le prouver. Ce sera
sans doute mon roman le plus nationaliste jamais écrit, sinon le roman le plus
nationaliste jamais écrit. Pour cette raison je pense pouvoir aisément trouver
un éditeur au Québec. Mais j’aime ce que vous faites, et j’aimerais plutôt
faire affaire avec vous, d’autant plus qu’il y aura certainement un contenu gai
à ce roman, étant moi-même gai.
Ce que j’aimerais
vous proposer, c’est que chaque chapitre sera mis en ligne sur votre site tout
au long de l’écriture, avec l’idée que le livre sera publié et mis en vente
lorsque l’écriture sera terminée. Alors je pense que Fabriqué
au Québec aura déjà reçu une certaine publicité et le livre sera un succès. Je
propose pourtant quelque chose de bien plus lucratif qu’un seul succès ou un
seul livre, et c’est pourquoi je vous approche de cette façon avant même
l’écriture du roman. Car ça demande de la planification.
C’est une série de
romans que je vous propose qui deviendra le canon pour plusieurs écrivains
amateurs de continuer l’histoire dans toutes les directions, que ce soit dans
le passé, le présent ou le futur du Québec, dans l’univers dans lequel
j’établirai les bases. En forum tout le monde sera invité à écrire des nouvelles
basées sur ce canon, et les meilleures seront regroupées en des anthologies qui
à mon avis se vendront bien. Comme la Gazette de Grantville.
Il existe un
exemple en anglais d’un tel succès, la série Ring of Fire ou 1632 d’Eric
Flint :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Eric_Flint#S.C3.A9rie_1632
http://www.grantvillegazette.com/
L’histoire :
« Une série d'Histoire alternative où les habitants d'une petite ville des
États-Unis (Grantville) se trouvent transportés en Allemagne centrale… vers la
fin du printemps 1631 (en mai), sans moyen de revenir en arrière. »
Ce livre a été un
succès phénoménal, c’est devenu une série entière regroupant plusieurs
écrivains de science fiction connus, avec des centaines d’écrivains amateurs et
professionnels ayant écrit leurs propres nouvelles basées sur cet univers où
des Américains du futur transforment toute l’histoire de l’Europe pour la rendre,
disons, plus américaine. Et bien que j’adore cette série – c’est ce qui a été
écrit de mieux en science fiction je pense - ça me démange ce nationalisme
américain.
Et voilà pourquoi
je désire créer notre propre série nationaliste québécoise. Et si le Québec,
enfin toute la région du Saguenay-Lac-St-Jean, avait la chance de se retrouver
dans le passé avant la venue de Christophe Colomb, comment alors toute
l’Amérique serait tout à fait francophone 500 ans plus tard, et l’impact sur
l’histoire mondiale. Ce que l’on peut alors écrire sur le sujet n’a plus de
fin, ça peut aller dans toutes les directions.
Enfin, vous me
direz si l’idée vous captive, sinon je pense que je me lancerai dans l’écriture
de mon prochain roman de science fiction en anglais. Si l’idée vous intéresse,
vous pourrez alors confirmer votre intérêt après l’écriture du premier
chapitre. Le fameux matin où la région du Saguenay-Lac-St-Jean se réveille avec
toute communication avec l’extérieur coupée, se demandant ce qui s’est passé,
jusqu’au point où ils comprennent qu’ils sont maintenant dans le passé, et le
pourquoi et le comment (la guerre civile américaine et la nouvelle guerre du
Québec contre les Américains, et toute une nouvelle science théorique et
technologique pour expliquer le tout : la théorie finale de l’expansion
atomique).
Il serait bien de
pouvoir sécuriser une bourse d’écriture des institutions gouvernementales
québécoises pour ce projet, ça me permettrait de m’y mettre à temps plein. Il
faudra que j’écrive rapidement pour établir une bonne base pour permettre aux
autres d’élaborer l’histoire tout en respectant la nouvelle histoire du Québec
que j’écrirai, mais je peux tout de même écrire en parallèle de mon emploi à
temps plein (je travaille en tant que greffier dans une Cour Criminelle de
Londres). Approcher ces institutions alors que la publication est confirmée,
serait bien plus facile et le succès garanti.
Vous me direz. Bien
vôtre,
Roland Michel Tremblay
24 décembre 2009
À soér, chu pas
content, chu pas fiér d’être québécois. Tabarnack ! Le Québec, une gang de
racistes ? Esti ! Moé qui pensais que j’étais
pas vraiment un bon ambassadeur du Québec à l’étranger, Christ ! Chu mieux
qu’tout l’monde au Québec. Jamais on va trouver un
meilleur ambassadeur québécois à l’étranger. Après c’que j’ai entendu à soér. Le
Québec, une esti gang de colons ? Si j’t’avais en face de moé à soér,
t’aurais mon poing dans face.
Moé chu là
partout en Europe, à dire à tout l’monde comment le Québec est tolérant,
invitant, aucune zénophobie, aucun racisme, pis v’là qu’à soér un gars avec qui
j’travaille m’dit qu’au Québec on l’a tellement massacré, on l’a tellement
haït, y’é parti pas longtemps après. Tabarnack !
Dans toute société
y’a toujours des cons, on espère toujours qu’les cons vont toujours rester en
arrière plan, pis qu’les visiteurs vont au moins rencontrer du monde
intelligent. Pas celui-là, avce sa famille complète. Ils sont Indiens, tous nés
à Londres. Mes collègues du travail, du monde avec qui j’ai travailé pis vécu
avec pendant trois ans. Ils ont tellement été mal reçus au Québec, y sont
partis pensant que’l Québec au complet était juste une gang de racistes.
Ça m’fait chier.
Chu né à Québec, j’ai passé ma vie au Saguenay-Lac-St-Jean, j’ai jamais
rencontré un raciste, ou même quelqu’un qui était anti-anglais. Est-ce que
Montréal est rempli de racistes et de zénophobes ? Quand mes amis sont
tellement mal reçus que j’en ai honte des années plus tard à Londres ?
Esti ! Esti que chu décu. Esti qu’j’ai honte d’être québécois à soér.
J’t’en train de pleurer. Tellement d’efforts qui finalement
servent à rien.
Ça
a pas été ma journée. C’était not’ party de noël au bureau. On a une
pute au travail, est pas capable d’s’contrôler. Est toujours saoul morte prête
à s’faire sauter par n’importe qui. Tout l’monde l’aime, une personnalité
électrisante. À l’aut’ party de noël la semaine passée, elle avait ses deux
seins en plein dans ma face. Une première pour moi, qu’est-ce que j’en ai à
faire de seins de femmes ? Chu gai, criss. Well, à soér est partie avec le
gros boss degueulasse de toute la Cour, celui qui est marié avec une batch
d’enfants, celui même qui m’aime parce que j’résouds tous ses problèmes
informatiques. Ce qui m’a vraiment écoeuré, c’est comment un moins que rien,
juste parce qu’il est Court Manager, pense qu’il doit, par droit, coucher avec
elle. En plus, y’s’fout qu’on soit là, qu’on le voit, qu’on l’sache. J’ai envie
de dégueuler.
Si c’était juste
ça… mais mon autre collègue, qui a 69 ans, est tombé amoureux d’elle, voilà
bien des mois, le soir même où nous sommes sortis au George, le pub gai du
coin. Le soir même où elle a flirté toute la nuit avec le dock officer, une
lesbienne, avec des shots entre ses seins, prêts à boire. Tout ça c’est
p’t’être même pire que c’que j’ai entendu des québécois à soér.
J’ai passé la
soirée à consoler un esti de vieux croûton de 70 ans, à tenter de lui expliquer
que quand on a 70 ans, faut pas trop espérer de coucher avec des estis de putes
de 50 ans, surtout quand ces putes ont l’air d’en avoir 30. Y’é tombé dans les
petits arbres en face de sa maison, où justement sans doute sa femme dormait
fort et dur, je l’ai aidé à se relever. J’ai ouvert les deux portes de sa
grosse maison. Je l’ai poussé à l’intérieur, et maintenant je suis un héros, un
sauveur, parce que moi j’le comprends, je souffre autant qu’il souffre, de
c’qu’il a vu et souffert ce soir. L’amour, c’est inexpliquable, ça arrive au
mauvais moment, ça nous surprend même quand on a 70 ans, avec un pied déjà dans
la tombe. Et souffert, oui, j’ai souffert.
Mais pas autant que
dans l’auto, cinq minutes avant. Son boss, le même Indien qui a souffert de
racisme au Québec, avec sa femme qui conduisait, il a dit quelque chose,
incapable de me souvenir, mais c’était tellement insultant envers sa femme,
tellement raciste, j’en ai resté estomaqué. Mon Dieu, c’est partout, c’est
mondial, c’est incontrôlable, ça sort de partout même quand ces mêmes gens sont
là à t’aider, à t’emporter à la maison, parce qu’ils t’aiment, parce qu’ils te
respectent, mais on dirait qu’on pas aider sa nature de raciste. Une fois
saoul, ça sort comme on pense. J’ai pratiquement crié dans l’auto, what are you
saying, she’s perfect ! Sa femme. Qui s’est levée du lit pour nous
prendre, et nous déposer à nos appartements respectifs.
Mon Dieu, j’ai
peine à penser comment ça va être le 4 janvier, ces deux-là qui travaillent
ensembles dans le même bureau, après ce que not’ British a dit ce soir. Le
racisme, ça s’contrôle pas, quand on est saoul. Heureusement
que j’pas raciste, heureusement que j’coucherais avec le monde entier,
j’tellement en manque de sexe, comme le reste du monde on dirait, au moins
j’t’encore capable d’m’contrôler même quand chu pas capable de marcher. Esti.
J’ai travaillé
tellement longtemps avec des Indiens, ma meilleure amie au travail étant une
Africaine, j’fais pu aucune distinction. Ces gens-là sont mes amis, mes seuls
amis. Jamais j’pourrais accepter ça, c’qui sé passé à soér. Tout ce que j’ai
entendu. Ma boss, a m’aime. A m’a pris dans ses bras c’t’après midi, était
saoule, j’l’étais aussi, mais pas assez pour pas savoir c’qu’a faisait. J’ai jamais vu ça en 37 ans dans ma vie, dans aucune job.
C’te monde-là, cé toute des Indiens, y m’aiment toute. J’ai
jamais été aussi content dans ma vie, dans une job. Ça pas été facile, mais
après trois ans, aussi ben dire qu’y sont ma seule famille.
Quand j’t’arrivé à
Los Angeles, du jour au lendemain j’ai dû acheter tout c’que j’avais besoin
pour survivre dans mon studio. J’ai tout’ acheté d’une famille d’Indiens qui
vivait à côté de chez-moi. Ils quittaient Los Angeles à cause de racisme, ils
retournaient au Canada, là où dans le passé ils étaient si bienvenus. J’étais
fier d’être Canadien alors. Canadien-Anglais, ils retournaient à Toronto. Je me
demande ce que ça aurait été s’ils s’étaient établis au Québec. Est-ce qu’on
est racistes à Montréal ? Pis à Toronto ils seraient si
internationaux et multi-culturels ? J’espère que jamais j’aurai encore à
défendre le Québec comme à soér. Parce que ça s’défend
pas.
Si on est raciste,
va falloir qu’l’avoue, pis qu’j’demande pardon. La prochaine fois que vous
rencontrez quelqu’un qui parle pas français, la prochaine que vous rencontrez
quelqu’un qui est différent de vous, you better fucking be welcoming !
Traitez-les comme s’ils étaient vos fréres pis vos sœurs, si la famille
signifie encore quelque chose pour les québécois. Hostie ! Sinon,
l’humanité à aucun avenir. Je l’ai longtemps pensé, mais y’a peut-être encore
d’l’espoér. Pis l’espoir d’la liberté peu importe qui on est, certainement,
faut qu’ça commence au Québec. Parce que ça commencera
pas nulle part ailleurs. Le monde se meurt.
Tabarnack ! Calice !
Est-ce que j’parle dans une langue que vous comprenez ?
30 Décembre 2009
Pratiquement le 1er
Janvier 2010, j’ai enfin écrit les deux premières pages de Fabriqué au Québec.
Tout était contre moi, et c’est pas fini, ce
commencement. Si avant le 1er Janvier je n’écris pas le chapitre 2,
c’est fini, ce roman n’existera jamais. Et pourtant, c’est mon roman le plus
important, jamais j’en écrirai un autre plus important, et tout était contre
moi cette nuit pour écrire ces deux pages. Je ne vais pas décrire l’enfer qui
m’a empêché même d’écrire une page de ce nouveau roman, qui a culminé cette
nuit alors que mon chum m’a obligé à écrire une dizaine de messages à la
planète entière, afin de le sauver de la prison (encore une fois), mais j’étais
déterminé à commencer ce roman ce soir. Sinon, mon Dieu, un autre six mois
peut-être avant que j’aie encore cette motivation à commencer un nouveau roman.
Peut-être jamais ! Mais voilà, les deux premières pages sont maintenant
écrites et en ligne, dans moins de deux jours j’aurai cinq pages, et alors plus
rien ne m’arrêtera de changer l’histoire entière :
http://www.lemarginal.com/fabriqueauquebec.pdf
http://www.lemarginal.com/fabriqueauquebec.htm
Ça mérite que je sorte
le Brie du frigidaire, j’achève ma deuxième bouteille de vin, rouge, la
première étant un rosé. Aucun de ces vins ne sont français, je semble incapable
d’acheter du vin français à Londres, partout il n’existe plus que du vin
australien et californien. Ça date de la vague américaine anti-française de
voilà presque une décennie. Les Français ne supportent pas George Bush, alors
le vin français ne vaut plus rien et ne doit plus être vendu nulle part.
Je me demande,
combien ça coûte d’importer un vin infecte de l’Australie et de la Californie,
alors qu’il serait si simple de l’importer de l’autre côté de la rivière, la
Manche. La France n’a jamais été qu’à trois heures de train d’où j’habite à
Londres. I am not pleased, that Her Majesty,
would require of me to visit specialised wine shops, in order to buy French
wines. Until then, je me meurs à boire un vin
infecte du reste du monde. Me faut-il donc prendre l’auto et visiter tous les
Châteaux français moi-même, et acheter tout le vin que la loi me permettra de
ramener en Angletterre, afin d’enfin boire un vin buvable de l’autre côté de la
rivière ? Tabarnack ! Il est peut-être temps que je fasse une
recherche sur l’Internet et que je m’abonne à un club de vin français capable
de shipper des caisses à Londres. Si jamais je dois encore boire une bouteille
australienne ou californienne, je ne réponds plus de mes actes. Je pense que je
vais devoir en parler dans Fabriqué au Québec. Combien on compte sur la France
pour instantanément nous offrir une puissance nucléclaire, bien que franchement
nous n’ayons aucun de la France pour développer nos propres armes nucléaires au
Québec, mais que franchement, comment la France est essentielle pour nous
apporter un vin buvable, mais aussi romantique de cette France ancienne et sa
cultivation de vin qui date d’avant la naissance de Jésus-Christ.
La meilleure
bouteille de vin que j’ai jamais bue, de la région de
Sauternes, venait du Château Roland. Je me demande si je pourrais en acheter
toute une caisse et me la faire shipper à Londres ? Sinon, je sais la
destination de mon prochain voyage en France. Le Château Roland en Sauternes.
Mon Dieu, quel titre ! Je pourrais aisément en écrire un roman complet
cette nuit même. Sans même me rendre complètement aliéné, à tenter d’écrire les
premières pages d’un nouveau roman qui me fait chier. On ne devrait jamais
qu’écire, que ce qui nous intéresse vraiment, nous motive à continuer à vivre,
plutôt que de se suicider.
17 Février 2010
Ma première entrée
en 2010. Je ne l’aurais pas cru, considérant comment mes dernières entrées en
2009, ont pratiquement détruit toutes mes relations avec ma famille. C’est quoi
au juste, que j’ai dit, en 2009, pour mettre le feu à ma famille, à ma
sœur.
Christ, chu
tellement isolé, je n’existe tellement plus, à être à Londres, pourtant
quelques lignes qui ne sont que des mensonges, une façon d’exprimer le
contraire de ce que je pense, a tout terminé.
Ma sœur en panique
absolue, à me décrier comment et dans tous les sens, mon prochain roman
francophone est tout à fait pourri, et doit pratiquement être abandonné.
Tellement de motivation il faut pour que je me décide à écrire en français
plutôt qu’en anglais. Tellement de motivation et d’énergie il me faut pour
écrire un nouveau roman, en français, un seul message de ma sœur a suffit à
tout anéantir. Je n’ai plus retouché au roman depuis un mois ou deux, je ne
sais plus comment recouvrer la motivation nécessaire. Les critiques, s’ils ne
font pas attention, vont tout détruire, de l’art nécessaire, pour toute une
nation.
J’ai déjà 60 pages
de Fabriqué au Québec, sans ma sœur et sa crise injustifiée, pour me confirmer
comment c’est pourri, alors que je sais très bien que ce n’est pas le cas, j’en
aurais déjà 160 pages. Le roman pourrait déjà être terminé. Mais pas pour moi,
dans mon cas, I just cannot help it, un roman ça ne peut qu’avoir 500 pages
dans mon cas. Mais pas quand la motivation manque, pas quand on me dit que
c’est pourri après 20 pages.
Shit. Merde. Toute
la reconstrution, de toute une motivation, qu’il va falloir que je m’inculque,
d’une façon ou d’une autre, pour ramasser les pièces détachées, la bombe
nucléaire que ma sœur m’a lancée, avant que j’y revienne, que je me décide à
continuer et finir ce roman.
I
don’t think much of my sister right now. Because she has so much power over me,
one word from her and I know I’m writing shit and must stop. And yet, somehow,
I know this time, she’s talking bollocks. I cannot let this stop me, I must go on, write that damn novel and be done with it.
I must. Despite all obstacles, all that is so wrong with my life right now, everything ! I don’t give a shit !
I don’t give a shit about anything or anyone, not even my sister, especially
not my sister. Fuck you ! Fuck you all ! Je vais
écrire ce roman, dans le style dont je l’ai pensé, et ce sera un succès
phénoménal. Fuck you all !
People of so little thoughts, of such low
creativity, should not pretend they know more about what the fuck is going on
in the mind of the true creators of worlds. Someone who could
actually change the whole world in the process. Fuck you, fuck you all !
Tabarnack !
Vous avez aucune idée comment c’est impossible d’écrire un roman alors que déjà
on travaille à temps plein ailleurs. C’est de toute la motivation du monde
qu’un auteur a besoin, de l’encouragement, sinon, aucune de ces œuvres n’a
besoin de voir la lumière du jour, aucune œuvre jamais n’aboutira. Aucune idée.
Des années de travail, des années à réfléchir, à conceptualiser un univers, et
tout faire pour que ça devienne une réalité, quelque chose de concret et de
créatif.
I had it easy. Rien
jamais ne pourrait m’arrêter. Mais ma sœur ? Ma seule sœur ? Elle
peut tout arrêter, elle a tout arrêté. Je n’ai pas eu le courage de lire ses
derniers messages. Non plus je vais les lire. J’ai une mission à accomplir,
j’ai un roman à écrire, personne n’a le droit de m’arrêter. En français en
plus, pour la première fois depuis des années, alors que j’avais décidé voilà
longtemps de ne plus jamais écrire en français. Elle n’a aucune idée.
Je n’ai pas besoin
d’écrire, je peux arrêter n’importe quand, Dieu seul sait comment j’aimerais me
libérer de ce fardeau insupportable qu’est l’écriture. Sans encouragement, vaut
mieux me suicider. Parce qu’écrire pour moi est une maladie de naissance, et si
je ne peux pas écrire, ou si on me dit que ce que j’écris est pourri ou
inutile, il n’existe qu’une seule issue pour moi, la mort. No
wonder, suicide has been the only main topic of most of what I have ever
written. Le suicide a toujours été le sujet central
de plusieurs de mes écrits, la mort. Ma sœur a été la première à me le
confirmer, comme si c’était là la raison absolue pourquoi il était inutile pour
moi d’écrire, ou de continuer à vivre.
Le monde pour moi
est vraiment manichéen. Dans le sens où je puis écrire et survivre, et les gens
autour me laissent cette chance d’écrire dans mes temps libres, ou alors on me
dit que je ne peux pas écrire, pour n’importe quelle raison, et alors, cette
existence n’en vaut pas la peine, mourir est certainement la seule conclusion
possible. Ça n’a aucune importance si ça vaut la peine d’écrire, ou si ce que
j’écris vaut la peine, si ça aura un impact quelconque, je dois juste écrire,
jusqu’à ce que j’en crève, ou que je me tue, si j’en arrive à comprendre que je
ne puisse plus écrire, pour peu importe quelle raison.
Ça semble difficile
à comprendre pour ma famille. Ils ont toujours su que j’étais suicidaire. Ils
n’ont jamais pensé à m’encourager à écrire, ils ont toujours tout fait pour
m’arrêter, pour me convaincre que jamais je n’écrirais quelque chose qui en
vaille la peine. Aujourd’hui ça ne m’inquiète moins, christ, j’ai écrit bien
plus que jamais je pensais écrire, des choses aussi signifiantes que n’importe
quel auteur serait fier d’avoir écrit. Mais je suis encore à la merci de ma
famille, alors qu’ils tentent encore de me convaincre d’arrêter d’écrire, comme
si ça ne servait à rien. Ils n’ont aucune idée de l’impact qu’un écrivain peut
avoir en ce monde, de l’impact que j’ai eu. Moi-même je n’en suis pas certain,
aucun moyen de savoir à moins d’avoir un best-seller, mais sur l’internet,
comment mesurer l’impact d’un auteur ?
En vérité, je sais
très bien que j’ai eu et que j’ai un grand impact sur ce monde. Je ne puis pas
le prouver de façon certaine, je suis un écrivain underground, gratuit, pour
les masses, et j’ai certainement influencé plusieurs autres, plusieurs grands,
mais qu’est-ce que ça vaut, si soi-même, on ne devient pas grand ?
Je n’ai pas le
temps de crever avant de voir l’impact que j’aurai. Parce qu’avec ma mort,
c’est fini, jamais plus je n’aurai un impact. Et ça n’a pas tellement
d’importance, je dois juste continuer, écrire, c’est une maladie de naissance,
voilà tout. Nulle part cette maladie me signifie que
je doive écrire quelque chose d’éternel. Nulle part cette maladie
me signifie que je doive contenter qui que soit à part moi-même.
Je parle comme si
ça avait encore une quelconque importance pour moi, que ma famille admette
après tout ce temps, après tous les livres que j’ai écrits, que je suis un
auteur. Ils ne l’admettront jamais, même après six livres publiés en France, et
vendus à bien plus d’exemplaires que n’importe quel auteur québécois pourrait
espérer. C’est sans issue et sans espoir.
Je me préoccupe
bien davantage de tous ces jeunes auteurs qui écrivent des livres, plus
spécialement ceux nés auteurs qui ne peuvent s’empêcher d’écrire, et qui jamais
n’arriveront à se faire connaître. Quand personne ne croit en soit, quand
tout le monde s’acharne à détruire notre art et à nous détruire, on ne peut
alors que mourir. Un tel cynisme. Mais c’est quoi leur problème ? Si
j’avais un enfant à moitié créatif, je ferais tout pour l’encourager. Jamais je
ne détruirais son existence.
Je vais finir ce
roman, peu importe ce que ça va me coûter en temps, en énergie et en
motivation. Je ne vais pas m’arrêter à cause de la famille, à cause de ma sœur.
Si seulement je savais comment me motiver à nouveau, ça a tellement été
difficile même pour me convaincre de commencer ce roman en français. Et maintenant je dois tout recommencer à zéro. I fucking will turn
that shit novel into the greatest success there ever was in Québec. Just watch
me go. Fuck you all ! L’enfant terrible du Québec
vient juste de naître, watch out !
18 Février 2010
Je suis en train
d’écouter, en deux CD, les greatest hits des Eagles. C’est un classique de ce
monde, or is it ? Je ne peux même endurer une de leurs chansons, sauf une,
Hotel California. Pour moi c’est une illumination. C’est l’illumination !
Tout le monde est pourri en ce monde, même nos classiques, ils n’ont jamais eu
que quelques extraits extraordinaires qui sont passés à l’histoire. The Eagles
n’ont rien à voir avec les Moody Blues, because through and through, tellement
consistants, les Moody Blues étaient et sont, dans n’importe quelle chanson,
tout simplement géniaux. Et c’est certes ce à quoi j’aspire, le génie en tout
et tout en un monde littéraire, du début jusqu’à la fin, être consistant dans
son génie de l’art.
Il y a vraiment
quelque chose qui me démange en ce moment, ça me tue. Je dois en parler.
Pourquoi suis-je à Londres plutôt qu’ailleurs dans le monde ? Si je
pouvais être en France, je serais déjà en France, perdu dans le milieu, dans
une banlieue loin de Paris, l’Aiguille de la France me semble être une place
parfaite. Et pourtant, je pourrais maintenant demander ma nationalité
britannique, afin d’aménager en France, à l’Aiguille de la France, mais je n’ai
pas l’argent ni la motivation d’embarquer à nouveau dans tant de bureaucratie.
Un jour. Un jour je vais mourir en France.
Ça me démange de
rencontrer tous ces counsel britanniques, qui ne comprennent pas pourquoi je
vis à Londres, pourquoi pour moi, vivre à Londres, me motive tellement, que je
ne me suis pas encore suicidé.
Après tout, je
pourrais facilement vivre n’importe où au Canada, le meilleur pays du monde. Et
si vous détestez l’hiver, British Columbia n’a pas d’hiver. Si vous voulez
vivre en français, au Québec, vous allez mourir de froid.
J’ai le choix, ou
j’avais le choix, entre Londres et Los Angeles. J’ai vécu en Californie
presqu’un an, mais j’ai décidé de revenir à Londres. Mais voilà qu’on me dit,
qu’on me demande pourquoi. Pourquoi Londres ? Pour les Londoniens, pour
les Britanniques, c’est incompréhensible. Ils détestent l’Angleterre, ils
rêvent sans doute des colonies d’antan, celles qui n’existent plus.
Je n’aime pas me
faire demander pourquoi j’aime vivre à Londres, parce que supposément, il n’y a
rien à Londres qui puisse motiver qui que ce soit à
continuer à vivre. Pour moi c’est l’Europe, un objectif impossible pour les
québécois, sauf en vacances. Pour moi l’Europe c’est la France, l’Angleterre,
c’est la France, pour moi il n’existe aucune autre raison d’exister. Mais
j’aime Londres, j’aime l’Angleterre. Je projette déjà prendre ma retraite à
Torquay au Devon, ou quelque part ailleurs à Cornwall ou Wales. La France me
sera toujours un but impossible. Et l’Angleterre est seond best. Je vais mourir
ay Royaume-Uni, parce que j’ai le droit de mourir en Angleterre, alors que je
n’ai pas le droit d’exister en France.
Je n’aime pas me
faire dire par les Britanniques que leur pays est pourri et que personne ne
voudrait y demeurer. Que le Canada est tellement mieux, un pays si parfait,
avec un standard de vie si grandiose… well, fuck, go for it then ! And
leave me alone ! J’aime l’Angleterre, c’est un pays parfait. L’été n’est
jamais trop chaud. L’hiver ne dure jamais que trois mois. Déjà à la mi-février
les feuilles dans les arbres sont prêtes à sortir. Ce n’est pas la France, même
n’importe quelle banlieue en Normandie, mais c’est tout ce que j’ai et que
j’aurai. Je n’aime pas que l’on parle négativement de mon pays, de ma nouvelle
et seule identité. L’Angleterre est un grand pays, en Europe, un pays dans
lequel un francophone peut être fier d’y vivre et d’y mourir. Je ne sais plus
si, soudainement j’avais tout l’argent du monde, si j’avais la possibilité de
vivre ou bien en France ou en Angleterre, si je ne choisirais pas l’Angleterre.
Je me fous de l’opinion si basse des Britanniques envers leur propre pays, pour
moi l’Angleterre, Londres, est un endroit où je suis fier de vivre. Au-delà Los
Angeles. J’y suis revenu, à Londres je suis chez-moi. Au Devon, je pense, je
vais mourir un jour. Près Torquay, mais pas à Torquay, Torquay est un enfer,
the British fake French riviera. Am I too deep for you, darling ? See how I care. I’m almost British, I am
British.
I am truly lost to the French world I’m afraid,
no wonder my own sister does not recognise me and spits on me. I deserve it. Even
though I feel you deserve it. You don’t deserve anything or anyone, but to die
in your own bile.
23 Mars 2010
Plus d’un mois
depuis que j’ai écrit ici. Je n’écris plus autant qu’avant sur mon journal,
j’ai pourtant quand même beaucoup écrit ce dernier mois. En tout cas, j’ai
certainement beaucoup réfléchi à l’acte d’écrire. Voyons voir, qu’est-ce que
j’ai écrit ce dernier mois ?
Aucun article, je
pense… ah non ! Le dernier a été envoyé autour du 14 Février,
l’anniversaire de ma sœur :
http://www.opednews.com/articles/How-to-Create-a-New-World-by-Roland-Michel-Trem-100212-326.html
Le titre était How
to Create a New World Order, pendant des jours je pensais que c’était mon pire
article en deux ans, personne ne le publiait. J’avais déjà accepté que c’était pourri et que je perdais la main. Pas vraiment, mais
c’était que l’article était surtout à propos du roman qui m’occupe, un roman
francophone, alors je pensais que j’avais trop parlé de moi. Mais étrangement
l’article s’est avéré un de mes plus populaires des derniers mois, finalement
ça a été publié partout, je n’ai pas perdu la main, ou plutôt j’ai un sens du
marketing très fort, un article à propos de moi et du roman que j’écris, a
passé. C’est-à-dire, il a été publié partout. Ça n’a vraiment aucune
importance, puisque ça a été écrit en anglais. Je n’ai nul besoin de’un
marketing anglophone pour un roman francophone. J’ai réussi à inclure bien des
choses qui s’adaptaient au présent, notre situatiion politique actuelle dans le
monde. Bien sûr le monde politique américain, britannique… et québécois cette
fois.
Quoi d’autres ai-je
écrit ? Trois poèmes sur Poets for Human Rights :
http://poetsforhumanrights.ning.com/profile/RolandMichelTremblay
Et puis surtout
j’ai travaillé sur Fabriqué au Québec, la Rennaisance de la Nouvelle-France, ça
a occupé toutes mes pensées :
http://www.lemarginal.com/fabriqueauquebec.htm
Après la crise de
ma sœur, qui m’a interdit d’utiliser son nom et ceux de ses enfants, et une
critique tellement destructive que pendant des semaines j’ai même abandonné
l’écriture du roman, j’ai réécrit le début. Et maintenant ce début est
tellement bien, que mon ancien début est plutôt amer. Je dois le faire sauter
ou le changer entièrement. Voilà pourquoi finalement je n’ai pas beaucoup
travaillé sur mon roman. Ça prend pas grand-chose pour
nous arrêter, la motivation est toujours très difficile à trouver. Mais Christ,
une partie majeure de roman à réécrire ou à abandonner, ça ça fait mal, c’est pas motivant.
On dirait que je me
sens coupable de ne pas avoir beaucoup écrit ce dernier mois. Avec un roman en
chantier, je devrais toujours écrire, me forcer s’il le faut, ça prend des mois
et des années pour écrire un livre, faut jamais arrêter. C’est
pas comme si j’avais quelque chose à prouver, c’est juste qu’il faut que
j’écrive, peu importe quoi, même ce 3615 Ma Vie compte, en autant que j’écrive.
J’ai pourtant écrit
beaucoup d’e-mails, une de mes bonnes amies est morte dans ce dernier mois, ça
a occupé mon temps. Je lui ai même créé un site Internet, mais j’ai encore rien
mis en ligne sur le site. Certaines de ses amies, son éditrice en fait, m’a
comme refroidi. Sinon le lendemain de sa mort ça aurait déjà été rempli de
qu’elle a écrit. Merde, si je mourrais demain matin, est-ce que je pourrais
espérer que quelqu’un demande de recevoir mon ordinateur par la poste, mes
disques durs, pour sauvegarder tout ce que j’ai écrit ? Non. Ma famille
s’en fout de mes écrits, de mes romans, de mes articles, de mes livres. Si je meurs
demain matin, tou ce que j’ai écrit qui n’est pas en ligne meurt avec moi, et
mes sitese meurent quelques mois plus tard, faute de paiement. Esti que ça
m’fait chier noér.
Tant de travail mon
amie Martha Rose Crow a accompli, pour écrire ses derniers livres, dont un qui
est ultime et qu’elle a traîné pendant des ans, et surtout s’est pratiquement
tuée à écrire ces derniers deux ans, et personne dans ses amis a une version
complète. C’est sur son ordinateur, mais on a été incapable d’avoir une copie de
son chum de longue date. On se demande s’il ne l’a pas assassinée. En tout cas
j’ai été contacté par la police des Pays-Bas, ils soupçonnaient un meurtre. Je
n’ai qu’une vieille version incomplète de son dernier livre, l’histoire de sa
vie dans toutes les différentes dimensions de l’existence, et je me demande si
c’est ce que je dois mettre en ligne sur son site, alors qu’il y en a d’autres
qui ont des versions plus à jour, ils se préparaient à le publier, et
maintenant tout est en jachère, il manque les derniers chapitres, et enfin rien
ne sera mis en ligne ou publié.
Christ, si j’crève
demain matin, il faut tout mettre en ligne, même mes fichiers de données
Outlook (mes courriels). J’en dit toujours beaucoup
plus et du plus intéressant dans mes messages personnels qu’en ligne. Il faut
aussi me brûler et jeter mes cendres non pas dans un champ vert, mais dans
l’océan. Rien ne presse, j’ai pas besoin d’être
incinéré en moins de 48 heures.
20 Avril 2010
J’écris ici ce soir
parce que je suis déjà trop saoul après quatre bières pour travailler sur mon
roman Fabriqué au Québec. Quelle gaspille de temps et d’énergie, boire autant
sans avoir écrit une seule page. Ainsi, si je ne puis écrire mon roman, je vais
au moins écrire dans 3615 Ma Vie. Tout ne sera pas perdu.
Ce qui est
enrageant est que je ne peux boire que deux à trois fois par semaine, afin
d’éviter d’être un zombi au travail, alors quand je bois il me faut absolument
écrire. Avoir une balance, si on ne peut pas devenir alcolique, il faut au
moins maximiser nos périodes alcolisées, nos périodes créatives.
Triste quand on en
est au point qu’il faille boire afin d’écrire quelque chose de significatif. Je
sais que je n’en ai pas besoin, mais franchement ça me semble toujours mieux
sous l’influence de l’alcool. Je ne peux pas laisser ça devenir un problème. Je
suis en contrôle, de cette balance entre boire et écrire, et continuer cette
existence sans que tout aille au diable, bien plus que vous ne pourriez
l’imaginer. C’est une science !
Comme je lisais à
propos de Tori Amos ce soir, apparamment elle prend ou a pris beaucoup de
drogues dures, ça m’a comme traumatisé. Mais enfin, comment aurait-elle pu
écrire de tels albums inspirés sans drogue ? Ça me semblait assez évident,
et pourtant, ça m’a pris pratiquement 15 ans avant que je me décide à lire sur
le sujet et à le comprendre : Tori Amos a écrit ses chefs-d’œuvres inspirés
sur la drogue !
Je n’ai jamais nié
que la drogue permettait certes une explosion de créativité, pratiquement toutes
les meilleurs œuvres en ce monde ont été faites, pensées, créées sous son
effet. Amos dit qu’aujourd’hui son inspiration c’est le vin rouge, et
effectivement ses derniers albums sont moins bien meilleurs que ses premiers.
J’ai toujours été
anti-drogues, même anti-médicaments et pilules de toutes sortes. Si j’étais
musicien cependant, il me faudrait prendre de la drogue. En tant qu’écrivain ça
ne semble pas si évident. On n’écrit pas un roman complet sous l’effet de la
drogue, j’ai même longtemps cru que je ne pouvais même pas écrire un roman sous
l’effet de l’alcool. De la poésie oui, mais est-ce que ma poésie serait
meilleure sous la drogue plutôt que l’alcool ? Ou
plutôt, vu comment le monde littéraire s’en fout complètement de la
poésie, ça vaut vraiment pas la peine que je saute dans les drogues et que je
me tue à écrire quelque chose que personne ne lira jamais. En passant, mon
dernier livre de poésie est terminé depuis longtemps, et pourtant j’en ajoute
encore, un poème par mois peut-être, lorsque je suis vraiment saoul :
At
Another Level
http://www.themarginal.com/atanotherlevel.htm
Mais je
suis toujours saoul à la bière, et la bière vraiment ça inspire quelque chose,
mais aucunement quelque chose de mémorable. Mais je ne peux pas boire de vin
rouge, parce que mes lèvres sont rouges pendant trop de jours, et au travail
ils le verraient. Sans doute parce que tout ce que je peux acheter c’est du vin
cheap. Et certainement pas du vin français, aucun des dépanneurs du coin les
stockent. On a juste du vin de Californie, d’Australie et d’Afrique. Et
pourtant, la France c’est à côté de chez-nous, à Londres.
Alors dans l’ordre,
ce qui me permet d’écrire quelque chose d’inspiré, on trouve la bière (pas beaucoup
mais ça fait l’affaire), le rosé (c’est déjà mieux), le vin rouge (pas mal
mieux), le gin (mieux que le vin rouge ? peut-être), le whisky (ça tue
trop vite, pas le temps d’écrire sur le whisky avant de tomber endormi). C’est
peut-être le temps que je me jette dans l’ayahuasca comme Tori Amos, et que je
me mette à écrire des chansons extraordinaires et inspirées.
La prochaine fois
que j’aurai de l’argent, c’est-à-dire en juillet ou en août prochain, après mon
voyage à Paris fin juin pour aller voir Indochine live au Stade de France, je
vais m’acheter trois bouteilles de Château Margaux ou Château Latour à quarante
livres chacune, et voir si mes lèvres deviennent couleur bleuet, et si je puis encore
écrire quelque chose de songé et d’éternel.
J’ai bien peur que
si le vin cher de Bordeaux ne m’inspire rien d’éternel, aussi bien me jeter
dans les drogues dures à deux mains. I’ve been a fucking pussy for far too
long, il n’existe rien de plus important pour moi que d’écrire quelque chose de
mémorable, quelque chose de différent, je m’en fous d’en crever n’importe
quand, la mort me sera bienvenue de toute manière, je l’attends depuis bien trop
longtemps.
Je me demande quand
j’aurai l’argent pour acheter trois bonnes bouteilles de vin français
dispendieuses. Peut-être pas cette année. Un samaritain pourrait me
sponsoriser, peut-être avez-vous trois bouteilles de vin rouge dispendieuses
que vous pourriez m’envoyer, pour cette expérience ? Mon adresse est au
début de ce livre. Envoyez-m’en six, pour un test concluant. Trois c’était tout
ce que je pensais pouvoir me payer.
La question
maintenant est qu’est-ce que je vais écrire sous six bouteilles des vins les
plus chers de France ? Enfin, les plus chers de mon point de vue. Pas un
roman, pas de la poésie, des chansons peut-être ? Écrire de la poésie et
des chansons ce n’est pas la même chose, je m’en suis rendu compte ces
dernières années. Bien que n’importe quel poème puisse facilement être tourné
en chanson, regardons Prévert par exemple. Et si on considère Edith Piaf,
n’importe quoi peut-être tourné en une chanson classique, aussitôt que Paris et
ses amants y sont mentionnés.
Oui je pense des
chansons serait mieux, à défaut, de la poésie. Voyons voir si je peux écrire un
livre court de poésie extraordinaire sous l’influence de six bouteilles de vin
français hors pair. Ça m’inspire déjà, je pourrais déjà en commencer
l’écriture, juste à imaginer que je suis saoul de l’ivresse des riches de ce
monde. Mais bon, inutile de vous emmerder ici, vous n’aimez pas la poésie. En
fait, ce serait peut-être mieux de ne pas planifier ce que je vais écrire. Tout
simplement commencer un nouveau livre, et je verrai où ça me mènera. Et si
c’est bien, eh bien, j’en commanderai d’autres de ces bouteilles, et je
terminerai ce livre.
Le livre parfait de
mon point de vue sera toujours un livre tout à fait incompréhensible, qui
mêle la poésie en prose et le narratif, sans jamais nommer de signifiants.
Roland Barthes devrait normalement s’y perdre entièrement. Et pourtant, dans toutes
les directions, selon les diverses interprétations possibles, ce serait
signifiant à plusieurs niveaux, à un autre niveau, le titre de mon dernier
livre de poésie.
Est-ce que je suis
un écrivain qui commence ou un écrivain qui finit ? C’est toujours
difficile à établir dans mon cas. Je sais maintenant que je n’arrêterai jamais
d’écrire, donc certainement je ne suis pas un écrivain qui finira bientôt
d’écrire son oeuvre. Mais est-ce que tout ce que j’écrirai à partir de
maitenant sera moins bien que ce que j’ai écrit avant ? Ou au contraire,
soudainement à partir d’un certain livre, d’un certain succès littéraire, ce
sera le début et tout ce que j’ai écrit auparavant ne sera même jamais
considéré ?
Est-il possible,
après tant d’années, et tant d’écrits, de soudainement se trouver une nouvelle
voix littéraire, effacer son passé, recommencer à zéro en tant que
classique ? Et que me faudrait-il donc écrire pour atteindre ce stage dans
ma vie ? Certainement pas Fabriqué au Québec. Ce roman a certes le potentiel
d’être un succès littéraire au moins au Québec, sinon peut-être en France
aussi, mais ce n’est certes pas ce pourquoi je voudrais être reconnu en tant
qu’auteur. Ça me semble juste être ce que je dois écrire au moins une fois dans
ma vie, parce que si tout le reste est pour mourir dans mes tiroirs, au moins
un seul roman me survivra. Et sinon, well, tout est perdu, et ça n’a plus
aucune importance. Je serai libre jusqu’à la fin des temps d’écrire ce que je
veux.
Ce serait peut-être
mieux que Fabriqué au Québec n’aille nulle part. De toute manière, c’est
certain que ça n’ira nulle part même si c’était publié au Québec. Peu importe
le succès moyen, je ne pourrais pas en vivre, je ne verrai peut-être pas
l’intérêt d’écrire la suite. C’est seulement si ça prend le Québec par surprise
et que ce sera un grand succès que ça pourrait influencer le prochain roman que
je vais écrire. Pour l’instant je compte écrire un autre roman de science
fiction en anglais dans la série Anna Maria. À l’heure actuelle ça me semble
être une valeur plus sûre pour mon avenir littéraire commercial.
Je dois avouer ici
que je n’ai aucun désire d’écrire des romans populaires, je me force à les
écrire, ça ne me vient pas naturellement, j’aimerais certes écrire tout autre
chose, n’importe quoi d’autres. Mais j’embarque une fois commencé, j’y pense
constamment, j’y travaille constamment, c’est quand même motivant. Mais quand
on ignore si ça sera même publié, il en faut de la motivation.
L’idée de départ de
Fabriqué au Québec me semblait parfaite, je me disais que ce serait impossible
que ce ne soit pas publié. Je me rends compte pourtant, alors que j’avance dans
l’écriture du roman, que vraiment je ne planifie pas autant que je le devrais,
ça me conduit où ça me conduit, j’écris encore ce que je veux, et non pas ce
que je devrais. Et ainsi le produit final pourrait facilement s’avérer un échec
commercial monstrueux, mais tout de même un roman dont je serai fier d’avoir
écrit, et vraiment, il n’y a rien de plus important.
Je me fous du monde
entier quand Frédérique me rappelle les amours de mes vingt ans (Frédérique
c’est ma sœur, Virginie dans mon roman Fabriqué au Québec est basée sur elle,
mais chut, c’est un secret que l’on m’a interdit d’admettre. Go
for it Virginie, you can conquer the whole world with your personality and
charms) :
Je me
fous du monde entier quand Frédéric
Me rappelle les
amours de nos vingt ans
Nos chagrins, notre
chez-soi, sans oublier
Les copains du
quartier, aujourd'hui dispersés aux quatre vents
On n'était pas des
poètes, ni curés, ni malins
Mais papa nous
aimait bien, tu te rappelles, le dimanche,
Autour de la table,
ça riait, discutait pendant que maman nous servait
Mais après...
Merde, je viens
d’ouvrir ma sixième bière, ce qui explique pourquoi je n’écris que de la merde
ce soir. Mais il est seulement 23h11 à Londres, si je suis au lit avant minuit,
c’est gagné. Avant une heure, c’est risqué. Avant deux heures c’est un crime.
Quatre heures et je mérite mon calvaire. Oui je travaille demain, cour 1, un
procès de six jours, une histoire de viol je pense, une enfant de moins de 14
ans, ah, comme aujourd’hui, et j’ai dû me payer un avant-midi complèt à écouter
cette histoire. Vraiment, il n’y a rien de mieux que d’entendre les
conséquences de tels actes en cour, pour convaincre qui que ce soit de ne
jamais abuser quiconque sexuellement. Je me demande s’il existe un plus grand
crime en ce monde. Et
pourtant j’en sais quelque chose, but I’m not about to ever write about that. Et vous pensiez que j’étais un écrivain honête qui
avouait tout. Le temps n’efface jamais rien, de tous les points de vue. Même
une amie down the pub vendredi dernier nous a lancé que son père l’a abusée
sexuellement alors même qu’elle n’avait que cinq ans. Aujourd’hui elle est une
chef renommée qui avait sa colonne in the Times of London, elle a une gallerie d’art à Richmond-Upon-Thames, elle est
peintre. C’est une bonne amie pour l’instant, mais il me semble que ce ne sera
pas une amie très longtemps, je ne la reverrai plus jamais, pour d’autres
raisons que je ne vais pas expliquer ici.
Ah et puis après.
Si je laisse mon chum pour cet autre que j’ai rencontré voilà des mois, mes
nouveaux amis demeureront mes amis. Sinon, je ne sortirai plus jamais au
George, le pub gai d’Isleworth. Vraiment, c’est un triple choix. Ou bien je
reste avec mon ancien chum de toujours, où le sexe n’existe plus, mais où
l’amour et l’amitié (pour paraphraser Céline Dion) existera toujours. Ou alors
je déménage chez mon amant et récolte tous ses amis en bonus, la majorité des
femmes à grandes personalités, aucun intérêt sauf le sexe avec lui. Ou alors je
déménage seul dans un coin perdu de l’Angleterre, Devon est à l’heure actuelle
mon premier choix. Je m’en fois de finir mes jours seul, un vrai écrivain ça a
vraiment besoin de paix et de temps, ça n’a pas le temps pour les amours de
longue vie, de passage, ou à moyen terme.
Un vrai écrivain,
en tout cas dans mon cas, il me faudrait tomber dans un puits avec un
ordinateur portatif, et écrire jusqu’à ce que j’en crêve, et je pense vraiment
que je serais au paradis. J’ai assez vu, j’ai assez vécu, pour être capable
maintenant d’écrire le reste de mes jours sur ce que j’ai déjà acquis de cette
existence. Je n’ai plus besoin d’apprendre. Il me reste juste à écrire. Alors
dans le fond d’un puits serait parfait pour moi. Je me cherche donc un puits au
Devon, et si je ne le trouve pas là, la Cornouailles alors, comme Tori Amos,
elle habite la Cornouailles depuis des années maintenant. Peut-être devrais-je
emménager juste à côté d’elle, ou élire résidence dans son puits.
La Cornouailles ça
fait peut-être un peu trop La Chanson de Roland, mon livre préféré, well
Cornwall then. Oh non, ça fait plutôt Tristan et Iseult, mes deux livres
prérérés. C’est quoi la traduction de Cornwall en français aujourd’hui ?
Cornwall ça fait vraiment pas romantique, moyen-âge, littérature primordiale. Mais
la Cornouailles…
Plus le temps
passe, à vivre à Londres, moins je désire si ardemment vivre en France. Je
pense vraiment maintenant prendre ma retraite en Angleterre. Je pense que c’est
devenu une extension de moi-même dont je ne serai plus capable de me passer.
L’Angleterre est devenue ma réalité. Et la France existe maintenant au même
niveau que Los Angeles. C’est beau, c’est bien, c’est extraordinaire, mais
juste pour des vacances. La France pour moi est devenue ce monde exotique qui
n’existe qu’en rêve, un idéal à atteindre, mais une fois atteint, le rêve
s’éteint et on comprend que finalement, ces choses, c’est mieux qu’elles n’existent
qu’en idéaux, qu’en rêves. Parce que les rêves réalisés, ça déçoit grandement.
J’ai vécu en France
plus d’un an, j’ai vécu à Los Angeles presque un an, et vraiment, ça a été
l’écroulement absolu de toutes mes espérances. Je tente de m’en convaincre du
moins, sans succès peut-être. Mais une chose est sûre, j’adore l’Angleterre, et
de déménager et prendre ma retraite au Devon ou à la Cornouailles, ne serait
certes pas un échec à mes yeux, je mourrais heureux de ne pas mourir au Canada.
Car je ne serai jamais si loin de mon passé, qu’au Royaume-Uni. C’est peut-être
le temps que je l’admette et que je l’accepte. Ce n’est pas un second choix,
c’est un premier choix.
J’ai même peur de
déménager en France un jour, dans le Midi de la France, et de comprendre
éventuellement que je ne puis plus me passer de l’Angleterre. It is
just unfortunate that they speak English, and that they are the arch enemy of
Québec. Mais qu’est-ce que je peux faire, je suis
déjà tombé amoureux avec le pays, par un concours de circonstances, je
l’admets. Il est peut-être trop tard. Je pense que je vais mourir en
Angleterre. Juste après avoir écrit le roman le plus nationaliste québécois
jamais écrit. Quelle ironie, mais l’ironie m’a toujours charactérisé.
Il existe quelque
chose dans l’air en Angleterre qui franchement inspire un écrivain, comme
jamais un écrivain pourrait être inspiré à Los Angles, à New York ou à Paris. Voyez
que je ne mentionne pas Montréal, mon Dieu, je serais déjà mort suicidé si
j’avais fini à Montréal. Je me sentais tellement misérable même à Toronto,
et même à New York, c’est pas assez exotique pour moi,
c’est trop proche de ma jeunesse. Même Los Angeles, le problème majeur était
que ça me rappelait trop le Québec. C’était en Amérique, ça suffisait, ils sont
tous américains en Amérique. Même au Mexique je pense que ça me donnerait
l’impression d’être encore au Québec.
Jamais suffisamment
loin de mon passé. Et pourtant Los Angeles est maintenant une grande partie de ma
vie d’écrivain, j’ai écrit cinq livres à Los Angeles, un sixième que vous ne
lirez jamais, c’était une collaboration tellement protégée par contrat, c’était
mort avant même de naître. C’était mon meilleur… De par le contrat avec les
grands studios d’Hollywood, je pense que je n’ai même pas le droit de vous
divulguer le titre de l’œuvre. Oh fuck ! Pour la postérité, ça s’appelait
The Structure (of the universe). Un titre fort intéressant, je pense que je
vais le recycler en autre chose, eventuellement.
C’est au Japon que
j’ai besoin d’emménager. J’en ai rêvé dernièrement, et j’ai même écrit sur le
sujet, si vous pouvez trouver où j’en ai parlé sur mon site, et dans quel
livre, aucune indice ne sera donnée, sauf que j’en ai parlé dans le dernier
mois. J’écris tellement, en deux langues, sur tellement de livres, que je mets
aussitôt en ligne, c’est peut-être le temps que vous vous en rendiez compte.
C’est juste que je
travaille en ce moment avec ce British qui est tellement bizarre, tellement
anormal, il me semble débarquer d’une autre planète. Pourtant il est mince, il
est beau, j’aurais envie de lui sauter dessus, de le sauter, et de le
questionner ensuite sur qui il est réellement, qu’est-ce qui passe à travers
son cerveau.
Il doit avoir un
problème psychologique fort profond, parce qu’il rit sans cesse, il s’efface de
l’existence, j’ai l’impression qu’il serait heureux de passer totalement
inaperçu en ce monde. La raison sans doute pour laquelle il a déménagé au Japon
pendant plusieurs années, enseignant l’anglais aux Japonnais, en une ville
japonnaise, il me semble trop propre et trop carrée pour vraiment exister en ce
monde de chaos. Quel paradis terrestre semble-t-il avoir quitté pour revenir
devenir misérable en un emploi le plus bas possible en cette Cour importante de
Londres ?
His
downfall, he got married. Il a
épousé une Japonnaise. Bien qu’elle n’ait aucune intention de travailler, elle
demande de son mari une position extrêmement élevée, une vie de riche que
jamais il ne pourra lui offrir, parce que finalement l’homme n’a aucune intelligence
et aucune abilité. Je lui ai dit, elle devrait se trouver un emploi en
Angleterre, il a répondu qu’elle retournerait au Japon plutôt que de travailler
en Angleterre. Et pourtant, elle attend tout de lui, il doit réussir à n’importe
quel prix, n’importe quel sacrifice. Et pourtant, aujourd’hui à Londres, Gordon
n’est rien. Je ne vois pas non plus comment il pourrait devenir quoi que ce
soit. Il n’a aucune ambition, il ne semble pas vraiment exister, c’est comme
s’il se foutait de tout. Et c’est pourquoi il est parti pour le Japon voilà des
années. Sa femme n’a jamais compris ça de lui, l’imbécile.
Mais il est si
beau, et si bizarre, et si intéressant, je le prendrais facilement dans mon lit
et dans mes bras toutes les nuits, et le reste des journées je les passerais à
tenter de comprendre sa personnalité, ce qui se passe dans son cerveau, et oui
je travaillerais pour nous deux. J’ignore ce qu’il ferait de ses journées, il
n’a rien de créatif, sauf sa propre existence marginale. Une existence qui franchement
ne devient significative que lorsqu’il est perdu au milieu du Japon. Ça m’a
fait rêver dernièrement. Je me demande maintenant combien difficile ce serait
pour moi d’émigrer au Japon. Crisse, je peux enseigner le français et
l’anglais, certainement mieux que lui. Un homme sans énergie aucune, sans
existence, est-ce qu’il est même vivant ? Je me demande encore à quoi il
ressemblerait une fois nu, et comment il ferait
l’amour, car dans son cas, il me semble que ces choses soient impossibles.
Je pense que je
vais tenter de me rapprocher de lui. Je pense que je vais l’inviter au
restaurant, à prendre une bière s’il boit, je veux en apprendre davantage. Je
sais que c’est sans espoir, il est certes straight, mais c’est l’inspiration
que je cherche ici. L’inspiration de déménager au Japon, ou alors, une
inspiration littéraire. Je veux comprendre ses motivations, je veux savoir s’il
existe vraiment, s’il est capable de ressentir quoi que ce soit. Il a plus en
commun avec un robot que quoi que ce soit d’autre. Okay, c’est mon but dans les
prochains jours, les prochaines semaines. Tout au moins je vais en retirer ses
expériences au Japon, apprendre de son expérience, ce ne sera pas perdu.
Merde, est-ce que
ma vie entière n’existe que pour l’écriture ? Mais oui ! Peut-être
que c’est moi finalement qui n’a jamais vraiment eu d’existence, qui n’a jamais
existé ou vécu quoi que ce soit.
Dans la vie on peut
apprendre via vivre directement l’enfer de cette existence, ou indirectement à
vivre ou à intérioriser l’existence infernale d’autrui. C’est un mix des deux.
Je ne me vois pas partir pour le Japon demain matin, un miracle serait
nécessaire. Mais les miracles existent, je suis parti pour Los Angeles du jour
au lendemain dans le passé. Mais je désirais vraiment atteindre Los Angeles,
j’ignore encore si je suis si désespéré d’atteindre le Japon. D’une façon ou
d’une autre, je vais apprendre tout ce que je dois apprendre sur le sujet.
C’est ça vraiment le métié d’écrivain. On ne prend jamais de vacances, jusqu’à
la mort. Et certainement ça va me tuer un jour ou l’autre. Je l’espère du
moins.
27 Mai 2010
Ça fait des mois
que je ne travaille que sur une seule chose. J’aimerais affirmer que c’est sur
mon roman francophone Fabriqué au Québec, la Renaissance de la Nouvelle-France
que je me tue, mais au contraire ça a pris une place bien petite comparé à sur
ce que je travaille en ce moment. Depuis un mois je pense, je n’ai même pas
imaginé travailler sur mon roman. Et si ce sur quoi je travaille en ce moment
débouche, je me demande vraiment si je terminerai un autre roman dans ma vie.
C’est aussi important que ça. Et pourtant en français ça n’a aucune importance,
rien n’est traduit. Je pense traduire mon dernier article de physique théorique
en français, mais le livre en question n’est pas traduit. Je pensais le
traduire, mais il me semble que peut-être d’autres plus professionnels
devraient s’en occuper. Après tout, je n’ai jamais le temps pour rien en cette
existence. Briller au travail, briller en littérature, briller en tant que
journaliste, briller dans ma vie sexuelle tout à fait absente et morte, il faut
bien réussir à quelque part.
Des mois acharnés
de travail ont produit cet article en anglais appelé Expansion Theory - Our
Best Candidate for a Final Theory of Everything?
http://www.themarginal.com/theory_of_everything.html
Ça a déjà été
publié où j’ai réussi à me construire une niche en tant que journaliste ces
trois dernières années, dont OpedNews :
http://www.opednews.com/articles/Expansion-Theory---Our-B-by-Roland-Michel-Trem-100511-652.html
Mais cette fois
c’est différent. Je suis en pourparlers avec American Scientist pour cet
article, ça va exploser, ça va changer le monde entier. Et je suis au premier
rang, je vais changer le monde de la physique du jour au lendemain. Vous voulez
voir un travailleur miracle en action ? Qui n’est pas que miracle au
bureau, à changer l’existence d’un petit groupe incapable même de reconnaître
un travailleur miracle ? Eh bien, vous allez voir l’impact lorsque ce
travailleur acharné s’affaire à changer le monde. Car ce monde, je vais le
changer. Cet article est l’article le plus important jamais écrit dans
l’histoire de l’humanité, et bien que je n’avouerais jamais une telle chose
ajeun, ou en anglais, en français j’ai toute la liberté requise pour affirmer
n’importe quoi, mes pensées les plus secrètes.
Je n’ai qu’un seul
regret, c’est celui de ne pas avoir écrit ce livre moi-même, le livre The Final
Theory dont mon article fait mention. Mais je suis devenu tellement lié à
l’auteur Mark McCutcheon ces dernières années, c’est comme si nous l’avions
écrit ensemble ce livre. Après tout j’ai entièrement revisé la nouvelle
édition, corrigé énormément d’erreurs, suggéré des réécritures, l’auteur m’a
même mentionné au début du livre. Mon nom à jamais lié à la plus grande
révolution scientifique du monde entier. Je suis presque prêt à mourir
satisfait d’avoir accompli le plus grand accomplissement possible.
Mais voilà, il me faut encore confirmer
cette révolution sur ce monde, je dois changer le monde. Et j’y suis presque,
je suis en pourparlers avec The American Scientist. Après je pourrai mourir
satisfait, j’aurai tout accompli, j’aurai changé le monde. Malheuresement je
pourrais encore vivre une autre cinquantaine d’années. Combien de fois
devrais-je changer ce monde ? J’ai d’autres idées pour changer ce monde
d’autres manières :
Creating
The Global Nonprofit Corporation, The Ultimate
Cooperative
Je me
demande combien de Québécois sont aussi déterminés à changer ce monde pour le
mieux. Je n’en connais qu’un seul autre, il est difficile à oublier, chaque
fois qu’un de mes articles a été publié, il avait lui aussi un article juste
après ou avant moi le même jour, parce que nous avons le même nom. Rodrique
Tremblay :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Rodrigue_Tremblay
http://en.wikipedia.org/wiki/Rodrigue_Tremblay
Aussi important et
révolutionnaire Rodrique Tremblay peut être, ce n’est rien comparé à mon
potentiel et ce que j’ai déjà accompli. Par exemple, j’ai moi aussi ma page sur
Wikipedia en trois langues :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Roland_Michel_Tremblay
http://en.wikipedia.org/wiki/Roland_Michel_Tremblay
http://ro.wikipedia.org/wiki/Roland_Michel_Tremblay
Oui, oui, je suis
extrêment populaire en Roumanie, ça parle français en Roumanie. Et par le temps
que ça va me prendre à envoyer mon dernier article à tous les magazines et
journaux du monde anglophone du monde entier, et ma liste est prête, ma page
sur Wikipedia existera en 26 langues. Sans même que personne en France ou au
Québec puisse même reconnaître mon nom.
Ça ça me tue, mais que puis-je faire ?
Sinon terminer mon sacrament de roman Fabriqué au Québec. It is
next on my to-do-list, je le jure. Jamais
je n’oublierai mes origines, malgré tout ce que j’ai pu dire dans le passé. On
peut vivre à Londres, exister en anglais, n’écrire qu’en anglais, et tout
de même demeurer un Québécois pur et dur fanatique de la France.
Eh papa, ton fils
va changer le monde, tout révolutionner dans tous les
domaines de la société. I’ll give you a reason to be proud of your son, you… who could
never be proud enough of what he got in the first place. Tu voulais un autre ingénieur comme fils, tu as plutôt eu
une fille ingénieure, et un fils littéraire. Mais c’est ce fils qui va changer
entièrement le monde de la physique théorique, changer la face du monde. Avant
ta mort, je le jure, parce que ça va arriver cette année.
C’est jamais assez
pour pour moi, je dois tout accomplir, je dois tout faire, je dois tout écrire,
une vie entière, une révolution entière en quelques mois, et des années, et
toute une vie, jusqu’à ce que j’atteigne une réussite jamais égalée. Je pensais
en avoir fait assez, mais ça ne sera jamais assez, ça ne sera jamais terminé
tant que j’existerai encore. Et pour l’instant c’est la Théorie de l’Expansion
Subatomique. Et j’espère qu’après mon documentaire télévisé sur le sujet (et je
suis en pourparlers aussi à ce sujet), je serai celui qui traduira ce livre en
français. Ce serait une justice poétique.
12 Juin 2010
I
feel like Tori Amos finding a Bösendorfer piano to play on after days of
therapy and abstinence, I feel like I am going to write my best song ever. Et pourquoi je me sens aussi inspiré cette nuit? Je viens
de visionner le film Brüno, ça m’a comme électrisé. D’autant plus que Sacha
Baron Cohen ressemble étrangement à mon premier chum Bruno, mieux connu sous le
nom de Sébastien dans ma trilogie d’Un Québécois à Paris, New York et Londres.
Oh, comme on me l’a rappelé ces derniers jours, seuls les deux premiers volets
ont été publiés. New York ne semble pas avoir fasciné les Français autant qu’Un
Québécois à Paris, qui a été un succès monstrueux quand on compare chiffres
avec les auteurs québécois. Par ce standard, même un Québécois à New York a été
un succès monumental. Mais en France c’était pas assez
pour justifier publier ma vie à Londres. No wonder I wrote a
French-Canadian or a Quebecker in Los Angeles en anglais. Ça n’allait pas être publié en français, au moins c’est
maintenant lu dans le monde entier par des millions de personnes. Quand on adopte
une politique de tout donner gratuitement ce que l’on écrit, on atteint des
sommets non mesurables, mais des sommets tout de même. Je ne serais pas surpris
de découvrir que je suis le Québécois le plus connu dans le monde à l’heure
actuelle, bien entendu après Céline Dion.
J’espère que vous
avez l’intelligence nécessaire pour comprendre que ma naïveté est mesurée,
calculée, et que 3615 Ma Vie est rempli d’autant de vérités que de mensonges. Je
ne suis pas aussi déludé que mes écrits pourraient le laisser croire. Et c’est
pourquoi le film Brüno est assez illuminant, parce qu’en fait mes écrits sont
remplis d’autant d’ironie que ce film qui a fait 140 millions de dollars cette
dernière année. Peut-être que comme Sacha je devrais être plus évident. Même ma
famille n’a rien compris, j’avais peur de téléphoner mon père dernièrement,
considérant la panique de ma sœur la dernière fois que l’on a échangé des
courriels. Mon Dieu, ils n’ont rien compris de mon art, parce que moi je suis
un artiste qui va aller jusqu’au bout de sa désillusion. Je vais recréer le
monde, moi, I am that delusional.
Vous voulez plutôt
des banalités, des histoires sordides de la bureaucratie de tous les
jours ? Fallait le dire. Eh bien je vais parler de mon aventure avec le
Consulat Canadien de Londres, situé à Trafalgar Square. Ce carré est couronné
d’une statue de Nelson, une insulte pour tous les Français. Au moins l’Eurostar
n’arrive plus à Waterloo.
Je n’irai pas à
Paris le 25 Juin pour aller voir Indochine live au Stade de France, parce que
le consulat canadien à Londres n’a aucune intention de renouveler mon passeport
à temps. J’ai comme l’impression que si j’étais un canadien anglais, ils se
briseraient le dos pour m’aider. Mais toutes les personnes avec qui j’ai dû me
plaindre et me débattre, ne parlaient que l’anglais. Pendant un moment j’ai
même eu l’impression que le garde de sécurité allait me jeter dehors du
consulat, bien que je n’aie jamais même élevé le ton.
Je n’irai pas à Paris, je
perdrai l’argent des billets de concert et de train, l’hôtel je vais tout
simplement canceller. Mais je vais certainement aller quelque part, Wales ou
Devon, je ne vais pas rester chez-moi à pleurer ma chance unique de voir
Indochine en concert. Et je ne vois pas comment le consulat canadien me donnera
un passeport d’urgence bon pour deux ans pour aller voir Indochine à Paris.
Même si je leur ai dit que c’était pour des funérailles que je devais aller à
Paris. Mes funérailles ! Je me demande maintenant si un consulat québécois
à Londres aurait pu m’aider à obetnir un passeport à temps. Ça vaudrait
peut-être l’idée d’une sépération d’avec le Canada, une telle idée.
Je ne suis pas très impressionné par le
fait que personne ne semble parler français au consulat canadien de Trafalgar
Square. S’ils ne veulent pas engager de québécois, il y a certainement un
paquet d’anglos-canadiens à Londres qui ont réussi à apprendre le français dans
leur existence complètement inutile ? Peut-être que le Canada n’est plus
le pays bilingue que je croyais, avec deux langues officielles. Et dans ce cas,
vive la souveraineté québécoise (il me faut un criss de passeport en moins de
15 jours !). J’en suis à ma septième bière, à écouter du Nine Inch Nails,
Pretty hate Machine, je suis prêt pour la séparation, pour la révolution.
Alright, I can see l’illogisme. Je vais donc aller écouter une chanson francophone qui me
rapporte directement à mes, mon Dieu, 7 ans ? Alors que je vivais à
Jonquière au Québec, et que tous les matins cette chanson exactement à 6 heures
du matin immanquablement jouait. Nuance, Vivre dans la Nuit :
http://www.youtube.com/watch?v=pvOcRPw9X0o
Un groupe mort
aujourd’hui, une chanson qui m’a marqué, et qui sans doute n’a jamais été
entendue en France. C’est ça le Québec distinct, c’est même distinct de la
France. Une chanson sur la prostitution je pense, mais qui s’applique tout
aussi bien à un écrivain gai qui écrit la nuit. C’est ça l’art dans tous les
sens. Il y a aussi une autre chanson, mais je suis incapable de la trouver.
Musique, beauté magique. C’est tout ce dont je me souviens. Ça aussi ça jouait
tous les matins à six heures alors que devais me lever pour aller à l’école.
Aujourd’hui je n’arrive pas à comprendre comment un DJ radio pouvait chaque
matin jouer les mêmes chansons pendant un an, j’aurais mis dehors un tel DJ la
deuxième fois qu’il aurait joué la même chanson à la même heure le lendemain.
Ça fait bien trop le jour de la marmotte. Et comme toutes mes journées à
l’école à cet âge étaient pénibles et identiques, vraiment ajouter au fait que
j’ai vécu la même journée pendant des années n’était pas une excellente idée. I’m
back on Nine Inch Nails now, I can’t stand me souvenir
de ma jeunesse. So boring!
Je pensais jamais survivre ma jeunesse, un
miracle qu’un jour elle s’est enfin terminée, quand je suis parti étudier à
Paris à 19 ans je pense ? Et maintenant la méchante ambassade
canadienne à Londres, remplie de canadiens anglais monstrueux, va
m’empêcher de retourner à Paris, elle va me garder prisonnier de l’Angleterre à
jamais. Which is fine by me.
Better die here prisoner than anywhere else. Mieux vaut mourir à Londres qu’à Los Angeles, New York ou
Paris. Je serai sans doute le seul québécois dans toute l’histoire de l’humanité
à affirmer une telle chose. I’m so special, I could just die.
J’allais écrire d’autres imbécilités, mais
on dirait qu’avec la dernière bière dans l’appartement, j’ai aussi perdu
l’inspiration. Just as well, avant que je ne saute dans la bouteille de Jack
Daniel. Il faut dire que j’ai eu le « role model » le plus
merveilleux du monde, mon père. Lui aussi était un alcoolique, mais jamais ça
n’a affecté sa vie ou sa carrière. N’est-ce pas une nouvelle
merveilleuse ? On peut être alcoolique sans détruire sa famille et sa vie.
Il est vrai qu’il a attendu d’atteindre la retraite, j’aimerais pouvoir en dire
autant. En tout cas ma vie est encore okay, je n’ai pas encore tout détruit.
Mon copain lui a prouvé bien mieux, on peut
être sur l’héroïne pendant 40 ans sans même anéantir quoi que ce soit, sans
même éveiller les soupçons de l’employeur ou des employés, sans même crever
d’une surdose. Il me semble alors que les drogues dures sont loins d’être
l’horreur que les cas extrêmes incontrôlables ont pu nous faire croire. La
modération a bien meilleur goût, même avec les drogues dures comme l’héroïne.
En autant que l’on puisse encore briller au travail, et comment briller sans
alcool ou l’héroïne, alors que nous sommes entourés de singes sans aucune
intelligence qui contrôlent tout notre petit univers ? La seule autre
solution est de se présenter au travail lundi matin avec un revolver, et tirer
dans le tas. I’m just about ready to do that, avec une mitrailette ou mieux, un
bazooka.
Et je sais que Dieu me pardonnera. Ce n’est
pas un crime de chasser des cons, ils ne sont que des animaux, les animaux
morts sont populaires dans les menus de toute la France. Inutile d’être
végétarien en France, aussi bien venir d’une autre planète. La vie n’est qu’une
aventure vidéo, ne l’oubliez jamais. On peut sauver juste avant de mourir, et
tout recharger et recommencer le lendemain. C’est ça que j’ai appris en 37
années à vivre cette existence pourrie. Il existe tout un monde virtuel encore
plus vrai que le vrai monde. Le Vrai Monde ? Le vrai monde.
Je vais maintenant vous avouer quelque
chose qui devrait faire la une des journaux au Québec. Jusqu’à maintenant je
n’ai jamais osé l’avouer, parce que j’avais peur que mon succès ne soit dû qu’à
ce fait assez banal, mais qui aurait fait toute la différence à ma carrière
d’écrivain. Mais voilà, comme je constate que ma carrière ne s’en va nulle part
de toute manière, aussi bien affirmer la vérité. Mon père ne s’appelle pas
Roland Tremblay ou Rodrigue Tremblay, mon père s’appelle Michel Tremblay,
l’écrivain le plus connu du Québec.
J’ai toujours été jalou de mon père, bien
qu’il n’ait jamais écrit que des conneries. J’ai toujours cru que je réussirais
bien mieux que lui, que notre nom résonnerait bien mieux et pour l’éternité si
je réussissais aussi d’une toute autre manière, ou d’un style littéraire
différent. Mais je dois avouer que la populasse n’aime que les histoires
maladroites et d’un seul niveau d’interprétation, qui a fait le succès de mon
père. La philosophie, l’intelligence, chez un écrivain au Québec, je le sais
maintenant, ne peut conduire qu’à un échec lamentable. Il faut écrire pour
les masses. Ce qui semble être extrême, sans vraiment l’être, comme Madonna, à
la limite de l’acceptable pour monsieur et madame tout le monde.
Je vais aussi avouer pour la première fois
que mon père Michel Tremblay a eu des idées géniales pour ses pièces de
théâtre. Rien d’aussi extraordinaire que Roland Lepage, pardon, je voulais dire
Robert Lepage, mais tout de même. Et il n’est pas exclu qu’un jour j’écrive des
pièces de théâtre comme celles de mon père ou de Lepage, mes deux pères,
des pièces aussi intelligentes et impressionnantes, songées. J’y pense tous les
jours. Mais je me demande si je changerais le monde ainsi, si je pourrais avoir
tout l’impact nécessaire que mon nom double-barrel demande. Sans doute je puis
atteindre la postérité tout autrement que de suivre exactement les traces de
mes pères ? N’y a-t-il pas moyen de demeurer soi-même et tout de même
révolutionner l’histoire de la littérature ? De conquérir le monde entier par
soi-même ? À écrire ce que l’on veut écrire ?
Et je ne parle pas de l’Académie Française,
mon père Michel Tremblay n’a aucune chance d’entrer dans l’Académie Française.
Mais moi, sait-on jamais, après ma mort peut-être, j’ai toutes les chances. Ou
faut-il encore être vivant pour entrer dans l’Académie Française ?
Vraiment ? J’ai toujours cru qu’un pré-requis était d’être mort et
enterré.
Ça m’importe peu.
Je n’écris plus qu’en anglais maintenant. Il n’existe pas d’Académie Française
dans le monde anglophone. Ils n’en ont pas besoin. Ils ne font que calculer en
termes de dollars. Je n’ai donc besoin que de vendre un de mes scénarios de
films à Los Angeles. I’m well connected, I might just succeed, et faire cinq millions
de dollars d’un seul coup. Le monde merveilleux d’Hollywood.
Voici un moyen de changer le monde entier
instantanément. I better get into a trance and start writing my next piece, et révolutionner le monde entier. Mon nom résonnera longtemps après ma mort et la mort de
mon père Michel Tremblay, alors que lui aura longtemps été oublié. Je suis plus
profond que lui, j’ai écrit plus que lui, alors qu’il est deux fois plus vieux
que moi. Il peut être fier d’avoir un tel fils, seul le succès me manque encore,
mais ça va venir, et cette fois ce ne sera pas juste le Québec, ce sera le
monde entier.
22 Juillet 2010
La créativité, c’est pas donné à tout le monde. Produire des choses ou des
œuvres intéressantes, à succès, l’une après l’autre, n’est pas donné à tout le
monde. J’admire chez autrui ce potentiel d’accomplir des choses
extraordinaires, mais surtout le fait de l’avoir accompli, et de ne jamais arrêter.
C’est comme ça que je vois ma vie, ma carrière littéraire. Je ne dois jamais
arrêter, je dois continuer, jusqu’à ce que j’écrive l’œuvre parfaite, que je
ponde un Amélie Nothomb bien pondu, et que comme elle je sois traduit dans 36
langues.
Nothomb a été ma
motivation dernièrement. J’ai adoré Stupeur et Tremblements, je viens juste de
voir le film avec Sylvie Testud, et j’en redemande. J’ai regardé dans ma
bibliothèque, et j’ai aussi Hygiène de l’assassin, Attentat et Cosmétique de
l’ennemi. Je n’arrive pas à comprendre pourquoi ces livres sont dans ma
bibliothèque, je ne sais pas comment ils sont arrivés là. J’ai dû les commander
à partir de Londres une nuit où j’étais excessivement saoul et que j’avais de
l’argent à brûler, quand je travailais dans les conférences à haut
salaire. Aujourd’hui je suis tellement pauvre, en tant que Public Servant, je ne
pourrais même pas m’offrir un livre, surtout au prix qu’ils coûtent.
Stupeur et
Tremblements c’était quelque chose qui ressemble beaucoup à mon style
d’écriture, et j’ai adoré ce livre comme si c’était mon idéal à atteindre. Et
le film est simplement merveilleux. Je pourrais l’écouter 25 fois en ligne.
Mais Hygiène de l’assassin, Attentat, La Cosmétique de l’ennemi, vraiment,
c’est loin d’être aussi extraordinaire. Et pourtant ça me motive et m’inspire
encore plus. Ce sont à mon avis des romans très courts, avec une bonne idée
derrière eux, et un style littéraire satisfaisant pour accompagner le tout. Et
ça c’est certain que c’est quelque chose que je puis écrire, que n’importe qui
peut écrire. À savoir si nous aurions la chance unique de gagner des prix et
d’en vendre 250,000 exemplaires de chacun reste à voir, à espérer, à
rêver.
Ce qui me motive
davantage chez Amélie Nothomb, c’est surtout que comme moi elle a une maladie de naissance qui fait qu’elle ne peut
s’empêcher d’écrire, presque cinq livres par an, dont un seul sera publié. Je
vois toujours trop grand, mes romans sont toujours trop volumineux, même si moi
aussi j’écris cinq livres par an, je pourrais facilement en écrire dix s’ils
étaient aussi petits que ceux de Nothomb. Et c’est ça que je dois apprendre
d’elle. Des romans courts, avec une bonne idée à exploiter, 50 pages sur un
même sujet ou conversation, et ça donne un livre à
succès.
26 Juillet 2010
J’aillais écrire
une grande entrée le 22 Juillet, mais soudainement un virus s’est infiltré
dans mon ordinateur et ça m’a pris deux jours à m’en débarrasser. Des chevaux
de Troie, j’imagine que quelqu’un, le gouvernement peut-être, s’est bien amusé
à regarder tous mes fichiers. Rien d’intéressant I’m afraid, pratiquement tout
ce que j’écris est en ligne quelque part sur mes sites ou sur le net. Et toute
ma pornographie homosexuelle est tout à fait légale… tellement que je pense
parfois à établir mon ordinateur tel un site Internet, donner accès à tous
mes fichiers. Certainement ce serait bien plus intéressant pour les
décortiqueurs d’auteurs universitaires
que les seules œuvres publiées sauraient offrir. C’est plutôt prouver la
névrose des auteurs qui les intéressent, et je ne crois pas que les œuvres littéraires
publiées et aseptisées suffisent à la tâche. Par exemple, toute ma
correspondance par e-mail depuis 1994, je l’ai gardée et elle est en permanence
sur tous mes ordinateurs. Un auteur peut facilement mentir à l’écrit, tenter de démontrer l’insanité, mais pourrait-on en dire
autant de toute sa correspondance sur une quinzaine d’années ? Est-ce que
l’auteur jouerait encore une sorte de jeu avec le lecteur à ce niveau. Dans mon
cas oui, j’ai toujours été conscient qu’un jour je mettrais toute ma
correspondance en ligne sur l’Internet. Tellement que chaque fois qu’une
correspondance devenait intéressante, j’ai toujours demandé à mon
destinataire si c’était ok qu’un jour notre correspondance se retrouverait sur
l’Internet. Personne n’a jamais refusé, mais au moins un a demandé que j’efface
son vrai nom, peut-être deux, je ne sais plus. Mais maintenant censurer ces
noms seraient impossibles, j’ai reçu tellement d’e-mails, et répondu à
tellement d’e-mails en seize ans, on parle millions. Ça va devoir aller en
ligne tel quel.
Je relis ce soir certaines
parties de Fabriqué au Québec et je dois avouer que j’en suis fier. Ce que
j’allais dire à propos d’Amélie Nothomb, c’est qu’au lieu d’écrire un livre de
500 pages, je devrais déjà songer à en écrire la finale. Ça a déjà 46 pages de
MS Word à simple interligne, ça veut dire plus de 100 pages d’un livre
standard. Même les livres d’Amélie Nothomb sont pas
des livres standards, la grosseur des caractères m’indiquent que ses livres
sont sans doute une centaine de page de par mon standard. Attendez, je vais
vérifier.
Stupeur et
Tremblements : 51 pages à simple interligne, moins de 30,000 mots, et
voilà, mon roman en est déjà là, j’ai plus de 30,000 mots. Attentat a 34,000
mots. Cosmétique de l’ennemi a 18,355 mots. Et ses
romans je pense doivent bien se vendre à 500,000 examplaires chacun, un million
peut-être, traduit dans 30 langues je pense. Le secret est peut-être des livres
courts, comme pour Agatha Christie.
Drôle à dire, je
n’avais pas vu le film Le Bonheur de Pierre avc Sylvie Testud, et par conséquent
visonné le film Stupeur et Tremblements, et retrouvé dans ma bibliothèques
trois livres de Nothomb, je m’enlignais pour écrire un roman de 500 pages.
Maintenant tout a changé, après ma lecture de l’Hygiène de l’Assassin. Mon
roman est pratiquement terminé, et pourtant j’ai encore beaucoup de chemin à
parcourir. Tellement de partie de chapitres, mon dieu, ou bien je les oublie ou
alors je les couvre rapidement… à la vitesse de l’éclair. Que faire ? Je
dois toutes les couvrir. Mais c’est ça la magie de la littérature. Sept idées
générales peuvent être écrites en 300 pages, ou en une cinquantaine de pages,
peut-être même une trentaine. On est bien la génération incapable de se
concentrer sur une œuvre plus d’une heure et demie pour un film, pas plus de deux
jours pour un roman, pas plus de trois minutes pour une chanson ou une
peinture. Je dois bien m’adapter à ce monde, je n’ai plus le choix. Et en
bonus, ça me permettrait vraiment d’être motivé à écrire comme Nothomb cinq
romans par an, facile quand on deal dans des romans de moins de 30,000 mots.
Seules les bonnes idées comptent alors, écrire le roman est un jeu d’enfant.
Je viens de décider
ceci ce soir. Mes romans à l’avenir seront environ entre 50 et 70 pages MS Word
à simple interligne. Mais ça change tout ! Au lieu d’avoir les idées de
chapitres, une cinquantaine d’idées secondaires, je dois maintenant plutôt
penser en termes de seulement quelques idées génrales conductrices, et une
cinquantaine d’idées secoondaires, une par page. Le roman
version télégraphique, qui saute d’une idée à une autre, d’un lieu à un autre,
d’une époque à une autre à chaque page !
Même ça c’est déjà
loin de Nothomb et Christie. Surtout Nothomb, où une seule conversation peut
durer un livre complet, c’est pratiquement juste une idée développée sur 30,000
mots. Nothomb est loin de notre expérience télévisée ou du vidéo-clip, ou
souvent une image, un paysage, une conversation, durent moins de quelques
secondes. Que faire ?
Eh bien voilà, je dois maintenant tuer le
Roi de France de 1754, arrêter toutes les guerres dans le monde et donc la
Guerre de sept ans, et organiser des élections démocratiques en France et élire
Madame de Pompadour comme présidente française, la première femme présidente de
la République de France, en 1754. J’allais m’y étaler pendant trois chapitres,
et maintenant ce ne sera que quelques pages, comme les scènes d’un film.
C’était mon idée de départ de toute manière, un roman filmique, facilement
transposé au scénario et aux dialogues. Alors, que ce soit une scène pour
chaque événement qui marquera l’étendue de tout l’événement.
Et mon roman, au lieu de s’étaler pendant
une année ou plusieurs années, c’est maintenant pratiquement du jour le jour,
en moins d’une semaine je vais établir la suprématie du Québec dans le monde
entier… et établir une république française en 1754, en moins d’une
semaine ? Eh bien, cette république n’a pas besoin de voir le jour dans ce
premier roman, j’avais l’intention de toute manière d’écrire une série de
romans sur le sujet. En me limitant à des romans standards de moins de 150
pages, ça me permettra au moins de mieux planifier et de décrire mes bonnes
idées de façon plus concises et directes, de mieux me concentrer et d’aller
direct au but, à la finalité du roman.
Deux grandes nouvelles majeures
s’ensuivent. J’ai maitenant techniquement terminé ce roman, tout ce que
j’écrirai maintenant n’est qu’en bonus, ça veut dire que si je m’y mets
vraiment je peux finir ce roman d’ici la fin de la semaine prochaine. Je
pensais que ça me prendrait encore plusieurs mois, ça me prend toujours au
moins un an pour écrire un livre, bien que j’en écrive toujours au moins trois
en même temps (comme Nothomb, la plupart impubliables, mais combien intéressant
pour la bande passante de l’Internet). Et la deuxième grande nouvelle, cette
grande leçon de Nothomb qui n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd, c’est
que quand elle écrit c’est final. Pas de correction, pas de changement. Et j’ai
certainement l’intention de faire ainsi avec Fabriqué au Québec. S’agira
seulement de corriger l’ortographe rapidement. Et même là, mes cousins
jumeaux au Québec viennent de réussir à faire publier leur premier roman, et
c’était rempli d’erreurs d’ortographes, et de syntaxes, de grammaire quoi. Je
ne suis même plus certain si ça arrête vraiment les éditeurs, sauf peut-être
les grands comme Gallimard et Le Seuil. Eux ils ne devraient même pas à avoir à
payer un correcteur ou un édituer pour corriger et éditer les livres qu’ils
vont publier. L’avantage d’être un grand éditeur.
Je pense qu’à partir de ce soir ma carrière
d’écrivain, ma vitesse de croisière, mon rythme, viennent de changer à jamais.
Je pourrai maintenant écrire plusieurs romans par an, extrêmement rapidement,
et au moins en produire quelques-uns, au moins un par rentrée littéraire, comme
Nothomb, qui ira gagner tous les prix littéraires. Voyez tout ce que l’on peut
apprendre de nos auteurs classiques, I mean Nothomb en l’occurrence. J’aime
Nothomb, j’adore Nothomb, j’apprends beaucoup de Nothomb. Elle vient de changer
ma vie. J’y pensais déjà après avoir écrit ma thèse de doctorat sur Agatha
Christie (dont la majorité de cette thèse est encore dans ma tête, mais je vais
m’y mettre bientôt) :
http://www.lemarginal.com/readingnotes.htm
Mais Nothomb a
cimenté le tout. Ce soir je suis un nouvel écrivain. Je vais changer ma façon
de faire. On verra dans quelques années le succès que j’atteindrai. Mais c’est
quand même trop facile, je sais bien que mon roman Fabriqué au Québec sera
enfin publié au Québec, et que ce sera un succès littéraire québécois. Je le
sais, parce que je l’ai écrit pour ça. J’en suis tellement sûr, je pensais
résumer envoyer mes romans aux éditeurs, quelque chose que je n’ai plus fait
depuis une quizaine d’années, alors que la plupart de mes livres ont été écrits
ces derniers quinze ans.
Je suis tellement certain du succès de
Fabriqué au Québec, la Renaissance de la Nouvelle-France, que je pensais
emmerder les éditeurs québécois en leur envoyant une lettre d’introduction
accompagnatrice du manuscrit écrite en anglais, prétandant que je suis un
Britannique qui a écrit le roman le plus séparatiste québécois jamais écrit. C’est
la seule littérature qui a su durer au Québec (misère), moi qui n’ai jamais été
souverainiste. Bien que ce serait bien de confirmer
une telle chose en entrevue après coup, ça me fermerait bien trop de portes.
En fait, je pense
qu’il est inutile d’envoyer mon roman aux éditeurs québécois, je pense que je
devrai adopter un marketing différent. Ce sont les auteurs et les critiques, ou
des personnes de renom, que je devrais contacter avec mon nouveau roman. Les
laisser présenter mon roman aux éditeurs de façon indirecte, ou de façon plus
directe. Je sais très bien maintenant que les comités de lecture sont
incapables de voir une grande œuvre littéraire ou un bestsellers
lorsqu’ils en lisent un, à lire sans doute 10 pages par manuscrit. Ah oui, je
devrai être créatif dans mon marketing. Parce que c’est certainement la
dernière fois que je tenterai de contacter les éditeurs pour qu’un de mes
livres soit publié. Si ça marche, ça marchera jamais,
et c’est pourquoi j’ai arrêté voilà 16 ans, à mon arrivée à Londres.
Au moins j’ai déjà
une histoire, un passé littéraire et une carrière de scénariste, et puis quoi
encore… j’ose à peine imaginer ce que c’est pour les nouveaux auteurs. Et
pourtant je pense ne pas envoyer de lettre d’introduction avec ce manuscrit. Je
vais juste envoyer le manuscrit. Du simle interligne, imprimé des deux côtés
des pages. Poster un manuscrit de Londres en terre francophone est trop
coûteux, je dois me foutre des règlements des éditeurs, tant pis pour eux s’ils
sont si inflexibles et intransigeants. Je m’en fous.
Je n’attends pas après la
publication de mon dernier roman pour survivre, sinon j’aurais déjà envoyé Anna
Maria à tous les éditeurs anglophones de l’Angleterre et des États-Unis, là au
moins un succès littéraire m’assurerait cette chance unique de pouvoir écrire à
plein temps jusqu’à la fin de mes jours, tout ce que j’ai toujours et seulement
désiré. Non, Fabriqué au Québec est un test, ce n’est même pas une œuvre
littéraire. C’est un test personnel pour prouver qu’au Québec on ne peut être
publié que si l’on est un auteur séparatiste qui écrit sur la souveraineté. Ou
du moins, c’est le seul moyen de passer à l’histoire littéraire québécoise.
Alors j’ai écrit le roman québécois le plus nationaliste qui soit, et je vais
prouver que ce sera une réussite absolue.
Ah oui, en passant,
je suis saoul. Je me réserve le droit de nier que tout ce que je viens dire
traduit nécessairement ce que je pense une fois ajeun. Après tout, écrire
Fabriqué au Québec, et toute la recherche que j’ai fait sur le sujet et
l’histoire de la Nouvelle-France, qui sait, je suis peut-être devenu le plus
pur et le plus dur séparatiste et extrémiste nationaliste québécois que vous
rencontrerez jamais dans l’histoire de toute l’humanité. Je n’ai pas
encore tout à fait été assimilé à la culture Britannique, mais ça s’en vient.
* * *
Roland
Michel Tremblay